lundi 24 février 2025

Le Manque de Sommeil Peut Abîmer le Cerveau des Enfants



Le sommeil est indispensable au développement cognitif et à l’équilibre émotionnel des enfants


Dès la naissance, le cerveau se construit : les neurones établissent des connexions essentielles pour la mémoire, l’attention et les apprentissages. Or, ce processus nécessite un sommeil de qualité pour que les synapses – ces points de connexion entre neurones – se développent correctement. Si ce développement est perturbé par des réveils fréquents ou un sommeil instable, des effets négatifs durables peuvent survenir dans le comportement et le fonctionnement cérébral.

Le sommeil est bien plus qu’une simple pause dans la journée, surtout pour les enfants. C’est un élément fondamental de leur développement, agissant comme un super carburant pour leur croissance et leur éveil intellectuel. Il favorise notamment la croissance et le développement physique. Pendant le sommeil, le corps libère des hormones de croissance, essentielles chez les enfants. C’est également un moment clé pour la réparation et la régénération des tissus.

Le sommeil est un facteur clé de sa réussite. Les enfants âgés de 6 à 13 ans ont besoin de 9 à 11 heures de sommeil par nuit. Mais beaucoup n'en dorment pas suffisamment.

Un sommeil de qualité aide le corps et l'esprit de l’enfant à récupérer. Il favorise la croissance du cerveau et le contrôle émotionnel. Sans suffisamment de sommeil, l’enfant pourrait avoir des difficultés à se concentrer, à gérer son humeur et à effectuer plusieurs tâches à la fois.


Mieux comprendre l’impact du sommeil sur le Cerveau des enfants



Le sommeil favorise le développement du cerveau et les fonctions cognitives

Le sommeil est essentiel à la croissance du cerveau et à l’amélioration des capacités de réflexion. Des recherches montrent que les élèves souffrant de troubles du sommeil obtiennent souvent de moins bonnes notes en mathématiques, en lecture et en écriture. Des études montrent qu’un horaire de sommeil régulier est plus important que la durée du sommeil.

Sur le plan cognitif, le sommeil joue aussi un rôle majeur dans la consolidation de la mémoire et dans les processus d’apprentissage. Les informations acquises durant la journée sont traitées et stockées pendant le sommeil, permettant aux enfants de mieux retenir ce qu’ils apprennent à l’école ou lors de nouvelles expériences.

Le sommeil influence également l’humeur et le bien-être émotionnel. Un sommeil suffisant permet de mieux gérer le stress et les émotions.

Sommeil et consolidation de la mémoire

Un sommeil de qualité est essentiel pour traiter et stocker les souvenirs, qui sont essentiels à la réussite scolaire. Pendant le sommeil, le cerveau travaille dur pour mémoriser les nouvelles informations. Cela permet de transformer les souvenirs à court terme en souvenirs à long terme, ce qui facilite l'apprentissage et la mémorisation des choses.

Mais si le sommeil est perturbé, ce processus peut être interrompu. Il devient alors plus difficile de se souvenir de ce que l’enfant a appris pendant la journée.

Des études montrent que le sommeil peut améliorer la mémoire de 20 à 40%. Le sommeil profond, ou stade 3, est particulièrement important pour la mémoire. Les ondes cérébrales lentes de ce stade aident à déplacer les souvenirs de l'hippocampe vers un stockage plus sûr.


Conséquences du manque de sommeil chez les enfants

Le manque de sommeil peut entraîner des problèmes de concentration, de comportement et d’apprentissage. Il augmente également les risques d’accidents, d’hypertension artérielle, d’obésité, de diabète et de dépression chez les enfants et les adolescents.

Lorsque les enfants ne dorment pas suffisamment, ils sont confrontés à de nombreux problèmes. Les enfants privés de sommeil peuvent se comporter de manière plus violente, être trop actifs et avoir du mal à contrôler leurs actions. Ils ont également du mal à se concentrer et à réussir à l' école.

Sur le court terme, le manque de sommeil peut entraîner de l’irritabilité, des difficultés de concentration, ce qui peut parfois être confondu avec un TDAH (Trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité).

À long terme, les risques sont encore plus préoccupants. Les études montrent qu’un sommeil insuffisant pendant l’enfance est associé à des problèmes de poids, des difficultés d’apprentissage et même à des troubles immunitaires. Des troubles du sommeil non traités pendant l’enfance peuvent également augmenter le risque de développer des maladies chroniques telles que le diabète de type 2 et l’hypertension à l’âge adulte.

Le sommeil et la réussite scolaire

Les recherches démontrent un lien étroit entre le sommeil et la réussite scolaire. Des études révèlent qu’une meilleure qualité et une meilleure quantité de sommeil conduisent à de meilleures notes et à de meilleurs résultats aux tests chez les enfants et les adolescents. D’un autre côté, un mauvais sommeil est lié à des capacités cognitives plus faibles et à des difficultés scolaires.

Pendant le sommeil, le cerveau travaille dur pour favoriser l'apprentissage, la mémoire et la concentration. Un sommeil suffisant aide l’enfant à rester vif et à réussir en classe.

Des résultats scolaires altérés

Les problèmes de sommeil peuvent également nuire au travail scolaire d'un enfant. Le manque de sommeil peut rendre difficile pour les enfants de prêter attention, de se souvenir des choses et de résoudre des problèmes. Cela peut entraîner des notes plus faibles et rendre plus difficile leur apprentissage et leur réussite scolaire.

Connaître les effets des troubles du sommeil sur les enfants aide les parents et les enseignants. Ils peuvent travailler ensemble pour aider les enfants à mieux dormir. Cela peut améliorer leur comportement, leurs sentiments et leur travail scolaire. Il est également important de créer une relation respectueuse et égalitaire avec votre enfant. Cela contribue à créer un environnement propice à un sommeil sain et à une croissance saine.

Les parents, les enseignants et les médecins doivent connaître et partager les règles de sommeil. Cela aide les enfants à réussir à l'école et à rester en bonne santé.


Que se passe-t-il dans le Cerveau de l’enfant quand il dort ?


La nuit, quand les enfants sont plongés dans les bras de Morphée, leur cerveau, lui, est loin de chômer. C’est une véritable ruche d’activités qui s’orchestre, toutes essentielles à leur développement et à leur bien-être.

Sommeil léger – les prémices d’une aventure cérébrale

La mise en scène. Le sommeil léger est l’ouverture de la symphonie du sommeil. Durant cette phase, le corps de l’enfant se détend, sa respiration et son rythme cardiaque ralentissent, préparant le terrain pour le travail nocturne du cerveau.

Bien que léger, ce sommeil est loin d’être négligeable. C’est le moment où le cerveau commence à traiter les informations de la journée à un niveau plus superficiel. Il trie les premières données, décidant de ce qui sera stocké temporairement et de ce qui sera approfondi durant les phases suivantes.

Sommeil profond – le cœur de l’œuvre cérébrale

Au cœur de l’action. Le sommeil profond est le moment de la réparation et de la consolidation. Le cerveau passe en mode “maintenance”, réparant les dommages de la journée et renforçant les voies neuronales.

Cette phase est indispensable pour la croissance et le développement du cerveau. Les ondes cérébrales ralentissent considérablement, permettant une consolidation des informations importantes en mémoire à long terme. Les apprentissages et les expériences de la journée sont intégrés de manière durable, favorisant le développement cognitif et intellectuel de l’enfant.

