Les fonctions cognitives sont les
processus mentaux qui nous permettent d'effectuer n'importe quelle tâche. Elles
habilitent le sujet à jouer un rôle actif dans les processus de réception,
de sélection, de transformation, de stockage, de traitement et de récupération
de l'information, ce qui lui permet de fonctionner dans le monde qui l'entoure.
Le langage est considéré comme
une fonction cérébrale supérieure et l'un des processus cognitifs les plus
importants dans la vie de l'être humain ; cela nous permet de relier
efficacement à notre environnement et également effectuer une série d'autres
processus qui facilitent l'ordre de nos pensées, à travers le stockage, le
traitement et le codage de l'information que nous recevons de notre
environnement ; agissant en tant que médiateur entre la connaissance de
l'être humain et les stimuli qui l'entourent.
La faculté du langage recouvre la compréhension et l’énonciation. Pour le
langage parlé, il faut pouvoir d’une part passer du son au sens, et d’autre
part, ensuite, des mots pensés aux mots prononcés, de la pensée à la voix.
Le langage est affecté par de
multiples facteurs, tels que organiques, psychologiques, sociaux et affectifs. Il
doit exister parmi ceux-ci une harmonie et une cohésion normale pour parvenir à
un développement adéquat du langage. C'est un processus très complexe qui
nécessite l'interaction de différentes zones corticales qui régissent la
production et la compréhension linguistique du sujet et implique trois aspects
majeurs : la forme, le contenu et l'utilisation.
La forme comprend les niveaux
phonologique (exemple : prononciation des consonnes) et morpho-syntaxique (exemple :
construction des phrases) du langage. Le contenu est lié aux aspects
sémantiques (exemple : vocabulaire) Dans l'utilisation du langage, les
aspects pragmatiques sont impliqués (exemple : communication non-verbale).
Principales fonctions du langage
Les processus qui interviennent
sont :
* Expression orale. Capacité à
formuler des idées avec un sens et de manière grammaticalement correcte.
* Lecture. Capacité d'interpréter
des symboles, des personnages et des images et de les transformer en discours.
* Écriture. Capacité à
transformer des idées en symboles, personnages et images.
* Vocabulaire. Connaissance du
lexique.
* Dénomination. Capacité à nommer
des objets, des personnes ou des faits.
* Fluidité. Capacité à produire
des contenus linguistiques rapidement et efficacement.
* Discrimination. Aptitude à
reconnaître, différencier et interpréter le contenu lié au langage.
* Répétition. Capacité à produire
les mêmes sons que ceux que l'on entend.
C'est un instrument de la pensée
et cela nous amènera à agir ou non. Pour cette raison, il aide à la régulation
du comportement dirigé.
C'est un moyen qui sert à accéder
à l'information et à la culture.
Il sert à transmettre des
pensées, des idées, des émotions, des projets ...
Il y a un langage réceptif – la
capacité de comprendre – et le langage expressif – la capacité de s'exprimer – afin
d'avoir une communication, et les deux zones ainsi que leurs composantes
doivent être évaluées.
Trois systèmes principaux sont à la base du fonctionnement du langage
* Système d'exploitation ou
instrumental. Il comprend la région de Broca et la région de Wernicke.
* Système sémantique. Il couvre
les grandes extensions corticales des deux hémisphères.
* Système intermédiaire. Il sert
de médiateur entre les deux précédents, et se situe autour du système
instrumental.
Des altérations qui peuvent survenir dans le processus de communication en raison de différentes causes
Dysarthrie. Troubles de la parole
qui empêche la personne de parler et d'émettre des sons correctement.
Aphasie. Perte totale ou
partielle de la capacité de parler ou de comprendre le langage parlé ou écrit,
due à une lésion cérébrale.
Alexia. Difficulté ou incapacité
acquise pour la lecture et / ou la compréhension de la lecture.
Agraphie. Perte de la capacité
d'écrire, par lésion des centres nerveux de l'écriture.
D'un autre côté, si ce qui est
affecté est la compréhension, il s'agit de troubles tels que la surdité
verbale. Ce ne sont que quelques exemples, mais il existe une grande variété de
troubles du langage, car c'est une fonction très complexe.
