mercredi 27 novembre 2024

L'activité Physique et la Santé Cérébrale Sont Étroitement Liées



La réalisation d’activités physiques régulières contribue à la santé et 
au développement du cerveau, tant chez le jeune que l’adulte vieillissant


L’exercice et la santé cérébrale sont étroitement liés. En effet, tout comme les muscles des bras et des jambes, le cerveau fonctionne de façon optimale quand on fait de l’exercice régulièrement. Malgré le fait qu’aucun appareil du gym ne fait travailler le cerveau, celui-ci tire tout de même des bienfaits de l’activité physique.

Au-delà des exercices physiques et sportifs, les activités de la vie quotidienne comme marcher, monter les escaliers ou encore faire le ménage peuvent aussi contribuer à la santé de notre cerveau.

En plus d’être bénéfique pour notre corps, l’activité physique joue aussi un rôle crucial, souvent insoupçonné, dans le développement et la modification de notre cerveau. À travers la naissance de nouveaux neurones – la neurogenèse – et la création de connexions entre les neurones – la synaptogenèse – et de vaisseaux sanguins qui améliorent l’irrigation du cerveau – angiogenèse –, l’activité physique sculpte le cerveau au même titre que le muscle et participe à améliorer nos capacités cognitives. Notre cerveau est le chef d’orchestre de notre corps, en organisant nos mouvements et nos actions.

Les chercheurs se concentrent actuellement sur la création d'une recette idéale et motivante pour l'entraînement des seniors qui combine à la fois des exercices physiques et cognitifs.

Se concentrer, acquérir des connaissances, raisonner, s’adapter et interagir avec les autres : toutes ces facultés qui permettent d’être en interaction avec l’environnement sont regroupées dans ce que l’on appelle les capacités cognitives. Elles jouent un rôle crucial dans les activités de la vie quotidienne et permettent de maintenir une bonne qualité de vie.

Leur détérioration, au même titre que celle des fonctions physiques, affecte la qualité de vie et perturbe le quotidien des personnes. Il est important de solliciter un maximum notre cerveau afin qu’il reste efficace le plus longtemps possible.

Cognition et bien-être améliorés grâce à l’activité physique

À travers ces modifications structurales – c’est-à-dire la neurogénèse, la synaptogenèse et l’angiogenèse –, les impacts de l’activité physique sont multiples.

Sur le plan cognitif, de nombreux travaux ont mis en lumière une amélioration significative de la mémoire, de l’attention, de la vitesse de traitement de l’information et même de la créativité chez les individus physiquement actifs. Ces changements fonctionnels sont le résultat direct des modifications structurelles et physiologiques induites par l’activité physique. Des effets bénéfiques ont également été observés sur la prévention du déclin cognitif lié à l’âge.

Une méta-analyse – un travail de recherche qui mène une analyse statistique en combinant les données de différentes études – comprenant 15 études longitudinales et totalisant 33 816 participants âgés de plus de 55 ans (sans antécédents de démence) a été conduite pour évaluer l’influence de l’activité physique sur le déclin cognitif. Les résultats montrent que les individus pratiquant une activité physique régulière et soutenue diminuaient de 38 % le risque de développer des troubles cognitifs comparés aux individus sédentaires.

Sur le plan émotionnel, l’activité physique influence également notre santé mentale, en réduisant les symptômes de la dépression et de l’anxiété, grâce à la régulation de certains neurotransmetteurs, tels que la sérotonine et la dopamine.

Des résultats récents ont par ailleurs mis en évidence que les bénéfices de l’activité physique sur le plan émotionnel étaient particulièrement importants chez des individus ayant un faible niveau d’activité physique antérieur.

De plus, étant donné que la dépression et l’anxiété nuisent à des aspects importants de notre cognition – comme l’attention, la concentration, la mémoire, la vitesse de traitement de l’information ou encore la prise de décision –, l’activité physique peut jouer un rôle protecteur pour les individus touchés par ces troubles.

Désormais, les mécanismes à l’œuvre au niveau cérébral quand on pratique une activité physique sont bien connus. Pour bénéficier pleinement de ces effets, il n’est pas nécessaire de devenir un athlète de haut niveau : une routine d’activité physique modérée mais régulière est suffisante.


Mécanismes cérébraux qui sont à l’œuvre


L’activité physique régulière ne se contente pas de remodeler notre silhouette, mais façonne également l’architecture même de notre cerveau. La recherche actuelle établit un lien entre l’exercice régulier et l’amélioration de la fonction cérébrale. Le fait de bouger aussi peu que de 30 à 45 minutes par jour suffit à déclencher une cascade de bienfaits pour le maintien de la mémoire.

La naissance de nouveaux neurones

La naissance de nouveaux neurones ou neurogenèse a été pendant longtemps considérée comme un processus se limitant à la période de développement embryonnaire. Toutefois, des études ont montré que l’exercice physique stimule la neurogenèse chez l’adulte, et ce particulièrement dans l’hippocampe, une structure clé dans les processus de mémorisation et d’apprentissage.

