vendredi 27 juillet 2018

Le Système Nerveux Parasympathique (SNP)





Notre système nerveux est composé de différents sous-systèmes qui assurent le fonctionnement correct de notre corps, sinon, des maladies ou des problèmes différents peuvent survenir.

Le système nerveux est divisé en deux parties, le système nerveux central (SNC) et le système nerveux périphérique. Dans le système nerveux périphérique, il y a le système nerveux autonome ou neurovégétatif. Le système nerveux parasympathique est une composante du système nerveux autonome, responsable des fonctions automatiques de l'organisme.

Le travail du système parasympathique est complété par celui du système sympathique. Les deux systèmes fonctionnent en opposition naturelle. En recourant à une analogie, le système sympathique serait juste comme la police, qui cherche une réponse rapide. Alors que le système parasympathique serait comme le système judiciaire avec des actions qui ne nécessitent pas de réponse immédiate.

Il y a plusieurs stimuli qui déclenchent nos réactions d'alarme. Le stress, les menaces potentielles nous altèrent et provoquent une activation de l'organisme. Cette activation implique la consommation d'une grande quantité d'énergie. Cependant, une fois passé le moment où il faut être vigilant, il est nécessaire d'arrêter cette dépense énergétique en nous rassurant, en relaxant nos systèmes corporels et en revenant à un état normal.

Ce processus, qui est effectué inconsciemment et involontairement au niveau physiologique, est effectué par le système nerveux parasympathique.


La différence entre le système nerveux sympathique et parasympathique


Le système nerveux sympathique prépare l'organisme à l'action. Ce dernier orchestre la réponse dite de combat ou de fuite en réponse à un stress, entrainant une dilatation des bronches, une accélération de l'activité cardiaque et respiratoire, une augmentation de la tension artérielle, une dilatation des pupilles, une augmentation de la transpiration, une diminution de l'activité digestive…

Le système nerveux sympathique est associé à l’activité de deux neurotransmetteurs qui sont l’adrénaline et la noradrénaline.

Au contraire du système nerveux sympathique, le système nerveux parasympathique entraine une réponse de relaxation. Ce dernier orchestre un ralentissement général des fonctions de l’organisme en ralentissant le rythme cardiaque et respiratoire et en baissant la tension artérielle. Il entraine cependant une augmentation de la fonction digestive.

Le système nerveux parasympathique est associé au neurotransmetteur acétylcholine.

En général, ils ont des fonctions opposées dans les mêmes organes, l'image le résume de manière très graphique et très intéressante.


Le Système nerveux parasympathique

Comme son nom l’indique, il tempère les fonctions neurologiques inconscientes du corps et régule les fonctions automatiques internes de l’organisme, comme la digestion, la transpiration, l’activité cardiaque, la respiration, les muscles lisses…

Il met l’organisme dans un état de relaxation propice au sommeil, à la digestion et au sexe. La respiration se ralentit, le rythme cardiaque également, les muscles se détendent… le corps est au repos.

Avec des fibres nerveuses trouvant leur origine au niveau de la moelle épinière, le système nerveux parasympathique joue un rôle prépondérant dans les actions involontaires des organes, des vaisseaux sanguins et des glandes. D'autre part, le système nerveux parasympathique intervient dans le cadre de certains évènements pathologiques comme les évanouissements. C'est ce que l'on appelle plus couramment un malaise vagal.

Le système nerveux parasympathique est constitué de neurones dont les corps cellulaires sont situés soit au niveau du tronc cérébral, soit au niveau de la moelle sacrée. Les effets du système nerveux parasympathique sont antagonistes de ceux du système nerveux sympathique.

Neuroanatomie du système nerveux parasympathique


Le système nerveux parasympathique présente des ganglions dans le mésencéphale, dans le bulbe rachidien et dans la région sacrée. Les deux premiers ganglions, les ganglions crâniens du système parasympathique servent de relais aux impulsions qui sont transmises au nerf facial, moteur oculaire commun, glosso-pharyngien et au nerf vague.

