vendredi 31 juillet 2015

Les Réseaux Sociaux Dépriment



Les adolescents qui passent trop de temps sur les réseaux sociaux
présentent des symptômes classiques de dépression


Les adolescents, parce qu’ils sont en période de transition, ont besoin de ces réseaux sociaux. Lorsqu’un enfant de 8 ans est sur Facebook, il est forcément “ami“ avec ses parents. Ensuite, il s’en détache et cherche une part de famille autre part, chez des amis virtuels.

Les études sont déjà nombreuses pour prouver que passer trop de temps à regarder la vie des autres sur les réseaux sociaux peut être déprimant.

Qui n’a pas été frustré en voyant les photos de vacances de rêve, de dîner dans un restaurant gastronomique ou de visages radieux... sur les “profils” de personnes qui  les chanceux  n’auraient absolument aucun problème dans la vie. A ce petit jeu, certains deviennent frustrés, voire déprimés, et on le comprend volontiers. Les moins actifs sont les plus malheureux.


La Dépression Facebook


Selon une étude de l’American Academy of Pediatrics, publiée en mars 2011 dans la revue Pediatrics, la pratique assidue des réseaux sociaux pourrait amplifier le mal-être de certains adolescents. Les chercheurs ont surnommé cette pathologie “Dépression Facebook“.

A la période de l'adolescence, les réseaux sociaux prolongeraient les rapports parfois difficiles à l'acception de soi vis-à-vis du regard des autres. Comme dans la vie, selon l'étude, les jeunes retrouvent sur Internet les mécanismes d'interactions sociales, notamment au sujet de l'acceptation et de la reconnaissance par autrui.

Des sites tels que Facebook agiraient dès lors comme une loupe sur la vie réelle. Un adolescent ayant peu d'amis se verra retranscrire cette triste réalité sur le réseau. Un constat amplifié de surcroît par la vue de son profil aux yeux de camarades. Assister à la riche vie sociale des autres pourrait également renforcer le sentiment d'isolement social de certains adolescents et pré-adolescents fragiles, averti en outre l'étude.

L’étude décrit principalement les défis pour les enseignants et les pédiatres face au nouveau monde numérique et à l’émergence des réseaux sociaux et, parmi ces défis, la prévention de la forme de dépression qui se développe lorsque les adolescents passent trop de temps de leur vie sur les sites de médias sociaux tels que Facebook jusqu’à présenter des symptômes classiques de dépression.

Encore aucun critère pour effectuer le diagnostic. Ce qui préoccupe les chercheurs, c’est qu’il n’y a aucune étude scientifique de ce diagnostic, ni de critères pour effectuer ce diagnostic. Si les parents et les cliniciens sont sensibilisés, avec le même niveau d’importance, sur le sexting (envoi de photos sexuellement explicites), la cyber-intimidation ou d’autres comportements préjudiciables aux enfants et aux jeunes, la “dépression Facebook“, déforme le vrai sens de la dépression. Car un diagnostic de dépression ne doit pas être basé sur une durée passée avec un média en particulier.

Encore aucun descriptif clinique. Les auteurs précisent que l’utilisation excessive des médias sociaux peut être apparentée à une forme de “dépendance” ou de “désordre" lorsqu’il perturbe le fonctionnement social, scolaire ou les loisirs, mais une clarification des comportements engendrés doit encore être effectuée avant de pouvoir classer la "dépression Facebook" comme un trouble valide.

Dans le travail avec les adolescents déprimés et les adolescents ayant des comportements d’addiction à Internet, les cliniciens ont identifié un grand nombre de facteurs qui pourraient contribuer à ce temps passé en ligne : l’anxiété sociale ou gêne sociale, le sentiment d’insécurité à l’école, et, aussi la dépression. Ils interprètent l’utilisation démesurée de Facebook comme un moyen, pour l’adolescent de lutter contre une anxiété sociale sévère et la peur de l’interaction en face à face avec d’autres jeunes et, finalement, comme un moyen “d’ouvrir une porte", un acte trop difficile à accomplir dans la réalité.

Que peut faire un parent ou un clinicien avec ce “nouveau diagnostic” de l’AAP de dépression Facebook ? Les parents doivent être conscients du temps passé par leurs enfants en ligne, suivre les différents types d’activités de leurs enfants et discuter avec eux de l’utilisation d’Internet.

