La toxoplasmose est une maladie due à un parasite contenu dans la viande et qui a besoin d’un “transporteur”. Les animaux, consommateurs de viande crue, et en particulier les chats sont très souvent porteurs de ce parasite que l’on retrouve dans leurs excréments.
C’est une maladie bénigne pour les êtres humains,
sauf chez la femme enceinte qui n’a pas été immunisée avant le début de sa grossesse. Sa survenue pendant la grossesse peut être
grave en raison du risque de lésions du système nerveux central du fœtus.
Toxoplasmose congénitale
Le risque d'infection fœtale croît régulièrement
du début à la fin de la grossesse, au contraire de la gravité qui diminue au
fur et à mesure, les séquelles fœtales étant plus importantes lors d'infections
précoces. La toxoplasmose congénitale sévère se traduit par une atteinte
systémique avec, en particulier, destruction du tissu cérébral.
La transmission materno-fœtale s'effectue en
moyenne 4 à 8 semaines après la colonisation du placenta. A l'approche du
terme, le flux sanguin placentaire est maximal, le risque de transmission est
quasi obligatoire, mais l'atteinte fœtale généralement minime.
Inversement, si la contamination est contemporaine
de la conception, la transmission est plus rare, mais l'atteinte fœtale est très grave (mort in utero, hydrocéphalie, choriorétinites bilatérales et
centrales). La période la plus dangereuse se situe entre la dixième et la vingt-quatrième
semaine d'aménorrhée, moment où fréquence et gravité (atteintes
multiviscérales, oculaires et cérébrales) se conjuguent.
* Avant 16 semaines (contamination très rare) :
mort in utero (fausse couche), retards psychomoteurs majeurs, atteintes
neurologiques.
* Entre 16 et 28 semaines : lésions cérébrales
(plus rares qu'au stade précédent).
* Après 28 semaines : lésions oculaires (atteinte
des pigments de la rétine pouvant entraîner une déformation de la vision).
Mode de contamination
De nombreux animaux peuvent se contaminer par
ingestion d'oocystes. Après multiplication et dissémination par voie sanguine,
le parasite reste latent à l'intérieur de kystes, principalement localisés dans
le cerveau, l'œil et les muscles.
L'homme se contamine par l'alimentation
(ingestion de kystes) et par contact avec le chat (ingestion d'oocystes).
Risques alimentaires
La consommation de viande crue expose à une
contamination par des kystes. Ce risque varie selon la nature du réservoir
animal.
La réfrigération est insuffisante pour détruire le
parasite puisqu'il reste viable après 68 jours à + 4°C; par contre, il est
sensible à la salaison, au chauffage (67°C pendant 3 minutes) et à la
congélation. La cuisson aux microondes est imparfaite pour assurer la destruction
du parasite.
Risques liés aux chats
Les chats, en particulier les jeunes, émettent plusieurs millions d'oocystes dans le milieu extérieur pendant plusieurs mois sans présenter le plus souvent de symptomatologie. L'oocyste émis devient infectant après un séjour d'au moins 24 heures dans le milieu extérieur. Particulièrement résistants, les oocystes restent viables plusieurs mois dans un sol humide. Ils sont en revanche détruits par la chaleur à 60°C. Le risque de contracter le parasite est maximal au contact de la litière du chat et de terre (jardins, légumes, bacs à sable) souillées par des matières fécales. Le risque serait plus exceptionnel au contact direct du chat.
Le toxoplasme est un protozoaire intracellulaire obligatoire capable de parasiter presque toutes les cellules des animaux à sang chaud. Le cycle sexué du toxoplasme ne s'effectue que chez les félidés (chat le plus souvent). Le parasite se développe dans les cellules épithéliales de l'intestin grêle du chat et celui-ci dissémine par ses fèces les oocystes infectants dans le milieu extérieur.
Dans 1 cas sur 5, la schizophrénie serait attribuable au toxoplasme
Selon une étude réalisée
par l’École de médicine vétérinaire de l’Université de Pennsylvanie, publiée
dans Preventive Veterinary Medicine
en novembre 2014, Toxoplasma gondii, parasite responsable de la toxoplasmose,
serait impliqué dans un cas de schizophrénie sur cinq.
Les chercheurs ont
utilisé des méthodes de modélisation épidémiologique pour déterminer la
proportion de cas de schizophrénie qui peuvent être attribuables à l'infection
par T. gondii.
Pour approfondir ce
sujet, ils ont cherché à calculer la fraction attribuable à la population, ou
PAF, un des épidémiologues métriques utilisés pour déterminer l'importance d'un
facteur de risque. Dans ce cas, le PAF est la proportion de diagnostics de
schizophrénie qui ne se produisent dans une population si les infections de T.
gondii ne sont pas présentes.
