mercredi 30 mars 2016

Dépression Chez l'Adolescent





La dépression est un problème sérieux qui a un impact sur tous les aspects de la vie d'un adolescent. Si elle n'est pas traitée, la dépression chez un jeune peut conduire à des problèmes à l'école et à la maison, à des problèmes de drogue, à la violence et même au suicide. La dépression peut détruire la personnalité d'un adolescent et causer un sentiment de tristesse insurmontable, de désespoir ou de rancœur.

Les adolescents doivent faire face à de nombreuses formes de stress, que ce soit par les changements liés à la puberté ou par ce qu'ils veulent faire de leur vie. Le passage de la vie d'enfant à la vie d'adulte peut aussi amener son lot de conflits avec les parents au fur et à mesure que les adolescents veulent avoir leur indépendance.

Les taux de dépression clinique sont peu élevés dans l'enfance et au début de l'adolescence mais ils augmentent de façon importante à la fin de l'adolescence (environ 17%).

Les jeunes n'ont souvent que leurs parents, professeurs ou amis sur qui compter et prendre en compte leur mal-être pour trouver les solutions dont ils ont besoin.

Environ 5% des adolescents seraient dépressifs, tous sexes confondus. Après 15 ans les filles sont deux fois plus exposées à cette pathologie.

Dans près des deux tiers des cas (60%), ces symptômes dépressifs sont associés à une anxiété plus importante que la moyenne. Longtemps laissée de côté, la dépression chez l’enfant et l’adolescent est aujourd’hui mieux prise en compte : il faut la soigner rapidement et efficacement pour qu’elle ne laisse pas de traces une fois l’adolescent parvenu à l’âge adulte.


Les causes de la dépression


Des événements perturbants, des antécédents familiaux de dépression, un manque de soutien familial, une discipline stricte et une attitude négative par rapport à soi-même, au monde et à l'avenir, peuvent tous contribuer à la dépression.

Des dysfonctions dans les systèmes de communication du cerveau, particulièrement ceux qui touchent à la sérotonine, peuvent contribuer à la fois à la dépression et au suicide chez les jeunes.

Les facteurs de contribution au risque suicidaire chez les adolescents incluent : la dépression et les autres maladies mentales, l'abus d'alcool et de drogues, les conflits interpersonnels et familiaux.


Les facteurs

Il s’agit souvent d’une combinaison de facteurs (comme chez l’adulte) qui lient la santé, certains événements, certains antécédents familiaux, l’environnement, les facteurs génétiques. On trouve principalement :

* Séparation ou divorce des parents ou de proches
* La mort d’un être aimé (personne, animal)
* Stress
* Éducation avec vision négative du monde
* Difficultés de relations sociales
* Antécédents psychiatriques dans la famille
* Antécédents de dépression dans la famille
* Déménagement
* Echec scolaire, sportif, personnel…
* Rêves personnels difficiles d’atteinte.

Facteurs déclenchants ou précipitants

Les déclencheurs à court terme d’une dépression peuvent aussi être comparés aux deux faces d’une médaille. Il peut s’agir de la perte d’un être proche, d’un conflit relationnel ou d’un changement de la situation de vie. Même des événements de vie positifs tels qu’un changement de résidence ou la réussite à un examen peuvent déclencher un épisode dépressif.

Au niveau neurobiologique, des changements du niveau de certaines hormones, comme par exemple les hormones de stress (cortisol) peuvent être des déclencheurs.

Facteurs de vulnérabilité et de résilience

Des facteurs psychosociaux aussi bien que des facteurs neurobiologiques peuvent être responsables d’une plus grande vulnérabilité à un trouble. Des expériences traumatiques ou des abus pendant l’enfance sont des exemples de facteurs psychosociaux qui peuvent jouer un rôle dans le développement ultérieur d’un trouble, alors qu’un environnement stable dans l’enfance peut protéger contre celui-ci.

Il est également connu que des facteurs génétiques hérités ont une influence sur l’augmentation de la vulnérabilité ou au contraire, sur la création d’une résilience. Ils peuvent par exemple diminuer ou augmenter la proportion de neurotransmetteurs dans le cerveau et par là augmenter ou diminuer le risque de survenue d’un trouble.


Facteurs de maintien et de guérison

Des difficultés psychosociales de longue durée peuvent contribuer au maintien d’une dépression, alors qu’un soutien social adapté et intensif peut amener à une résolution plus rapide du trouble.

