dimanche 5 avril 2015

Alcool – Dommages sur le Cerveau de l'Adolescent




L'alcool consommé sans modération par les adolescents pourrait abîmer leur cerveau de manière irréversible


La consommation d’alcool, même occasionnelle, peut avoir des conséquences dommageables pour l’adolescent, que ce soit sur le plan physiologique, psychologique ou social. Plus la consommation est précoce, c'est-à-dire quand elle intervient avant douze ans, plus elle constitue un facteur de risques ultérieurs. S’il faut plusieurs années d’un usage régulier et excessif pour qu’apparaissent des complications pour la santé, il existe de nombreux risques à plus court terme pour les adolescents.

L’alcool fausse le jugement et les perceptions. Les personnes sous l’influence de l’alcool reconnaissent que leur temps de réaction est plus long que lorsqu’elles n’ont pas bu et qu’elles prennent des risques qu’elles ne prendraient pas dans leur état normal. Trop souvent, ces risques sont fatals.

Aux États-Unis, environ 10 millions d’adolescents boivent de l’alcool. Et près de la moitié d’entre eux font des excès, buvant cinq consommations ou plus en une soirée. En fait, les mineurs boivent 19 pour cent de tout l’alcool consommé aux États-Unis.

Les boissons alcoolisées aromatisées sont populaires chez les jeunes buveurs.

L’alcool est la première substance psycho-active consommée en France. Parmi les élèves âgés de 11ans, 58 % déclarent avoir déjà bu une boisson alcoolisée. Parmi les collégiens de 3ème, 34 % déclarent avoir déjà connu une ivresse alcoolique. Et à 17 ans, 53 % des garçons et des filles déclarent avoir vécu une alcoolisation ponctuelle importante au cours du dernier mois (la consommation d’au moins 5 verres d’alcool en une même occasion).

Les adolescents consommant de l’alcool sont aussi ceux qui fument le plus de tabac. La relation à l’alcool et au tabac s’apprend très tôt dans la vie, et ces deux comportements sont souvent liés. Ainsi, le fait de fumer à l’âge adulte est fréquemment corrélé à la consommation précoce d’alcool.

La consommation très précoce d’alcool chez les jeunes enfants (à l’école ou pendant les premières années de collège) est très préoccupante. Cette prise d’alcool est volontiers méconnue. Elle est socialement inacceptable et donc cachée. Les études dans le domaine retrouvent pourtant des ivresses bien avant le collège chez les enfants les plus à risque.

Les enfants ou adolescents buvant de l’alcool en cachette se trouvent en situation d’échec scolaire. Ils sont en butte à diverses violences et exclusions qui en retour renforcent encore plus leur consommation.

Vers une augmentation des alcoolisations


Les études démontrent que l’alcoolisation de l’adolescent est de plus en plus fréquente. Elle se réalise souvent sous forme d’ivresse. Les garçons continuent à davantage s’alcooliser que les filles, mais celles-ci rattrapent leur retard à grande vitesse. La consommation régulière d'alcool chez les adultes diminue, mais on assiste à une recrudescence des comportements extrêmes chez les jeunes.

On retrouve la prise de danger dans le «binge drinking». Cette pratique consiste à s’enivrer massivement et le plus rapidement, souvent pendant le week-end ou lors de fêtes. Le moyen pour y arriver est simple : boire un maximum d’alcool en un minimum de temps.

Qu’est-ce que l’alcool ?


L’alcool est une drogue. Il est classé dans la catégorie des dépresseurs, c’est-à-dire qu’il ralentit les fonctions vitales, provoquant de la difficulté à articuler, un manque de coordination des mouvements, des perceptions faussées et une incapacité à réagir rapidement. Il s’agit d’une drogue qui réduit l’aptitude d’une personne à penser de manière rationnelle et modifie son jugement.

