Un diagnostic précoce de l'autisme est
important
pour aider les enfants à avoir une meilleure qualité de vie
Un diagnostic précoce de l'autisme, avant l'âge de trois ans, est essentiel pour que les enfants atteints de ce trouble puissent être traités par des professionnels dès que possible et ainsi améliorer leur qualité de vie.
Si un bébé de plus d'un an ne
sourit pas, ne regarde pas les yeux et prend beaucoup de temps à parler, il
peut avoir l'autisme, un trouble du développement généralisé d'origine
neurobiologique, qui se manifeste de façon différente chez chaque personne.
Les chercheurs en autisme et les
groupes familiaux s'inquiètent souvent du fait que l'âge moyen du diagnostic
d'autisme se situe autour de 4 ans malgré le fait que la plupart des cas
peuvent être diagnostiqués de manière fiable à 2 ans.
Plus le diagnostic est posé tôt,
plus les interventions pourront être mises en place précocement et aideront
l’enfant dans son développement. Avec un diagnostic précoce, on peut parvenir à
ce que l'enfant s'intègre dans son environnement et fasse les acquisitions
presque normales des enfants de son âge, en fonction de ses capacités
intellectuelles.
L'âge du diagnostic fiable ne
diminuera probablement pas beaucoup dans un proche avenir, mais les chercheurs
sont, quant à eux, en train d'apprendre à identifier les marqueurs précoces du
risque d'autisme. Par exemple des études, portant sur des frères et sœurs du
bébé ou des frères et sœurs plus jeunes de l'enfant atteint d'autisme, ont
montré que les bébés autistes présentent des différences d'activité cérébrale
évidentes avant le diagnostic, dans la seconde ou même dans la première année
de vie.
Néanmoins, les preuves en faveur
d'une intervention précoce deviennent chaque jour plus réelles. Le domaine de
travail a été orienté vers des études plus rigoureuses pendant une dizaine
d'années, et bon nombre de ces études ont porté sur des enfants âgés de 2 à 4
ans, et ces études commencent à porter leurs fruits.
De plus en plus, l'approche
proposée par les études n'est pas seulement pour que l'intervention précoce
fonctionne, mais aussi choisir le meilleur âge pour intervenir. Certains
chercheurs soutiennent que le traitement peut être plus efficace et nécessitera
moins de temps et d'argent s'il commence avant la deuxième ou même le premier
anniversaire d'un enfant.
En général, il est difficile
d'évaluer l'efficacité de l'intervention précoce, en partie parce qu'il est
plus difficile de distinguer les signes de l'autisme à 2 ans qu'à 4 ou à 5. Par
exemple, avoir une crise de colère lorsque l'enfant se sent frustré, ou ne
répond pas à son nom quand il participe à une activité, cela peut être un
symptôme de l'autisme, mais cela peut aussi être un comportement quotidien chez
un enfant de 2 ans.
Certains cas d'autisme avec des
symptômes relativement sévères – ce qu'on appelle souvent “l'autisme classique” – sont faciles à reconnaître dès le départ. Mais seulement 35% des enfants
diagnostiqués avec une forme légère d'autisme à 2 ans restent dans cette
catégorie trois ans plus tard. Certains des enfants initialement diagnostiqués
avec la forme légère s'aggravent au fil du temps, tandis que d'autres sortent
complètement du spectre de l'autisme.
La plupart des études
d'intervention précoce qui ont été publiées jusqu'à présent impliquent des
enfants diagnostiqués avec l'autisme qui ont au moins 2 ans. Les chercheurs
disent qu'un diagnostic d'autisme est peu susceptible d'être définitif
longtemps avant le deuxième anniversaire de l'enfant.
Globalement, les études montrent
qu’après l’âge de 4 ans, les possibilités d’apprentissage de ces enfants
commencent déjà à diminuer. La petite enfance est en effet une période de
grande plasticité dans le développement du cerveau et le potentiel d’apprentissage.
On devrait donc s’attendre à ce que les expériences précoces d’intervention
contribuent de façon plus importante à des modifications neuronales et donc à
des changements comportementaux chez ces enfants. L’idée est donc de relancer
le processus de développement en s’appuyant sur cette plasticité cérébrale.