Interaction de facteurs

Souvent une interaction entre plusieurs facteurs accroît la vulnérabilité à un trouble et joue un rôle dans le déclenchement et le maintien d’une dépression. Il est également possible qu’un épisode dépressif survienne sans déclencheurs psychosociaux ou neurobiologiques, sans cause apparente.


Symptômes de la dépression chez les adolescents

La dépression de l’adolescent prend souvent une forme masquée et peut, si on ne la repère pas à temps, se révéler brutalement par une tentative de suicide.

La dépression peut s’exprimer par des comportements provocants : abus de drogues ou d’alcool, fugues, délinquance, désinvestissement scolaire soudain, automutilation, troubles alimentaires (anorexie, boulimie). Les filles se plaignent plutôt de troubles somatiques (maux de ventre, insomnie, mal de dos (lombalgie) alors que les garçons ont tendance à souffrir d’agressivité ou de comportements asociaux.

Signes et symptômes de la dépression

* Tristesse, pas de confiance dans l'avenir
* Irritabilité, colère, hostilité
* Envie de pleurer fréquente
* Coupe les ponts avec les amis ou la famille
* N'éprouve plus d'intérêt à faire ses activités habituelles
* Changements dans l'alimentation et le rythme du sommeil
* Sentiment de culpabilité, faible estime de soi
* Manque d'enthousiasme et de motivation
* Fatigue ou manque d'énergie
* Difficultés à se concentrer et à prendre des décisions
* Pensées suicidaires ou relatives à la mort

Les symptômes

La dépression chez les jeunes peut prendre des formes très différentes de la dépression chez les adultes. Les symptômes suivant se retrouvent plus généralement chez les adolescents que chez les adultes :

Irritabilité ou colère répétées. L'irritabilité, plus que la tristesse, est souvent l'humeur dominante chez les jeunes en état de dépression. Un adolescent dépressif peut se montrer facilement hostile, frustré ou être enclin à se montrer en colère.

Douleurs inexpliquées. Les jeunes en état de dépression se plaignent souvent de douleurs telles que des maux de tête ou des maux d'estomac. Si un examen physique ne révèle pas d'origine médicale à ces douleurs, elles relèvent probablement d'une dépression.

Grande sensibilité aux critiques. Les adolescents dépressifs souffrent d'une faible estime de soi, ce qui les rend très vulnérables face à la critique, au rejet et à l'échec.

Prise de distance envers certaines personnes. Alors que les adultes ont tendance à s'isoler lorsqu'ils sont dépressifs, les adolescents restent en général au moins en contact avec leurs amis. Cependant, les jeunes en dépression auront moins tendance à vouloir se socialiser qu'auparavant, commenceront à se détacher de leurs parents et à fréquenter de nouveaux types de personnes (parfois peu fréquentables).


Diagnostic

Le diagnostic n’est pas si facile à poser, l’adolescence étant, par définition, une période charnière au cours de laquelle on se rebelle et on est souvent "mal dans sa peau", en conflit avec la société et les proches.

Les jeunes ne peuvent souvent pas, sans aide extérieure, se sortir d'un cercle vicieux constitué de peurs diverses et d'un sentiment de ne pas se sentir compris. Les enseignants, les parents et les thérapeutes doivent absolument prendre la situation au sérieux lorsque des enfants ou des jeunes gens leur confient leurs peurs, le sentiment d'inutilité ou leurs désespoirs. Si ces adultes n'étaient pas en mesure de les aider, les jeunes devraient au moins connaître des endroits, des adresses Internet et des numéros de téléphone où ils peuvent s'adresser : dans les villes, le service de psychiatrie pour enfants et adolescents.

Prendre rendez-vous avec le médecin de famille

Prendre immédiatement rendez-vous pour l’enfant avec le médecin pour savoir si il souffre de dépression. Se préparer à donner au médecin tous les détails sur ses symptômes, la date du moment de leur apparition, leur impact sur sa vie quotidienne... Le médecin devra aussi savoir si il y a eu des antécédents de dépression parmi la famille ou les proches, ou des antécédents de tout autre trouble mental.

Le médecin pratiquera un examen physique complet et des analyses sanguines pour savoir si les symptômes de l’enfant ont une origine médicale. Il pourra éventuellement demander à l’enfant si il a déjà abusé de l'alcool ou de drogue, si il a des problèmes de sommeil ou des troubles alimentaires.