Le groupe sacré des nerfs parasympathiques naît au niveau des seconde, troisième et quatrième vertèbres et envoie des fibres nerveuses vers la vessie, la partie distale du côlon, le rectum et les organes génitaux.

Les nerfs du système nerveux parasympathique assurent la conservation et la restauration de la réserve d'énergie du corps après une réaction développée par le système sympathique face au stress.


Découverte sur l’origine du système nerveux parasympathique

Dans une étude effectuée au Karolinska Institutet (Suède), qui paraît en ligne dans Science en juin 2014, des chercheurs y apportent de nouvelles réponses.

En étudiant le développement de la souris, des chercheurs viennent de faire une découverte majeure sur la formation du système nerveux parasympathique : ses neurones proviendraient, contrairement à ce que l'on croyait, de précurseurs de cellules gliales qui changeraient de destinée. Cette meilleure compréhension sera probablement utile pour mieux traiter des pathologies liées à cette partie du système nerveux autonome.

En travaillant sur le système parasympathique de l'embryon de souris (ganglions otiques...), ils ont montré que ces neurones se forment à partir de cellules gliales immatures qui voyageraient le long des nerfs périphériques. De manière générale, les cellules gliales sont présentes dans les tissus nerveux, autour des neurones, et jouent un rôle nutritif.

On observe dans ce diagramme que les cellules de Schwann (en rouge) entourent l’axone.

1 : dendrite
2 : axone
3 : nœud de Ranvier
4 : terminaisons nerveuses
5 : cellule de Schwann
6 : corps cellulaire
7 : noyau

De futures cellules de Schwann changent de destin


Les cellules gliales immatures à l'origine des neurones du système parasympathique sont particulièrement intéressantes. En effet, elles possèdent les propriétés de cellules souches et pourraient être à l'origine de différents types cellulaires : des mélanocytes  les cellules pigmentées de la peau , mais aussi des cellules de Schwann, qui protègent l'axone des neurones.

Or, jusqu'à présent, il était admis que les neurones du système parasympathique proviennent des cellules de la crête neurale, une population de cellules dont on sait qu'elles participent à la formation du système nerveux périphérique. Les auteurs de cette étude montrent que ces neurones seraient issus de cellules gliales immatures, celles qui sont en principe les précurseurs de cellules de Schwann. Certaines d'entre elles verraient leur destin changer. Voyageant sur de longues distances dans l'embryon le long des nerfs périphériques, elles formeraient les neurones du système parasympathique.

Pour les chercheurs, il s'agit d'une découverte majeure qui pourrait ouvrir la voie à de nouveaux traitements contre des désordres congénitaux grâce à la médecine régénératrice. Par exemple, l'une de ces affections du système nerveux autonome est la dysautonomie familiale qui se caractérise par une perte de sensations.


Fonctions du système nerveux parasympathique

Le rôle du système nerveux parasympathique est multiple, et souvent antagoniste de celui joué par le système nerveux orthosympathique. En général, il ralentit les fonctions de l'organisme dans un objectif de conservation de l'énergie : il abaisse le rythme cardiaque et la tension artérielle par vasodilatation ou entraîne une bronchoconstriction. En revanche, il facilite la digestion en augmentant les sécrétions salivaires, gastriques et intestinales, et stimule l'appétit sexuel.

La fonction principale du système nerveux parasympathique est de générer un état de repos qui permet au corps d'économiser ou de récupérer de l'énergie, provoquant une relaxation du corps et la récupération de son état après la présence de stimuli activateurs.

D’une certaine manière, nous pouvons considérer le système parasympathique comme le réflex inverse du système sympathique, parce que les deux systèmes en général effectuent des actions qui s'opposent les unes aux autres. De cette façon, tandis que le sympathique se prépare à l'action et provoque généralement une accélération de l'organisme et de son métabolisme, le parasympathique provoque des réactions qui préparent à l'économie et à la récupération de l'énergie, relaxant le système.

En somme, le système nerveux parasympathique accomplit une série de fonctions automatiques dont l'existence a un sens par l'action conjointe avec le système nerveux sympathique, avec lequel il se complète, lui produisant des effets contraires.

