Le développement du système nerveux central débute précocement et se poursuit tout au long de la vie fœtale et pendant les premières années de la vie extra-utérine. La multiplication des neurones est précoce et s'achève vers la 20e semaine. Ensuite, les connections cellulaires entre neurones se multiplient pendant quelques années. Les cellules gliales se multiplient jusqu'à l'âge de 2 ans. La myélinisation des neurones commence à partir de la 30e semaine et se poursuit jusque l'âge de 4 ans. L'augmentation rapide du poids du cerveau qui est constatée dans la deuxième moitié de la grossesse et pendant les deux premières années de la vie extra-utérine correspond à ces phénomènes.
Dans l’utérus maternel
La construction du cerveau démarre dès la
5e semaine de grossesse : ébauche rudimentaire du système
nerveux, le tube neural se forme et les grandes régions du futur cerveau sont
déjà reconnaissables.
Chacune de ses quatre zones, appelées
“lobes“, sera plus tard vouée à une fonction. Le lobe frontal à l’avant du
crâne à la motricité, le lobe pariétal à la sensibilité, l’espace. Plus en
arrière encore, le lobe occipital sera le futur siège de la vision. Et sous la
tempe, le lobe temporal qui est chargé notamment de l’audition, de l’olfaction
et de la mémoire. Au cours du 2e mois de grossesse, le cerveau se
structure en deux hémisphères.
Le tube neural. Tout le système nerveux se développe à partir de
cette structure : le cerveau, à l’une des extrémités du tube, de même que
la moelle épinière et les nerfs. Les extrémités du tube se refermeront à la fin
de la 6è semaine.
A peine formés, les neurones se déplacent
pour gagner la périphérie et y former le cortex. Cette migration se fait grâce
à des cellules spéciales, les fibres gliales, une sorte de câbles tendus entre
le tube neural et la superficie du cerveau en développement. Une première
ébauche du cortex se profile avec le développement des deux hémisphères, de
l’écorce cérébrale et de la matière grise.
Vers les 3e et 4e
mois, les neurones vont se multiplier à grande vitesse et se relier les uns aux
autres en créant de nombreuses synapses. A ce stade, 100 milliards de neurones
sont produits le long du tube neural à un rythme de 5.000 neurones à la
seconde.
La myéline. Vers la
18e semaine, une gaine graisseuse s’installe autour des nerfs et
protège les fibres nerveuses (un peu comme une gaine de plastique autour d’un
fil électrique). La myéline sert à conduire les influx nerveux, c’est-à-dire
l’information échangée entre le système nerveux central (cerveau et moelle
épinière) et le système nerveux périphérique.
Bientôt, ce sera au tour des cellules du
système nerveux central, notamment celles du cerveau, d’être enveloppées de
myéline. Ce sera le signe que des liens se créent et que les réseaux de
neurones se consolident.
23e semaine |
Les nerfs achèvent leur développement vers
la 26e semaine. Le
cerveau présente maintenant de plus en plus de circonvolutions (ensemble de
replis sinueux du cortex cérébral). Elles sont aussi plus profondes. De plus,
jusqu’à la 32e semaine, le développement des synapses s’accélèrera.
Les synapses sont les connexions entre les cellules du cerveau qui permettent
l’échange d’informations. Le système nerveux est le système qui se développe le
plus graduellement jusqu’à la fin de la grossesse.
40e semaine |
Un cerveau à maturité. Le cerveau a terminé son développement
fœtal vers la 35e semaine.
Mais il continuera de se transformer tout au long de la vie.
Bon développement du fœtus
La nutrition et l’environnement influent
sur le fonctionnement du système nerveux central, dont la maturation n’est pas
un processus linéaire. Chaque étape du développement cérébral est décisive,
unique et irréversible. Le développement cérébral s’inscrit dans un continuum
ponctué de diverses étapes dont l’importance est critique pour les étapes
ultérieures, et qui sont toutes susceptibles d’être perturbées et d’influer sur
la maturation et l’organisation du cerveau.
Nutrition pour le développement cérébral
La nutrition prénatale influe sur la
croissance et le développement physiologique normal du fœtus.
La nutrition est l’un des principaux
facteurs non génétiques déterminants pour le développement cérébral. La
sous-nutrition (et la malnutrition) induit des effets à long terme sur le
cerveau en développement, qui peuvent se traduire par des troubles
d’apprentissage et des problèmes de comportement permanents.