Les pédiatres devraient aussi intégrer dans leurs évaluations de santé, le temps passé sur Internet.


Plus les étudiants visitent les réseaux sociaux, plus ils dépriment


Selon une étude de l’université de Stanford, dirigée par Alex Jordan et publiée dans  la revue Personnality and Social Psychology Bulletin en 2011, il existe d’innombrables moyens de faire en sorte de se sentir minable, comme croire que l’on est seul dans le malheur. L'article «Le malheur est une chose plus partagée que les gens le ne pensent» s’appuie sur une série d’études portant sur la manière dont les étudiants évaluent leur humeur et celle des autres.

Dans une première étude les chercheurs concluent que leurs sujets sous-estiment constamment le découragement chez les autres  et s’en sentent dès lors d’autant plus découragés eux-mêmes.

Cette tendance humaine à surestimer le bonheur des autres n’a évidemment rien de neuf. Les réseaux sociaux pourraient bien renforcer cette tendance. Les recherches ne s’intéressent pas spécifiquement à Facebook, mais si ses conclusions sont correctes, elles suggèrent que ce site aurait le pouvoir de faire sentir les personnes plus tristes et plus seules.

En présentant en vitrine une version spirituelle, joyeuse et bien organisée de la vie des gens et en invitant les autres à des comparaisons dont ils sortent avec l’impression qu’ils sont des ratés, Facebook semble exploiter le talon d’Achille de la nature humaine.

Dans une des études de Stanford, les chercheurs ont demandé à 80 nouveaux étudiants de leur indiquer si eux-mêmes ou leurs camarades de promotion avaient été confrontés récemment à des événements positifs ou négatifs sur le plan émotionnel. À maintes reprises, les sujets sous-estimaient le nombre d’expériences négatives  “une dispute pénible“, “se sentir triste parce que ses amis lui manquent“  endurées par leurs camarades. Ils surestimaient également les activités distrayantes  “sortir avec des amis“, “aller à une soirée“ – de ces mêmes camarades.

Une autre étude a permis de déterminer qu’un échantillon de 140 étudiants de Stanford était incapable de jauger convenablement le degré de bonheur des autres, y compris des gens dont ils étaient proches  amis, colocataires et personnes avec qui ils ou elles entretenaient une relation.

Une troisième étude a également démontré que plus les étudiants sous-estimaient les émotions négatives des autres, plus ils avaient tendance à se sentir seuls et à ruminer leurs propres malheurs.

Il s’agit d’une corrélation, pas d’une causalité : il est fort possible que les sujets qui s’imaginent que leur situation empire pensent que tous les autres vont bien, et pas l’inverse. Mais l’idée que le fait de se sentir seul face à ses propres souffrances quotidiennes augmente ces souffrances, semble faire sens.

Facebook se caractérise par le déploiement public des atouts de chacun sous la forme de liste d’amis, de photos, d’éléments biographiques, de projets réalisés, observations savoureuses et même des livres préférés.

La fadeur n’a pas sa place et, à de rares exceptions près, les choses tristes n’ont pas lieu d’être exposées. Le design même du site  la présence d’un bouton «j’aime» et l’absence d’un bouton «je déteste» correspondant  renforce cette manipulation positive.


Fiction et compétition dans Facebook


Le professeur Sherry Turkle du MIT dans son nouveau livre consacré à la technologie, «Alone Together», y évoque la fatigue ressentie par les adolescents qui doivent sans cesse retoucher leur profil Facebook pour apparaître au maximum de la “coolitude“. Elle appelle cela “l’angoisse de l’impression“ et suggère que l’élément de performance constante véhiculé par le site provoque des phénomènes d’auto-aliénation.


La jalousie Facebook


Une étude menée par deux universités allemandes, l’université Humboldt à Berlin et l’université Technique de Darmstadt analyse chez les adolescents la tendance à se comparer aux autres, et à chercher à faire aussi bien, est plus forte que jamais. Aujourd'hui pour les adolescents, les autres représentent des dizaines (voire des centaines) de contacts Facebook dont les vies sont retouchées, éditées et parfaitement lisses en apparence.

Chaque fois que l’adolescent se connecte sur Facebook, il est soumis à la compétition de celui qui saura le mieux se mettre en valeur.

