samedi 13 juin 2015

Trouble de Déficit d'Attention avec ou sans Hyper-activité (TDAH) chez l'Enfant




Le trouble du déficit d’attention avec ou sans hyperactivité
est le trouble comportemental le plus fréquent chez les enfants et les adolescents
 


Le trouble du déficit d’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) est une maladie d’origine neurologique qui a 2 caractéristiques principales : l’inattention et l’hyperactivité ou l’impulsivité. Bien que ces types de comportements se retrouvent chez tous les enfants, ils sont chroniques et très prononcés dans le cas de ceux qui sont atteints du TDAH. Et ils se manifestent dans toutes les circonstances de leur vie.


À des degrés variables, le TDAH peut perturber le fonctionnement personnel, scolaire, familial et social. S’il n’est pas identifié et traité tôt, il peut avoir des conséquences sur toute la vie adulte.

Les personnes atteintes de TDAH ont des difficultés à se concentrer, à être attentives et à mener à terme des tâches le moindrement complexes. Elles ont souvent du mal à rester en place, à attendre leur tour et agissent fréquemment de façon impulsive.

On estime que de 5 % à 8 % de la population souffre de TDAH. Cette maladie est, en général, diagnostiquée vers l’âge de 7 ans, mais les enfants qui en souffrent ont souvent eu des comportements difficiles dès l’âge de 2 ans. Dans la moitié des cas, le TDAH persiste à l’âge adulte, mais il arrive que les symptômes diminuent à l’adolescence.

Environ la moitié des enfants souffrant d’un TDAH ont aussi d’autres problèmes, comme des troubles d’apprentissage, de l’anxiété, de l’opposition ou des troubles affectifs. Ces problèmes entraînent souvent des difficultés de socialisation et une mauvaise estime de soi. Pour cette raison, l’évaluation des enfants peut nécessiter l’intervention de plusieurs professionnels : psychologues, professeurs, éducateurs, orthopédagogues, travailleurs sociaux, etc.

Les connaissances sur le TDAH ont beaucoup progressé depuis quelques années et les soins se sont beaucoup améliorés.


Zones du cerveau impliquées


On sait maintenant, en particulier grâce aux techniques d'imagerie cérébrale, que le TDAH est la conséquence du mauvais fonctionnement de certaines zones cérébrales. Deux zones sont particulièrement impliquées.

La première est le lobe frontal, responsable de fonctions supérieures, comme l'inhibition, la planification et la modulation des réponses. Ces trois fonctions sont déficientes dans le TDAH.

La deuxième zone est située dans les profondeurs du cerveau. Elle comprend toute une série de structures complexes, dont une appelée le striatum. Le TDAH serait le résultat d'une mauvaise "communication" entre ces structures, ce qui empêcherait l'inhibition des réponses et des réactions générées par le cerveau. On sait par ailleurs que des patients ayant subi un traumatisme dans une de ces structures peuvent développer un TDAH.


Dans le TDAH, deux neurotransmetteurs sont impliqués. La dopamine semble être le plus important. Le système "dopaminergique" est impliqué dans les processus de motivation et de renforcement. La noradrénaline est également essentielle. Ce neurotransmetteur joue un rôle dans les processus d'apprentissage, de mémoire et de vigilance. Dans le TDAH, on a pu mettre en évidence un déséquilibre de production de la noradrénaline, en particulier au niveau du lobe frontal.



Profil de l’enfant souffrant de TDAH


L'hyperactivité est le symptôme le plus "visible" du TDAH. En activité permanente, les enfants souffrant de TDAH grimpent, sautent d'un endroit à l'autre mais aussi d'une activité à l'autre. Incapables de rester assis, en classe ou à table, ils ont toujours quelque chose à entreprendre. L'obligation qui leur est faite de rester en place leur demande un effort considérable et peut entraîner des réactions de colère.

Ils s'investissent bien souvent dans les activités sportives, à condition qu'elles soient limitées dans le temps. Les enfants hyperactifs montrent une grande difficulté à se concentrer pendant un certain temps sur la plupart de leurs tâches. Leur attention est limitée.

Distraction et oublis. La distraction et les oublis sont la règle. Il est fréquent de voir les personnes souffrant d'un TDAH fixer un objet ou une autre personne quand on leur adresse la parole. Ils sont alors incapables de répéter ce qui vient d'être dit. Les écoliers hyperactifs oublient souvent leurs affaires, tout simplement parce qu'ils pensaient à autre chose en les rangeant.