Traditionnellement, la description
des bases neuro-anatomiques du langage a été liée à l'observation de l'effet de
diverses lésions cérébrales sur le comportement verbal des personnes. Ce type
d'études a permis d'identifier certaines des structures les plus importantes
pour la production et la compréhension du langage. Parmi elles, la région de
Broca se distingue, dans la troisième circonvolution frontale de l'hémisphère
gauche, impliquée dans le traitement syntaxique et la performance motrice de la
parole; ou la région de Wernicke, dans la moitié postérieure du gyrus temporal
supérieur et dans la partie adjacente du gyrus temporal médial, responsable du
traitement sémantique. Un troisième domaine pertinent, responsable de la
connexion entre les deux zones précédentes, est le fascicule arqué.
Acquisition du langage
Le processus de développement du
langage chez les enfants dépasse l'idée d'une acquisition purement naturelle, il
implique un travail cognitif complexe dans lequel divers outils sont utilisés
pour sa construction. Ainsi l'enfant, dès ses premiers mois de vie, développe
des fonctions cognitives pour être capable de s'approprier la langue et,
lorsqu'il reçoit l'information provenant de son environnement, en fait usage
pour la comprendre et la traiter.
Identification des attributs. L'enfant
à travers les yeux développe cette fonction quand il commence à définir et
distinguer les personnes, les objets ou les événements qui l’entourent.
Perception. L'enfant construit la
capacité de saisir ou de percevoir l'information à travers les sens (observer,
écouter, toucher).
Utilisation de symboles comme
indices. L'enfant développe la capacité de reconnaître ce qu'une action
représente et lui donne un symbole ou une signification pour représenter
quelque chose.
Images mentales. Au fur et à
mesure que l'enfant se développe, il construit des images pour représenter
mentalement une personne, un animal, une chose ou une situation.
Intériorisation. L'enfant
s'approprie de ce qu'il perçoit, l'intériorise et construit sa propre perception,
faisant ainsi partie de son répertoire interne.
Élaboration. L'enfant développe
la capacité d'établir des relations ou des généralisations de ce qui a été
appris.
Vocabulaire et concepts pour
identifier les objets. L'enfant développe la capacité d'établir une relation
directe entre les mots et les objets dans son environnement.
Nom. Après avoir effectué un
processus de compréhension, l'enfant donne un nom ou un libellé aux choses, de
telle sorte qu'il leur donne un sens commun à travers la nomination.
Communication explicite. À partir
de la compréhension l'enfant développe la capacité d'émettre un langage précis
pour répondre à un problème ou une question.
Règles verbales. Dans une
activité plus complexe, après que l'enfant ait établi des relations et soit
capable de les verbaliser, il développe la capacité à utiliser, gérer et
déduire des règles verbales.
L'acquisition du langage est un
processus graduel dans lequel l'enfant développe non seulement la capacité
d'exprimer la langue mais aussi un processus de compréhension et d'adaptation
dans lequel interviennent différents facteurs, et met en évidence parmi eux les
processus de la pensée et l'influence du milieu.
Les étapes du développement du langage
La phase prénatale
Le fœtus émerge comme une créature
capable d'expérimenter des perceptions sensorielles, une activité motrice,
exploratoire et même communicative. L'expérience sensorielle auditive avant la
naissance façonne les bases neurales qui conduiront à un meilleur développement
du langage pendant l'enfance.
Les parents, excités par
l'arrivée du nouvel enfant, parlent au bébé dans l'utérus, lisent des
histoires, prononcent des mots simples ou simplement “parlent” avec lui.
Tous ces comportements sont
positifs puisqu'ils commencent non seulement à former le sens auditif du fœtus,
ouvrant la voie à l'expression et à la compréhension linguistiques ultérieures,
mais posent également les bases d'un lien affectif qui assurera de futures
interactions sociales et communicatives.
Le stade pré-linguistique
Bien que les bébés ne parlent pas
à la naissance, ils font connaître les besoins et les sentiments à travers les
sons. Ces productions sonores vont des pleurs, en passant par le roucoulement
et le babillage, à l'imitation accidentelle ou délibérée.
Le discours pré-linguistique est
le précurseur du discours linguistique et implique une production sonore qui,
même si elle peut parfois être similaire à la langue elle-même, est exécutée
sans comprendre sa signification. Cependant, les adultes donnent aux
expressions du bébé un véritable sens communicatif et initient des
interactions, des conversations, des gestes, etc.
L'étape linguistique
L'enfant est déjà capable, dans
une plus ou moins grande mesure, de produire des expressions verbales destinées
à communiquer des significations. Cette période commence lorsque l'enfant dit
ses premiers mots. Le développement qui se produit linguistiquement pendant les
années préscolaires est vertigineux et impressionnant.