Sommeil paradoxal – le laboratoire onirique

Une scène de rêves. Le sommeil paradoxal est l’acte final et le plus vibrant de la symphonie nocturne. C’est le royaume des rêves, où l’imagination et la créativité prennent leur envol.

Cette phase est essentielle pour l’apprentissage émotionnel et la résolution créative des problèmes. Le cerveau traite et intègre les émotions vécues durant la journée, consolidant les apprentissages de manière plus abstraite et créative. C’est aussi un moment clé pour le développement de la pensée innovante et de la résilience émotionnelle.

Le cycle de sommeil

Un cycle de sommeil comprend l’ensemble de ces phases, depuis le sommeil léger jusqu’au sommeil paradoxal, et dure en moyenne entre 90 et 120 minutes chez l’enfant.  Au cours d’une nuit plusieurs cycles se succèdent, chacun jouant un rôle essentiel dans le processus de repos et de récupération du cerveau et du corps. Les premiers cycles de la nuit contiennent schématiquement davantage de sommeil profond, tandis que les derniers laissent davantage de place au sommeil léger et au sommeil paradoxal.

Le véritable rôle des rêves

Les rêves sont bien plus que de simples histoires nocturnes. Ils sont le théâtre où le cerveau, libéré des contraintes de la logique et de la réalité, explore, expérimente et traite les émotions. Cette activité onirique est fondamentale pour l’équilibre émotionnel et la santé mentale des enfants, leur permettant de naviguer dans leurs expériences avec une perspective renouvelée au réveil.

L’horloge biologique

L’horloge biologique, c’est comme un chef d’orchestre interne qui rythme notre vie. Située dans le cerveau, plus précisément dans l’hypothalamus, elle régule nos cycles de sommeil et d’éveil, mais aussi d’autres fonctions comme la faim, la température corporelle ou encore la production d’hormones.

Cette horloge fonctionne sur un cycle d’environ 24 heures, qu’on appelle le rythme circadien. Elle se synchronise principalement avec la lumière du jour, ce qui explique pourquoi nous avons tendance à être éveillés quand il fait jour et somnolents quand la nuit tombe.

Pour les enfants, cette horloge biologique joue un rôle clé dans le développement de bonnes habitudes de sommeil. En respectant des horaires réguliers de coucher et de lever, nous aidons cette horloge interne à se réguler, favorisant ainsi un sommeil de meilleure qualité et un réveil plus naturel.

Il est illusoire de croire que les enfants pourraient avoir une hygiène de sommeil efficace si on les couche à 3h du matin tous les week-end, mais qu’on se rattrape en les couchant tôt la semaine.

Jusqu’ici, la plupart des recherches sur le sommeil se sont concentrées sur les adolescents, qui sont particulièrement à risque de mal dormir. Cependant, les travaux suggèrent que les effets de notre environnement sur nos habitudes de sommeil se font sentir bien plus tôt, dès l’enfance. De ce fait, les interventions destinées à améliorer la qualité du sommeil devraient être mises en place au plus tôt pour être optimales.


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Recherche

Couchers tardifs et manque de sommeil peuvent abîmer le cerveau des enfants

Des neuro-scientifiques de l’Université d'État du Colorado dans une étude, publiée par Colorado State University News en juillet 2024, ce sont intéressés aux questions touchant à la réduction des disparités socioéconomiques qui peuvent influer sur le développement des enfants. À ce titre, leur objectif est de mieux comprendre comment de telles disparités affectent la qualité du sommeil et le développement du cerveau chez les plus jeunes.

Pour mener leurs travaux, ils ont recruté 94 enfants âgés de 5 à 9 ans vivant à New York, au sein de familles dont de statuts socioéconomiques variés. Parmi les foyers participants, environ 30 % percevaient des revenus inférieurs au montant considéré comme le seuil de pauvreté aux États-Unis.

Le sommeil a un impact sur l’amygdale

Afin de mesurer l’impact du manque de sommeil et des horaires de coucher sur le cerveau des enfants, les chercheurs ont demandé à leurs parents de leur décrire l’endroit où ils dormaient, ainsi que les diverses routines familiales et leur régularité. Ils leur ont également demandé de noter les heures de coucher et de réveil de leur enfant.

Par ailleurs, ils ont fait passer une IRM aux enfants, afin de déterminer la taille d’une région particulière du cerveau appelée l’amygdale, ainsi que la force de ses connexions avec d’autres régions cérébrales.

L’amygdale joue un rôle crucial dans le traitement des émotions et la quantité d’émotions négatives ressenties par une personne et on sait que le fait d’être confronté, tôt dans son existence, à des situations d’adversité peut affecter le fonctionnement de cette structure cérébrale.

Les scientifiques ont ainsi découvert que les enfants issus de familles disposant de peu de ressources économiques dormaient moins la nuit et se couchaient plus tard que les enfants de familles possédant davantage de ressources économiques. Ce sommeil plus court et ces couchers plus tardifs étaient associés à une réduction de la taille de l’amygdale et à des connexions plus faibles entre l’amygdale et d’autres régions du cerveau impliquées dans le traitement des émotions.

Ce lien entre désavantage socioéconomique, durée et horaires de sommeil, et taille et connectivité de l’amygdale a été observé chez des enfants dès l’âge de 5 ans.

Importance des résultats

Les résultats suggèrent que la durée et l’heure du sommeil sont importantes pour le fonctionnement des régions du cerveau impliquées dans le traitement des émotions.

Pendant l’enfance, le cerveau se développe rapidement. Les expériences vécues à cette période de l’existence peuvent avoir des effets à long terme sur le fonctionnement cérébral, qui dureront toute une vie.

Le manque de sommeil augmente notamment le risque de développer des problèmes de santé mentale et interfère avec la réussite scolaire. Par ailleurs, la réduction de la durée de sommeil peut compliquer la gestion du stress et des émotions.

Pourquoi les enfants socio-économiquement défavorisés dorment-ils plus mal ?

Les enfants issus de familles ou de quartiers avec peu de ressources socioéconomiques peuvent être plus à risque de problèmes de santé mentale liés au stress, en partie à cause des effets négatifs de leur environnement sur la qualité de leur sommeil.

Les données collectées par le scientifiques suggèrent que les parents qui peinent à joindre les deux bouts ont plus de difficulté à maintenir les routines familiales, ce qui pourrait avoir un impact négatif sur la régularité des routines de coucher, aboutissant de ce fait à un sommeil moins réparateur pour les enfants.

Il est toutefois probable qu’il existe de multiples facteurs expliquant les liens entre moindre niveau socioéconomique et mauvaise qualité du sommeil. Des difficultés financières peuvent par exemple empêcher l’acquisition d’une literie confortable, forcer à dormir dans des chambres surpeuplées, trop chaudes, trop lumineuses, ou encore obliger à habiter dans un quartier bruyant, etc.

Les résultats obtenus plaident pour la mise en place de politiques garantissant que toutes les familles disposent de ressources économiques suffisantes pour subvenir aux besoins de leurs enfants. D’autres travaux ont montré qu’accorder des compléments de revenus aux familles dans le besoin peuvent améliorer non seulement les fonctions cérébrales des enfants, mais aussi leur santé mentale ainsi que leurs résultats scolaires.


Les effets négatifs de la perturbation du sommeil sur le développement précoce du cerveau

Des chercheurs de l’Université de Caroline du Nord dans une étude menée sur des souris, publiée dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences en octobre 2024, révèlent pourquoi le manque de sommeil chez les jeunes enfants perturbe leur développement cérébral.