Une difficulté à s'organiser. L'organisation du temps est difficile pour les enfants atteints de TDAH. Une tâche comme l'habillage du matin peut prendre des allures de parcours du combattant pour des parents pressés. Pour l'enfant, s'habiller veut dire qu'il doit organiser une séquence complexe d'activités, sans être distrait par les multiples pensées et projets qui traversent son esprit.

Souvent turbulents, les enfants hyperactifs vivent très mal les refus et les limites qu'on leur pose. Capables de réactions extrêmes, ils ne se rendent pas toujours compte des conséquences de leurs actes.

Il est très important de préciser que l’intelligence des enfants TDAH n’entre pas en ligne de compte pour expliquer les troubles. Des enfants précoces ou en retard peuvent présenter les mêmes symptômes. L’enfant TDAH a une efficience intellectuelle normale, même si lors des évaluations on retrouve des erreurs liées à l’impulsivité.

Les enfants atteints de TDAH sont source de grand stress pour les parents, la famille, les amis, les professeurs et les proches de l'enfant lui-même. L’enfant énerve souvent ses enseignants par son agitation ou au contraire par son apathie.


L’évolution du TDAH


Le TDAH apparaît généralement avant l’âge de 5 ans. Pourtant, dans la plupart des cas, le diagnostic ne sera posé que vers 6 ou 7 ans, soit lors de l’entrée à l’école primaire.

Un diagnostic difficile avant 5 ans. L’agitation motrice et l’inattention sont fréquentes chez les petits enfants. Elles font partie intégrante du développement psychomoteur normal et ne sont pas nécessairement problématiques. Certains symptômes précurseurs d’un véritable TDAH peuvent être présents à cet âge. Toutefois chez le petit enfant, le diagnostic est toujours difficile et une grande variation des symptômes impose la prudence.

Une évaluation globale de l’enfant est essentielle, car certains symptômes semblables à ceux d’un TDAH peuvent refléter des causes diverses. Des problèmes de santé physique peuvent produire les mêmes symptômes que le TDAH. Aussi, certains problèmes de santé mentale, tels que la dépression ou l’anxiété, peuvent parfois présenter les mêmes symptômes qu’un déficit d’attention. Il est important de consulter un médecin afin de réaliser un bilan de santé complet et ainsi, favoriser une intervention efficace.

Des bébés hyperactifs


Il existe des bébés véritablement hyperactifs, mais ce n’est que lorsque l’enfant est plus grand que l’on posera le diagnostic. On tiendra alors compte de l’historique des signes déjà présents du TDAH. Les parents observent souvent des troubles du sommeil : le bébé s’endort difficilement, se réveille facilement, souvent en hurlant et plusieurs fois par nuit. Il bouge aussi beaucoup dans son sommeil, fait peu de siestes, hurle quand on le pose dans son lit.

Le bébé change aussi d’humeur sans raison; il hurle puis devient tout à coup calme. Il sourit peu et regarde rarement sa mère. Dans les bras de maman, il a tendance à se tortiller, à toucher à tout. Dès qu’il en a les capacités physiques, il rampe partout et on doit constamment l’avoir à l’œil. Il est stimulé par le bruit et la lumière, puis on doit l’occuper en permanence. Bien que ces observations puissent être notées, elles ne peuvent confirmer un TDAH puisqu’elles peuvent diminuer avec la maturation de l’enfant ou correspondre à un diagnostic différent.

L’hyperactivité se confirme après 2 ans


L’agitation psychomotrice s’accentue avec l’âge et facilitera le diagnostic. On observe que l’enfant a du mal à rester en place sur sa chaise haute, tente d’y monter ou de descendre par ses propres moyens, puis tombe souvent. En voiture, il a du mal à rester en place dans son siège, cherche à ouvrir la porte ou la fenêtre et dort rarement pendant le trajet.

Au niveau du comportement, on observe : des colères avec difficulté à s'apaiser après s'être mis en colère, une tendance à être intolérant aux frustrations et des changements d’humeur rapides. Le tout est combiné à un niveau de turbulence plus élevé que la moyenne.