Selon leur sondage effectué auprès de 600 utilisateurs Facebook, près de 30% des adolescents interrogées décrivent leur état émotionnel après être allés sur Facebook comme plutôt négatif. Et ces adolescents identifient le sentiment de jalousie comme étant à la source de cette négativité.

Les voyages et loisirs des autres, ainsi que leur bonheur et leurs relations sociales sont les motifs de jalousie les plus souvent mentionnés. Et ces sentiments négatifs ne s'arrêtent pas là. La racine toxique de cette jalousie grandit et commence à avoir des effets profonds et un impact direct sur la vie de ces adolescents.

Tout d'abord, cela entraîne ce que les chercheurs allemands appellent le cercle vicieux de “l'auto-promotion/jalousie“ chez les utilisateurs Facebook qui répondent à l'auto-promotion de leurs contacts en se mettant encore plus en avant pour pouvoir rivaliser. Commence alors un jeu épuisant de surenchère. Ensuite, l'étude révèle que les utilisateurs des réseaux sociaux font face à un état émotionnel en dents de scie : plus ils sont jaloux, moins ils sont satisfaits de leur vie.

Ces comportements sont les faces d’une même pièce : la pathologie narcissique. Une personne a besoin d’un “audimat intime“. Lorsqu’elle raconte sa vie sur Facebook, il y a quelque chose de narcissique. Les contenus publiés n’ont pas de filtre : c’est de l’internet-réalité à l’instar de la télé-réalité. La dépression est liée à ce comportement puisqu’elle émane d’un besoin d’une plus grande estime de soi, rendue possible grâce au regard des autres. L’addiction répond à ce besoin de reconnaissance. L’égoïsme lui, dépend bien souvent du narcissisme et inversement.


L'estime de soi et la course aux “J’aime“


Le réseau social Facebook a par nature deux côtés, et peut être utilisé tant de manière saine que de manière malsaine. D'un côté, Facebook, c'est une façon sympathique de partager ses expériences de vie avec ses amis et sa famille. Mais le problème, c'est que nombre d'adolescents détournent cet usage de Facebook en l'utilisant de manière inappropriée et commencent à baser leur estime personnelle sur ce réseau social, transformant les avantages de Facebook en venin.

Nombre d'adolescents mettent tous leurs efforts pour correspondre aux standards en constante évolution de Facebook. Leur estime personnelle et leur humeur sont conditionnées par les mises à jour de “leur mur“. Recevoir des commentaires flatteurs provoque une augmentation de leur satisfaction personnelle. Inversement, quand leurs contacts ne laissent pas de commentaires, ce manque d'attention peut être interprété comme un rejet virtuel, un manque d'amitié, ou un jugement sur soi.

Les “j'aime“ sur Facebook sont un bien particulièrement prisé. Des adolescents participant à un sondage mené en 2013 par un centre de recherche américain ont admis qu'ils modifiaient le contenu de leur profil pour obtenir un maximum de “j'aime“, supprimant par exemple les photos qui n'étaient pas à la hauteur.

Sur Facebook, les adolescents ont l'impression que leurs succès sont diminués et leurs échecs amplifiés. Le sentiment d'échec qui en résulte conduit à “la déprime Facebook“.


Facebook rendrait malheureux


D’après une étude menée par des psychologues de l’Université du Michigan, publiée dans PLoS One en août 2013, plus on utilise Facebook, plus on est de mauvaise humeur.

Ces conclusions ont été déduites après que les chercheurs se soient penchés sur la manière dont 82 jeunes adultes utilisent le réseau social Facebook, pendant une période de 2 semaines. Lorsque les participants à l’expérience ont commencé, on leur a demandé de noter leurs humeurs et la satisfaction qu’ils ressentaient par rapport à leurs vies. Durant les deux semaines, les chercheurs ont demandé aux participants de répondre à des questions relatives à leur humeur générale et sur le temps qu’ils ont passé sur Facebook depuis le dernier check, à intervalle de 2 heures.

La conclusion de l’étude : plus les gens passaient du temps sur Facebook, pendant la période de 2 heures, plus ils se sentaient mal.

Le résultat fût le même lorsqu’on a relevé le temps moyen passé sur Facebook, pour une personne, et son “humeur moyenne“. Ceux qui passaient le plus de temps sur le réseau social avaient les pires humeurs.