Pour pouvoir poser un diagnostic,
il faut en premier lieu dépister les enfants “à risque” d’autisme. Or certains
facteurs de risques peuvent être identifiés dès 12 mois, voire bien plus
tôt (2 mois pour certains comportements, notamment le suivit oculaire). Les
différents acteurs de ce dépistage précoce – pédiatres, médecins généralistes,
assistantes maternelles – devraient être les premiers à repérer ces signes
d’alerte. Malheureusement, ces professionnels de santé ne sont souvent pas
formés au repérage de ces signes. Ce sont les parents qui détectent les
premiers les signes de l’autisme, puis l’école et en dernier le milieu médical.
Les parents détecteraient d’ailleurs ces signes de plus en plus tôt,
probablement du fait d’une plus forte sensibilisation à l’autisme.
Nouveau système de diagnostic précoce des troubles du spectre autistique
Une équipe de chercheurs de
l'Université de Salamanque a présenté, en mai 2013, le résultat de 9 années
de recherche sur la détection précoce de l'autisme.
Le programme de détection
précoce. C'est un outil facilement applicable qui peut être utilisé par les
professionnels de la santé et de l'éducation. Ce système de détection précoce peut être réalisé
entre 18 et 24 mois, permettant un diagnostic précoce et une intervention
précoce. L'objectif est que son utilisation soit généralisée et puisse
améliorer le diagnostic, l'intervention et la qualité de vie des enfants
autistes.
Système de diagnostic précoce.
Il consiste en un inventaire de 20 questions, auxquelles les familles répondent
lorsqu'elles vont chez le pédiatre et permettent de détecter efficacement les
signes qui peuvent être une indication de l'autisme chez les jeunes enfants. Le
questionnaire a un rôle spécifique à 18-24 mois. Il est nécessaire la
collaboration des professionnels afin que les diagnostics puissent être
déterminés dans la deuxième année de la vie.
La recherche a été basée sur un
système déjà appliqué dans d'autres pays. Prenant comme référence des données rétrospectives (données
sur les premières manifestations chez les enfants déjà diagnostiqués avec
l'autisme), un système a été développé qui repose sur un inventaire de 20
questions qui déterminent la présence
ou l'absence de signes avant-coureurs. Parmi les 20 items, il y a des
questions aux parents et des items sur le comportement social, le suivi du
regard, l'attention conjointe et le jeu symbolique.
Bien que l'idée ait été
développée au Royaume-Uni dans les années 1990, elle ne s'est jamais
concrétisée. Elle a été conçue pour le modèle britannique, selon lequel les
infirmières vont dans les maisons, mais cela n'a pas fonctionné et ce n'était
pas applicable à d'autres pays.
Les scientifiques ont découvert
que l'âge moyen de diagnostic en Espagne était de 56 mois, très tard, donc ils
ont décidé de l'adapter à leur environnement et au système de santé. Ils ont
été les premiers à l'appliquer dans le monde réel et le résultat était valable.
Après cette expérience, l'équipe
de la Georgia State University des États-Unis a contribué à améliorer le
programme et à le mettre à l'essai aux États-Unis.
Les chercheurs ont réfléchi à une
nouvelle façon de travailler, il ne s'agit pas du pédiatre ou de l'infirmière
de donner le questionnaire et de l'oublier, mais de chercher une implication
active des professionnels et d'avoir un suivi du développement au cours de la
deuxième année de vie.
L’autisme diagnostiqué dès les
premiers mois de la vie – un dépistage par les yeux dès deux mois
Des chercheurs de la faculté de
médecine de l'université Emory (Atlanta) dans une étude, publiée dans Nature
en novembre 2013, ont focalisé leurs travaux sur l'un des nombreux symptômes :
l'orientation du regard des enfants.
Quelque 110 enfants ont été
impliqués dans ce travail. Parmi eux, 59 étaient à risque de déclarer les
troubles du spectre autistique, du fait que des proches en étaient déjà
atteints. Les 51 restants avaient en revanche moins de probabilités de
présenter les symptômes. Tous ces enfants ont été suivis scrupuleusement durant
les deux premières années de leur vie.
Les bébés naissent tous avec les
mêmes prédispositions, et regardent dans les yeux la personne qui leur parle.
Mais au-delà de deux mois, les enfants autistes perdent le sens du contact
visuel plus rapidement que leurs homologues.