La nouvelle étude, montre comment le manque de sommeil dans la petite enfance pourrait augmenter le risque de troubles comme celui du spectre de l’autisme (TSA). En menant des expériences sur de jeunes souris génétiquement vulnérables au TSA, ils ont découvert que la privation de sommeil entraîne des difficultés sociales sur le long terme. Plus surprenant encore, alors que les souris adultes compensent le manque de sommeil en dormant davantage par la suite, les plus jeunes n’ont pas cette capacité de "rattrapage de sommeil", ce qui rend leur cerveau encore plus sensible.

Les souris plus jeunes, en revanche, manquaient de rebondissement complet du sommeil. Cela a confirmé l'hypothèse des chercheurs que les souris plus jeunes pourraient être plus sensibles aux effets nocifs de la privation de sommeil. Ils ont également noté que la privation de sommeil chez les jeunes souris a complètement altéré leurs performances dans une tâche de mémoire d'apprentissage, alors que les adultes étaient beaucoup plus résilients après la perte de sommeil.

Ensuite, le laboratoire a déplacé son attention sur les effets de la privation de sommeil sur les synapses neuronales, qui assurent la communication entre les neurones et sont le principal emplacement pour la formation et le stockage de la mémoire. Ils sont également bien étudiés pour leur rôle central dans la santé du sommeil.

L'analyse a montré que la privation de sommeil chez les jeunes souris, mais pas les adultes, affectait fortement la formation de synapses, un aspect clé du développement du cerveau.

Leurs données montrent que les bébés et les enfants sont plus vulnérables aux effets négatifs de la perturbation du sommeil. Ils ont également découvert que la perte de sommeil pendant cette période cruciale peut interagir négativement avec le risque génétique sous-jacent de trouble du spectre autistique.

Une mission continue du laboratoire, informée grâce aux travaux moléculaires de cette étude actuelle, est de développer des médicaments de nouvelle génération basés sur le sommeil qui pourraient être utilisés chez les enfants. Au lieu d'agir comme un sédatif, ils espèrent créer un médicament qui peut cibler les synapses pour restaurer la fonction du sommeil, plutôt que de modifier le comportement du sommeil lui-même.


Sommeil, état nutritionnel et comportement alimentaire chez les enfants – une étude de synthèse

Des chercheurs de l’Université fédérale de Lavras (Brésil) dans une étude, publiée par la National Library of Medicine en septembre 2022, ont passé en revue la littérature actuelle sur la relation entre le sommeil, l’état nutritionnel et le comportement alimentaire, ainsi que les mécanismes associés à ces éléments chez les enfants.

La recherche bibliographique a été réalisée dans les bases de données PubMed, LILACS et Scopus, en utilisant les termes suivants : “Enfant” ; “État nutritionnel” ; “Sommeil” ; “Activité physique OU Exercice”. Les articles inclus étaient ceux qui répondaient à l’objectif de la recherche. Les articles de synthèse, les lettres aux auteurs ou les lignes directrices ont été exclus.

Au départ, 402 articles ont été trouvés dans la recherche documentaire. Après une analyse minutieuse du titre et du résumé, et l'application des critères d'inclusion, seules 24 études ont été incluses dans la présente revue. La plupart des études suggèrent qu'une courte durée de sommeil – moins de 9-10 heures par nuit – est associée au surpoids ou à l'obésité chez les enfants. Seules trois études n'ont pas montré d'association entre le surpoids/l'obésité et les variables du sommeil.

Une courte durée de sommeil est également associée à une mauvaise qualité de l'alimentation, à une consommation plus élevée de boissons gazeuses et stimulantes avant le coucher, ainsi qu'à une carence en micro-nutriments.

Conclusions

La durée du sommeil est liée au développement du surpoids et de l'obésité chez les nourrissons. Les changements dans les habitudes alimentaires sont également liés au manque de sommeil, étant l'un des mécanismes qui contribuent à la prise de poids excessive. Il est nécessaire que les professionnels de la santé comprennent l'importance de la qualité du sommeil dans le maintien de l'état nutritionnel des enfants.


Un sommeil insuffisant pendant l’enfance est associé à des troubles immunitaires

Des scientifiques du Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS) dans une étude longitudinale, publiée par Elsevier en mai 2022, ont étudié les trajectoires de durée du sommeil associées aux niveaux de cytokines sériques spécifiques à l'âge de 5 ans.

Le sommeil est essentiel au développement optimal de l'enfant et à sa santé tout au long de sa vie. Cependant, les troubles du sommeil sont fréquents dans la petite enfance et augmentent le risque de troubles cognitifs, métaboliques et inflammatoires tout au long de la vie. Le sommeil et l'immunité sont mutuellement liés, et les cytokines sécrétées par les cellules immunitaires pourraient servir de médiateur à cette interaction.

La modulation du sommeil par les cytokines a été étudiée principalement chez les adultes et les adolescents. Peu d'études se sont concentrées sur les enfants d'âge scolaire et aucune sur les enfants d'âge préscolaire.


Les chercheurs ont émis l'hypothèse que la durée du sommeil nocturne affecte les niveaux de cytokines chez les enfants d'âge préscolaire. Dans un échantillon de 687 enfants de la cohorte de naissance française EDEN, ils ont étudié les associations entre les trajectoires de durée du sommeil nocturne de l'âge de 2 à 5 ans et les concentrations sériques de quatre cytokines (facteur de nécrose tumorale, interleukine, interféron) à l'âge de 5 ans, en ajustant les covariables pertinentes.

Comparativement à la trajectoire de référence – ≈11h30/nuit de sommeil, 37,4% des enfants –, une trajectoire de durée de sommeil plus courte – < 10 h/nuit, 4,5% des enfants – et une trajectoire de durée de sommeil changeante – ≥ 11h30/nuit puis 10h30/nuit, 5,6% des enfants –. Ils n’ont trouvé aucune association entre les trajectoires de durée de sommeil et les taux d'IL-10 ou d'IFN-γ.

Cette première étude longitudinale chez des enfants âgés de 2 à 5 ans suggère un impact de la durée du sommeil sur l'activité immunitaire dans la petite enfance. L’étude justifie des études de réplication dans des cohortes plus importantes pour explorer plus avant si et comment l'activité immunitaire interagit avec les trajectoires de sommeil pour augmenter la sensibilité aux problèmes de santé.


Impact du manque de sommeil sur la construction du cerveau de l’enfant

Des chercheurs de l’Université du Maryland (USA) dans une étude, publiée par The Lancet Child & Adolescent Health en octobre 2022, mettent en évidence les effets néfastes et préoccupants du manque de sommeil sur la structure du cerveau en construction des enfants.

Cette étude a examiné les données de plus de 8.300 enfants âgés de 9 à 10 ans, provenant de 21 sites différents, et faisant tous partie de l’étude ABCD (Adolescent Brain Cognitive Development). Les chercheurs ont examiné les images IRM, les dossiers médicaux et les sondages remplis par les participants et leurs parents au moment de l'inscription et lors d'une visite de suivi, deux ans plus tard, à l'âge de 11-12 ans.

Les chercheurs s’intéressaient à cette période de la pré-adolescence, car c’est un âge important pour le développement neuro-cognitif du cerveau. Ils ont fait une distinction entre ceux qui dormaient suffisamment et ceux qui manquaient de sommeil en plaçant la limite entre les deux groupes à 9 heures de sommeil par nuit.