Traitement

Dès la première alerte, l’adolescent doit pouvoir parler avec un spécialiste (médecin ou thérapeute), qui mettra en place un suivi médicalisé de qualité. Ainsi, l’accent est mis sur les thérapies comportementales et cognitives, qu’elles se déroulent en groupe, avec les proches ou seulement entre l’adolescent et le thérapeute. Si nécessaire, le jeune malade peut suivre une thérapie médicamenteuse basée sur la nouvelle génération des ISRS, efficace pour la recapture de la sérotonine.

Les thérapies

Les thérapies comportementales cognitives visent à changer les pensées négatives à propos de soi et du monde en général.

Les thérapies interpersonnelles traitent des problématiques communes telles que l'indépendance, le détachement des parents, la pression des pairs et les relations amicales.

D'autres thérapies peuvent viser l'amélioration des relations et de la confiance envers les autres, ou l'amélioration des habiletés sociales et des relations familiales.

Une thérapie médicamenteuse peut également aider ; elle vise à rétablir les échanges des neurotransmetteurs dans le cerveau qui, en phase dépressive, sont altérés.


Les antidépresseurs

Des médicaments antidépresseurs seront parfois prescrits, en complément de psychothérapies. Les spécialistes conseillent toutefois la prudence : ils ne devraient être prescrits que par des médecins ayant une expérience en ce domaine. Ils nécessitent un suivi et une évaluation continue car des effets indésirables ne sont pas exclus, surtout aux débuts du traitement.

Effets des antidépresseurs


Les médicaments antidépresseurs peuvent avoir un effet positif surtout dans les cas de dépression sévères. Cependant, il y a toujours des risques et des effets secondaires associés à la prise d'antidépresseurs. Quand il s'agit de soigner des jeunes par antidépresseurs, il y a certaines règles que les parents doivent connaître. Avant de faire quoi que ce soit, se renseigner sur les avantages et les risques des antidépresseurs.


Les antidépresseurs et leurs effets sur le cerveau des adolescents

Les antidépresseurs sont d'abord conçus et testés pour les adultes, leur impact sur le cerveau des individus beaucoup plus jeunes n'est pas encore complètement identifié. Par exemple certains chercheurs se préoccupent de l'effet d'antidépresseurs comme le Prozac sur le développement du cerveau chez les enfants et les adolescents.

Le cerveau humain se développe de façon exponentielle lorsque l'on est très jeune et la prise d'antidépresseurs peut affecter les connexions qui se font à l'intérieur du cerveau, en particulier les connexions relatives au stress, aux émotions et à leur régulation.


Antidépresseurs et suicide chez les jeunes


Les médicaments antidépresseurs peuvent augmenter le risque d'avoir un comportement et des pensées suicidaires chez certains adolescents. Le risque de suicide est particulièrement grand durant les deux premiers mois du traitement. Certains jeunes adultes sont même encore plus sujets à risque lorsqu'ils prennent des antidépresseurs, surtout ceux qui souffrent de troubles bipolaires, qui ont des membres de leurs familles atteints de troubles bipolaires ou qui ont déjà fait des tentatives de suicide.

Les signaux d'alerte sont l'apparition de nouveaux symptômes ou l'aggravation des symptômes déjà présents tels que l'agitation, l'irritabilité ou la colère. Des changements de comportements inhabituels doivent aussi être pris en considération.


Effets de la dépression chez les adolescents

Problèmes à l'école. La dépression peut causer une perte d'énergie et des difficultés à se concentrer. Cela peut se traduire par un manque d'attention à l'école, des notes plus faibles, des difficultés à faire ses devoirs.

Fugues, départ de la maison. Beaucoup de jeunes en état de dépression s'enfuient de chez eux ou parlent de faire une fugue. Ces tentatives sont habituellement un appel à l'aide.

Abus d'alcool ou de drogue. Les adolescents peuvent utiliser l'alcool ou la drogue en pensant pouvoir soigner eux-mêmes leur dépression. Malheureusement, l'utilisation de ce type de substance ne fait qu'empirer les choses.

Faible estime de soi. La dépression peut intensifier le manque de confiance en soi et la sensation de ne servir à rien.

Troubles alimentaires. Anorexie, boulimie et effets yoyo sont souvent les signes d'une dépression latente.

Addiction à Internet. Les adolescents peuvent passer leur journée sur Internet pour fuir leur problème. Cependant, l'usage intensif de l'ordinateur ne fait que renforcer leur isolement et finit par renforcer la dépression.