À 2, 3, 4, 5, 6, 9, 12, 15, 18 et
24 mois, tous ces enfants devaient passer un petit test, qui consistait à regarder
la vidéo d'une femme qui les invitait à jouer. Naturellement, les bébés ont
tendance à focaliser leur regard sur les yeux de leur interlocuteur. Ainsi, par
des systèmes de suivi oculaire, les régions du corps observées par les
participants ont pu être identifiées.
À l'âge de trois ans, 13 de ces
110 enfants ont été diagnostiqués autistes (12 dans le groupe à haut risque, un
dans le groupe contrôle). Les chercheurs ont alors repris les données pour voir
à quel moment les différences sont apparues entre les deux lots.
Lors de la première mesure, à
deux mois, les résultats sont identiques chez tous les participants. En
revanche, entre deux et six mois, des différences commencent déjà à ressortir,
et vont se creuser dans le temps. Alors que les yeux restent la région du corps
la plus regardée, l'intérêt manifesté par les enfants diagnostiqués autistes
plus tard est moins marqué. Les auteurs notent d'ailleurs que l'intensité de
cette baisse de contact oculaire est liée à la sévérité de la maladie.
D'autres divergences ont été
notées, notamment concernant la fixation de la bouche au fil du temps, moins
marquée chez les jeunes sans troubles autistiques, alors que les petits
autistes focalisent deux fois plus leur regard sur les objets à 24 mois que
leurs homologues.
Bien que les auteurs
s'attendaient effectivement à constater des profils d'expression différents,
ils ont malgré tout manifesté leur surprise en observant qu'à l'âge de deux
mois, tous les participants affichaient les mêmes résultats. Ils pensaient que
tout était déjà mis en place dès la naissance. Ces résultats suggèrent donc
qu'au début du développement, les comportements sociaux restent intacts, ce qui
laisse une opportunité pour une prise en charge très précoce.
Malheureusement, le test n'est
pas assez sensible pour diagnostiquer indubitablement l'autisme dans les
premiers mois. Il va falloir déjà tester un plus grand échantillon pour
vérifier ces conclusions préliminaires, puis généraliser les tests, car les
parents seuls ne pourront pas remarquer ces détails : il faut faire appel
à une technologie sophistiquée. Mais cette recherche génère malgré tout
l'espoir d'abaisser l'âge de prise en charge des enfants suspectés de présenter
des troubles du spectre autistique.
Difficulté à changer la direction du regard et de l'attention a été trouvée chez les enfants de 7 mois
Des chercheurs de l'École de
médecine de l'Université de Caroline du Nord, dans une étude publiée récemment dans l'American Journal of Psychiatry en mars 2013, ont découvert que les
bébés de 7 mois qui développent plus tard l'autisme changent leurs yeux et leur
attention plus lentement que d'autres bébés du même âge.
L'étude a inclus 97 enfants qui ont subi un test de suivi du regard et
une analyse du cerveau à l'âge de 7 mois, ainsi qu'une évaluation clinique
complète à l'âge de 25 mois.
Les résultats ont révélé que les bébés qui ont été diagnostiqués plus
tard avec l'autisme ont montré un taux d'environ 50 millisecondes plus lent en
changeant leur regard d'un objet à l'autre, par rapport à ceux qui n'ont pas
développé l'autisme.
Il a également été constaté que le changement du regard chez les bébés qui
ne développaient pas l'autisme était lié à un circuit spécifique dans le
cerveau. Cette association n'a
pas été trouvée chez les bébés qui ont développé plus tard l'autisme.
Ces résultats suggèrent que les enfants de 7 mois qui développent plus
tard l'autisme montrent des différences de comportement subtiles mais évidentes
avant que le trouble n'apparaisse. Ils impliquent également un circuit neural spécifique qui peut ne pas
fonctionner comme il le fait typiquement chez les bébés en développement, qui
montrent une orientation plus rapide aux stimuli visuels.
Le diagnostic précoce de l'autisme peut être dans les yeux
Deux groupes de chercheurs
séparément, en avril 2016, ont mis au point la même technique de diagnostic de
l'autisme qui est rapide, facile, bon marché et précise : suivre le
mouvement des yeux à l'aide d'une webcam et d'un programme Web.