Il existe différentes sortes d’alcools. L’alcool éthylique (éthanol), le seul alcool utilisé pour les boissons, est produit par la fermentation de grains et de fruits. La fermentation est un procédé chimique par lequel la levure agit sur certains ingrédients présents dans la nourriture, créant de l’alcool.

Les boissons fermentées, comme la bière et le vin, contiennent entre 2 et 20 % d’alcool. Les boissons distillées, ou liqueurs, contiennent entre 40 et 50 % d’alcool, ou plus.

Recherche


Le cerveau des adolescents est plus sensible aux dégâts causés par l'alcool

Selon une étude réalisée par les chercheurs de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) en février 2015, le cerveau des adolescents est plus sensible aux effets de l'alcool que celui des adultes.

À cet âge, le cerveau en plein développement ne serait pas capable de réparer les dommages de l'éthanol. De plus, boire de l'alcool réduirait la fabrication de neurones et réduirait la mémoire immédiate. Ces conclusions ont été observées en laboratoire sur des rongeurs.

Pour comprendre les effets du bing drinking sur le cerveau, les chercheurs ont mené une étude sur des souris. Ils ont exposé des animaux adolescents et adultes à une consommation excessive d'alcool. Puis, ils ont observé les modifications des gènes et soumis les rongeurs à des tests comportementaux.

L'étude révèle que la consommation excessive d'alcool pendant l'adolescence modifie la quantité de certains gènes nécessaires dans la réparation des dommages à l'ADN et empêche la correction des dégâts causés par l'éthanol. Elle réduirait aussi la neuro-genèse (formation de nouveaux neurones) chez les plus jeunes des rongeurs. Ces derniers présentaient de plus grandes difficultés que les adultes à circuler dans des labyrinthes ou à reconnaître des objets. Ce qui traduit un déclin de la mémoire à court terme. Ces effets n'ont pas été observés chez les souris adultes.

Elle suggère aussi l'accumulation des dégâts causés par l'alcool à chaque prise excessive.

Les chercheurs rappellent que la prise d'alcool en quantité raisonnable semble avoir d'autres conséquences néfastes chez l'adolescent. Elle modifierait des connexions synaptiques et augmenterait le risque ultérieur de dépendance .

Ces travaux, associés à d'autres preuves des effets délétères de l'alcool pendant l'adolescence, constituent une incitation supplémentaire à l'abstinence pendant cette période de la vie.


Le cerveau des filles est plus vulnérable

Une étude de l’université de Californie (San Diego) publiée dans la revue Alcoholism: Clinical and Experimental Research en août 2011, montre que la consommation excessive d’alcool durant l’adolescence affecte le développement du cerveau, singulièrement chez les jeunes filles.

À l’adolescence, le cerveau poursuit sa maturation de façon significative, en particulier dans les régions frontales qui sont associées à certains niveaux de la pensée, comme la planification et l’organisation. Une forte consommation d’alcool, peut interrompre la croissance normale des cellules du cerveau, ce qui pourrait interférer avec la capacité des adolescents à progresser sur les plans scolaire et sportif, et engendrer des effets durables, singulièrement chez les filles.

La femme est plus vulnérable, en raison d'une proportion d'eau moindre dans l'organisme : 50% contre 60% pour un homme. Leur cerveau se développe plus tôt, un à deux ans avant les garçons ; alors que l’alcool agit sur les fluctuations hormonales, et s’accompagne d’un effet différent chez les femmes en raison d’un métabolisme et d’une répartition graisse-poids corporel spécifiques.

L'alcool diminue la libération de l'hormone antidiurétique (ADH) synthétisée dans l'hypothalamus, entraînant une déshydratation importante à laquelle le cerveau est très sensible. L'éthanol a déprimé le fonctionnement du cerveau avec notamment des effets toxiques sur la substance blanche, responsable de la propagation des informations dans le système nerveux. L'alcool est un neurotoxique, un véritable poison. Ce n'est pas pour rien qu'il est proscrit aux femmes enceintes.