En très peu de temps, les enfants
manipulant un maximum de deux ou trois mots vont évoluer pour faire des phrases
afin de générer des constructions linguistiques similaires à celles utilisées
par les adultes.
*
* *
Une avancée dans la
compréhension des origines du langage
Des chercheurs de l’unité “Neuroimagerie cognitive” Inserm/CEA/Université
Paris-Sud) et l’Université de Versailles-Saint-Quentin, dont les résultats sont
publiés dans Current Biology en juillet 2015, viennent d’identifier un
réseau d’aires cérébrales dont l’organisation pourrait, au moins en partie,
expliquer la spécificité des fonctions cognitives de l’espèce humaine.
En effet, ces régions s’activent spécifiquement chez l’Homme, mais pas
chez le singe macaque, en réponse à des à des variations spécifiques dans les
séquences auditives diffusées. Elles coïncident avec les aires classiques du
langage, et tout particulièrement l’aire de Broca.
La faculté de langage chez l’Homme pourrait trouver son origine dans
l’émergence d’un circuit cérébral capable d’intégrer, dans une même région, les
informations issues des autres régions du cerveau en un tout cohérent.
Dans cette étude, les chercheurs
ont utilisé une méthode d’imagerie fonctionnelle non-invasive, l’IRM
fonctionnelle à 3 Tesla. Ils ont exposé trois singes macaques et une vingtaine
de volontaires à des séquences auditives régulières, par exemple trois sons
identiques suivis d’un quatrième différent (séquence notée AAAB).
Occasionnellement, ils présentaient une séquence qui violait cette régularité,
soit parce qu’elle comprenait un nombre différent de sons (par exemple AAAAAB),
soit parce que la séquence de sons était anormale (par exemple AAAA, qui
ne se termine pas par un son B).
Cette figure illustre la capacité unique du cerveau humain à intégrer
des informations auditives abstraites. Certaines régions cérébrales sont
associées à la détection d’un changement de nombre de sons par le cerveau,
indépendamment d’une modification concomitante de la séquence des sons (zones
en rouge). Inversement, certaines régions cérébrales détectent les changements
de séquence des sons, indépendamment de leur nombre (zones en vert).
Dans le cerveau du singe, ces deux jeux de régions sont disjoints. Leur
intersection (en jaune), c’est-à-dire des régions qui intègrent les deux
informations “changement de séquence de sons” et “changement de nombre de
sons”, n’existe que dans le cerveau humain. Toutes les activations détectées
sont projetées sur une vue latérale de l’hémisphère droit pour les besoins de
la représentation.
Le cerveau du singe réagissait
aux changements de nombres et de séquences, ce qui dénote une certaine capacité
d’abstraction. Cependant, il le faisait dans des aires distinctes, spécialisées
soit pour le nombre, soit pour la séquence. Le cerveau humain, par contre,
intégrait les deux paramètres dans des régions qui coïncident avec les aires du
langage.
Ainsi, même si la représentation
abstraite de séquences sonores est possible chez les primates non-humains,
l’évolution d’un circuit cérébral nouveau, relié aux aires auditives, pourrait
avoir permis à notre espèce d’acquérir la compétence unique de composer et de
reconnaître les séquences complexes qui caractérisent les langues humaines.
Carte 3D du cerveau pour
visualiser comment le cerveau organise le langage
Des neuroscientifiques à
l’Université de Berkeley, dans une étude publiée dans Nature d’avril 2016, ont construit un atlas géant qui montre comment un aspect spécifique de la langue
est représenté dans le cerveau, dans ce cas, la sémantique, ou la signification
des mots.
Pour ce faire, ils ont demandé à
sept participants d’écouter un célèbre programme de contes diffusés à la
radio : The Moth Radio Hour. Ils ont relié chaque participant à un
IRM fonctionnel, une machine qui mesure le flux sanguin et l’activité des
neurones dans le cerveau. Ainsi équipés, il était possible de voir les cerveaux
des participants en action, et de représenter sur des cartes l’activité qui s’y
déployait.
Ils ont ensuite associé les
transcriptions mot à mot des contes entendus par les participants aux cartes
produites par l’IRM. Les chercheurs ont pu ainsi détecter comment chaque mot
déclenchait telle ou telle zone du cerveau.
En rassemblant les informations
de tous les participants dans un modèle statistique, les chercheurs sont
parvenus à créer un atlas du cerveau, un modèle 3D qui montre quelles zones
sont allumées par tous les participants en réaction à des mots.