Les techniques de diagnostic
actuelles pour les enfants atteints de troubles du spectre autistique sont
réalisées avec des rapports de parents, des observations cliniques et des
entretiens avec les enfants eux-mêmes. Si ce nouvel outil de diagnostic arrive
à la clinique, il pourrait aider à détecter ces enfants plus tôt et de façon
plus précise.
L'une des équipes de la
Cleveland Clinic en Ohio, avec son test a détecté 80% des enfants (âge
entre 3 et 8 ans).
Le test a effectué une analyse
des yeux et analysé le temps passé à se concentrer sur les aspects sociaux et
non sociaux dans une série d'images et de vidéos.
Des chercheurs de l'Université
du Vermont, quant à eux, ont constaté que les enfants atteints de troubles
du spectre autistique passent plus de temps à regarder la bouche des gens qui
sont en train de parler des problèmes plus émotionnels.
L'équipe a pu suivre la tendance
avec les outils existants Mirametrix S2 eye tracking system et Skype.
À l'heure actuelle, les tests
effectués par les deux équipes concernaient un petit échantillon d'enfants (une
cinquantaine d'enfants) et les deux prévoient d'étendre leurs recherches.
Des anomalies du placenta peuvent indiquer un risque d'autisme chez les nouveau-nés
Des
chercheurs de l’Université de Yale dans une étude, publiée dans la revue Biological Psychiatry d’avril 2013, ont découvert comment mesurer le risque d'autisme chez les nouveau-nés en cherchant des anomalies dans leur placenta.
La méthodologie permettrait un diagnostic précoce de ce type de trouble du développement pour appliquer des traitements.
La méthodologie permettrait un diagnostic précoce de ce type de trouble du développement pour appliquer des traitements.
La recherche montre que des plis
anormaux du placenta et qu'un nombre élevé d'excroissances cellulaires
anormales du trophoblaste – la couche cellulaire continue formée de fibroblastes
autour de l'œuf – sont des marqueurs clés pour identifier dès la naissance les
nouveau-nés à risque élevé d'autisme.
L'équipe a examiné 117 placentas
de nouveau-nés de familles à risque, ayant un ou plusieurs enfants atteints
d'autisme, participant à l'étude “Markers of Autism Risk in Babies –
Learning Early Signs”. Les chercheurs ont comparé ces placentas à risque à 100 placentas de contrôle collectés sur la
même zone géographique. Ils constatent que les placentas à risque présentent
fréquemment 15 inclusions du trophoblaste, alors qu'aucun des placentas de
contrôle ne présente plus de 2 inclusions du trophoblaste.
Un placenta avec 4 inclusions ou plus du trophoblaste prédit
le risque de l'autisme avec une sensibilité de 19% et une spécificité de 99,9%.
Ce résultat, excessivement important, va permettre, par la recherche de ces
anomalies dans le placenta à la naissance, un diagnostic et une prise en charge
plus précoces du TSA.
Actuellement, malgré des progrès
dans la détection précoce grâce à l'imagerie ou au développement de tests, le
meilleur marqueur précoce du risque d'autisme est encore l'histoire familiale – alors qu'un couple ayant un enfant autiste a un risque multiplié par 9 d'avoir
un autre enfant autiste –. Pouvoir recourir à un test précoce biologique pour
préciser le risque serait inestimable. Par ailleurs, les couples sans
prédisposition génétique ne peuvent aujourd'hui que s'appuyer sur
l'identification des premiers signes de troubles autistiques chez l'enfant, ce
qui entraîne un repérage fréquemment trop tardif à l'âge de 2 ou 3, voire 4
ans.
*
* *
Intervention thérapeutique
Un avantage potentiel de l'intervention
chez les jeunes enfants est que les traitements utilisent efficacement le temps
des thérapeutes. Des thérapeutes formés travaillent avec des enfants d'âge
préscolaire atteints d'autisme jusqu'à 40 heures par semaine. Mais les
interventions chez les enfants proviennent généralement de parents, que les
thérapeutes peuvent entraîner une heure par semaine, et peut-être à l'avenir ils
pourraient même recevoir une formation en vidéo ou par télé-assistance.