En comparant les connections fonctionnelles des deux groupes, les chercheurs se sont rendus compte qu‘elles étaient moindres chez les enfants en manque de sommeil. Les nuits courtes bouleversent le fonctionnement des ganglions à la base du cerveau, ce qui induit un mauvais traitement de l’information. Ainsi les enfants dont le sommeil est insuffisant seraient davantage sujets à des troubles du comportement (impulsivité, dépression anxiété…). Ce sont les fonctions cognitives et affectives qui sont altérées dans ce cas.

Le second mécanisme influe sur ce qu’on appelle “l’intelligence cristallisée”, c’est-à-dire la capacité à utiliser son expérience et ses connaissances accumulées. Grâce à des mesures structurelles du lobe temporal les chercheurs ont mis en évidence le déficit de matière grise dans cette région du cerveau. La maturation du lobe temporal des enfants en manque de sommeil est retardée, ce qui perturbe la consolidation de leur mémoire et donc leur “l’intelligence cristallisée”.

Résultats. Les enfants qui dormaient moins de neuf heures par nuit avaient moins de matière grise ou un plus petit volume dans certaines zones du cerveau responsables de l'attention, de la mémoire et du contrôle de l'inhibition. Ces différences ont persisté après deux ans, une découverte inquiétante qui suggère un préjudice à long terme pour ceux qui ne dorment pas assez.

Les chercheurs ont trouvé que les effets du manque de sommeil sur la dépression, les problèmes de réflexion et d’intelligence, passaient par des connexions dans deux régions du cerveau : la zone cortico-basale et le lobe temporal antérieur.

Les participants qui dormaient suffisamment avaient tendance à dormir progressivement moins sur deux ans, ce qui est normal à mesure que les enfants grandissent. Mais les habitudes de sommeil de ceux qui dormaient insuffisamment n'ont pas beaucoup changé.


Le manque de sommeil augmente les risques de dépression et d’impulsivité chez l’enfant

Des chercheurs de l’université de Warwick (Canada) dans une étude, publiée par Neuroscience News en février 2020, ont découvert que la santé mentale des enfants est affectée par la durée du sommeil.

Dans le cadre d’une expérience menée auprès de 11.000 enfants âgés de 9 à 11 ans, des chercheurs ont examiné la relation entre la durée du sommeil et la structure du cerveau. Ils ont découvert que les mesures de la dépression, de l'anxiété, des comportements impulsifs et des mauvaises performances cognitives étaient plus importantes chez les jeunes qui dormaient peu. Par ailleurs, des problèmes dépressifs associés à une courte durée de sommeil étaient encore enregistrés un an plus tard.

Outre le lien entre l’état de santé mentale et le manque de sommeil, les chercheurs ont découvert grâce à une analyse de big data (méga-données : ensemble très volumineux de données sur un domaine précis) que certaines parties du cerveau des enfants dormant peu avaient des volumes inférieurs à la moyenne. Les zones qui semblent ainsi impactées par le manque de sommeil, sont les cortex orbitofrontal et préfrontal, le lobe temporal ainsi le précuneus et le gyrus supramarginal.

Les résultats ont montré que le score total des problèmes de comportement pour les enfants avec moins de 7 heures de sommeil était 53% plus élevé en moyenne et le score cognitif total était 7,8% plus bas en moyenne que ceux ayant dormi entre 9 et 11 heures. Cela souligne l'importance de dormir assez pour le développement et la santé mentale des enfants.

Les chercheurs rappellent également que la quantité de sommeil recommandée pour les enfants de 6 à 12 ans est de 9 à 12 heures. Cependant, les troubles du sommeil sont fréquents chez les enfants et les adolescents du monde entier en raison de la demande croissante de temps à l'école, de l'utilisation accrue du temps d'écran et activités sportives et sociales.

Ce sont des associations importantes qui ont été identifiées entre la durée du sommeil chez les enfants, la structure du cerveau et les mesures de santé cognitive et mentale. Les chercheurs reconnaissent que des recherches supplémentaires sont nécessaires pour découvrir les raisons sous-jacentes de ces relations.

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Les paramètres à surveiller pour garantir un bon sommeil


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La durée. Selon l’âge, la quantité de sommeil nécessaire varie. Les tout-petits ont besoin de davantage de sommeil que les enfants plus grands, et les adolescents ont leurs propres besoins qui peuvent vite évoluer.

* La qualité. Un sommeil de qualité, c’est un sommeil profond et réparateur, sans réveils fréquents. Veiller à ce que l’environnement de sommeil soit propice à une nuit paisible (calme, confort, température adéquate).

* La régularité. Se coucher et se lever à des heures régulières, même le week-end, aide à stabiliser l’horloge interne.

* L’endormissement. Le temps qu’il faut à l’enfant pour s’endormir est aussi un indicateur. Si c’est trop long il se peut que quelque chose le tracasse ou que son environnement n’est pas assez apaisant.

* Les réveils nocturnes. Se réveiller de temps en temps, c’est normal, mais si les réveils sont trop nombreux ou trop longs, c’est peut-être le signe d’un sommeil de moins bonne qualité.

Durée de sommeil recommandée pour les enfants

Dormir suffisamment est essentiel pour le cerveau, le travail scolaire et le bonheur des enfants. La National Sleep Foundation affirme que les enfants âgés de 6 à 13 ans ont besoin de 9 à 11 heures de sommeil par nuit. Mais de nombreux enfants n'en dorment pas suffisamment : 23% d'entre eux ne dorment que 8 heures et 8% dorment 7 heures ou moins.

La National Sleep Foundation a établi des règles de sommeil pour les enfants et les adolescents de tous âges :

* Nouveau-nés (0 à 3 mois) : 11 à 17 heures de sommeil par jour

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 Nourrissons (4 à 12 mois) : 12 à 16 heures de sommeil par jour, siestes comprises

* Tout-petits (1 à 2 ans) : 11 à 14 heures de sommeil par jour, siestes comprises

* Enfants d'âge préscolaire (3 à 5 ans) : 10 à 13 heures de sommeil par jour, siestes comprises

* Enfants d'âge scolaire (6 à 12 ans) : 9 à 12 heures de sommeil par jour

* Adolescents (13 à 18 ans) : 8 à 10 heures de sommeil par jour.

Ces durées de sommeil ne sont pas des règles strictes, mais plutôt des repères pour aider chaque enfant à bénéficier du repos dont il a besoin à chaque étape de sa croissance. Bien sûr, chaque enfant est unique, et certains peuvent avoir besoin d’un peu plus ou un peu moins de sommeil. L’important est d’écouter et d’observer les besoins individuels de chacun pour garantir des nuits réparatrices et des journées pleines d’énergie.


Comment reconnaître les troubles du sommeil chez l’enfant ?


Les troubles du sommeil chez l’enfant peuvent se manifester de bien des façons : difficultés à s’endormir, réveils fréquents pendant la nuit, sommeil agité, cauchemars récurrents…

Les petits signes à ne pas ignorer

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L’endormissement est un marathon. Si chaque soir ressemble à une négociation sans fin pour amener votre enfant au lit, ou s’il met généralement plus de 30 minutes à s’endormir, cela peut suggérer un déséquilibre, pouvant être lié à un manque de melatonine, au stress du quotidien…

* Des réveils en série. Se réveiller la nuit, c’est normal, mais si votre enfant a du mal à se rendormir ou s’il se lève plus fatigué qu’au coucher, c’est peut-être le signe que quelque chose perturbe son sommeil.