Les chercheurs ont découvert que
les mots déclenchaient plus d’une centaine de zones différentes dans le
cerveau. Certaines régions étant même systématiquement activées par tous les
participants par certains mots. Ainsi, par exemple, des mots connotant des
lieux activent certaines zones alors que les mots connotant des chiffres ou des
quantités en allument d’autres.
Cette recherche montre que chaque
mot déclenche plusieurs zones du cerveau, comme une sorte de réseau qui
représenterait la signification de chaque mot que nous utilisons. Les auteurs
déclarent que le côté gauche du cerveau, au-dessus de l'oreille, est une des
petites régions qui représente le mot “victime”. La même région répond à
"tuer", "condamné", "assassiné" et
"avoué". À droite, près du sommet de la tête, se situe l'un des
endroits du cerveau activé par les termes de l’univers de la famille :
"femme", "mari", "enfants", "parents".
Chaque mot est représenté par plus d'un spot parce que les mots ont tendance à
avoir plusieurs significations.
Ce qui est frappant dans cette
étude, c’est que les atlas du cerveau étaient similaires pour tous les
participants, ce qui suggère que leurs cerveaux ont organisé le sens des mots
de la même manière.
L’étude de Berkeley ouvre de
nouveaux territoires mais elle mérite d’être poursuivie et étendue. Le panel
des participants est trop restreint pour l’instant, et il est limité à la
langue anglaise. Il n’en demeure pas moins que cette cartographie ouvre des perspectives
intéressantes non seulement pour décrypter le mystère du langage, celui encore
plus grand du sens, et la compréhension de certains troubles du langage comme
la dyslexie ou l’autisme.
Cette approche pourrait aussi être utilisée pour décoder des
informations sur la façon dont les mots sont compris, sur le processus de
lecture, ou peut-être même de pensée. Une utilisation potentielle serait
un décodeur de langage qui pourrait permettre à des personnes réduites au
silence par la maladie de parler par l'intermédiaire d'un ordinateur.
Version interactive en ligne de
cet atlas : http://gallantlab.org/huth2016
La structure de la matière blanche dans le cerveau prédit la fonction
cognitive à l’âge de 1 et 2 ans
Une nouvelle étude menée par
des chercheurs de la Faculté de médecine de l'Université de Caroline
du Nord, publiée dans les Actes de l'Académie nationale des sciences
en décembre 2016, a conclu que les patrons de la microstructure de la matière
blanche présente à la naissance et leur développement après la naissance
prédisent la fonction cognitive des enfants âgés de 1 et 2 ans.
Cette étude est la première à
mesurer et décrire le développement de la microstructure de la matière blanche
chez les enfants et sa relation avec le développement cognitif à partir du
moment où ils sont nés jusqu'à l'âge de 2 ans.
La matière blanche est critique
pour la fonction cérébrale normale, mais on sait peu sur la façon dont elle se
développe chez l'homme ou comment elle liée au développement des aptitudes
cognitives dans la petite enfance, y compris le développement du langage.
Dans ce travail, des images par
résonance magnétique (IRM) ont été prises avec tenseur de diffusion d'imagerie
(DTI) des cerveaux de 685 enfants. DTI est une technique de résonance
magnétique qui fournit une description de diffusion de l'eau à travers le tissu
et peut être utilisé pour identifier les sections de la matière blanche du
cerveau et décrire l'organisation et la maturation de ces sections.
Les auteurs de l'étude ont
utilisé ces scanners du cerveau pour étudier la microstructure de 12 sections
de fibre de la matière blanche importantes pour la fonction cognitive, sa
relation avec le développement de la fonction cognitive et son héritabilité.
Ils ont constaté que les 12 sections de fibres dans les nouveau-nés étaient
étroitement liées entre elles.
À l'âge de 1 an, ces sections de
fibres avaient commencé à se différencier les unes des autres, et à 2 ans,
cette distinction était plus avancée. La conclusion la plus intéressante est
que le lien commun entre les tronçons de matière blanche à la naissance a
prédit le développement cognitif global à l'âge de 1 an et le développement de
la langue à l'âge de 2, ce qui indique que c'est possible d'utiliser l'imagerie
cérébrale à la naissance pour mieux comprendre comment le développement
cognitif de l'enfant se poursuivra au cours des premières années après la
naissance.