Ces méthodes pourraient être la
première étape d'un système “d'interventions progressives” pour les enfants qui
présentent des signes avant-coureurs, tels que le manque de contact visuel ou
un faible intérêt pour les interactions sociales. D'autres thérapies intensives
peuvent être disponibles pour ceux qui ne répondent pas aux interventions de
premier niveau ou ceux qui montrent de majeurs signes d'autisme tout au long de
leur développement.
Ceux qui travaillent auprès des
enfants ayant un trouble dans le spectre de l’autisme (TSA) constatent des
différences notables entre les enfants soumis tôt à une intervention précoce et
ceux qui ne le sont pas.
Importance de l'identification précoce
Les études neurologiques ont
démontré une certaine plasticité du cerveau durant la période de la petite
enfance. Ainsi, une intervention plus précoce permet de favoriser
l’apprentissage d’habiletés relatives au développement dit normal et d’éviter que se cristallisent des
comportements moins bien adaptés.
Comme pour tout enfant ayant des
besoins spéciaux, une identification précoce est essentielle pour permettre
n'importe quel type d'intervention. Dans le cas de l'autisme, il doit se
produire avant que la déviation ou le retard des schémas normaux de
développement ait trop progressé.
La prise de conscience par les
parents du handicap de leur enfant est variable selon l’intensité des troubles,
la précocité de leur apparition et le contexte familial. Elle reste toujours
difficile.
Dans le cas d’un autisme sévère,
typique et précoce, les parents et les professionnels s’accordent assez
rapidement à identifier la nature du handicap. Dans la majorité des autres cas,
une apparition plus tardive, autour de 12 à 18 mois, et moins nette des signes,
peut faire douter et repousser la mise en œuvre du processus de diagnostic.
Pour les enfants, le temps compte. En cas de doute, rencontrer une équipe
spécialisée va permettre d’identifier les troubles et d’envisager un
accompagnement précoce à un stade où le retard de développement de l’enfant
n’est pas encore réellement constitué.
Plus l’autisme est identifié tôt,
plus l’accompagnement spécifique pourra être mis en place, et plus les progrès
seront possibles. Il est démontré que les personnes autistes accompagnées dès
leur plus jeune âge présentent des différences notables avec ceux qui ont
commencé plus tard.
Comme pour n’importe quel enfant,
le fait de profiter de la période de jeunesse, et donc de la grande plasticité
du cerveau pour apprendre des comportements adaptés, permet d’empêcher
certaines manifestations problématiques de s’installer durablement.
Le fait d’obtenir un diagnostic
précoce et des explications quant au fonctionnement global de l’enfant permet
aux parents et aux différentes personnes impliquées auprès du jeune de mieux le
comprendre et d’adapter leurs stratégies pour bien communiquer avec lui. Ceci a
comme effet d’amoindrir les effets cumulatifs d’anxiété dus à de
l’incompréhension et à des frustrations et, parfois, d’éliminer ou, du moins,
de diminuer les situations de crise.
Une intervention précoce
contribue à diminuer l’apparition de symptômes secondaires comme des
comportements destructeurs, de l’automutilation ou un niveau d’anxiété élevé.
Compétence parentale
De plus, grâce à un diagnostic
précoce, les parents peuvent comprendre pourquoi l’enfant présente un
comportement inhabituel et, par conséquent, centrer plus rapidement leurs
énergies sur les besoins de l’enfant, commencer à se documenter afin de savoir
comment agir avec lui et, possiblement, diminuer leur stress comme parents.
Les enfants atteints d'autisme
varient selon la personnalité et les capacités, tout en étant influencés par
l'environnement. Les premiers signes et symptômes sont subtils et vagues. Les
parents peuvent percevoir que leurs enfants sont différents des autres d'âges
similaires mais ne sont pas capables de dire quelle est la différence.
Il est toujours important
d'écouter les préoccupations des parents, peu importe à quel point ils sont
imprécis ou vagues. En tout cas, beaucoup de parents ne reconnaissent rien
d'inapproprié dans le développement de leurs enfants. Très peu de personnes ont
une expérience des étapes évolutives attendues chez les bébés. Même ceux qui
ont plusieurs enfants n'ont qu'un ou deux avec lesquels comparer leur bébé et de
nombreux professionnels de la santé et des livres sur le développement de
l'enfant conseillent, comme il convient, de ne pas comparer les enfants.