Parallèlement, les activités nécessitant un apport important en oxygène, comme la course à pied ou la natation, favorisent la libération de facteurs de croissance tels que le BDNF – Brain-Derived Neurotrophic Factor ou facteur neurotrophique dérivé du cerveau –, des protéines essentielles à la survie et à la croissance des neurones existants ainsi qu’au développement de nouvelles cellules cérébrales.

Protéines et neurotransmetteurs libérés pendant l'exercice

Le BDNF (facteur neurotrophique dérivé du cerveau) est une protéine qui protège et favorise la croissance des neurones, les aidant à communiquer entre eux. Il contribue également à la construction et à l'entretien des circuits de notre cerveau.

Le VEGF (facteur de croissance de l'endothélium vasculaire) est une protéine qui favorise la santé des vaisseaux sanguins.

La dopamine est un neurotransmetteur que notre cerveau produit lorsque nous faisons quelque chose d'agréable, faisant ainsi partie de notre “système de récompense” qui nous motive à nous engager dans des activités. Elle joue un rôle dans la mémoire, l'attention, l'humeur, l'apprentissage, le comportement et la cognition.

De faibles niveaux de dopamine sont associés à de nombreuses maladies, notamment le trouble déficitaire de l'attention avec hyperactivité (TDAH) et la maladie de Parkinson. Des niveaux élevés de dopamine, en revanche, sont associés à la dépendance, à la manie et à l'obésité.

Lorsqu'il y a trop d'activité dopaminergique dans certaines régions du cerveau et pas assez dans d'autres, on parle de “dysrégulation dopaminergique”. La schizophrénie en est un exemple.

La norépinéphrine (noradrénaline) est un neurotransmetteur et une hormone liée à notre réaction de “lutte ou de fuite” qui aide à maintenir la tension artérielle et la vigilance en cas de stress. Elle agit également sur l'humeur, la mémoire, le cycle du sommeil et l'attention.

De faibles niveaux de noradrénaline sont associés à l'anxiété, à la dépression, au TDAH et à des problèmes de mémoire et de sommeil. Des niveaux élevés de noradrénaline sont associés à l'hypertension artérielle et à un risque accru de dommages au cœur, aux vaisseaux sanguins et aux reins.

La sérotonine est un neurotransmetteur et une hormone. En tant que neurotransmetteur, elle régule l'humeur, contribue à la qualité du sommeil et favorise la digestion. Nos “sensations instinctives” peuvent être dues à l'activité de la sérotonine dans notre tractus gastro-intestinal et notre cerveau. La sérotonine est également liée au contrôle des impulsions et à l'estime de soi. Un faible taux de sérotonine est fortement associé à la dépression et à l'anxiété.

Une augmentation du volume cérébral à tous les âges

D’autres recherches ont montré que l’activité physique régulière modifie aussi la structure de notre cerveau : elle augmente le volume de certaines structures cérébrales, notamment de l’hippocampe et des régions préfrontales. L’hippocampe – situé dans le lobe temporal – est une structure essentielle pour la mémoire et l’apprentissage tandis que le cortex préfrontal est impliqué dans des fonctions dites exécutives – de haut niveau – telles que le raisonnement, la planification, l’inhibition, la prise de décision, la résolution de problèmes.

Ces changements ont été observés quel que soit l’âge des sujets, tant à l’âge adulte, dans l’enfance, l’adolescence et même chez les personnes âgées. Chez ces derniers, la pratique régulière d’une activité physique pourrait constituer un facteur neuroprotecteur du risque de développer des pathologies neurodégénératives. La réalisation d’activités physiques régulières contribue à la santé et au développement du cerveau, tant chez le jeune que l’adulte vieillissant.

Des travaux chez l’animal suggèrent que ces changements structurels pourraient s’accompagner d’une amélioration de la connectivité entre les différentes zones du cerveau – en créant de nouvelles synapses, ces régions où ont lieu les interactions entre cellules nerveuses –, ce qui rendrait la communication plus efficace entre neurones.

Une meilleure oxygénation et irrigation

L’activité physique améliore l’irrigation du cerveau. En augmentant le débit sanguin, l’activité physique – en particulier aérobie – stimule la création de nouveaux vaisseaux sanguins. Ce processus, nommé angiogenèse, améliore l’efficacité de l’apport d’oxygène et de nutriments aux neurones.

Un moteur de la plasticité cérébrale

En stimulant la création de nouveaux neurones et la formation de connexions synaptiques, l’activité physique agit comme un puissant moteur de la plasticité cérébrale. On nomme “plasticité cérébrale” la capacité du cerveau à se remodeler en réponse aux stimulations de l’environnement, en modifiant la force des connexions entre les neurones ou en formant de nouvelles voies neuronales.

Cette adaptabilité du cerveau est cruciale pour l’apprentissage, la mémoire, mais aussi la réorganisation après une lésion cérébrale. Cette capacité est essentielle tout au long de la vie, permettant des améliorations cognitives et une résilience accrue face au vieillissement et aux maladies neuro-dégénératives.

