Les bonnes habitudes peuvent devenir aussi addictives que les mauvaises habitudes
Le cerveau est parcouru en permanence par des influx électriques, relayés entre les cellules par des messagers chimiques : les neurotransmetteurs. La digestion, l’assimilation et le stockage des aliments se font sous contrôle de ce système. Or, les neurotransmetteurs qui régissent notre fonctionnement métabolique sont également impliqués dans nos pensées et nos émotions. Comment s’étonner, alors, que notre état mental et émotionnel ait un impact sur la prise et la perte de poids ?
Les découvertes récentes
des neurosciences ont permis de comprendre que les émotions mal gérées, l’excès
de stress, les pensées obsédantes… interfèrent à la fois avec le comportement
alimentaire et avec le métabolisme.
On peut entraîner son cerveau à aimer la nourriture saine
Des chercheurs de la Friedman School of Nutrition
Science and Policy à la Tufts University, aux Etats-Unis, selon une étude
publiée dans la revue scientifique Nutrition
and Diabetes en septembre 2014, ont
démontré par l'imagerie cérébrale qu'il était possible de “reprogrammer” nos
cerveaux de façon à inverser l'addiction à la "junk food".
Le test a été mené sur 13 volontaires hommes et
femmes obèses ou en surpoids en raison de mauvaises habitudes alimentaires. Les
chercheurs expliquent que manger de façon répétitive de la nourriture
"toxique" pour leur organisme les a, en quelque sorte, conditionnés à mal manger. Nous sommes génétiquement programmés pour
aimer ce qui est gras et sucré. Huit des treize participants ont suivi
un programme alimentaire pour perdre du poids. Au début de l'expérience et six
mois plus tard, le cerveau de l'ensemble volontaires a été observé à l'IRM.
Objectif : vérifier s'il pouvait être reconditionné
de façon à délester l'appétence pour la malbouffe au profit de choix
alimentaires sains et équilibrés.
Ceux qui ont suivi le régime ont montré des
changements cérébraux dans la zone associée à la récompense, l'apprentissage et
l'addiction. Cette région est devenue plus sensible aux aliments pauvres en
calories et bons pour la santé. Dit autrement, ce changement dans le circuit de
la récompense s'est manifesté par un plus grand sentiment de satisfaction pour
une alimentation équilibrée, et non plus pour les aliments gras et
calorifiques. De nouvelles connexions
neuronales se créent tandis que d’autres se mettent en sommeil.
D’après les
scientifiques, deux semaines suffisent pour supprimer de son alimentation les
aliments trop gras et trop sucrés, et reprogrammer ainsi son corps
pour n’aimer que des aliments sains. Comment ? En résistant à la tentation
grâce à quatre stratégies.
Faire des compromis. Selon une étude
réalisée par la Duke University, nous préférerions manger un biscuit + trois
quartiers de pommes plutôt que quatre biscuits. Même constat avec des chips et
des carottes. Car se contenter d’une petite portion d’aliment gras ou sucré et
compenser par quelque chose de sain permet de satisfaire ses envies tout en
gardant une ligne de conduite pour rester en bonne santé.
Transpirer régulièrement. Des chercheurs en Kinésiologie à la Waterloo
University affirment que faire du cardio est la meilleure manière de muscler
son self-control. Les adeptes de la junk
food ont une activité plus faible du cortex préfrontal dorso-latéral, par
rapport aux personnes ayant une alimentation saine plus régulière. Pour
développer l’activité de cette partie du cerveau, il suffirait de pratiquer au
moins 150 min de cardio par semaine ou, 20 min par jour.
Se distraire. Il est important de garder une activité cérébrale en permanence si on ne
veut pas succomber à l’appel du grignotage. Ainsi, il a été démontré, d’après
une étude de la Plymouth University, que jouer pendant quelques minutes à un
jeu virtuel permettait de zapper les fringales. En effet, la coordination qu’il
faut mettre en œuvre entre regard et main laisse peu de place pour penser à une
glace. Il est difficile de rester centré sur une image mentale même alléchante
quand on a le regard rivé sur quelque chose en mouvement.
Se surveiller quand on est affamé. De nombreuses études montrent que l’organisme
développe peu à peu une appétence pour les aliments consommés en cas de grandes
faims. Il est important de surveiller son alimentation et limiter les aliments
trop riches, trop gras ou trop sucrés. Ainsi, si l’on est dépendant aux snacks,
notamment à l’heure du goûter, il est préférable de consommer des fibres et des
protéines, puisque à la longue c’est ce qui finira par nous faire envie.
La malbouffe organisée
Notre organisme
est agressé quotidiennement par une alimentation à 80% d’origine industrielle.
Des lobbies agroalimentaires très puissants nous ont mis en tête des idées
fausses, nocives pour notre santé. Une
santé qui il est vrai, pèse bien peu face au profit immense que réalisent les
grandes marques de l’alimentaire.
Les industriels ont mis au point des stratégies pour nous rendre dépendants à la
malbouffe et qu’il s’agit d’éviter absolument. Notamment chez les jeunes.
À l’adolescence, il est créé le capital santé qui va servir toute la vie.
Par ailleurs cette malbouffe, si elle est addictive, est un véritable
cercle vicieux. Manger plus sucré déclenche des hypoglycémies réactionnelles. Face
à un afflux de sucre rapide dans le sang, le cerveau déclenche la pompe à insuline
du pancréas pour faire baisser le taux de sucre. Or, le cerveau est un gros
consommateur de sucre, alors il va en réclamer.
L’intestin est le point de départ de nombreuses
pathologies. Ce n’est pas pour rien qu’on le surnomme souvent “le deuxième cerveau”.