Le danger des réseaux sociaux. Le harcèlement potentiel est présent sur les réseaux sociaux. Les jeunes qui en sont victimes ont presque trois fois plus de risque de faire une tentative de suicide.

Automutilation. Se couper ou se brûler ou toute autre sorte d'automutilation sont presque toujours associés à la dépression.

Comportement imprudent. La dépression peut souvent prendre la forme d'un comportement dangereux ou inconscient. Par exemple, cela inclut la conduite à haute vitesse ou des relations sexuelles volontairement non protégées.

Violence. Il arrive que les adolescents dépressifs  généralement les garçons dans ce cas  fassent preuve de violence.

Suicide. Les adolescents qui sont sérieusement touchés par la dépression pensent ou parlent de tentatives de suicide. Les pensées suicidaires ou les comportements suicidaires doivent être toujours être pris très au sérieux, ce sont là encore des appels à l'aide.

Certains facteurs peuvent protéger contre la dépression et le suicide chez les adolescents :

* l'adaptation personnelle ;
* la tolérance à la frustration ;
* la maîtrise de soi ;
* la capacité de faire face aux situations ;
* des attentes positives pour l'avenir ;
* le sens de l'humour ;
* des relations familiales saines et positives ;
* l'éducation et l'information sont importantes pour traiter la dépression.


Comment aider l’enfant à gérer et guérir de sa dépression

La chose la plus importante que les parents d'adolescents dépressifs puissent faire est de leur faire savoir qu'ils sont présents pour les écouter et les aider. Maintenant et plus que jamais, l’enfant a besoin de savoir qu'il compte à leurs yeux et qu’ils prennent soin de lui.

Offrez votre soutien. Faites lui comprendre que vous êtes là pour lui, à tout moment. Ne le harcelez pas de questions (les adolescents n'aiment pas se sentir couvés), mais faites lui sentir que vous êtes prêt à fournir toute l'aide que vous pourrez si il en a besoin.

Montrez-vous compréhensif. Vivre avec un jeune dépressif peut être difficile et fatiguant. Par moment, vous pourrez vous sentir épuisé ou rejeté. Pendant cette période, il est important de vous rappeler que votre enfant ne le fait pas intentionnellement et qu'il souffre. Faites le maximum pour vous montrer patient et compréhensif.

Encouragez-le à faire de l'exercice physique. Encouragez votre enfant à rester actif. L'exercice et le sport permettent de grandement soulager les symptômes de la dépression. Trouvez un moyen de l'incorporer dans son emploi du temps.

Incitez-le à sortir. L'isolement rend la dépression encore plus difficile, encouragez votre enfant à voir ses amis et à faire des efforts pour se socialiser. Proposez-lui de l'emmener quelque part avec ses amis ou de lui suggérer des activités extra-scolaires qui pourraient l'intéresser comme le sport ou des cours de dessin.

Montrez-vous impliqué dans le traitement. Assurez-vous que votre enfant suit bien toutes les instructions du traitement et qu'il va bien à ses rendez-vous de thérapie. Il est particulièrement important que votre enfant respecte les dosages de médicaments qui lui ont été prescrits. Surveillez les changements dans son comportement et appelez le médecin si les symptômes de la dépression semblent empirer.

Renseignez-vous sur la dépression. Lisez autant que possible sur la dépression de telle façon que vous soyez un "expert" en la matière. Plus vous en savez, plus vous vous sentirez équipé pour aider un jeune en dépression.

Encouragez également votre enfant à rechercher des informations sur la dépression. Apprendre des choses sur leur propre condition peut aider les adolescents dépressifs à réaliser qu'ils ne sont pas seuls et à mieux comprendre ce qu'ils sont en train de vivre. Tant que vous donnez le meilleur de vous même pour aider votre enfant, vous faites du bon travail.


Technique de méditation : la «pleine conscience»

Mindfullness et le cerveau
L'intervention préventive non-médicamenteuse vise les adolescents. Elle cible les deux facteurs psychologiques responsables de l'apparition et du maintien de la dépression : la désactivation comportementale  difficultés du patient dépressif à initier des actions en lien avec ses objectifs et ses valeurs  et les ruminations mentales  le fait de ressasser des pensées négatives sur soi, le futur et le monde en général .