Appareil cardiovasculaire. Au repos, il y a une diminution de la pression artérielle et une augmentation de la circulation sanguine. Par conséquent, les battements par seconde diminuent et la pression exercée par le sang dans les artères, s'écoulant donc plus lentement.

Appareil gastro-intestinal. Le système parasympathique permet le bon fonctionnement de la digestion. Dans les situations de stress, toute l'énergie disponible est utilisée pour répondre aux exigences de l'environnement. Cependant, dans les situations où nous sommes détendus, toute cette énergie est utilisée pour les processus de décomposition alimentaire dans le tractus gastro-intestinal. Cette action permet au corps d'avoir des réserves pour faire face à des activités qui nécessitent de grands efforts. D'autre part, il augmente la sécrétion de la salive, et celle des enzymes et des acides gastro-intestinaux.

Appareil génito-urinaire. Relaxation du sphincter, contraction du détrusor et augmentation de la sécrétion d'urine. Le détrusor est la couche de muscle lisse située dans la paroi de la vessie.

Appareil respiratoire. Vasoconstriction dans les bronches  diminution du calibre d'un vaisseau par contraction des fibres musculaires. Il permet de réduire l'entrée d'oxygène, contribuant à l'énergie du corps dans les limites de la normale.

Dispositif visuel. Lorsque nous sommes nerveux ou activés, nous avons besoin de capter toutes les informations possibles sur l'environnement ou sur un stimulus spécifique, provocant la dilatation de la pupille. Au contraire, lorsque nous sommes détendus, la pupille se contracte parce qu'il n'est pas nécessaire de capturer trop d'informations de l'environnement, ce qu'on appelle aussi le myosis.

Appareil sexuel. Il est impliqué dans l'excitation sexuelle, c'est-à-dire dans l'érection du pénis et du clitoris.

De plus, grâce à sa fonction anabolique, le système nerveux parasympathique joue un rôle fondamental dans le maintien de la santé mentale et physique. Ce système aide le corps à se calmer et à retrouver un état de repos, après une réaction de stress au cours de laquelle la tension artérielle augmente, dilate les pupilles et détourne l'énergie des autres processus corporels pour se battre ou fuir.


Dysfonctionnement du système nerveux autonome

Les problèmes de ce système ou de certaines de ses parties peuvent provoquer différents problèmes ou maladies tels que :

Troubles graves


* Maux de tête, y compris la perte de mémoire et la difficulté à parler.

* Conditions dans le cœur et les artères.

* Troubles du système respiratoire.

* La fibromyalgie, caractérisée par une douleur musculaire chronique, sans origine connue.

* Dysfonction érectile.

Maladies


* Sclérose en plaques, maladie dégénérative du système nerveux. Elle affecte principalement la myéline et se manifeste par une paralysie des membres inférieurs, des picotements et une perte de sensation, parmi d'autres.

* Atrophie multisystémique, maladie dégénérative avec des caractéristiques similaires à la maladie de Parkinson.

* Dysautonomie familiale, maladie héréditaire, dégénérative, et dont les symptômes sont la transpiration excessive et l'indifférence à la douleur.

* Diabète, bien que ce ne soit pas une maladie qui inclue exclusivement le système nerveux autonome, puisqu'il s'agit d'un déficit dans la production d'insuline. Cependant, le diabète peut causer des dommages aux nerfs, affectant les nerfs sympathiques, parasympathiques, sensoriels et moteurs.


Prendre soin du système nerveux

Le système nerveux fait partie de notre corps et, par conséquent, nous devons nous inquiéter de son état et en prendre soin. Comme cela arrive avec d'autres parties du corps, nous pouvons prévenir et éviter les maladies qui conduisent à des problèmes dans notre corps, causés par le système nerveux. Voici une série de conseils ou de lignes directrices qui peuvent nous aider à vivre de façon plus saine.

Habitudes saines : sports et nutrition. Il est essentiel d'activer notre corps avec des exercices aérobiques au moins deux ou trois fois par semaine, ce qui augmente notre rythme cardiaque d'au moins vingt minutes. En outre, il a un effet relaxant. Nous devons également fournir tous les nutriments dont notre corps a besoin, faire cinq repas par jour, essayer de réduire les bonbons et les sucres transformés, etc.