* Sommeil agité, grincements de dents, somnambulisme. Un sommeil qui n’a rien de paisible peut aussi cacher un trouble. En cas de doute, observez les mouvements et les bruits, ils vous en diront long sur la qualité du sommeil de votre enfant.

Comment agir ? Notez les heures de coucher et de lever, les réveils nocturnes, les siestes… Et surtout, parlez-en à votre pédiatre. Il pourra vous guider et, si besoin, vous orienter vers un spécialiste du sommeil.


Conseils pour améliorer la qualité du sommeil de votre enfant

Etablir des habitudes de sommeil saines

De bonnes habitudes de sommeil sont essentielles à la réussite scolaire de votre enfant. Une routine de sommeil régulière est importante. Cela signifie la même heure de coucher et de réveil tous les jours, même le week-end. Faites en sorte que la chambre à coucher soit propice au sommeil. Gardez-la fraîche, sombre et calme. Cela aidera votre enfant à mieux dormir.

Une routine régulière est essentielle à la réussite scolaire. Se coucher et se réveiller à la même heure tous les jours favorise le sommeil. Ne laissez pas votre enfant dormir plus longtemps le week-end. Cela perturbe son horaire de sommeil pour la semaine.

Environnement propice au sommeil

Un bon environnement de sommeil est également important. Évitez les lumières vives et les écrans avant de le coucher. Limitez également la caféine pour aider votre enfant à dormir. Des activités relaxantes, comme un bain chaud, peuvent également aider votre enfant à mieux dormir. Pour les enfants qui ont peur du noir ou qui se sentent anxieux au coucher, un doudou, une veilleuse ou une petite lampe peuvent aider.

Limiter les écrans avant de dormir

La lumière bleue émise par les écrans peut interférer avec l’endormissement. Essayez de limiter l’utilisation de ces appareils électroniques au moins 2 heures avant le coucher. Gardez les télévisions, ordinateurs et autres appareils électroniques hors de la chambre à coucher pour créer un environnement dédié au sommeil.

Inciter à une activité physique régulière

Encouragez votre enfant à être actif pendant la journée. L’exercice physique contribue à un meilleur sommeil, mais évitez les activités trop stimulantes juste avant le coucher.

Surveillez l’alimentation

Veillez à ce que votre enfant mange équilibré et évitez les repas lourds, les boissons sucrées ou caféinées, en particulier en fin de journée.

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Si votre enfant a du mal à s’endormir malgré tous vos efforts, essayez d’instaurer des récurrences dans le quotidien de l’enfant. Commencez par fixer une heure de coucher et de réveil constante. Puis, chaque soir, déroulez la même séquence d’activités apaisantes (bain, pyjama, histoire…) pour créer un rituel. Ce rituel deviendra un signal puissant pour le cerveau, indiquant qu’il est temps de passer en mode sommeil. La régularité et la prévisibilité peuvent grandement aider l’enfant à s’endormir plus facilement.

En adoptant ces quelques habitudes, vous offrez à votre enfant les clés d’un sommeil réparateur, essentiel pour son épanouissement intellectuel. N’oubliez pas, un enfant bien reposé est un enfant heureux et prêt à explorer le monde avec énergie et curiosité.


Le sommeil est très important pour la réussite scolaire de votre enfant. Bien dormir 
aide son cerveau à se développer, apprendre et mieux mémoriser. Il favorise la mémoire,
 la concentration et les capacités de réflexion. Cela se traduit par des meilleures notes et  des
 moyennes générales plus élevées. Cela l'aide également à contrôler ses émotions et à réussir à l’école.


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mardi 28 janvier 2025

Terrible Two – Période de Crise chez l'Enfant



À l’approche de ses 18 mois : c’est la phase d’affirmation par le « NON ! »
 Processus de développement du cerveau


Lorsque les bébés approchent de cet âge fatidique, un nombre de choses infini se met en place dans leur cerveau. Leur comportement est alors différent des mois précédents. Ils deviennent davantage têtus, commencent à affirmer dans un sens une certaine personnalité. Mais c’est aussi l’âge où les bébés comprennent le non et où ils commencent à l’utiliser sans arrêt.

Qu’est-ce que le Terrible Two ?

Le Terrible Two n’est absolument pas une période de caprices par laquelle passe les enfants, mais bien une phase par laquelle doit passer le cerveau pour gagner en maturité. En réalité, on parle d’une immaturité au niveau du cortex pré-frontal – où se joue le développement des fonctions exécutives –, qui se traduit par une incapacité à gérer ses émotions et l’impulsivité qui va l’accompagner. L’enfant va expérimenter de la frustration, liée aux limites et aux règles imposées par les adultes autour de lui et, ne sachant pas encore gérer ses émotions, il va faire exprimer ce qu’il ressent en désobéissance.

Combien de temps dure le Terrible Two ?

Votre enfant de 2 ans vous en fait voir de toutes les couleurs ? Il pique des crises, vous désobéit et refuse de vous écouter ? Vous venez d’entrer dans la retentissante crise des deux ans, aussi appelée Terrible Two. Ce phénomène, qui touche de nombreux enfants à partir de 18 mois, et peut durer jusqu’à ses 4 ou 5 ans, est une période qui peut déstabiliser les parents, aussi patients soient-ils.

La crise du “terrible two”, un passage presque obligatoire pour les enfants

Le passage du statut de bébé à celui d’enfant est une étape importante dans la vie d’un petit être. À l’âge de deux ans les enfants commencent à parler avec plus d’assurance. Ils comprennent aussi bien mieux la négation et commencent à l’employer à tout-va.

Mais c’est un âge parfois difficile à gérer pour les parents. Bien souvent, les enfants se placent dans un rapport d’opposition totale à leurs parents. Cette position délicate peut rendre chaque moment de la vie courante beaucoup plus compliqué que durant les mois précédents. Les enfants ont ainsi tendance à tout refuser, quoi qu’il en coûte. Ils peuvent alors décider de ne pas s’habiller, de ne pas manger, de ne pas aller voir leurs grands-parents pourtant adorés, simplement parce qu’ils se sont rendu compte que cela était possible.

La phase préscolaire, entre 3 et 6 ans, est définie comme étant la meilleure période pour stimuler les fonctions exécutives, pour apprendre à l’enfant à s’auto-réguler. Les parents doivent comprendre qu’il ne s’agit que d’une période un petit peu plus compliquée à gérer et qu’il est donc important de savoir faire la part des choses. Pour aider l’enfant en pleine crise des deux ans, le meilleur conseil c’est de poser des limites.

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Comprendre et apprendre à gérer cette période de crise



Le "Terrible Two” est peut-être l’une des périodes les plus appréhendées par les parents. À l’approche de ses 18 mois, votre enfant va commencer à fréquemment entrer en confrontation avec vous, en refusant de vous écouter, en faisant l’inverse de ce que vous lui demandez ou encore en se mettant en colère lorsque vous lui refusez une demande.

Rassurez-vous, tout cela est entièrement normal et fait partie du processus de développement du cerveau.

Pourquoi l’enfant passe par une phase de Terrible Two ?