Étant donné que l'échantillon
comprenait 429 jumeaux, les chercheurs de l'étude ont également pu calculer que
ce trait prédictif était modérément héritable, ce qui suggère que la génétique
peut être un facteur dans son développement.
Il y a une croissance rapide de
la structure du cerveau, de la cognition et le comportement dans la petite
enfance. En comprenant mieux ces relations, les chercheurs espèrent identifier
très tôt les enfants à risque de problèmes cognitifs ou de troubles
psychiatriques et d'apprendre à concevoir des interventions qui peuvent aider à
développer le cerveau d'une manière qui améliore la fonction et réduise les
risques.
Pour parler, les humains
ont-ils imité les oiseaux et les singes ?
Des chercheurs du MIT (Massachusetts
Institute of Technology), dans une étude parue dans Frontiers in
Psychology en février 2013,
émettent l'hypothèse que l'Homme a copié les autres primates mais aussi les oiseaux
pour inventer le langage.
La façon dont le langage humain
est né reste un mystère de l'évolution d'Homo sapiens. Une théorie
linguistique, appelée Merge (Fusion), explique comment les humains
construisent des structures de langage en combinant deux items différents, ce
qui distingue son langage des autres.
Les auteurs décrivent dans leur
hypothèse dite “intégrative” deux composantes du langage humain : une
partie appelée “expressive” (E) – liée à la structure des phrases –, et une
partie dite “lexicale” (L) – où se trouve la signification de la phrase –. Par
exemple, dans la phrase “est-ce que Sophie a mangé des fraises ?”,
la partie lexicale comprend les mots Sophie, manger et fraises.
Les termes est-ce que et a indiquent qu'il s'agit d'une question
sur un événement passé : c'est la partie expressive de la phrase. Or ces
deux composantes E et L du langage humain existent dans la nature.
La partie E du langage se trouve
dans le chant des oiseaux, par exemple dans les chants qui servent à la
reproduction. Les oiseaux ont des profils types de chants mais pas de
mots : ils posséderaient la syntaxe sans le sens. Cette composante E du
langage exprime l'état interne du chanteur.
D'après une analyse de la
communication animale, les scientifiques disent que le chant des oiseaux est
très similaire à la “couche d'expression” des phrases humaines; alors que la
communication visuelle des abeilles ou les messages courts et audibles des
primates ressemblent davantage à la “couche lexicale” de notre langage.
Le gibbon argenté de Java sait chanter |
D’après les chercheurs à un
moment donné, il y a entre 50.000 et 80.000 ans, les humains ont réussi à
fusionner ces deux types d'expression en une forme de langage unique et
sophistiquée.
Selon les scientifiques, le
langage humain émerge d'une combinaison fructueuse des deux formules de
communication. De cette façon, nous pouvons communiquer des informations
essentielles, comme les abeilles ou les primates, mais nous avons aussi un
langage avec une capacité mélodique, comme le chant des oiseaux.
À cela, nous devons ajouter que
nous sommes capables de recombiner les parties de notre discours, ce qui nous
permet de générer une chaîne de mots apparemment infinie, à partir d'un
vocabulaire fini.
En fait, les chercheurs suggèrent
que les humains avaient d'abord la capacité de chanter et ensuite ils
intégraient certains éléments lexicaux dans ces chansons. Le résultat était la
capacité de construire des motifs complexes, comme une chanson, mais avec des
mots.
Si c'était une hypothèse
correcte, alors le langage humain aurait un précurseur dans la nature, dans
l'évolution, que nous pouvons vérifier aujourd'hui. Selon eux, le langage n'est
pas une construction culturelle aléatoire, mais elle repose en partie sur les
capacités que les êtres humains partagent avec d'autres espèces.
* *
*
Des compétences communicatives
Les compétences ou aptitudes
communicatives sont comprises comme un ensemble de processus linguistiques qui
se développent au cours de la vie, afin de participer avec efficacité et
dextérité, dans toutes les sphères de la communication et de la société humaine.
Parler, écouter, lire et écrire sont les compétences linguistiques. Elles nous
permettent de nous réaliser dans la culture et la société, et à travers son
développement, nous devenons compétents en matière de communication.
Le langage verbal et non verbal
(cinéma, musique, peinture, etc.), la diversité linguistique, les gestes,
l'émotivité, la compréhension des différences, les similitudes entre la parole
et l'écriture et le rôle médiateur de la lecture, fondent notre capacité à
comprendre, interpréter et élaborer des contenus communicatifs, pour
l'interprétation du monde, l'expression de la subjectivité et l'exercice de
notre citoyenneté.