Dormir et se reposer. Huit heures par jour sont recommandées, mais cela dépend de la personne (il y a des gens qui se sentent reposés avec moins d'heures et d'autres avec plus). Maintenir une hygiène de sommeil adéquate, une faible luminosité, pas de bruit ou de stress (facteurs de stress externes). Le sommeil doit nous donner un sentiment de repos et d'énergie pour développer nos fonctions tout au long de la journée.

Réduire l'anxiété et le stress. Ce sont des facteurs qui activent notre Système Nerveux Sympathique, ce qui nous rend actifs, nerveux et nous maintient alertes. Le stress est le grand ennemi du système nerveux et, par conséquent, nous devrions essayer d'y mettre fin dès qu'il se produit dans nos vies. Il y a plusieurs moyens de le faire, mais l'une des meilleures façons est d'utiliser la méditation ou de faire du sport.

Des relations saines. Les gens sont des êtres sociaux, et les relations font partie de notre quotidien. Avoir des relations satisfaisantes qui nous font sentir bien, sans ajouter de stress ou de difficultés majeures à notre vie, nous aidera à réduire l'anxiété et à nous sentir mieux. Il est important que nous ayons le temps de communiquer avec les autres, de rire et d'être bien avec eux. À la maison, être capable d'être en famille pendant au moins une heure est quelque chose qui nous aidera aussi à nous sentir mieux et, par conséquent, à avoir moins de stress. D'un autre côté, les relations toxiques, celles qui nous amènent constamment à des disputes, devraient être évitées autant que possible.

Estime de soi. L'estime de soi est essentielle pour bien prendre soin du système nerveux et il n'y a rien de mieux pour contrôler les nerfs que d'être conscient de ce que nous pouvons faire. Nous ne devrions pas tomber dans l'erreur de perdre nos nerfs dans tout ce que nous faisons et, par conséquent, avoir une bonne estime de soi peut nous aider beaucoup.

Valeurs personnelles. Avoir des valeurs personnelles claires nous aidera à jouir d'une meilleure santé mentale qui influencera positivement la santé de notre système nerveux.

Des infusions relaxantes. Les infusions relaxantes sont également bonnes pour améliorer la santé de notre système nerveux. En fait, les infusions telles que la Valériane nous fourniront non seulement du liquide pour nettoyer le corps, mais nous permettront aussi de nous reposer beaucoup mieux.

Méditation. Surtout une méditation d’amour et de bonté qui favorise des sentiments de bienveillance envers vous-même et envers les autres. On a constaté que l’augmentation des émotions positives conduit à une augmentation de proximité sociale, et une amélioration du tonus vagal.

Equilibrer le microbiote intestinal. La présence de bactéries saines dans l’intestin crée une boucle de rétroaction positive par le nerf vague, ce qui augmente son tonus.

Les conséquences de ces simples pratiques sur votre santé en général et en particulier sur l’inflammation sont considérables. Si vous souffrez d’une maladie inflammatoire, de troubles digestifs, d’hypertension artérielle ou de dépression, il est expressément recommandé de s’occuper du tonus vagal.

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lundi 16 juillet 2018

Nouveau Diagnostic et Traitement de l'Autisme




Les progrès de la génétique et la numérisation 3D de l'autisme


Programme de stimulation neurologique de l'autisme


Il consiste à effectuer une étude génétique de l'enfant et à analyser son histoire clinique pour établir un régime personnalisé et administrer des suppléments médicaux capables de modifier l'expression des gènes.

Le nouveau traitement, selon le Dr Lao, promoteur de ce projet (mars 2014), est basé sur la médecine génomique, qui analyse l'expression des gènes, pour voir s'il y a un risque de maladie chez le patient. Pour ce faire, il est suivi de tests sanguins afin de contrôler l'expression de ces gènes. Si des marqueurs d'autisme sont détectés, un régime personnalisé est établi, par exemple, en cas de déficit du système immunitaire, un régime anti-inflammatoire est établi (faible en graisses saturées et en sucre et riche en acides gras oméga-3). Des suppléments sont également administrés.