Pour les professionnels de santé, si les enfants de 2 ans sont turbulents, parfois colériques et désobéissants, c’est en partie à cause d’un manque de maturité de leur cerveau. Celui-ci va cependant devenir de plus en plus mature, permettant à l’enfant de développer des stratégies efficaces pour apprendre à gérer les frustrations. Lorsque certains enfants présentent ces crises de colère à un âge plus avancé, il peut en revanche être pertinent de consulter un professionnel afin d’écarter de véritables troubles du comportement.

Comment se manifeste le Terrible Two ?

Le Terrible Two est donc une phase normale du développement cérébral qui peut être très difficile pour les parents, mais qui est nécessaire pour que le cerveau de l’enfant gagne en maturité. Dans certains cas, il permet également à l’enfant de commencer à exprimer une facette de sa personnalité. Néanmoins, ce n’est pas parce qu’un enfant traverse un Terrible Two extrêmement virulent qu’il deviendra un enfant ou un adolescent à problèmes en grandissant.

D’abord, il faut comprendre que chaque enfant est unique. La maîtrise des habiletés socio-émotionnelles suivantes est différente d’un enfant à l’autre :

La capacité à tolérer la frustration. Certains vivent plutôt calmement les contrariétés, alors que d’autres réagissent au moindre événement qui ne se passe pas comme prévu ou dès qu’ils font face à un refus à la suite d’une demande.

La capacité à identifier et nommer les émotions. Plusieurs enfants n’arrivent pas à verbaliser clairement quand ils ont de la peine ou sont en colère. D’autres ont même du mal à comprendre comment ils se sentent : est-ce que c’est plus de la colère, de la déception, de la peine? Pas si simple pour eux.

La capacité d’auto-contrôle. Avant 4 ans, rares sont les enfants qui arrivent à réguler les réactions qu’ils ont en lien avec les émotions qu’ils vivent, qu’elles soient heureuses ou plus difficiles. Ils vivent tout intensément, joie, comme colère. Arriver à s’apaiser et à reprendre leur calme leur demande un effort considérable.

Comment gérer le Terrible Two ?

Pour gagner en maturité, les enfants ont besoin de cadre et de bienveillance. Les parents doivent se fixer des objectifs et s’y tenir, conjointement, pour aider au développement cognitif nécessaire lié à cette période. Un enfant qui n’a jamais aucune limite risque de devenir un Enfant-Roi. Il est important de fixer des règles et de tenir bon malgré les difficultés, tout en restant bienveillant. Vos enfants vous remercieront un jour.

Cette période n’est pas un moment évident à passer, indépendamment des enfants. Il est alors de rigueur de garder votre calme, même si votre enfant va avoir tendance à tout refuser. Expliquez-lui les choses calmement, mais ne cédez pas à ses caprices.

Il est important de savoir rester ferme sans être trop sévère. Votre enfant comprendra alors que certaines choses sont autorisées, et que d’autres ne le sont pas. Et ce, pour des raisons claires et déterminées. Ne perdez pas espoir, cette période annonce aussi une grande période d'évolutions chez votre enfant.

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Apprendre à l’enfant à gérer ses émotions



La joie, la tristesse, la colère, la peur : chaque jour, votre enfant vit différentes émotions. Ce n’est pas facile pour lui de comprendre et de gérer ce qu’il ressent. Il a besoin de votre aide pour apprendre à reconnaître ses émotions, à en parler et à les maîtriser.

Le développement des émotions

Les émotions sont des réactions spontanées aux différentes situations que l’on vit. Elles n’apparaissent pas toutes en même temps.

Les émotions primaires sont les premières émotions que votre enfant ressent. Elles apparaissent durant sa première année de vie. Il s’agit de la joie, de la tristesse, de la colère, de la peur, du dégoût et de la surprise.

Les émotions secondaires ou mixtes, apparaissent entre 15 et 24 mois au moment où votre enfant prend conscience qu’il est différent des autres et qu’il est une personne à part entière. Cette découverte l’amène à ressentir des émotions liées à la conscience de soi, comme la gêne et la jalousie.

Petit à petit, votre enfant expérimente aussi d’autres émotions secondaires qui nécessitent la compréhension de règles, de normes et d’objectifs à atteindre. C’est le cas de la culpabilité, de la honte et de la fierté.

Par exemple, si votre enfant sait qu’il ne doit pas dessiner sur les murs et qu’il désobéit à la règle, il peut se sentir coupable. S’il réussit à faire un grand casse-tête après beaucoup d’efforts, il peut aussi se sentir fier de lui.

Les bienfaits d’une bonne gestion des émotions

Il est important d’apprendre à votre enfant à reconnaître ses émotions et à mettre des mots sur ce qu’il vit. Cela lui permettra de mieux gérer ses émotions. Peu à peu, il apprendra comment réagir ou comment adapter son comportement quand il vit une émotion. Par exemple, il pourra arriver à se calmer s’il est fâché au lieu de crier ou de frapper.

Un enfant qui maîtrise ses émotions réagit mieux aux différentes situations de la vie. Une bonne gestion des émotions est aussi associée au maintien de bonnes relations avec les autres, à une meilleure gestion des conflits ainsi qu’à la réussite scolaire.

En contrepartie, un enfant qui éprouve de la difficulté à gérer ses émotions aura plus de difficulté à faire face aux situations du quotidien. L’accumulation de peine, de colère, de peur et de frustration pourrait aussi entraîner des comportements agressifs de même que des réactions d’anxiété et nuire aux relations avec les autres.

Pour aider votre enfant à reconnaître ses émotions

Reconnaître ce qu’il ressent est la première étape pour que votre enfant apprenne à gérer ses émotions. Voyez comment l’aider.

Commencez à parler des émotions avec votre enfant dès qu’il est bébé. Vous pouvez nommer des émotions que vous observez chez lui comme la joie, la tristesse, la colère et la peur. Dites par exemple : “Tu pleures, tu es triste parce que maman s’en va ?”

Parlez-lui des émotions plus complexes à mesure qu’il grandit. Vous pouvez aborder la déception, la culpabilité et la jalousie dès 2 ou 3 ans. Dites par exemple : “Tu as tapé ton frère tantôt. Maintenant, tu ne te sens pas bien. C’est parce que tu as vu que ça lui faisait de la peine, n’est-ce pas ?” Dites-lui que cette émotion s’appelle de la culpabilité.

Faites-lui remarquer le langage corporel associé aux émotions. Utilisez des livres, des affiches ou des jeux pour lui montrer des personnages ou des visages qui vivent des émotions. Par exemple, faites-lui remarquer qu’on a les sourcils froncés quand on est fâché, un sourire quand on est content, des larmes quand on est triste, des yeux grands ouverts quand on a peur, etc.

Amusez-vous ensemble devant un miroir à imiter différentes émotions. Votre enfant pourra ainsi se connaître davantage dans l’expression de ses émotions. Vous pouvez aussi créer un album des émotions avec lui en découpant des visages variés dans les magazines.

Apprenez-lui à reconnaître ce qui se passe dans son corps quand il vit une émotion. Nommez les signes physiques que vous observez chez lui. Par exemple, dites : “Tu criais et tu avais les poings fermés quand tu as vu ta soeur briser ta tour de blocs. Tu étais fâché” ou “Tu tremblais et tu t’es serré contre moi quand tu as vu le chien courir vers toi. Tu avais peur”.

Posez-lui des questions sur ce qu’il a ressenti après un moment d’émotions. Selon son âge, sa réponse ne sera probablement pas très développée, mais demandez-lui comment il sentait son coeur ou son ventre. Il vous répondra peut-être que son coeur a mal ou que son ventre est serré, ce qui est un très bon début.