Il convient donc de prendre soin de
votre microbiote. Et c’est là qu’intervient la rééducation
alimentaire.
L’excès d’acidité
Notre alimentation a un impact sur le degré
d’acidité de notre milieu intérieur. Notre corps est composé à près de 70% d’eau.
Celle-ci est présente à l’intérieur de nos cellules, mais aussi dans le liquide
interstitiel où elles baignent, et dans nos liquides organiques (sang, lymphe).
Lorsque ces liquides deviennent trop acides, cela entraîne un état de
micro-inflammation latente qui favorise le stockage graisseux et les amas
cellulitiques.
L’excès d’acidité a bien d’autres effets négatifs.
Il favorise le vieillissement cellulaire, les douleurs articulaires, la
fatigue. Pour cela, il suffit de privilégier, dans l’alimentation quotidienne,
les aliments alcalinisants, et de diminuer les aliments acidifiants.
* Les aliments alcalinisants : les fruits et légumes frais.
* Les aliments acidifiants : les protéines animales (surtout la viande
rouge), les céréales et les sucres (surtout raffinés).
* Les aliments neutres : les matières grasses et les laitages frais.
Apprendre à vouloir des aliments plus sains
Les bonnes habitudes peuvent devenir aussi
addictives que les mauvaises habitudes.
Un cerveau normal reçoit clairement des signaux exprimant
que le corps a faim. Une fois que le corps reçoit son alimentation, il dit au
cerveau que le carburant calorique consommé est suffisant et celui-ci lui
envoie une sensation de plénitude agréable et confortable.
Le cerveau d’une personne obèse n’est pas un
endroit heureux et fonctionnel, au moins en ce qui concerne la nourriture.
C’est parce que les êtres humains sont des créatures extrêmement émotionnelles
et les émotions ont le pouvoir d’affecter fortement les processus métaboliques.
Les émotions fortes liées à l’alimentation peuvent
étouffer le processus chimique naturel de communication dans le cerveau d’un
sujet obèse. Sans une communication claire, le cerveau ne peut pas savoir quand
il a faim. La proportion n’a aucun sens, et se renforcent les mauvaises
habitudes alimentaires. Plutôt que de compter sur le corps pour communiquer qu’elle
a faim, une personne obèse peut apprendre à manger comme réponse au stress,
l’ennui ou l’anxiété. C’est là que la relation avec la nourriture pourrait devenir
abusive.
Rééquilibrage alimentaire : une hygiène de vie au quotidien
Le rééquilibrage
alimentaire est un moyen sain de
reprendre le contrôle sur votre alimentation. Pas de privation ni de
frustration ; rien que du bon sens.
La rééducation alimentaire. C’est là qu’intervient la rééducation alimentaire.
Un moyen idéal pour reprendre le contrôle de votre corps. Il s’agit de se concentrer sur la qualité des apports
nutritionnels qui assurent vos fonctions vitales. Sevré de ce qui
l’encombre au quotidien, votre corps ne se sera jamais aussi bien porté.
Le but est d’établir un
fond nutritionnel sain, adapté à vos
besoins et votre rythme de vie. Pas de privation, pas de frustration. Si l’on allie une alimentation rééduquée aux
bienfaits du sport, les résultats s’inscriront dans la durée. Rien ne
sert de tout modifier. Se concentrer sur de bons aliments, prendre de bonnes
habitudes. Voilà la clé.
* Soyez à l’écoute de votre corps et des messages de faim et de satiété qu’il vous
envoie. Manger en pleine conscience implique de prendre son temps et de
savourer chaque bouchée.
* Il faut environ 20 minutes pour que votre
estomac envoie le message de satiété à votre cerveau. Si vous mangez vite, ce message n’aura pas le
temps d’atteindre votre cerveau et vous continuerez de manger même si vous
n’avez plus faim. Ce qui rendra votre digestion lourde et difficile.
* Le plaisir de manger est un facteur essentiel
pour une bonne digestion, mais ce
plaisir doit être accompagné en conscience de la qualité de ce que nous
ingérons : “Nous sommes ce que nous mangeons”.
* Cuisinez “maison” et oubliez les préparations industrielles
toxiques, trop grasses ou trop sucrées.
* Optez le plus souvent possible pour une
alimentation biologique, et des
modes de cuisson doux, à la vapeur ou au wok.
* Adoptez le cru, les fruits et les légumes de saison sont
détoxifiants et riches en antioxydants. Ils apportent des fibres qui favorisent
un bon transit et une bonne élimination des toxines.
* Ne succombez pas à la tentation, halte aux grignotages mais oui aux collations
saines si vous avez faim. Prenez 5 petits repas par jour et à heures
régulières.
* Prenez vos repas dans une atmosphère agréable et
sereine. Mettez de la couleur
dans votre assiette, décorez votre table, coupez votre téléphone et ne restez
pas devant votre petit écran en mangeant.
Se concentrer sur de
bons aliments, prendre de bonnes habitudes. Voilà la clé d’un rééquilibrage alimentaire réussi. La minceur n’est pas
seulement une question de système digestif, de métabolisme alimentaire et de
choix nutritionnels. Certes, cela intervient. Mais le contrôle du poids
implique aussi le système nerveux, le mental et les émotions. C’est sur tous
ces facteurs qu’il faut agir, en même temps, pour rétablir l’équilibre
pondéral.
En associant ainsi quelques exercices quotidiens à de nouvelles habitudes alimentaires et à quelques gestes détoxifiants, vous vous donnerez toutes les chances de perdre du poids naturellement, sans trop d’efforts, et en garantissant à votre organisme un fonctionnement optimal.
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