Profil génétique de l'enfant autiste


Les enfants autistes montrent un profil génétique spécifique, car deux facteurs y sont généralement présents : un mauvais fonctionnement du système immunitaire et une faible tolérance aux substances toxiques. Dans 70% des cas, ces enfants ont la fonction du système immunitaire compromise, ont tendance à souffrir de maladies auto-immunes (maladie cœliaque, maladie intestinale inflammatoire, asthme, etc.). Ils montrent également une faible tolérance aux toxiques (pollution, tabac, métaux lourds contenus dans les gros poissons, etc.), car les mécanismes de protection innés sont défaillants.


Recherche génétique et scan 3D


Étude génétique de l'autisme

Les progrès récents de la génétique et de la numérisation 3D permettent d'espérer de possibles médicaments grâce à un consortium public et privé associant l'Union européenne et l'industrie pharmaceutique. (Juin 2013).

Il y a des dizaines de gènes responsables de l'autisme. Beaucoup sont impliqués dans le développement des neurones, et en particulier dans le fonctionnement de la synapse et la transmission de l'influx nerveux. Si les gènes sont défectueux, la synapse est affaiblie. Dans le laboratoire de l'Institut Pasteur de Paris, des chercheurs ont effectué une mutation génétique sur une souris, désactivant un gène associé à l'autisme.

Les chercheurs examinent le type de contact entre les souris. Dans le premier bac il y a deux souris normales et dans la seconde il y a une souris normale et une autre mutante. Sur la gauche, les deux souris cherchent un contact les unes avec les autres, tandis qu'à droite, la souris mutante ne s'intéresse pas à son congénère.

Les chercheurs ont validé ce modèle pour tester des traitements et réparer des anomalies génétiques.

Thomas Bourgeron, spécialiste de la recherche génétique explique que le patient est d'abord examiné par un psychiatre, qui fait le diagnostic de l'autisme. Ensuite, des échantillons de sang sont prélevés, et l'ADN est isolé, pour voir tous les chromosomes 11 d'un individu. En traversant virtuellement ce génome, une rupture de signal se produit parfois avec une descente soudaine. Ce signal faible indique que l'enfant a perdu 1, 2, 3, 4, 5 millions de lettres. Et en perdant ces 5 millions de lettres, il perd aussi tous ses gènes. Le travail de laboratoire pour cet enfant consiste à essayer de comprendre lequel de ces gènes serait responsable de l'autisme chez cette personne.


Etude comparative des scanners 3D

Le professeur de psychiatrie, Declan Murphy du King's College de Londres explique   qu’il s'agit d'utiliser les informations du cerveau afin de voir toute sa richesse en 3D. Toutes les informations tridimensionnelles sont prises pour déterminer quelle est l'image cérébrale d'une personne autiste et ainsi utiliser cette image pour identifier les individus avec ou sans autisme.

Ces études et expériences visent non seulement à établir un nouveau diagnostic plus fiable, mais aussi à traiter l'autisme.

Sur la base de ce projet, toutes les différentes technologies doivent être unies. Le scanner du cerveau qui permet de voir ce qui se passe dans le cerveau, les connaissances sur la génétique et les problèmes de protéines. En rassemblant toutes ces informations, on pourra développer les soi-disant biomarqueurs, qui servent à mesurer. Parce que pour doser un traitement, il faut avoir une sorte de mesure. Ces critères d'évaluation permettront d'étudier si le traitement est efficace ou non.


Nouvelle méthode de dépistage à l'aide d'une carte numérique

Étude publiée en Juillet 2013 dans Frontiers in Integrative Neuroscience et financée avec une subvention de la National Science Foundation, aux États-Unis. Les chercheurs ont mis au point une nouvelle méthode de dépistage pour diagnostiquer l'autisme, qui, contrairement aux méthodes actuelles, ne repose pas sur des critères subjectifs.

La nouvelle technique permet un diagnostic précoce, objectif et précis de l'autisme, en mesurant les petites fluctuations de mouvement et en utilisant une carte numérique en temps réel du sujet qui peut déterminer le degré exact dans lequel ses mouvements diffèrent de ceux des individus en développement plus typique.