Causes du TDAH


Le TDAH est une maladie complexe qui n’a pas une cause unique. Probablement liée à certaines substances chimiques du cerveau, elle n’est pas causée par des besoins affectifs non comblés ni par des problèmes psychosociaux.

Chez la vaste majorité des personnes atteintes, le TDAH a une origine neurologique qui peut dépendre de l’hérédité et de facteurs environnementaux.

La génétique. Des facteurs héréditaires contribuent de façon majeure à l’apparition du TDAH. Comme 30% à 40% des personnes auxquelles on a diagnostiqué un TDAH ont des membres de leur famille qui souffrent du même trouble, on pense que les gènes sont au moins partiellement impliqués dans le processus. Lors d’études menées sur de vrais jumeaux, des chercheurs ont découvert que lorsqu’un jumeau est atteint du TDAH, dans 80 % des cas, l’autre l’est aussi. Au total, un quart des parents ayant des antécédents de TDAH ont des enfants qui en sont atteints à leur tour. Plusieurs gènes impliqués dans le TDAH ont été identifiés, mais les facteurs génétiques n’expliquent pas à eux seuls la maladie.

L’environnement. L’exposition à certaines substances toxiques (alcool, tabac, plomb, pesticides, etc.) durant la vie fœtale expliquerait de 10 % à 15 % des cas. D’autres facteurs environnementaux, pas tous identifiés, contribuent probablement à l’apparition de la maladie chez des enfants génétiquement prédisposés.

Lésions au cerveau. Une lésion ou une infection du cerveau, un manque d’oxygène à la naissance, ou d’autres complications liées à la naissance peuvent augmenter les risques de TDAH.

Troubles associés


* Trouble oppositionnel avec provocation. Attitude hostile, méfiante et négative devant les figures d'autorité qui tend à se manifester plus fréquemment chez les enfants impulsifs et hyperactifs.

* Troubles de conduite. Comportement antisocial profond qui peut se traduire par le vol de biens, la recherche du combat et un comportement généralement destructeur envers les humains et les animaux.

* Dépression. Souvent présente, la dépression résulte du rejet que l’enfant vit parce qu’il n’arrive pas à se contrôler. Il souffre souvent d’une pauvre estime de lui-même. La dépression peut apparaître autant chez l'enfant que chez l'adulte atteint du TDAH  surtout si d'autres membres de la famille en ont souffert.

* Troubles anxieux. Anxiété et nervosité excessives qui s'accompagnent de divers symptômes physiques (tics, accélération du rythme cardiaque, transpiration, vertiges, etc.) ou de troubles obsessionnels compulsifs.

* Troubles d'apprentissage. Environ 20 % des enfants atteints du TDAH ont des retards de développement du langage et de la motricité fine (dont l’écriture) et ont besoin d'une éducation spécialisée.


Symptômes


Les principaux symptômes du TDAH tiennent aux difficultés de concentration, à l'hyperactivité (activité excessive) et à l'impulsivité (agir avant de réfléchir aux conséquences). Le comportement en question doit présenter un caractère excessif, se manifester avant l'âge de sept ans et perturber considérablement au moins deux aspects de la vie de la personne touchée (la vie à la maison et à l'école, par exemple).

Trois symptômes caractérisent le TDAH : inattention, hyperactivité et impulsivité.

Un enfant peut être très distrait et ne présenter aucune hyperactivité. À l’inverse, un enfant peut être très agité et impulsif, mais être capable de se concentrer sur certaines tâches. Les enfants hyperactifs sont plus souvent des garçons. Ce sont eux qui attirent, en général, l’attention des éducatrices et des professeurs.

Un enfant souffre peut-être du TDAH s’il présente depuis 6 mois ou plus :

* au moins 6 symptômes d’inattention; ou
* au moins 6 symptômes d’hyperactivité ou d’impulsivité; ou
* au moins 6 symptômes d’inattention et d’hyperactivité/impulsivité.

Ces symptômes doivent se manifester dans plusieurs circonstances :  à la maison, à la garderie et à l’école , à un degré qui ne correspond pas au niveau de développement de l’enfant. Certains de ces symptômes doivent avoir été présents avant l’âge de 7 ans.