Selon l’un des auteurs de l’étude, Ethan Kross, ce phénomène pourrait mettre une multitude de facteurs en jeu. Parmi les raisons évoqués par le chercheur, il y a les comparaisons sociales qui peuvent être faites lorsque on va sur Facebook, la réduction du temps passé à mener des activités supposées bénéfiques comme le fait de sortir, de faire de l’exercice ou encore la réduction des interactions directes avec des gens.


L’abus du réseau social peut favoriser la dépression


Selon une nouvelle étude par des chercheurs de l'université de Houston, dirigés par Mai-Ly Steers, publiée dans le Journal of Social and Clinical Psychology en avril 2015, plus on passe de temps sur les réseaux sociaux, plus on a de chances de développer des symptômes de dépression.

D’après les résultats de leur étude sur les habitudes de navigation sur Facebook des centaines de personnes, cela signifie que les sentiments dépressifs sont étroitement associés au temps passé sur ce réseau social, et au fait de se comparer avec ses amis.

L’étude américaine a consisté à prendre un groupe de 84 étudiants, puis à les séparer en deux groupes de 42 personnes, qui devaient ensuite surfer sur Facebook pendant dix minutes.

* Dans le premier groupe, les personnes pouvaient poster des statuts, en commenter d’autres, bref, être actifs.

* Dans le deuxième groupe, sur le même temps donné, les participants devaient se contenter de regarder le fil d’actualités sans faire aucun commentaire.

À la fin de la journée, ceux qui n’avaient rien fait voyaient leur humeur dégradée par rapport à ceux qui avaient été actifs sur Facebook.

Comme toute pratique abusive, trop de Facebook peut avoir des effets négatifs sur la santé et peut notamment conduire à un état dépressif chez certains utilisateurs.

Le mécanisme est simple. En surfant sur Facebook, les internautes comparent inévitablement leur vie avec celle de leurs contacts Facebook. Le problème, c’est qu’en général, Facebook n’est utilisé que pour poster les moments les plus intéressants de leur vie. Les utilisateurs comparent inévitablement leur vie personnelle à celle que leurs amis veulent bien afficher sur le réseau social, et le sentiment d’avoir une vie moins trépidante peut alors faire apparaître une forme de frustration et l’apparition de symptômes liés à la dépression.

 Les chercheurs néanmoins signalent que cela ne signifie pas que Facebook cause la dépression, mais plutôt que les sentiments de dépression sont intimement associés à beaucoup de temps passé sur Facebook et au fait de se comparer avec ses amis, même si un lien entre temps passé sur Facebook et dépression existe effectivement.

Le danger c’est que Facebook divulgue souvent de l’information à propos des amis qui seraient inconnus en temps normal, ce qui offre encore plus d’occasions pour se comparer socialement.

Les chercheurs espèrent que les conclusions de leur étude permettront de développer de nouveaux outils permettant d’anticiper les risques de dépressions liées aux réseaux sociaux.


Un accompagnement parental recommandé


En tant que parents, leur rôle est d'aider l’adolescent à ne pas associer son estime personnelle aux réseaux sociaux et de l'équiper afin qu'il prenne conscience des mensonges et des illusions de Facebook.

Il faut être attentif sur les signes qui pourraient indiquer que l’adolescent souffre de “déprime Facebook“. Par exemple s'il change soudain d'humeur (en particulier s'il est renfrogné après être allé sur les réseaux sociaux), s'il se replie sur lui-même ou change ses habitudes alimentaires.


Comme dans tout concept il y a du bon comme du mauvais, le tout est de prendre du recul et d’utiliser ces réseaux à bon escient, en gardant toujours à l’esprit tout de même que nous sommes des êtres vivants, des vrais, et que rien ne remplace les relations véritables avec nos proches. Rien ne vaut une belle balade en forêt, une sortie en famille, une soirée au théâtre ou au cinéma. Qu’il est bon de s’installer confortablement et de prendre un bon livre pour s’évader intellectuellement et de rêver.

Les réseaux sociaux font partie de notre vie certes, mais on peut aussi faire le choix de ne pas les utiliser ou de le faire avec mesure pour qu’ils n’empiètent pas sur notre quotidien.


samedi 25 juillet 2015

Maladie de Niemann-Pick de Type C





Niemann-Pick est une maladie héréditaire qui affecte le métabolisme lipidique, c'est-à-dire la façon dont les graisses, les lipides et le cholestérol sont emmagasinés dans le corps ou en sont éliminés. Chez les patients ayant la maladie de Niemann-Pick, un métabolisme lipidique anormal cause l'accumulation de lipides à un niveau nuisible dans divers organes. La maladie affecte principalement le foie, la rate, la moelle osseuse et le cerveau. Le plus souvent, les signes révélateurs de la maladie sont absents à la naissance. Ils n’apparaissent qu’après une période d’évolution de quelques mois, de plusieurs années, voire même à l’âge adulte.