Les études ont été menées par Elizabeth Torres, une neuroscientifique computationnelle, et Dimitri Metaxas, un informaticien à l'Université Rutgers, en collaboration avec Jorge V. José, un physicien théoricien et neuroscientifique computationnel à l'Université de l'Indiana.

Le nouveau système, même chez les enfants qui ne parlent pas et chez les adultes autistes, permet de diagnostiquer les sous-types d'autisme, d'identifier les différences entre les sexes et de suivre les progrès individuels en matière de développement et de traitement. La méthode peut également être appliquée aux bébés.

Cette recherche pourrait ouvrir des portes pour la communauté autiste, offrant la possibilité d'un diagnostic à un âge beaucoup plus précoce et permettant éventuellement l'initiation de la thérapie plus tôt dans le développement de l'enfant.

Les chercheurs disent que cet outil pourrait changer la façon dont les enfants autistes apprennent et communiquent en les aidant à développer leur propre motivation, plutôt que de s'appuyer sur des indices et des commandements externes, qui sont la base de la thérapie comportementale pour les enfants autistes.

Elizabeth Torres et son équipe ont créé un support numérique qui fonctionne comme un Wifi. Les enfants autistes ont été exposés aux médias, avec des vidéos d'eux-mêmes, des dessins d'animaux, un clip vidéo ou un programme télévisé de leurs favoris et appris à communiquer ce qu'ils voulaient avec un mouvement simple.

Chaque fois que des enfants traversent une région dans l'espace par un moyen de communication qu'ils aiment, c'est sans fin. Ils commencent à explorer aléatoirement leur environnement, cherchent dans l'espace pour ce point et le font systématiquement. Une fois qu'ils voient une relation de cause à effet, ils bougent délibérément. L'action devient un comportement intentionnel.

Les chercheurs ont constaté que sur les 25 enfants de l'étude, dont la plupart n'utilisaient pas le langage verbal, ils ont appris spontanément à choisir leurs médias préférés et ont conservé ces connaissances au fil du temps. Les enfants ont appris indépendamment qu'ils pouvaient contrôler leur corps pour transmettre et obtenir ce qu'ils veulent. Les enfants devaient chercher eux-mêmes le point magique. Ils n'ont pas été instruits.

E. Torres estime que les formes traditionnelles de thérapie, qui mettent davantage l'accent sur un comportement socialement acceptable, peuvent en réalité entraver les enfants autistes en raison des mécanismes décourageants qui ont été développés pour faire face à leurs différences sensorielles et motrices, qui varient beaucoup d'un individu à l'autre.

Ce travail est décrit comme vraiment novateur et destiné à avoir un grand impact à travers de multiples disciplines de la science du cerveau. Il fournit un nouveau cadre puissant pour l'évaluation et la classification de l'autisme qui n'exige pas une évaluation humaine subjective et invite à une transformation des thérapies comportementales actuelles, de l'accent mis sur les thérapies basées sur l'instruction aux techniques d’auto-découverte par l'exploration.


La résonance magnétique identifie des traits distinctifs dans le cerveau autistique

Étude publiée par des chercheurs de l'école de médecine de l'université de Stanford et de l'hôpital pour enfants Lucile Packard, aux Etats-Unis, en décembre 2013, dans la revue Biological Psychiatry.

Ils ont utilisé une nouvelle méthode pour analyser les données de balayage du cerveau afin de distinguer les enfants atteints d'autisme des enfants ayant un développement normal. Leur découverte révèle que la matière grise dans une région du cerveau, qui affecte la communication sociale et les pensées liées à la reconnaissance de soi, a une organisation différente chez les autistes.

Alors que les diagnostics d'autisme reposaient jusqu'ici, exclusivement, sur l'observation clinique et sur les résultats d'une batterie de tests psychiatriques et éducatifs, les chercheurs ont fait des progrès vers l'identification de caractéristiques anatomiques dans le cerveau qui aident à déterminer si la personne est autiste.