Difficultés pour un diagnostic précoce
Si un diagnostic le plus
précoce possible est recommandé, celui-ci n’en reste pas moins complexe à
établir surtout durant la petite enfance. L’autisme peut ainsi être confondu
avec différents troubles pouvant altérer la communication sociale et les
interactions d’une façon similaire, notamment les troubles de l’audition, de la
vision, du langage ou du développement moteur. L’autisme peut aussi être
confondu avec une affection neurologique ou d’autres troubles neuro-développementaux
(troubles spécifiques du langage et des apprentissages dits “troubles dys”,
trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité…).
Aujourd'hui, il n'y a pas de marqueurs biologiques disponibles pour aider
à identifier les troubles du spectre autistique, c'est pourquoi le diagnostic
est basé sur des manifestations cliniques, ce qui rend la détection précoce
complexe. L'âge moyen de
diagnostic est beaucoup plus tardif que l'âge auquel les premiers indicateurs
d'alarme sont détectés. Autrement
dit, il y a souvent un délai considérable entre le moment où les familles
détectent les premiers signes d'alarme, jusqu'à ce que le diagnostic soit
spécifié.
Reconnaissance des symptômes
possibles dans la petite enfance
Regard fixe
Éviter le contact avec les yeux
est généralement inclus comme une caractéristique des enfants atteints
d'autisme. Cette fonctionnalité est moins importante que le regard. Beaucoup
d'enfants dans la petite enfance ne semblent pas regarder les gens et beaucoup
ne regardent pas dans leurs yeux, mais chez le bébé autiste le regard a
tendance à être court et "du coin de l'œil".
Audition
Les caractéristiques de l'audition
semblent être particulièrement importantes. Beaucoup d'enfants atteints
d'autisme ont été considérés comme sourds dans la première période de leur vie.
En fait, une minorité a des pertes d'audition, bien qu'ils ne répondent pas à
leur nom ou ne semblent pas s’apercevoir des changements auditifs dans
l'environnement.
Les enfants atteints d'autisme
semblent même ignorer ces sons forts qui pourraient alarmer la plupart des
enfants. Cela est peut-être lié à un manque d'intérêt pour ce qui les entoure.
Cela pourrait être dû à des anomalies de perception, car ils peuvent être
particulièrement sensibles à certains sons. Par exemple, l'enfant peut
développer une fascination pour des sons particuliers, tels que ceux créés par
la rotation d'un jouet, ou réagir au son d'un bonbon pendant qu'il se déballe à
une distance considérable. D'autres sons peuvent être la cause d'une extrême
angoisse, comme la sirène de la police ou l'aboiement d'un chien.
Développement social et jeu
Chez les jeunes enfants, le jeu
et l'activité sociale sont étroitement liés et c'est dans cette sphère de
développement que les parents remarquent que leur enfant est différent.
Les bébés autistes peuvent
montrer un manque d'intérêt pour les types de jeux qui plaisent le plus aux
jeunes enfants, comme ceux qui impliquent une interaction sociale avec les parents.
Le manque d'activité de partage semble être significatif.
Certains signes peuvent cependant
alerter les parents ou les professionnels de la petite enfance (crèche, etc.) :
absence de babillage à 12 mois et au-delà, absence de mots à 18 mois ou
encore absence d’association de mots à 24 mois.
Aucun de ces signes pris de façon
isolée n’a de valeur prédictive, mais l’association d’au moins deux signes
nécessite un examen clinique approfondi du développement de l’enfant.
Il est important de savoir
repérer les signes d’alerte afin d’orienter l’enfant vers les services
appropriés dès son plus jeune âge.
L'autisme est un trouble du développement qui entraîne un ensemble de comportements anormaux. Les données montrent qu'une intervention précoce produit une amélioration à long terme chez l'enfant. Cela peut être une aide et un soutien pour les parents et le soin de leur enfant.
Voir aussi…
Relation entre les troubles du développement neurologique et l'exposition prénatale aux toxines et pesticides
Danger des pesticides néocotinoïdes pour la santé et l'écosystème
L'exposition aux polluants atmosphériques a un impact sur le cerveau humain
Recherche sur les mutations génétiques à l'origine des troubles cérébraux
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