Cela provoquerait des atteintes irréversibles à la substance blanche du cerveau chez les adeptes du binge drinking. Celle-ci est responsable de la transmission des informations. C'est la partie du système nerveux central, de couleur blanche, qui est constituée de fibres nerveuses. Elle est ainsi désignée par opposition au cortex cérébral de couleur grise, qui gère le traitement des informations.

L’étude a été conduite auprès d’une centaine d’adolescent(e)s, âgés de 16 à 19 ans, et répartis en deux groupes selon qu’ils pratiquaient ou non le «binge drinking». Les participants ont été soumis à des tests neurologiques et à une résonance magnétique (IRM fonctionnelle). Pour une même tâche, les gros buveurs présentent moins d’activation dans plusieurs régions du cerveau, des lésions au niveau de la substance blanche et ceci de manière plus significative chez les jeunes filles. Ces différences chez les adolescentes sont notamment le fait de moins bonnes performances sur les mesures de l’attention et de la mémoire.


Risque de dépendance

Une expertise de l’Inserm "Conduites addictives chez les adolescents" publiée en février 2014, fait le point sur les addictions des adolescents français, alerte sur les risques pour leur santé et fait des propositions aux pouvoirs publics.

Les experts insistent sur la dangerosité d’une consommation précoce. Plus l’enfant expérimente jeune les produits, plus les risques de dépendance et les dommages qui en découlent sont importants. Ainsi, à 10 ou 11 ans, le risque de dépendance est multiplié par 2 et celui d’accidents liés à l’alcool par 5.

Les dégâts provoqués par l’alcool, sur la génération de nouveaux neurones, les facultés d’apprentissage et de mémoire sont plus importantes chez les filles que chez les garçons du même âge, souligne l’étude, et sont proportionnels à la quantité d’alcool consommée.


L'alcool tue

Selon un rapport de l'Organisation mondiale de la santé publiée en mai 2014, plus de 200 maladies sont liées à la consommation d'alcool. Un décès sur 20 est lié à l'alcool, qui tue chaque année 3,3 millions de personnes. Soit un taux de mortalité plus élevé que le sida, la tuberculose et la violence réunis.  En 2005, l'alcool avait tué 2,5 millions de personnes dans le monde.

Au vu de l'accroissement de la population dans le monde et de l'augmentation prévue de la consommation d'alcool, la charge de morbidité imputable à l'alcool pourrait encore augmenter si pas plus de politiques de prévention ne sont mises en place.

En 2012, la consommation mondiale équivalait à 6,2 litres d'alcool pur par personne âgée de plus de 15 ans. Un quart de cette consommation échappe au contrôle des autorités

La moitié de la consommation officielle d'alcool dans le monde se fait sous forme de spiritueux, suivi par la bière (34,8%) et le vin (8%).

Si les pays riches (Amériques et Europe) restent les plus gros consommateurs d'alcool, la consommation a surtout augmenté ces dernières années en Inde et en Chine tandis qu'elle est restée stable dans les pays des Amériques, d'Europe et d'Afrique.

En 2010, les plus gros consommateurs d'alcool étaient la Russie, les pays d'Europe de l'Est, le Portugal, suivi de la majorité des pays de l'UE, du Canada, de l'Australie et de l'Afrique du Sud.

D’après le rapport si l'on prend en compte le fait que la moitié de la population dans le monde n'a pas bu d'alcool durant les derniers 12 mois, cela signifie que la consommation mondiale parmi les buveurs a atteint 17 litres d'alcool pur, l'équivalent de 45 bouteilles de whisky, ou 150 bouteilles de vin, ou plus d'un millier de canettes de bières.



Comment l’alcool affecte-t-il le corps ?

L’alcool passe dans le sang par l’intermédiaire de petits vaisseaux sanguins, à travers les parois de l’estomac et de l’intestin grêle. Quelques minutes après avoir été bu, l’alcool va de l’estomac au cerveau où il produit rapidement ses effets, ralentissant l’activité des cellules nerveuses.