Conexiones neuronales |
Les carences nutritionnelles semblent
associées à divers degrés de perturbations intellectuelles, dont les troubles
cognitifs et les déficits d’attention. Le développement sous-optimal du fœtus
souffrant de carences nutritionnelles ne se traduit pas immédiatement par un
dysfonctionnement cérébral. Les conséquences de la malnutrition peuvent
demeurer silencieuses, prendre la forme de prédispositions et se manifester
uniquement lorsque l’organisme est soumis à un stress provoqué par des
circonstances inhabituelles.
Acides gras insaturés
Une carence en
oméga 3 au cours des phases clés du développement, c'est-à-dire la vie fœtale
et la vie post natale pendant les deux premières années de vie, peut altérer le
développement des fonctions visuelles et cognitives. Le DHA (acide docosahexanoïque) est un
acide gras de la famille des omégas 3 à longue chaîne. Il joue un rôle clé dans
le développement du cerveau et de la rétine.
C'est au cours du dernier trimestre de la grossesse
que s'effectue le transfert des acides gras de la mère à l'enfant. La mère
modifie son métabolisme et les acides gras stockés dans son tissu adipeux vont
être transférés préférentiellement au fœtus. La femme doit disposer de réserves
suffisantes et avoir un apport alimentaire équilibré pendant toute la
grossesse.
La prise
de suppléments d’acide folique avant et durant la grossesse sert entre autres à
éviter des malformations lors de la formation du tube neural, comme le
spina-bifida (malformation de la moelle épinière du bébé).
Fer et zinc
Le fer intervient dans la formation de
l’hémoglobine, qui assure une bonne oxygénation des tissus. Une carence en zinc
pourrait réduire le périmètre crânien.
Choline
Pendant la
grossesse et l’allaitement,
la choline (vitamine B) joue un rôle crucial dans la formation du système
nerveux du futur bébé et permet de prévenir la spina bifida. Une déficience en choline pendant la gestation
provoque dans la descendance des troubles de l'apprentissage pendant toute la
vie.
L’iode
L’iode est un constituant essentiel des
hormones thyroïdiennes et contribue à réguler le volume et la fonction de la
glande thyroïdienne. Une carence grave
en iode peut être la cause d’un retard mental et de crétinisme.
Protection contre les substances toxiques
Le cerveau humain en plein développement
s’avère très vulnérable aux expositions chimiques toxiques et y est le plus
sensible pendant la grossesse et la petite enfance. Le placenta est incapable
d’empêcher le passage d’agents toxiques environnementaux de la mère à la
circulation fœtale.
Les principales
substances en cause sont le plomb, le mercure, l’arsenic, l’éthanol (alcool),
le cannabis.
Étant donné que
les fonctions du cerveau se développent par séquences, l’étendue des effets de
dommages neurotoxiques précoces peuvent ne devenir apparents qu’à l’âge
scolaire ou au-delà.
Stimuler le bébé pendant la grossesse
Les échanges avec le bébé commencent dès
le deuxième trimestre de la grossesse. Une bonne raison d’une stimulation
in-utéro est la création du lien mère/enfant. Les expériences sensorielles et
la stimulation du bébé dans l'utérus sont vitales pour son développement
physique, émotionnel et intellectuel. Ces stimulations se font en général
naturellement, mais on peut beaucoup y contribuer.
Le stimuler pendant la grossesse peut
optimiser considérablement son potentiel intellectuel. Cela pourrait également
réduire les risques de dyslexie et de troubles de l'attention.
Il existe de nombreuses manières de
stimuler le bébé de façon douce et bienfaisante, sans trop en faire.
A partir du 5e mois de la vie utero
du fœtus, il a une ouïe très développée et va réagir quasiment
systématiquement à la voix de la mère. Caresses, musiques douces, berceuses,
massages, mots doux… Stimuler le bébé doucement et à petites doses ne peut être
que bénéfique.
Mais il faut respecter le bébé dans le
ventre, le laisser dormir la plupart du temps, il en a besoin pour se
développer. Ne chercher pas à le sur-stimuler, il en deviendrait stressé.
Des différences entre la naissance et les
deux ans de développement, même s’il semble y avoir
un majeur enchevêtrement neuronal. En fait, il y a moins de neurones avec un plus grand nombre de réseaux
de neurones, des connexions entre les neurones, c'est-à-dire la communication inter-neuronale.
un majeur enchevêtrement neuronal. En fait, il y a moins de neurones avec un plus grand nombre de réseaux
de neurones, des connexions entre les neurones, c'est-à-dire la communication inter-neuronale.
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