Des compétences non verbales
Les compétences non verbales sont
toutes celles qui comprennent le langage corporel et tout ce qui n'est pas des
mots. C'est l'art d'interpréter les symboles et les signaux communiqués par les
gestes, les expressions faciales, le contact visuel, la posture, etc. Le ton de
la voix par exemple est une capacité non verbale par excellence car ce n'est
pas le mot, mais la nuance du mot, c'est le langage corporel du mot.
La capacité de comprendre, de
re-signifier et d'utiliser la communication non-verbale ou le langage corporel
est un outil puissant pour se connecter avec les autres et la réalité
environnante.
La musique et la fonction cognitive
La recherche musicale montre que
l'éducation musicale a non seulement les avantages de l'expression de soi et du
plaisir, mais qu'elle est liée à l'amélioration de la fonction cognitive, au développement
du langage dès le plus jeune âge et à l'interaction sociale positive.
L'écoute et la performance de la
musique affectent le cerveau dans son ensemble, stimulant les deux
moitiés : le cerveau analytique et le cerveau subjectif-artistique, affectant
le développement cognitif général de l'enfant et augmentant éventuellement sa
capacité intellectuelle générale plus que toute autre activité affectant à la
bilatéralité du cerveau.
Comment la musique stimule-t-elle les hémisphères droit et gauche ?
L'hémisphère droit est dédié à la
synthèse de plusieurs parties différentes pour créer un ensemble cohérent lors
du traitement de nouvelles informations. Presque non linéaire dans le
traitement de l'information, le cerveau droit est un expert en images visuelles.
L'hémisphère gauche, séquentiel
et linéaire dans son traitement des données, se déplace pas-à-pas lors du
traitement de nouvelles informations. Comme dans toute autre partie du corps,
toute activité qui stimule le cerveau contribue à augmenter sa fonctionnalité
globale.
Alors que la plupart des
activités telles que l'art visuel, l'informatique et le langage fonctionnent
dans un seul hémisphère, la musique est l'une des rares activités qui stimule
les deux côtés du cerveau.
Le cerveau droit, souvent
considéré comme l'hémisphère le plus subjectif et créatif, se concentre sur la
mélodie de la musique. L'hémisphère gauche est comme une partie analytique du
cerveau, et responsable de la compréhension de la structure musicale et de la
motricité, comme jouer du violon. Les structures rythmiques influencent
grandement le cerveau, par exemple, les régions motrices complémentaires et les
ganglions de base, en particulier par rapport aux styles musicaux sans patron
rythmique constant.
Les activités non musicales
telles que la marche ou les arts martiaux aident également le cerveau
bilatéralement en combinaison avec un rythme régulier.
Écouter de la musique a plusieurs avantages notables
* Effets positifs sur les niveaux
d'énergie corporelle et la fréquence cardiaque
* Facilite le stress et la
libération émotionnelle
* Plus grande créativité et
réflexion abstraite
* Augmente la concentration
La recherche musicale sur
l'éducation musicale suggère que les activités musicales telles que la danse, jouer
des instruments et le chant montrent des avantages à long terme dans la
mémoire, le développement du langage, la concentration et l'agilité physique.
Améliorer la mémoire. La mémoire
et les compétences linguistiques complètent le musicien moyen pour mieux
comprendre le langage humain en comparaison à ceux qui ne participent pas à des
activités musicales. Les compétences cognitives et linguistiques à long terme
ont augmenté pour les musiciens étudiants qui ont pris des engagements à long
terme vis à vis de la musique, en étudiant un instrument ou en participant à la
performance vocale.
La recherche musicale montre que
l'éducation musicale profite aux élèves en augmentant l'expression de soi, les
compétences cognitives, le développement du langage et l'agilité.
Si l'écoute de la musique
présente un avantage significatif en termes d'effets physiologiques du stress,
un instrument ou un enseignement vocal joue un rôle important dans les
bénéfices de l'éducation musicale, notamment en termes de mémoire, de langage
et de développement cognitif.
La langue est l'une des fonctions cognitives les plus complexes qui compte l'être humain. Cela nous permet, entre autres, de communiquer ou d'échanger des pensées, des idées et des émotions ou interagir avec les autres, rassembler des connaissances. etc. Pour cela, le langage nécessite la participation de nombreuses zones du cortex cérébral.
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