L’alcool est également transporté par la circulation sanguine vers le foie, qui élimine l’alcool du sang par un procédé appelé métabolisation, où il est converti en substance non toxique. Le foie peut seulement métaboliser une certaine quantité à la fois, laissant le surplus en circulation dans le corps. Ainsi, l’intensité de l’effet sur le corps est directement liée à la quantité consommée.

Quand la quantité d’alcool dans le sang dépasse un certain niveau, le système respiratoire ralentit nettement et peut entraîner un coma ou la mort, car l’oxygène ne parvient plus jusqu’au cerveau.

L’alcool affecte la majorité des organes : le cerveau est l’un des plus touchés. L’alcool y entraîne des atteintes physiologiques importantes, avec de multiples symptômes associés. L’alcool a plusieurs effets sur les neurones. Le fonctionnement de leurs membranes est perturbé et certaines enzymes ne fonctionnent plus correctement.


Alcool et cerveau

L'alcool est une substance anesthésiante qui agit comme narcotique sur les cellules du cerveau, ce qui a pour effet un ralentissement de la communication entre les neurones. Les cellules du cerveau vont aussi fonctionner différemment.

À terme, certaines cellules du cerveau vont aussi disparaître, c'est ce qu'on appelle la "perte de tissu cérébral". Elle s'observe clairement à partir d'une consommation journalière de 6 verres d'alcool et est due à la toxicité de l'alcool qui vient détruire les cellules cérébrales. De ce fait, le volume du cerveau rétrécit quand on consomme de l'alcool avec excès pendant des années. Le volume du cerveau peut ainsi diminuer de 10 à 15 % chez les très gros buveurs après 10 à 15 ans.

L'alcool agit considérablement sur le cortex frontal (partie frontale du cerveau). Celui-ci commande la maîtrise de soi et le comportement en société, ainsi que les actions ciblées, le raisonnement et la résolution de problèmes. Les dommages causés au cortex frontal entraînent une baisse des capacités intellectuelles. Une moins bonne maîtrise de soi accentue les risques de réactions impulsives et réduit l'action de freins naturels (par ex. pour stopper l'envie de boire).

Les souvenirs ne passent plus non plus de la mémoire à court terme à la mémoire à long terme, à cause, entre autres, de l'action de l'alcool sur l'hippocampe. Ce sont les black-outs (trous de mémoire). Le fonctionnement de la mémoire subit les effets d'une consommation de longue durée.

L'action de l'alcool sur le cervelet (petit cerveau, situé à l'arrière du crâne) entraîne des troubles au niveau de la motricité, de la coordination et de l'équilibre.

La moelle qui se trouve dans le tronc cérébral commande un certain nombre de fonctions autonomes comme la respiration et les pulsations cardiaques. La personne peut tomber dans le coma, voire décéder, si cette partie du cerveau est anesthésiée sous l'effet de l'alcool. Ce risque concerne surtout les binge drinkers qui consomment de grandes quantités d'alcool en un temps record.

L'hypophyse est une glande située au centre de la tête, sous le cerveau. L'hypophyse commande certaines hormones dont l'hormone de croissance. En agissant sur cette glande, l'alcool peut entraîner des anomalies de croissance chez les jeunes qui en consomment trop.

Le cerveau se développe jusqu'à ce qu'on ait atteint l'âge de 23 ans environ. Il est particulièrement sensible aux substances toxiques jusqu'à cet âge. C'est pourquoi le fait de boire trop jeune peut causer des dommages irréversibles qui réduisent les capacités mentales, la mémoire et la maîtrise de soi.

Les jeunes adolescents sont encore bien plus exposés, car les dégâts occasionnés par des alcoolisations trop massives vont significativement perturber la croissance et le développement de leur cerveau.


L’alcool et le cerveau des adolescents

Le corps d’un adolescent ne tolère pas l’alcool de la même manière que celui d’un adulte.