Les personnes atteintes de la maladie sont porteurs d’une mutation génétique qui se manifeste par l’accumulation anormale de cholestérol dans un compartiment particulier  appelé le lysosome  à l’intérieur des cellules.

Le cholestérol s’accumule dans le foie et la rate, ce qui entraîne diverses complications : atteintes hépatiques et respiratoires, mauvaise coordination des mouvements (ataxie), troubles visuels... Chez les adultes, elle se manifeste surtout par des troubles psychiques et neurologiques.

La NPC, qui touche environ un enfant sur 100 000 à 150 000, est une maladie souvent mal diagnostiquée et/ou sous-diagnostiquée. Les patients atteints présentent généralement une ataxie au cours de la petite enfance, souffrent d'une altération progressive de la fonction motrice et intellectuelle, et décèdent souvent avant l'âge adulte.

Lysosome


Situé au cœur de chacune de nos cellules, le lysosome a pour rôle de recycler des matières  appelées métabolites  issues du fonctionnement cellulaire. Il contient toutes les substances nécessaires à la transformation de grosses molécules en plus petites unités que l’organisme pourra ensuite soit réutiliser, soit éliminer.

Chaque protéine intervient au niveau d’un métabolite. Ces protéines sont responsables soit de la dégradation du métabolite, soit de son transport. Un défaut du gène entraîne soit une non-production de la protéine correspondante soit son dysfonctionnement. Le métabolite concerné n’est alors plus ou mal pris en charge dans le lysosome et s’accumule. Les cellules vont progressivement s’engorger et les différents organes ne vont plus fonctionner normalement.

Cette accumulation va entraîner l’apparition de lésions au niveau de différents organes provoquant des troubles particulièrement graves et irréversibles.

Glycanes


Les glycanes sont des molécules de sucre, qui enveloppent chaque cellule vivante dans le corps humain. Ces chaînes de glucides complexes remplissent une multitude de fonctions vitales, fournissant la machinerie nécessaire pour la communication entre les cellules, se reproduire et de survivre. Ils subissent normalement une sorte de processus de recyclage quand ils entrent dans la cellule afin qu’ils soient rechargés et prêts à travailler à son retour à la surface.

L’altération du trafic de cholestérol dans les cellules conduit à un mauvais recyclage des glycanes à la surface de la cellule. Les patients atteints de NPC sont incapables de métaboliser le cholestérol, la substance cireuse s'accumule dans le cerveau et conduit à la neuro-dégénérescence. Les glycanes sont coincés à l'intérieur de la cellule ce qui rend la communication et le transport pour ces cellules difficiles, voire impossibles.

Cholestérol estérifié


Il existe deux formes chimiques de cholestérol :

* Le cholestérol sous forme libre  non lié à une autre substance. Il est transporté dans le sang par les lipoprotéines de poids léger, les LDL.

* Le cholestérol estérifié, c'est-à-dire combiné avec un acide gras  pour former des stérides.


Le cholestérol estérifié (uni à un acide gras essentiel) est transporté au lysosome cellulaire par les lipoprotéines de poids lourd, les HDL  molécules formées de protéines et de lipides . Il s’hydrolyse en se libérant du LDL et, une fois libre (non estérifié) il sort du lysosome et peut être utilisé dans la biosynthèse de membranes ou s’estérifier à nouveau pour être emmagasiné dans la cellule.



Pourquoi ces maladies sont-elles génétiques ?


Une maladie génétique est due à une mutation (faute d’orthographe) qui peut se produire dans la succession des lettres composant la séquence d’un gène. Cela se traduit par la fabrication d’une protéine anormale ou par son absence.

Pourquoi ces maladies sont-elles héréditaires ?


Chez les parents d’individus malades, une copie altérée du gène impliqué dans la maladie c’est-à-dire avec une "faute d’orthographe" (mutation), se trouve dans toutes les cellules ainsi que dans un certain nombre de leurs cellules sexuelles (spermatozoïde ou ovule).