Symptômes d’inattention


Souvent, l’enfant :

* n’est pas capable de prêter attention aux détails ou fait des fautes d’inattention dans les devoirs scolaires ou d’autres activités;

* a du mal à soutenir son attention à la tâche ou dans les jeux;

* semble ne pas écouter quand on lui parle;

* ne respecte pas les consignes et ne parvient pas à terminer ses devoirs scolaires ou ses tâches ménagères;

* a de la difficulté à organiser ses activités ou ses travaux;

* évite, déteste ou fait à contrecœur les tâches qui nécessitent un effort mental soutenu (comme le travail scolaire ou les devoirs à la maison);

* perd les objets nécessaires à ses activités (ex. : jouets, cahiers de devoirs, crayons);

* se laisse facilement distraire par des sources de stimulation externes;

* a des oublis dans la vie quotidienne.


Symptômes d’hyperactivité ou d’impulsivité


Souvent, l’enfant :

* remue les mains ou les pieds, se tortille sur son siège ou manipule un objet sans arrêt;

* se lève en classe ou dans d’autres situations où il doit rester assis;

* court ou grimpe partout, dans des situations où cela est inapproprié, sans craindre le danger;

* a du mal à se tenir tranquille dans les jeux ou les activités de loisir;

* est très actif ou agit comme s’il était “monté sur des ressorts“;

* parle trop;

* répond de façon précipitée à une question qui n’est pas encore entièrement posée;

* a du mal à attendre son tour;

* interrompt les autres ou impose sa présence (ex. : fait irruption dans les conversations ou dans les jeux);

* a de la difficulté à contrôler ses gestes et ses paroles dans les moments stressants, ce qui peut le rendre arrogant et, parfois, agressif dans ses paroles ou ses gestes;

* tolère mal la frustration imposée par certaines consignes;

* a des sautes d’humeur.


Symptômes du TDAH de type mixte


Les enfants qui souffrent du TDAH de type mixte présentent à la fois, depuis 6 mois ou plus, au moins 6 symptômes du TDAH de type inattention et au moins 6 symptômes du TDAH de type hyperactivité/impulsivité.

Certaines situations peuvent occasionner des symptômes semblables à ceux du TDAH. C’est le cas, par exemple, d’une situation familiale conflictuelle, d’une séparation, d’une incompatibilité de caractères entre l’enfant et son enseignant ou de conflits avec des amis. Parfois, des problèmes auditifs expliquent l’inattention. Enfin, d’autres problèmes de santé peuvent provoquer ce type de symptômes ou les amplifier. En cas de doute, mieux vaut en discuter avec le médecin de l’enfant.


Diagnostic


Il n'est pas facile d'établir un diagnostic de TDAH, car les mêmes symptômes peuvent résulter d’autres troubles en rapport plus ou moins étroit avec le TDAH. Par conséquent, le diagnostic de TDAH reposera sur une évaluation approfondie de l'enfant et de son milieu de vie.

Le médecin s'intéresse d'abord au développement psychomoteur de l’enfant. Des tests psychologiques et neuro-psychologiques peuvent aussi être utiles afin d'évaluer son quotient intellectuel et son potentiel d'apprentissage scolaire. Les enseignants peuvent aussi contribuer à l’évaluation de l’enfant. Ce dernier est finalement interrogé sur ses difficultés actuelles.

Selon les critères de l’Association américaine de psychiatrie, on doit observer un certain nombre de symptômes d’inattention ou d’hyperactivité/impulsivité chez un enfant pour qu’un TDAH soit diagnostiqué.

Pour que le diagnostic soit confirmé, il est important de savoir que :

* certains symptômes doivent être présents avant l’âge de 7 ans;
* les symptômes doivent se manifester autant à la maison qu’à la garderie (crèche) ou à l’école, bien que leur intensité puisse varier d’un lieu à l’autre;
* les symptômes doivent être présents depuis au moins 6 mois.

Il est nécessaire de consulter un médecin quand l’agitation de l’enfant est présente en tout temps, perturbe ses échanges et ses apprentissages et rend impossible la vie familiale.


Traitement du TDAH


Les traitements offerts sont adaptés aux besoins de chaque enfant après une évaluation biopsychosociale. Les traitements incluent des médicaments spécifiques, de la psycho-éducation, de l'apprentissage des habiletés sociales, un encadrement scolaire spécialisé et de la psychothérapie individualisée.

Les parents peuvent aussi recevoir de l'aide pour améliorer leur compréhension du trouble du déficit de l'attention et pour améliorer leurs habilités parentales.