Boire est plus nocif pour les adolescents que pour les adultes, parce que leur cerveau se développe encore pendant l’adolescence et leur vie de jeune adulte. Boire pendant cette période critique de la croissance peut entraîner des dommages permanents des fonctions cérébrales, en particulier de la mémoire, des capacités motrices (aptitude à se déplacer) et de la coordination.

L'alcool perturbe le développement du cerveau. Les capacités de raisonnement, de planification, d'orientation dans l'espace et la mémoire peuvent être endommagées par l'alcool. Une consommation excessive n'a donc pas uniquement un effet visible sur le fonctionnement de la mémoire mais réduit aussi la concentration. Les résultats scolaires sont alors en chute libre et le cerveau subit des dommages permanents.

D'autre part, comme les organes sont plus vulnérables, les risques de troubles hépatiques et gastriques sont aussi plus élevés.

L'alcool peut également dérégler l'équilibre hormonal, ce qui freine la croissance des os. Et ces dérèglements touchent aussi le développement sexuel. Ainsi, par exemple, les filles peuvent avoir des règles irrégulières.

Les réflexes diminuent bien plus que chez les adultes, ce qui augmente les risques d'accident.

La maîtrise de soi diminue plus rapidement et des comportements impulsifs et agressifs apparaissent plus facilement. Pendant les sorties, les jeunes qui boivent sont plus fréquemment victimes/auteurs d'agressions que les adultes.

Les black-outs, c'est-à-dire les trous de mémoire complets, sont aussi clairement plus fréquents. Ils se manifestent notamment après avoir bu en peu de temps un certain nombre de verres d'alcool (cinq ou six). Ces black-outs sont à chaque fois très mauvais pour le cerveau. La mémoire risque de souffrir de dommages permanents s’ils sont réguliers.

Le fait de boire beaucoup et rapidement augmente les risques d'intoxication alcoolique de façon exponentielle par rapport aux adultes. Cette intoxication conduit à un état narcotique, qui peut stopper la respiration ou les pulsations cardiaques.

Un effet anxiolytique et hypnotique

Six minutes seulement s'écoulent entre le moment où l'alcool est absorbé et celui où il commence à imbiber le cerveau. Une première sensation plaisante, dès le premier verre. L'alcool est un dépresseur du système nerveux central : il ralentit son activité, a un effet anxiolytique, hypnotique et sédatif. La première action de l'éthanol contenu dans toutes les boissons alcoolisées, c'est la libération de dopamine dans le noyau accumbens, un ensemble de neurones qui joue un rôle important dans le système de récompense : le plaisir, le rire mais aussi l'accoutumance. Avec la répétition des excès, le noyau accumbens devient moins sensible aux effets de l'alcool. Pour obtenir le même niveau de satisfaction, il va falloir en consommer davantage.

Troubles du comportement

Lorsqu’un adolescent présente une consommation d’alcool inappropriée et abusive, son comportement peut changer : humeur inconstante, tristesse, tendance à l’isolement, perte d’appétit, comportements agressifs ou violents, conduites délinquantes.

Troubles du sommeil

Une consommation abusive d’alcool ou d’autres produits psychoactifs peut également entraîner des troubles du sommeil, tels que l’insomnie, les réveils fréquents, les cauchemars ou la perturbation du rythme veille/sommeil. Ces troubles sont la cause de sensations de fatigue, de troubles de la concentration, de l’augmentation de l’irritabilité et peuvent s’avérer particulièrement gênants, notamment sur le plan scolaire.

Il a une action négative à la fois sur la qualité et la durée du sommeil et sur la vigilance. En perturbant le sommeil, l’alcool va tourmenter l’adolescent également en journée. Victime de manque de sommeil et d’une moins bonne vigilance, celui-ci verra ses performances diminuées pendant la journée.

Difficultés relationnelles

Une consommation abusive régulière peut également influer sur la relation de l’adolescent à l'autre et en particulier mettre en péril ses relations amicales.