Aidez votre enfant à reconnaître et à nommer l’émotion qu’il vit. Nommez l’émotion que vous observez, par exemple : “Tu es content d’aller au zoo avec grand-maman” ou “Tu étais fâché que ton frère prenne ton jouet sans le demander”. Encouragez-le ensuite à nommer son émotion en utilisant le “JE ” par exemple : “Je suis triste de ne pas pouvoir aller au parc” ou “J’ai peur du gros chien”.

Parlez-lui des émotions qui expliquent certaines de vos réactions. Par exemple, si vous avez fait preuve d’impatience en préparant le dîner, parlez-en plus tard avec votre enfant. Expliquez que vous vous êtes senti impatient et essayez de nommer ce qui a influencé votre comportement. Par exemple : “J’ai eu beaucoup de travail aujourd’hui et je me sentais fatigué. Ma recette n’avançait pas vite et tout le monde avait faim. J’étais stressé.”

Comment lui montrer à contrôler ses émotions ?

Avant 5 ans, un enfant ne peut pas gérer ses émotions seul. Il est impulsif et contrôle difficilement ses réactions. Votre enfant peut briser des objets, frapper quelqu’un ou sauter partout sans regarder ce qu’il fait parce qu’il est en colère ou excité. Même après 5 ans, ce n’est pas facile pour lui de comprendre ce qu’il ressent et de bien réagir.

Votre rôle est de permettre à votre enfant de vivre et d’exprimer ses émotions en plus de lui montrer comment il peut les gérer. Voici des conseils pour l’accompagner :

Accueillez son émotion sans jugement. Par exemple, s’il fait une crise, restez calme à côté de lui. S’il est très en colère, très agité ou s’il pleure beaucoup, ce n’est pas le moment de parler. Vous pouvez le réconforter, lui faire un câlin et attendre qu’il se calme avant de lui demander ce qui se passe.

Aidez votre enfant à mettre des mots sur ses émotions. Par exemple, “Tu es excité d’aller chez ton cousin ?” ou “Tu as de la peine parce que grand-maman est partie ?” Posez-lui des questions pour trouver ce qui a déclenché sa réaction. Une réaction de colère pourrait par exemple cacher un sentiment de rejet ou d’incompétence dans un jeu.

Dites-lui que ce qu’il ressent est normal et que vous comprenez pourquoi il est content, triste ou fâché. Il se sentira alors rassuré, compris et réconforté.

Prenez le temps d’écouter votre enfant même si vous êtes pressé ou préoccupé et que vous souhaitez régler les choses rapidement. Un enfant qui se sent entendu et compris passera plus rapidement à autre chose.

Favorisez les discussions en famille sur les émotions. Par exemple, au dîner, racontez des situations qui vous rendent joyeux ou qui vous mettent en colère. Demandez ensuite à votre enfant ce qui le rend heureux ou triste. Votre enfant pourra prendre ainsi l’habitude de parler de ce qu’il vit.

Parlez-lui d’émotions que vous viviez quand vous étiez enfant. Par exemple : “Quand j’avais ton âge, ma petite soeur m’enlevait des jouets des mains. Ça me fâchait et, parfois, je lui tirais les cheveux. Avec le temps, j’ai appris d’autres façons de réagir, parce que ça n’aidait pas quand je faisais ça, on se chicanait encore plus.”

Proposez-lui des stratégies pour gérer ses émotions. Parlez-en quand il est calme pour qu’il puisse s’en souvenir et les utiliser s’il devient très émotif. Vous pouvez lui montrer comment prendre une grande respiration et faire comme s’il soufflait sur une chandelle. Cela l’aidera à se calmer et à contrôler ses émotions.

Encouragez votre enfant à trouver ses propres stratégies pour gérer ses émotions. Par exemple, notez sur une feuille une liste de stratégies qu’il pourrait utiliser quand il se sent fâché (ex. : dessiner, serrer un toutou, courir). Laissez-le donner toutes sortes d’idées. Après, déterminez ensemble les stratégies les plus pertinentes. Dites-lui qu’il peut regarder sa feuille pour utiliser une stratégie quand il se sent en colère.

Essayez de dédramatiser la situation si votre enfant réagit trop fortement. Par exemple, s’il pleure intensément juste parce que sa figurine ne tient pas debout, gardez une attitude positive et dites-lui que cela peut s’arranger. Aidez-le à se calmer et à passer à autre chose, par exemple en trouvant avec lui une solution pour que sa figurine tienne mieux.

Soyez un modèle et parlez de vos émotions. Dites par exemple : “Je suis contente de revoir ma bonne amie” ou “je suis triste parce que grand-papa est à l’hôpital”. Parlez aussi de ce que vous faites pour vous calmer : “Je suis déçue que Sonia ne vienne pas dîner, mais je vais regarder un bon film à la place.”

Reconnaissez-le si vous réagissez trop fortement à une émotion. Vous pouvez dire à votre enfant : “Je n’aurais pas dû claquer la porte. J’étais en colère, mais ce n’était pas une bonne façon de le montrer.” Dites ce que vous allez faire la prochaine fois. Cela montre à votre enfant qu’il peut apprendre et qu’il a droit à l’erreur.

Allez chercher l’aide d’un professionnel (ex. : psychologue, travailleur social) si vous avez du mal à gérer vos propres émotions. Cela va aussi vous donner des outils pour accompagner votre enfant.

Des stratégies pour exprimer ses émotions

Plusieurs stratégies existent pour exprimer une émotion, et une même stratégie peut s’appliquer à plusieurs émotions. Votre enfant devra en essayer plusieurs avant de trouver celles qui lui font le plus de bien. Voici quelques stratégies à lui proposer :

Pour exprimer sa joie, votre enfant peut colorier, aller courir et sauter dehors ou téléphoner à un grand-parent pour lui raconter ce qui le rend heureux.

Pour exprimer sa tristesse, votre enfant peut coller son toutou préféré, s’isoler dans sa chambre ou vous parler de sa peine. Pleurer est aussi une façon normale d’exprimer sa tristesse.

Lorsque votre enfant a peur, suggérez-lui de se coller contre vous et trouvez des moyens pour que sa peur cesse, que la cause soit réelle (ex. : le chien) ou imaginaire (ex. : le grand méchant loup).

Si votre enfant est en colère, il peut prendre des respirations lentes et profondes, il peut frapper dans un oreiller, lancer des boules de papier ou dessiner énergiquement sa colère sur une feuille.

Quand votre enfant commence à écrire, il peut écrire dans un journal intime comment il se sent. Encouragez-le même s’il écrit au son ou avec des fautes de grammaire et d’orthographe. Dites-lui qu’il peut écrire ce qu’il veut dans ce cahier et que personne d’autre ne va le lire. Acceptez qu’il écrive des mots durs (ex. : des mots durs envers sa soeur parce qu’il est jaloux).

À mesure qu’il parle et qu’il grandit, votre enfant deviendra plus habile pour gérer ses émotions. Toutefois, si vous sentez que sa difficulté à gérer ses émotions ou son impulsivité nuit à son fonctionnement à la maison, à la garderie ou à l’école, ou encore si cela entraîne souvent des conflits avec les autres ou encore un mal-être important, parlez-en avec son médecin. Vous pouvez aussi communiquer avec votre centre local de services communautaires (CLSC) pour être dirigé vers les services professionnels appropriés.