Les nouveaux résultats offrent une vision unique et globale de l'organisation du cerveau chez les enfants atteints d'autisme et montrent une relation entre les caractéristiques des différences dans la structure du cerveau et la gravité des symptômes de l'autisme.

Les scintigraphies cérébrales ne remplaceront pas complètement les méthodes traditionnelles de diagnostic de l'autisme, qui sont basées sur l'évaluation comportementale, mais aideront éventuellement le diagnostic chez les jeunes enfants.

L'autisme survient chez environ un enfant sur 110. C'est un trouble invalidant qui affecte le développement des capacités de l'enfant : le langage, l'interaction sociale et la capacité à ressentir comment on est perçu par les autres. L'étude a comparé les données de résonance magnétique de 24 enfants autistes entre 8 et 18 mois avec des données de 24 enfants de développement typique appariés par âge.

Cerveau en 3D. La méthode d'analyse, appelée “classification multivariée des balises”, divise le cerveau en un maillage tridimensionnel, puis examine chaque cube du cerveau et identifie les régions dans lesquelles le modèle de volume de matière grise pourrait être utilisé pour distinguer les enfants autistes et les enfants avec un développement typique. Au lieu de comparer les tailles des structures cérébrales individuelles, comme l'ont fait les études précédentes, la nouvelle analyse a généré quelque chose ressemblant à une carte topographique du cerveau entier. Ce type d'analyse offre une approche plus utile que la précédente. Les structures spécifiques qui diffèrent incluent le cortex cingulaire postérieur, le cortex préfrontal médian et le lobe temporal médian.

On peut distinguer entre les enfants ayant un développement normal et les enfants autistes avec une précision de 92% basée sur le volume de matière grise dans le cortex cingulaire postérieur.

Les chercheurs prévoient de répéter l'étude chez les jeunes enfants et de l'étendre à de grands groupes de sujets. Si les résultats sont confirmés, la nouvelle méthode offrirait plusieurs applications dans le diagnostic et le traitement de l'autisme. Par exemple, les scintigraphies cérébrales pourraient éventuellement aider à distinguer l'autisme des autres troubles du comportement, comme le trouble d'hyperactivité avec déficit de l'attention, ou ils pourraient prédire si les enfants à risque élevé, comme ceux qui ont des frères et sœurs autistes, vont développer également le trouble. Le scanner cérébral pourrait également être en mesure de prédire quel type de déficit survient chez un enfant présentant un nouveau diagnostic d'autisme, ce qui permettrait aux médecins de diriger leurs traitements.

Controverse


L'autisme n’est peut pas être diagnostiqué en utilisant seulement des images cérébrales

Le biostatisticien et docteur en sciences Nicholas Lange de l'hôpital McLean, met en garde dans la revue Nature sur l'utilisation des images du cerveau pour diagnostiquer l'autisme, et demande une plus grande concentration dans la réalisation de grandes études à long terme et multicentriques pour identifier la base biologique de la maladie.

Pour diagnostiquer l'autisme de manière fiable, il est nécessaire de mieux comprendre ce qui est déformé chez les personnes atteintes du trouble. Jusqu'à ce que la base biologique solide soit trouvée, toute tentative d'utiliser des images du cerveau pour diagnostiquer l'autisme sera futile.

Bien qu'il met en garde contre l'utilisation actuelle des images du cerveau comme un outil de diagnostic, il est un ardent défenseur de l'utilisation de cette technologie pour aider les scientifiques à mieux comprendre l'autisme. Grâce à diverses techniques d'imagerie cérébrale, y compris l'imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf), la tomographie par émission de positrons (TEP) et l'IRM volumétrique, Lange note que les chercheurs ont fait des découvertes importantes liées à l'expansion précoce du trouble du cerveau, comme ceux avec autisme axé sur l'interaction sociale et le rôle de la sérotonine chez les personnes autistes.

Ce dont les personnes atteintes d'autisme et leurs parents ont un besoin urgent est que des études à grande échelle soient réalisées, afin de trouver des marqueurs biologiques fiables, sensibles et spécifiques de l'autisme à haute valeur prédictive, qui permettent aux médecins d'identifier des interventions qui améliorent la vie des personnes atteintes du trouble.

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