Le Binge drinking est mauvais pour le cerveau des adolescents

Le « binge drinking» ou biture express consiste à consommer une grande quantité et à forte dose d’alcool à la fois, comme cinq verres d’un coup ou plus pour un homme, et quatre verres d’un coup ou plus pour une femme.

Ce mode d'alcoolisation, qui concerne désormais près d'un adolescent sur deux en France, a aussi des conséquences à plus long terme. Comas éthyliques ou encore accidents de la circulation.

Même entrecoupée de périodes d'abstinence, la succession de bitures express abîme le cerveau, encore en plein développement, des adolescents. La consommation répétée d'alcool entraîne une réduction du volume de l'hippocampe, ce qui pourrait expliquer en partie les troubles de mémoire.

Il y a un retard de maturation du cortex, en particulier frontal et une hyper-activité au niveau de l'amygdale, impliquée dans les émotions et les addictions.

Les adolescents souffrent d'altérations de la mémoire prospective  qui correspond à la capacité de se rappeler d'effectuer une action préméditée comme aller à un rendez-vous chez le dentiste, payer une facture.

Signes d'un problème d'alcoolémie

* Odeur d’alcool
* Changement soudain d’attitude ou d’humeur
* Changement dans l’assiduité ou le rendement scolaire
* Perte d’intérêt à l’école, dans les sports ou d’autres activités
* Problèmes de discipline
* Repli sur soi, à l’écart de la famille et des amis
* Comportement énigmatique, cachotier.

Adolescent alcoolique


La dépendance à l’alcool est caractérisée par les symptômes :

Manque : forte envie ou compulsion à boire.
Perte de contrôle : incapacité à s’arrêter de boire chaque fois que l’occasion se présente.
Dépendance physique : symptômes de manque tels que nausée, sueurs, tremblements et anxiété se produisent lorsque la consommation d’alcool s’arrête après une période de forte consommation.
L’alcoolisme n’a pas de fin : c’est une progression, une longue route vers la détérioration au cours de laquelle tout va de plus en plus mal.


Les raisons pour boire

L’adolescence est propice aux excès et le mal-être ; ainsi la recherche de l’exploit et le goût du risque mènent à des comportements irréfléchis. Les raisons sont nombreuses.

* Rupture familiale.
* Permissivité trop grande des parents.
* Sévérité excessive.
* Échec scolaire ou amoureux.
* Peur de l’avenir.
* Besoin d’imiter quelqu’un qui s’érige en modèle.
* Recherche d’expériences aventureuses.
* Besoin de se distinguer.
* Imitation de certains adultes.
* Manque d’information.

Conséquences

Les adolescents ayant trop bu d'alcool pourraient ne pas être capables par la suite d'estimer de manière réaliste leurs possibilités. Ils se laisseraient griser par une perspective exaltante, sans en percevoir les risques. Aussi pourraient-ils devenir plus facilement des joueurs pathologiques, des cibles pour les escrocs, des personnalités plus mythomanes que la moyenne. Ils pourraient aussi prendre plus de risques au volant, dans l'investissement de leur argent, dans leurs choix de carrière.


Les effets de l’alcool sur l’organisme de l'adolescent

Les effets de l’alcool sur l’organisme peuvent varier considérablement d’un adolescent à l’autre selon la façon dont l'organisme métabolise l’alcool. D’autres facteurs entrent également en jeu : les facteurs génétiques, la personnalité, le contexte de consommation, l’état d’esprit dans lequel on est au moment où l’on consomme.

A court terme, deux types d’effets peuvent se faire ressentir en fonction de différents facteurs :

Effets physiologiques : baisse de la vigilance, capacité d’attention perturbée, trouble de la vision, modification des facultés de choix et de raisonnement.
Effets émotionnels et comportementaux : exaltation, affirmation de soi, euphorie, ou au contraire irritabilité, sentiment de mal-être, comportements agressifs.