Des stratégies pour aider votre enfant

Et, encore aujourd’hui, même grand, il a de la difficulté quand les choses ne se passent pas comme il l’avait imaginé. C’est pour dire à quel point le tempérament d’un enfant est inné. Et qu’on doit trouver des moyens pour mieux vivre avec cette intensité chez notre enfant. En voici quelques-uns :

Offrir des choix. Par exemple, au lieu de lui dire d’enfiler les vêtements prévus, le faire choisir ce qu’il veut porter entre deux ensembles préalablement choisis.

Mettre l’attention ailleurs. La routine du matin est parfois difficile avec l’enfant. Alors, plutôt que de lui dire simplement que c’est le temps d’aller à la garderie, lui demander quel toutou ou quel livre il souhaite apporter dans l’auto avec lui. Il port alors son attention sur l’objet à apporter plutôt que sur le départ.


Prévoir les transitions entre deux moments de routine. Par exemple, lui dire qu’il lui reste 5 minutes pour jouer avant de ranger et d’aller prendre son bain et mettre une minuterie. Mais il se peut tout de même arriver qu’au bout des 5 minutes, il fasse une crise, mais celle-ci est de moins grande intensité.

Valider les émotions. Quand l’enfant est contrarié par une situation imprévue, et si toutes les solutions proposées ne fonctionnent pas du tout, il faut vous centrer sur son émotion. Alors, d’abord lui dire “Je comprends! Ce n’est pas ça que tu souhaitais et tu es déçu.” Cela change vraiment les choses. Quand il reprend son calme, vous pouvez alors mieux explorer ensemble les solutions possibles.

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Terrible Two, Threenager, F*cking Four, Fantastic Five et bien d’autres



Malgré ce que son nom indique, le Terrible Two ne touche pas que les enfants de 2 ans, au contraire. C’est d’ailleurs vers ses 18 mois qu’apparaissent en général les premières crises et elles peuvent durer… longtemps. Même s’il s’agit de la même phase, chaque âge reçoit son petit surnom afin de marquer le passage des années : le Terrible Two laisse la place au Threenager qui lui-même se fait remplacer par le F*cking Four. Cependant, si le Terrible Two est un passage complètement normal du développement, les autres noms ne désignent pas des étapes par lesquelles passent tous les enfants.

Crise des 3 ou 4 ans: existe-t-elle ?

Autour de 3 ou 4 ans, certains enfants ont une sorte de “petite crise d’adolescence” Cette étape de développement est moins bien définie et documentée que la crise des 2 ans, mais elle est bien présente chez plusieurs enfants. L’enfant peut se mettre à argumenter et à remettre en question les règles au quotidien.

Ces comportements s’expliquent par le fait que votre enfant parle beaucoup mieux qu’avant. Il est capable de mettre des mots sur ses goûts, ses préférences et ses envies. Et il devient plus habile pour négocier afin d’obtenir ce qu’il souhaite ou désire.

Exemples de comportements vers 3 ou 4 ans

Il a envie de faire les choses par lui-même
Toutefois, il est encore maladroit pour certaines tâches et il a souvent besoin de votre aide (ex. : pour s’habiller). Cela peut entraîner des frustrations puisque son envie d’autonomie est plus grande que ce qu’il est capable de faire.

Comment réagir ? Donnez-lui de petites responsabilités à sa mesure. Par exemple : demandez-lui de choisir entre deux ensembles de vêtements le matin ou de vous aider à mettre la table. Vous valorisez ainsi son autonomie grandissante et vous lui permettez d’être fier de lui.

Il comprend les règles et les consignes, mais il ne les respecte pas toujours
Il peut aussi lui arriver de vouloir changer les règles d’un jeu, surtout quand il perd. Ou encore de continuer à jouer, alors que vous lui avez demandé de ranger. À 3 ans et 4 ans, votre enfant a toujours besoin de votre aide pour apprendre à s’affirmer, à suivre les règles et à gérer ses émotions.

Comment réagir ? Répétez les règles autant de fois que nécessaire. Votre enfant a encore du mal à maîtriser ses impulsions et peut aussi vouloir faire preuve d’indépendance. Quand il remet en question les règles d’un jeu ou de la maison, dites-lui pourquoi les règles sont nécessaires. Il comprendra ainsi les raisons qui les justifient. Par exemple, expliquez-lui que si vous refusez qu’il coure après son ballon dans la rue, c’est pour assurer sa sécurité.

Il négocie ou teste les limites lorsque vous lui faites une demande
Il peut, par exemple, refuser de ranger ses jouets en disant que, de toute façon, il jouera avec eux plus tard. Ou encore bouder et refuser d’aller prendre son bain lorsque vous lui en faites la demande.

Comment réagir ? Ne cédez pas devant ses comportements et maintenez vos limites avec constance. Votre tout-petit comprend ainsi qu’elles sont importantes pour vous. De plus, le fait que les règles ne changent pas est rassurant pour lui. Pour obtenir l’attention de votre enfant, mettez-vous à sa hauteur et regardez-le dans les yeux pour lui parler.

Ces comportements diminuent habituellement vers 5 ou 6 ans, quand votre enfant comprend un peu mieux que les règles sont nécessaires pour mieux vivre ensemble, que ce soit en famille, à la garderie ou à l’école.

Des apprentissages utiles

Votre façon de réagir aux comportements de votre enfant peut grandement l’aider à développer ses habiletés sociales. Vers 3 ou 4 ans, il aime apprendre en votre compagnie et vous êtes un modèle pour lui.

Peu à peu, votre enfant :

* Comprend que les règles sont essentielles afin que tous se sentent respectés.

* Respecte mieux les demandes des adultes et contribue au bon fonctionnement de la vie de famille ou de groupe.

* Devient plus autonome et fait de plus en plus de choses par lui-même.

* Parle calmement au lieu de crier lorsqu’il exprime un besoin ou un désir.

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Non aux punitions corporelles. Même lorsqu’un enfant a un comportement difficile, les punitions corporelles (frapper, secouer, pousser…) ne sont pas des formes de discipline efficaces. Au contraire, elles ont des effets négatifs sur le développement psychologique et social de l’enfant.

Éduquer un enfant n’est pas une science exacte et il n’existe pas de formule magique pour devenir un parent parfait. Il faut accepter de se tromper et, surtout, se rappeler que tous les enfants sont différents : ce qui a fonctionné avec l’un ne fonctionnera pas forcément avec un autre.

Garder son calme, fixer des limites et trouver des astuces pour réussir à se faire obéir. Parmi les astuces, il y a celle qui consiste à poser une question avec plusieurs choix possibles. Vous devez sortir faire les courses et votre enfant ne veut pas mettre ses chaussures ? Demandez-lui s’il préfère les rouges ou les bleues. Pour le repas de ce soir, il veut manger des macaronis ou des spaghettis ? Donnez-lui le sentiment qu’il a son mot à dire, il se sentira responsabilisé.

Une autre astuce pour traverser cette période est de jouer avec votre enfant à des jeux qui stimulent les fonctions exécutives et les émotions, pour contribuer au développement du cortex pré-frontal et pour lui apprendre à gérer ses frustrations.



Le Terrible Two est une phase primordiale dans le développement de l’enfant. Malgré son envie de liberté, 
c’est également la période où l’enfant à le plus besoin d’un cadre, qui va lui permettre d’apprendre à gérer 
ses frustrations dans ses relations et interactions sociales. En tant que parents, il est important de tenir bon.


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