Il n’existe aucun traitement pouvant guérir le TDAH. L’objectif de l’intervention est de réduire les effets de la maladie sur l’enfant, c’est-à-dire ses difficultés scolaires, les souffrances liées au rejet qu’il subit souvent, sa faible estime de soi, etc. Lorsqu’un TDAH est bien traité, son évolution est généralement bonne.

Le traitement du TDAH est individualisé et nécessite la collaboration de spécialistes variés, de la famille et du milieu scolaire.

Le traitement médical est toujours combiné à une intervention psychosociale. En plus des interventions psychologiques et sociales, la prise de médicaments est souvent nécessaire pour réduire les symptômes du TDAH. Le médecin ne prescrit habituellement pas ces médicaments seulement parce qu’un enfant est turbulent, à moins que ce comportement soit assez prononcé pour perturber ses habiletés sociales ou son estime de soi.

En général, ce sont les difficultés scolaires qui justifient le début d’un traitement. C’est la raison pour laquelle l’utilisation de médicaments devrait être exceptionnelle avant l’entrée à l’école.

La médication est moins efficace chez les enfants de 6 ans et moins et ses effets secondaires sont plus grands.

La plupart des médicaments utilisés dans le traitement du TDAH sont des stimulants. Leur effet peut être comparé à celui obtenu lorsqu’on prend un café. En stimulant le centre d’éveil, les psycho-stimulants aident à maintenir une certaine attention et ont comme effet de diminuer l’agitation.

Principaux médicaments prescrits pour le TDAH :

Méthylphénidate. Il réduit les symptômes tant qu’il est pris. Il n’entraîne aucune dépendance.
Atomoxétine. L’enfant ne doit pas cesser de prendre ce médicament, surtout en début de traitement. Il doit être pris de façon continue pendant plusieurs semaines avant d’atteindre son effet maximal.
Méthylphénidate. Améliore la concentration mentale de l’enfant et lui permet de vivre plus d’expériences favorables. Souvent, ses résultats scolaires s’améliorent et ses relations avec ses parents et ses amis deviennent aussi plus harmonieuses.

Effets indésirables des psychos-timulants. Les effets indésirables les plus fréquents sont la perte d’appétit et les troubles d’endormissement. Ils peuvent aussi donner des maux de tête, des maux de ventre et entraîner des variations d’humeur (tristesse, irritabilité). Des tics peuvent apparaître ou être accentués, s’ils étaient déjà présents. Ces effets ont tendance à disparaître avec le temps. Un enfant qui prend des psycho-stimulants peut perdre un peu de poids ou prendre du poids légèrement moins vite qu’avant. Ces médicaments ne nuisent cependant pas à la croissance de l’enfant.


Aider l'enfant TDAH


La plupart des enfants qui ont des troubles de l'attention avec hyperactivité passent par la thérapie cognitive et comportementale traditionnelle afin qu'ils puissent réajuster le monde social autour d'eux.

En plus de prendre ses médicaments, l’enfant doit aussi développer des stratégies qui l’aideront à s’organiser, à se concentrer, à diminuer les excitants présents dans son environnement, etc. Il est aussi essentiel de travailler sur son comportement et son estime de soi. Voici comment l’aider.

* Dire à l’enfant que le TDAH est un trouble d’origine neurologique qui n’a rien à voir avec son intelligence.

* Déculpabiliser l’enfant en insistant sur le fait qu’il n’est pas responsable de son état.

* Le responsabiliser en lui disant que c’est lui qui a le plus de pouvoir sur la réduction de ses symptômes. Les intervenants et les médicaments sont là seulement pour l’aider.

* Insister sur ses forces et lui expliquer que le traitement lui donnera des outils pour mieux se contrôler et avoir de meilleurs résultats à l’école.

* Éviter de multiplier les aménagements familiaux pour encadrer l’enfant hyperactif. Cela risque d’exagérer son sentiment de toute-puissance et d’accentuer son sentiment d’isolement.

Il est capital de valoriser l’effort fait par l’enfant, notamment en matière d’organisation et de calme, et de s’abstenir de remarques dévalorisantes, n’ayant pour conséquences que le fait d’aggraver son manque de confiance en lui. Il ne faut d'ailleurs pas hésiter à le récompenser.