Le corps s’imbibe. Un demi de bière, un ballon de vin, une coupe de champagne ou un verre de vodka-orange contiennent environ 10 g d'alcool pur. Dans l'estomac, cet alcool passe tel quel dans le sang puis se diffuse dans tous les organes. Plus le passage de l'alcool dans le sang est rapide, plus l'alcoolémie s'élève vite et plus l'ivresse est marquée. L'assimilation de l'alcool  c'est-à-dire son absorption complète par l'organisme  prend environ une heure, un peu moins si l'on est à jeun ou si la boisson est chaude, à bulles ou sucrée.

Le teint vire au rouge. Premières cibles de l'alcool : les vaisseaux qui irriguent la peau, notamment au niveau du visage. Leur dilatation fait rougir et favorise aussi la déperdition de chaleur. On se sent fiévreux alors que la température interne baisse.

La vision se trouble. Petite molécule, l'alcool passe facilement la barrière qui protège le cerveau. Les fonctions cérébrales les plus complexes sont les premières touchées. C'est le cas du langage, de l'équilibre, mais aussi des facultés visuelles qui nécessitent la coordination des différents muscles à l'origine des mouvements des yeux. Il suffit d'avoir bu 2 verres (0,4 g d'alcoolémie) pour que le champ visuel rétrécisse. À 10 verres, on voit double.

Les réflexes sont ralentis. L'alcool perturbe la transmission des informations et leur traitement dans le cerveau. L'attention, la concentration, la capacité de discernement et de jugement sont altérées. Les réflexes sont ralentis : le temps de réaction après 4 à 5 verres (0,8 g d'alcoolémie) est doublé par rapport à la normale.

Problèmes liés à la consommation d’alcool rencontrés chez les adolescents

Les états d’intoxication aigüe (ivresse) représentent une des situations les plus dangereuses et constituent la cause la plus fréquente du recours aux services d’urgence.

L’état d’intoxication aigüe se caractérise par des changements comportementaux et psychologiques inadaptés et dure habituellement quelques heures mais peut parfois persister plusieurs jours. Les modalités de consommation  consommer plusieurs produits à la fois  accentuent les effets de l’intoxication,

Les accidents et les traumatismes. Le rôle de l’alcool et des drogues dans les accidents mortels de la circulation augmente progressivement à partir de l’âge de 15 ans pour devenir majeur vers 18-19 ans. L’alcool est la première cause de mortalité sur la route chez les jeunes.


Comment éviter que les adolescents boivent


La meilleure façon pour les parents d’influencer l'enfant d'éviter de boire, c’est d’avoir avec lui une très bonne relation de confiance, selon le National Institute on Alcohol Abuse and Alcoholism (NIAAA). Des études ont montré que les enfants sont moins susceptibles de commencer à boire s’ils se sentent proches de leurs parents. Quand le lien parental est fort, les jeunes se laissent moins influencer par les autres pour boire, et ils cherchent à se conformer davantage aux attentes de leurs parents à l’égard de l’alcool.


Des suggestions du NIAAA pour bâtir une solide relation

* Encouragez votre adolescent à vous parler ouvertement. Favorisez une bonne communication.

* Montrez que vous êtes intéressé. Il est important que les adolescents sachent que leurs parents s’intéressent encore à eux. Prenez du temps pour partager des activités en tête à tête avec votre jeune.

* Établissez des règles fermes et réalistes quant aux comportements acceptables et examinez-les avec vos enfants. Les adolescents ont besoin de connaître les conséquences de leurs actes.

* Soyez ouvert. Soutenez les efforts de votre adolescent ainsi que ses réalisations. Évitez de l’asticoter, cela peut parfois être blessant.

* N’oubliez pas que votre adolescent grandit. Cela ne signifie pas une attitude de non-intervention. Vous devez rester présent dans sa vie, tout en respectant son besoin accru d’indépendance et de privauté. 


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