La proportion de
personnes infectées par T. gondii augmente avec l'âge. L'utilisation d'un
format de modélisation épidémiologique standard, mais en tenant compte de
toutes les modifications liées à l'âge dans les facteurs pertinents, la PAF
moyenne a été trouvée au cours d'une durée de vie moyenne de 21,4 pour cent.
Des études récentes ont
trouvé des preuves des impacts inquiétants, y compris une association avec la
schizophrénie parce que le parasite se trouve dans le cerveau, ainsi que dans
les muscles. D'autres travaux ont montré que certains médicaments
antipsychotiques peuvent arrêter le parasite de se reproduire. En outre, des
études de terrain et de laboratoire chez les souris, les rats et les gens ont
montré que l'infection par T. gondii déclenche des changements de comportement
et de la personnalité.
L’importance de cette
étude c’est qu’étant donné qu’elle peut avoir une incidence significative et la
proposer comme un facteur de risque, cela peut conduire à mener des études plus
poussées et d’allouer davantage de fonds à la recherche sur le sujet.
Symptômes de la toxoplasmose : chez la femme enceinte
Dans la plupart des cas,
la toxoplasmose ne provoque pas de symptômes remarquables, elle passe inaperçue
chez environ 85% de la population. Pour les autres, elle se traduit
généralement par des symptômes proches de ceux de la grippe, à savoir, une
montée de fièvre, des maux de gorge ou encore des douleurs musculaires. En
revanche, elle peut s'avérer grave chez les personnes dont le système
immunitaire ne parvient plus à remplir son rôle. C'est le cas des personnes
atteintes du sida, pour qui la toxoplasmose peut avoir de lourdes conséquences.
En cas de contamination
pendant la grossesse, le fœtus, puis le bébé, risque d'être victime d'un
certain nombre de symptômes. Parmi eux, on retrouve des problèmes
psychomoteurs, des lésions cérébrales, une malformation de la tête, des
convulsions ou encore des troubles oculaires.
Semaine après semaine, le bébé a davantage de chance d'être contaminé par le parasite du toxoplasma gondii mais c'est pourtant durant les premières semaines de grossesse que la toxoplasmose est la plus dangereuse pour le fœtus.
Semaine après semaine, le bébé a davantage de chance d'être contaminé par le parasite du toxoplasma gondii mais c'est pourtant durant les premières semaines de grossesse que la toxoplasmose est la plus dangereuse pour le fœtus.
Sérologie
Le diagnostic
sérologique de la maladie (analyses sanguines) consiste à rechercher des
anticorps spécifiques (anticorps anti-toxoplasme).
Le dépistage de la toxoplasmose est particulièrement important chez les personnes immunodéprimées (système immunitaire défaillant) et chez les femmes enceintes car il existe un risque de transmission au fœtus.
Le dépistage de la toxoplasmose est particulièrement important chez les personnes immunodéprimées (système immunitaire défaillant) et chez les femmes enceintes car il existe un risque de transmission au fœtus.
Prévention
Attention à la viande
* Se laver les mains
avant et après avoir touché de la viande crue.
* Manger de la viande
bien cuite, elle ne doit plus être saignante. La viande la plus contaminante
est la viande de mouton, de bœuf et d’agneau mais attention aussi à la viande
de porc, cheval, lapin, volaille.
* Éviter les saucisses,
les merguez, la charcuterie et le foie gras mi-cuit.
* Dans la mesure du
possible, éviter les grillades. Pour être parfaitement cuite, la viande devrait
être cuite à 65° sur son épaisseur totale.
* Congeler la viande au
préalable. Le parasite ne résiste pas à la congélation.
* À la maison. Nettoyer, frotter, peler
soigneusement les fruits et légumes. Ne pas oublier de briquer le plan de
travail ayant servi lors de la préparation du repas.
* À l’extérieur. Au restaurant, à la
cantine… éviter la consommation des crudités (légumes, salades et plantes
aromatiques) et préférer toujours les légumes cuits.
* On peut être contaminé
après avoir touché de la terre et porté la main à la bouche.
* Après les séances de
jardinage, se laver soigneusement les mains ; sans oublier de se brosser
les ongles. Porter toujours des gants.
La litière de chat est
un grand pourvoyeur de toxoplasmose : pour l’éviter, deux solutions. Se
protéger ou déléguer.
* Se protéger. Utiliser des gants
lorsqu’on change la litière du chat. Dans la mesure du possible, ne pas toucher
ses excréments. Nettoyer la caisse à
l’eau bouillante.
* Déléguer. C’est peut être au tour du
futur papa de se salir les mains et de s’occuper du chat pendant la grossesse.
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