Établir des routines dans les tâches quotidiennes ou les devoirs. Créer des calendriers, des listes de tâches ou des illustrations afin que l’enfant sache quoi faire à quel moment et qu'il s'y prépare.

Découper dans la mesure du possible des grandes tâches en plusieurs petites tâches, et ne pas hésiter à simplifier les consignes.


Approches complémentaires


Il existe de nombreuses approches complémentaires au traitement du TDAH. Qu’il s’agisse de restrictions alimentaires (ex. : éviter les additifs alimentaires ou les sucres concentrés) ou de la prise de suppléments (vitamines, minéraux).

L'activité physique est bénéfique


L'effet positif de l'exercice physique sur les interactions sociales est un résultat majeur. Le portrait clinique des enfants atteints d'un TDAH révèle qu'ils ont très souvent du mal à s'adapter aux autres. Le fait de prendre part à des activités physiques de groupe structurées les aide à surmonter cette difficulté.

Certains sports sont plus faciles pour un enfant atteint du TDAH, car ils nécessitent moins d'attention ou sont plus engageants.

La pratique régulière d’un sport d’équipe améliore un éventail de comportements et de fonctions chez l’enfant présentant un TDAH en ce qui concerne les comportements impulsifs, les problèmes d’attention, de performances motrices ou de sociabilité.

Le yoga


Le yoga est connu pour aider les enfants atteints du TDAH à surmonter leurs tendances d’inattention et d’hyperactivité. Il utilise des postures physiques, des techniques de respiration et des exercices de relaxation profonde pour calmer l’esprit des enfants et renforcer leurs systèmes nerveux.

 Les avantages

* Augmente le niveau de concentration et aide à se centrer.
* Consolide l'estime de soi.
* Augmente la confiance par une meilleure connaissance de soi, être à l'écoute de sa petite voix, prendre conscience de son corps dans l'espace. 
* Réduit l'anxiété: aide à composer avec le stress et les émotions difficiles. 
* Fournit la stabilité émotionnelle et physique.

Ce qui rend le yoga un traitement particulièrement utile, c’est que les qualités apprises peuvent être utilisés dans la pratique, les situations quotidiennes. Apprendre à contrôler ses impulsions et l’attention augmente le rendement scolaire et permet d’exploiter son potentiel.

La musicothérapie


La musicothérapie est une approche créative et populaire qui utilise le pouvoir thérapeutique de la musique pour enseigner aux enfants le comportement approprié, les compétences mentales et les moyens d'expression.

La musique est un langage reconnaissable, non menaçant qui peut établir un environnement familier et propice à l'apprentissage, l'expression et le changement.

La musicothérapie vocale peut aider les enfants à se sentir mieux, à se décontracter et à se concentrer.

La musique de Mozart a un effet dans l'amélioration de la capacité d'apprentissage des enfants ayant des troubles d'apprentissage, y compris le TDAH, en raison de sa capacité à réduire le stress et l'anxiété. Le stress est un des éléments déclencheurs de l'hyperactivité chez les enfants atteints de TDAH.

L’alimentation


Si la consultation de professionnels de la santé est cruciale, certains changements alimentaires combinés à un suivi médical peuvent aussi aider les enfants souffrant de ce trouble neurologique.

Alimentation riche en protéines et en glucides complexes

En remplaçant les aliments riches en farine et sucre raffinés par des protéines et des glucides complexes à haute teneur en fibres, certains des symptômes sont atténués parce que la glycémie s'en trouvera stabilisée.

Le sucre et les autres glucides raffinés (riz blanc, pomme de terre, boissons gazeuses, jus, etc.) sont digérés très rapidement, ce qui fait grimper la glycémie. En revanche, les aliments riches en protéines et en fibres ralentissent la digestion, nivelant pics et chutes glycémiques. Comme sa source d'énergie est plus stable, le cerveau fonctionne mieux, ce qui donne potentiellement lieu à un meilleur comportement.

Bœuf maigre, haricot, lentilles et autres aliments riches en fer

Le fer contribue à réguler la dopamine. Quand le taux de ce neurotransmetteur est faible, l'attention, la concentration et l'activité mentale s'en ressentent.

Le bœuf est une excellente source de fer (si possible du bœuf biologique, afin d'éviter les produits chimiques qui risquent d'aggraver les symptômes du TDAH). Une portion de ¼ de tasse de d'amandes ou de 2 cuillers à soupe de graines de citrouille fournit près de la moitié de l'apport quotidien en fer requis pour un enfant.