Tout comme les gènes normaux, le gène altéré peut être transmis des parents aux enfants.


Causes de la maladie de Niemann-Pick de type C


La maladie de Niemann-Pick de type C est une maladie neuro-dégénérative lysosomale liée à une mutation génétique au niveau du chromosome 18, impliquant la mutation du gène NPC1 dans environ 95% et la  mutation du NPC2 dans approximativement 4% des cas.

Représentation schématique de l’altération
du transport lipidique intracellulaire
Elle est essentiellement associée à l'incapacité de l'organisme à éliminer efficacement les excès de cholestérol et autres lipides. S'il n'est pas décomposé correctement, le cholestérol s'accumule dans la rate et dans le foie, et des quantités excessives d'autres graisses s'accumulent dans le cerveau.

L’altération du transport des lipides entraîne une accumulation massive de cholestérol non estérifié et de glycolipides, en particulier de sphingolipides dans les neurones, due à un défaut de l'utilisation intracellulaire de cholestérol.


Symptômes de la maladie de Niemann-Pick de type C


Symptômes possibles :

Hépatomégalie. Maladie du foie, jaunisse (jaunissement de la peau après la naissance).
Splénomégalie. Agrandissement anormal de la rate.
Hypotonie. Diminution du tonus musculaire.
Dysmétrie. Incapacité de régler correctement l’intensité ou la durée d’une action (trop de brusquerie, trop de rapidité, trop d’amplitude, etc.).
Dysphagie. Troubles de la déglutition.

Les signes neurologiques typiques sont :

Ataxie cérébelleuse. Perte d'équilibre, difficulté à marcher ou maladresse, difficulté à bouger les membres.
Dysarthrie. Troubles de l'élocution.
Dystonie. Contractions musculaires involontaires.
Opthalmoplegie supranucléaire. Difficulté à bouger les yeux (surtout de haut en bas).

Les symptômes commencent habituellement à apparaître chez les enfants vers l'âge de 5 ans. Cependant, elle peut apparaître à n'importe quel stade de la vie, de la naissance à l'âge adulte.

Des troubles hépatiques ou une hépato-splénomégalie inconstante peuvent être les premiers signes de la maladie mais sa gravité vient des manifestations neurologiques qui surviennent ensuite et qui sont dues à l’accumulation des sphingolipides dans les cellules nerveuses.

Chez le petit enfant on peut noter une hypotonie. Un peu plus tard, le patient peut présenter une dystonie, une ataxie, une dysarthrie et des troubles cognitifs. Des crises convulsives ou cataplexiques peuvent également survenir. La paralysie supranucléaire verticale puis horizontale du regard est très souvent retrouvée chez les enfants. Les troubles de la déglutition pourront obliger à pratiquer une gastrostomie pour éviter les fausses routes.

Ces signes s’aggravent inéluctablement entrainant finalement une dépendance du patient.

Lorsque la maladie n’apparait qu’à l’adolescence ou à l’âge adulte, les signes viscéraux sont presque toujours absents. Les signes psychiatriques sont alors prédominants, dépression, psychose voire démence, éventuellement accompagnés par des signes neurologiques.

En général les formes très précoces entraînent le décès dans l’enfance ou à l’adolescence alors que les formes tardives, avec des tableaux cliniques moins sévères, permettent d’atteindre l’âge adulte.

Bien que difficile à établir, le pronostic dépend de l’âge des premiers symptômes neurologiques et de leur évolution, en particulier la vitesse de la progression ainsi que des complications éventuelles associées.


Diagnostic de la maladie de Niemann-Pick de type C


La maladie est généralement diagnostiquée par une biopsie de la peau. Une fois le prélèvement effectué, les techniciens de laboratoire analysent les cellules de la peau pour observer leur croissance, et pour voir comment elles évoluent et stockent le cholestérol. Un médecin peut également utiliser des tests ADN pour rechercher les gènes qui causent la maladie. Le diagnostic est réalisé par la mise en évidence de ces anomalies  en particulier par le test à la filipine  dans des fibroblastes en culture.

La filipine est un antibiotique synthétique qui a la capacité de s’unir au cholestérol libre en formant un complexe qui après avoir été éclairé avec une lumière ultraviolette émet une fluorescence.