Cette intervention préventive fait appel à une pratique de méditation appelée pleine conscience ou mindfulness. Il s’agit de prendre pleinement conscience du moment présent, de centrer son attention sur l’instant et sur tout ce que vous êtes, sur ce que vous ressentez. Il s’agit d’un éveil, d’un réveil au monde.

Elle est une manière d'être en relation avec sa propre expérience  ce que nous percevons avec les cinq sens, nos sensations corporelles, nos pensées . Elle résulte du fait d'orienter volontairement l'attention sur son expérience présente et de l'explorer avec ouverture, que nous la jugions agréable ou non, tout en développant une attitude de tolérance et de patience envers soi. Elle permet de s'engager dans des actions en lien avec ses valeurs et objectifs et de se désengager des ruminations mentales.

Selon des experts de cette méthode thérapeutique, le patient peut être fragilisé, éprouver de la douleur psychique ou être submergé par des émotions. Il doit être convenablement encadré par des professionnels expérimentés et bien formés, connaissant les bases scientifiques des troubles anxieux ou dépressifs.

D’après une étude menée en parallèle, la pleine conscience est bien acceptée par les jeunes, moyennant un cadre approprié et le soutien des adultes accompagnants. En trois mois, cette procédure a permis une diminution significative des symptômes de dépression et d'anxiété chez les jeunes.

SPARX  Un jeu vidéo contre la dépression chez l'adolescent

Une équipe de chercheurs de l'université d'Auckland a mis au point le jeu Sparx, comme outil thérapeutique pour permettre à des adolescents de lutter contre la dépression et l’anxiété. Les résultats ont été publiés ces dans le British Medical Journal en juin 2012.

Sparx ressemble à un classique jeu vidéo qui utilise des principes de thérapie cognitivo-comportementale classique qui sont "enseignés" par le jeu aux adolescents.

Le jeu vidéo favorise la violence et les comportements nerveux. Ce jeu serait une alternative aux traitements et thérapies classiques. D'autant que les diagnostics de dépression sont parfois difficiles chez les adolescents.


Sparx est un jeu à sept niveaux, où le joueur/patient crée un avatar à son image et évolue dans un univers fantastique, avant de se confronter à diverses épreuves. Mais la finalité est originale : le personnage en question doit non pas vaincre l’ultime monstre mais parvenir à la guérison. En identifiant les symptômes de la dépression, l’avatar doit également pouvoir contrôler sa colère, faire disparaître ses idées noires et rester optimiste pour gagner la partie.

Le but du jeu est de se débarrasser des pensées négatives et trouver des solutions pour développer des pensées positives, retrouver l’estime de soi.

Le jeu en 3D se joue en plusieurs étapes. D'abord, le patient crée un avatar et va entrer dans un monde qui va l'amener à prendre conscience de sa dépression, en tuant des insectes et autres petits monstres qui représentent ses pensées négatives : "je suis nul", "tout le monde me déteste". La seconde étape va le confronter à des émotions plus intenses, comme la colère, qu'il a pour mission de contrôler. A ce stade, l'adolescent doit dialoguer avec ses prétendus ennemis. Pour réussir cette épreuve, il peut faire appel à des aides extérieures, selon ses besoins. 

L’étude menée consistait à proposer à 187 adolescents entre 12 et 19 ans, dépressifs ou anxieux, soit un traitement en thérapie cognitivo-comportementale classique, soit de jouer pendant 4 à 7 semaines à SPARX (sans autre forme de traitement). 170 furent évalués directement après le traitement puis 168 de ces adolescents le furent aussi 3 mois après celui-ci.

Sur les 94 adolescents qui ont testé le jeu Sparx, 44% d'entre eux sont sortis de leur dépression contre 26% du groupe qui a été suivi par un psychologue dans le cadre d'une thérapie plus classique.

Selon les chercheurs Sparx représente une alternative potentielle aux soins habituels pour les adolescents et pourrait être utilisée pour traiter une partie des jeunes non pris en charge.

Pourquoi un jeu vidéo serait plus efficace qu'une thérapie ? Peut-être parce que l'adolescent n'est pas tellement conscient d'être soigné. Par ailleurs, un jeu vidéo est amusant, par contre une thérapie en plus de non pas l’être, produit toujours un rejet instinctif.

Heureusement, la majorité des adolescents qui obtiennent de l'aide pour sa dépression parviennent à mener à bien une adolescence heureuse. Plus important encore, ils peuvent profiter de la vie et se sentir mieux par rapport à soi-même.