Acides gras essentiels, le DHA en particulier

La recherche porte surtout sur le DHA, l'oméga-3 le plus important pour la fonction cérébrale. Ils influent sur les neurotransmetteurs, dont la dopamine et la sérotonine. Des chercheurs ont établi un lien entre des taux bas d'oméga-3 et des taux bas de dopamine, surtout dans la partie du cerveau qui est responsable des fonctions telles que la planification, la maîtrise des impulsions et la capacité de mener à bien une tâche.

Le poisson gras en constitue la meilleure source. On trouve aussi des suppléments comprenant du DHA dérivé des algues marines. C'est d'ailleurs celui qu'on utilise le plus souvent pour enrichir le lait maternisé.

Pro-biotiques

Une croissance trop élevée de bactéries et de champignons nocifs dans le tube digestif modifie la muqueuse intestinale, laissant passer des particules d'aliments non digérés dans le sang, où elles provoquent une réponse immunitaire ou une réaction allergique. Grâce à leurs milliards de bactéries utiles (lactobacillus et bifidobacterium), les suppléments de pro-biotiques limitent la prolifération de ces micro-organismes nuisibles et les réactions allergiques.

Vitamines  Minéraux

Le zinc, le magnésium et la vitamine B6 font actuellement l'objet d'études afin de déterminer leur efficacité potentielle dans le traitement du TDAH. Les études en double-aveugle avec groupe témoin indiquent que le comportement et les résultats scolaires d'enfants du primaire qui reçoivent un supplément ne fournissant qu'un apport minimal de nutriments s'améliorent, surtout chez ceux que l'on soupçonne de souffrir de carences nutritionnelles.

On ignore si la carence en zinc est une cause du TDAH ou un simple indicateur, mais des chercheurs ont établi un lien entre de faibles taux de ce minéral et la difficulté d'attention.


Conséquences du TDAH


Une piètre estime de soi est une cruelle conséquence des TDAH. Ces enfants, incapables de rester en place, d'attendre leur tour ou de se concentrer, se démarquent, bien malgré eux, des autres compagnons de leur groupe. De plus, beaucoup ont du mal à comprendre les conventions sociales et peuvent parfois paraître gauches ou bizarres.

Ces enfants sont aussi plus à risque pour d'autres désordres psychologiques tels que l'anxiété, la dépression et les troubles de comportements (comportements perturbateurs, agressivité et désobéissance).

À l'âge adulte, ils sont plus susceptibles que la moyenne de divorcer, d'avoir des problèmes professionnels et de se suicider. De 3 à 5% des enfants sont atteints de TDAH; approximativement 50% d'entre eux devront, à l'âge adulte, relever des défis de taille.



Prévention


* La prévention du TDAH doit se faire dès la petite enfance.

* Les écoles doivent faire du dépistage et offrir un soutien intensif dès l'entrée en pré-maternelle et en maternelle.

* Une assistance soutenue pour les femmes enceintes déprimées et seules. Intervenir au moment de la grossesse se traduira par des effets bénéfiques à long terme.

Test de trouble déficit d'attention avec ou sans hyperactivité


 Ce test est basé sur les critères diagnostiques du DSM-5 (Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux) qui sont les plus fréquemment utilisés internationalement.

Ce test convient mieux aux enfants d'âge scolaire et aux adolescents. Les difficultés d'attention et l'hyperactivité peuvent être plus difficiles à cerner à l'âge préscolaire, l'enfant étant dans un environnement moins exigeant et les comportements correspondant au développement "normal" étant plus variables.

Test de 18 questions : FAITES LE TEST


Heureusement, les enfants atteints d’un TDAH, souvent très créatifs, peuvent devenir des adultes fort accomplis. Ils ont tendance, grâce à leur facilité à passer d'une idée à l'autre, à aborder les problèmes de manière unique. Il est important de comprendre que le potentiel intellectuel de ces enfants n'est pas différent ou inférieur à celui des autres enfants.

Plusieurs des problèmes liés au malaise social, à l'inattention chronique et à l'importunité répondent bien à la psychothérapie et à la thérapie de groupe. De plus, une vie familiale heureuse et un bon encadrement scolaire jouent un rôle significatif sur le passage à une vie adulte positive.



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