Le diagnostic prénatal est plus facile par biologie moléculaire mais peut aussi être réalisé par biologie cellulaire.

Les signes neurologiques en font la gravité et permettent de différencier plusieurs formes:

* La forme infantile (20 %) qui débute vers 12-18 mois par un retard du développement moteur associé à une hypotonie, puis la perte des acquisitions motrices. L'évolution se fait vers un syndrome pyramidal et un état grabataire. Le décès survient entre 3 et 6 ans.

* La forme infantile tardive (30 % des cas) qui débute vers 2-5 ans par une marche ataxique. Le décès survient autour de 10 ans.

* La forme juvénile (30 % des cas) qui débute vers 6-12 ans par des difficultés scolaires ou une épilepsie ou des accès de cataplexie ou une ophtalmoplégie. L'évolution se fait vers un syndrome pyramidal, un état grabataire, des épisodes psychotiques. Le décès survient dans la 2e décennie.

* La forme adulte (20 % des cas) dont la symptomatologie est proche de celle de la forme juvénile avec des troubles psychiatriques importants.


Traitement de la maladie de Niemann-Pick de type C


Les médicaments utilisés sont à visée symptomatique ou palliative pour traiter les troubles neurologiques : anticholinergiques, toxine botulique pour les dystonies et tremblements ; antiépileptiques ; antidépresseurs tricycliques et psychostimulants pour la cataplexie ; analgésiques.

Un médicament appelé miglustat est actuellement utilisé pour traiter la maladie. Il est classé dans la catégorie des inhibiteurs d'enzyme et agit en empêchant l'organisme de produire des substances graisseuses afin de limiter leur accumulation.

La poursuite du traitement doit être réévaluée après au moins 1 an de traitement. Les événements indésirables les plus fréquents sont la diarrhée, la perte de poids et des tremblements. Ce médicament est soumis à prescription hospitalière.

La prise en charge non médicamenteuse comporte des soins de diététique/nutrition, d'orthophonie, de kinésithérapie, d'aide psychologique ou de prise en charge psychiatrique.


Recherche


Découverte d’un médicament qui accélère le recyclage cellulaire


Image microscopique
d’une cellule de souris
Une équipe de biologistes de l'Université du Michigan dans une étude publiée dans la revue Nature en avril 2012, ont recensé un médicament potentiel qui accélère l'élimination de déchets du centre de recyclage cellulaire, le lysosome.

Les chercheurs croient qu'il est possible d'employer ML-SA1 comme médicament pour activer les canaux calciques de lysosome et pour restaurer le fonctionnement normal du lysosome dans les maladies de mémoire de lipide comme la Niemann-Sélection. La même approche pourrait également être employée pour traiter des maladies neuro-dégénératives  concernées par les défauts dans le trafic des lysosomes telles que les maladies d'Alzheimer ou de Parkinson.



Découverte d’une substance libérant le cholestérol emprisonné dans les cellules


Dans une étude de l’Université Southwestern du Texas publiée dans les Annales de l’Académie nationale américaine des sciences (PNAS) en 2009, des chercheurs ont identifié chez la souris une substance qui libère l’excès de cholestérol accumulé dans les cellules.

Cette découverte donne un éclairage sur la manière dont le cholestérol est transporté dans les cellules de notre organisme et pourrait ouvrir la voie à une thérapie pour la maladie de Niemann-Pick de type C.

Les chercheurs ont montré que très rapidement après l’injection de la substance appelée CYCLO (2-hydroxypropyl-beta-cyclodextrine), une énorme quantité de cholestérol accumulée dans les cellules a été soudainement libérée avant d’être métabolisée normalement. Avec seulement une dose, ils ont obtenu l’excrétion d’un tiers de l’accumulation anormale de cholestérol dans ces cellules.

Ces chercheurs ont fait une seule injection de CYCLO à des souris de sept jours auxquelles on a induit le défaut génétique reproduisant la maladie de Niemann-Pick Type C. Peu après, ces souris ont commencé à métaboliser normalement le cholestérol.

Schéma d'une cellule animale
Après 49 jours, ces souris continuaient à avoir des niveaux de cholestérol dans leurs tissus nettement inférieurs à ceux des animaux témoins non traités avec du CYCLO. Leurs fonctions hépatiques se sont également améliorées et elles connaissaient aussi une moindre neuro-dégénérescence.

Les résultats de cette recherche montrent que les chercheurs ont apparemment surmonté le défaut de transport du cholestérol dans les cellules dû à une variation génétique et qui explique son accumulation anormale mais ils ne comprennent toujours pas ce qui se passe au niveau moléculaire.

La prochaine étape est de déterminer la dose de CYCLO nécessaire pour déclencher la libération de la totalité du cholestérol accumulé. Ils espèrent aussi déterminer l’espérance de vie que le CYCLO permet d’atteindre chez les souris traitées ainsi que la durée des effets de ce traitement.


Étude clinique autour du médicament VTS-270 pour le traitement de la maladie


Les National Institutes of Health (NIH) ont lancé en 2015 une deuxième étude clinique autour du développement du VTS-270 pour le traitement de la NPC, destinée à évaluer l'efficacité du composé pour son traitement.

Le VTS-270 a démontré qu'il constituait une promesse, dans le cadre d'études précliniques et cliniques, en tant que traitement de la maladie. Il consiste en une mixture bien caractérisée de 2-hydroxypropyl-bêtacyclodextrine, qui a été largement évaluée dans le cadre d'études précliniques et cliniques menées au NCATS (National Center for Advancing Translational Sciences), au NICHD (National Institutes of Child Health and Human Development) et au NIH Clinical Center.


Le Bortezomib, une possible thérapie pour los patients Niemann-Pick type C


Dans une étude publiée par la Fondation Niemann-Pick d’Espagne en janvier 2014, les chercheurs ont présenté le Bortezomib comme une thérapie possible pour les patients Niemann-Pick de type C avec des mutations non-sens.

Actuellement, environ 300 mutations dans le gène NPC1 sont décrites comme cause de 95% des cas de patients, la majorité desquelles sont de non-sens.

Quelques mutations empêchent le repliement ou l'assemblage correct des protéines. Les protéines mal repliées sont reconnues par un mécanisme de contrôle de qualité, connu sous le nom d'ERAD, lequel permet la sortie du réticulum endoplasmique aux seules protéines avec un plissement correct. Ainsi les cellules s'assurent que seulement les protéines sans mutations arrivent au compartiment cellulaire correspondant où elles réaliseront correctement leur fonction.

Les patients avec NPC qui présentent des mutations non-sens peuvent être soumis au traitement avec des inhibiteurs du protéasome, et ainsi ralentir la progression de la maladie et améliorer leur qualité de vie.

Le Bortezomib lié à la particule nucléaire
dans un protéasome de levure
Il existe un inhibiteur du protéasome  le Bortezomib  qui est déjà efficace dans le traitement clinique du myélome multiple et du lymphome du manteau. Les chercheurs ont traité avec le Bortezomib des fibroblastes NPC avec des mutations non-sens déterminées, et ils ont obtenu des résultats très semblables à ceux obtenus avec deux autres inhibiteurs, ALLN et MG132.

Les résultats obtenus après avoir utilisé des inhibiteurs du protéasome permettent la possibilité d'augmenter la quantité de protéine NPC1 dans les cellules, afin de récupérer partiellement la fonctionnalité de NPC1.

Un autre inhibiteur du protéasome  Marizomib (NPI-0052)  qui a en plus la capacité de traverser la barrière hémato-encéphalique, est dans la phase II d'essais cliniques pour le traitement du myélome multiple.


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Les stratégies thérapeutiques basées sur l'usage de composés déjà approuvés pour l'usage humain facilitent l'accès aux essais cliniques. Cet aspect aurait une grande importance, puisqu'il ouvrirait un chemin vers une thérapie possible mutation-dépendance pour cette maladie qu'aujourd'hui n'a pas encore de guérison. Dans une maladie aussi complexe que Niemann-Pick type C, on peut espérer qu'il y ait à développer des thérapies combinées et personnalisées selon le génotype de chaque patient. C'est-à-dire, il est très possible que dans un avenir, selon les changements qu'un patient déterminé NPC présente, il soit plus adéquat un traitement choisi par rapport à un autre et même il pourrait se présenter le cas d’une combinaison de thérapies distinctes pour le même patient.

La maladie NPC implique de graves conséquences pour celui qui en est atteint. Le diagnostic précoce, le traitement symptomatique et avec un inhibiteur de substrat peuvent aider ces patients jusqu'à ce qu'il existe un traitement curatif.