Dans le contexte de pathologies neurologiques telles que la sclérose en plaques, l’activité physique adaptée se révèle être un outil précieux, non seulement pour la réhabilitation motrice, mais aussi pour la réhabilitation cognitive.


Les bénéfices de l’activité physique sur les capacités cognitives après 60 ans



De nombreux travaux ont montré que l’activité physique améliorait les capacités cognitives, même après 60 ans. Gain de mémoire, meilleure réactivité, plus fortes capacités de planification : les bénéfices sont multiples.

Malgré cela, les seniors restent peu nombreux à pratiquer de l’activité physique adaptée à leur situation de santé, de manière suffisamment soutenue. Le manque d’envie, d’accessibilité et d’attractivité des pratiques font partie des barrières de l’engagement dans un style de vie actif.

L’offre d’activité physique ainsi que les recherches dans ce domaine ont longtemps tourné autour du même triptyque : gymnastique douce, marche, yoga. Cependant, la combinaison de différentes composantes à l’entraînement peut générer des gains supérieurs.

L’exercice fait augmenter la taille de l’hippocampe

L’hippocampe est la zone du cerveau responsable de l’apprentissage et de la mémoire verbale. Lorsque vous faites de l’exercice, le volume de l’hippocampe augmente : il croît, littéralement. Les neurones dans l’hippocampe se densifient et les connexions de cette région se renforcent grâce à l’activité physique.

L’hippocampe est la première zone du cerveau à perdre de la vigueur avec l’âge. L’exercice régulier aide à maintenir son acuité et le protège contre le déclin normal associé au vieillissement.

Il suffit d’à peine 10 minutes d’exercice léger à modéré pour renforcer les connexions entre les neurones et les régions du cerveau dédiées à la mémoire.

L’amélioration des connexions dans l’hippocampe peut mener à de meilleurs résultats aux tests de mémoire et de compétences cognitives. De brèves séances d’exercice peuvent même favoriser la mémorisation. Cela peut notamment signifier la capacité à vous rappeler où vous avez garé la voiture, ou quels sont vos rendez-vous pour la journée.

L’entraînement réduit la production d’hormones liées au stress qui inhibent l’activité cérébrale

Bon nombre de personnes se soulagent du stress en faisant une marche ou en allant courir. Lorsque vous êtes stressé, votre cerveau l’est également, et l’exercice est un outil puissant pour relaxer votre esprit.

L’activité physique entraîne une réduction de la production des hormones du stress – le cortisol et la norépinéphrine en particulier – qui s’accumulent dans votre cerveau lorsque vous avez des inquiétudes et que vous vivez de l’anxiété. Lorsqu’elles sont présentes en trop grande quantité, les hormones du stress peuvent entraîner de la léthargie et des difficultés de concentration, ce qui peut ralentir vos compétences cognitives et atténuer votre puissance cérébrale.

Les endorphines libérées dans votre cerveau après l’exercice le débarrassent des hormones du stress et améliorent votre humeur. L’exercice et les endorphines stimulent également la croissance de l’hippocampe.

L’exercice favorise un sommeil de qualité

L’exercice contribue à améliorer votre esprit en vous aidant à bien dormir la nuit. En effet, le fait de relever des défis physiques chaque jour facilite l’assoupissement.

Un sommeil réparateur améliore également la clarté mentale et les fonctions exécutives. Vous avez besoin d’un sommeil de qualité pour être en mesure de vous concentrer, prendre des décisions et gérer vos émotions. Même si le cerveau continue de travailler pendant que vous dormez, le sommeil lui procure une pause nécessaire en lui permettant de se reposer et de se préparer pour les tâches à venir.

Après une bonne nuit de sommeil, le cerveau est au maximum de sa capacité, les capacités cognitives sont aiguisées et la mémoire est renforcée.

L’exercice aérobique déclenche la libération des facteurs de croissance

La mémoire dépend des voies neuronales et des connexions profondes dans le cerveau. Le cerveau a besoin de protéines, appelées les facteurs de croissance, pour créer de nouvelles connexions et renforcer celles qui existent déjà.

Le mouvement déclenche la libération du facteur neurotrophique dérivé du cerveau (BDNF). Cette protéine aide le cerveau à synthétiser de nouvelles cellules et à préserver celles qui vieillissent. Le BDNF est également responsable de la formation de nouveaux vaisseaux sanguins dans le cerveau et autour de celui-ci, ce qui permet une circulation plus importante de nutriments et de sang dans cette région. Le taux de BDNF augmente chaque fois que vous faites de l’exercice, même pendant seulement quelques minutes.

L’exercice régulier ralentit le vieillissement cérébral

Le fait de vieillir ne veut pas nécessairement dire que le cerveau doit ralentir. Il y a des modifications que vous pouvez apporter à votre style de vie afin de préserver votre mémoire et votre acuité mentale. L’habitude de faire de l’exercice tout au long de la vie peut vous aider à garder un cerveau en santé plus tard.

La recherche montre que les adultes d’un certain âge qui ont fait régulièrement de l’exercice durant leur jeunesse ont constamment de meilleurs résultats que leurs pairs aux tests de mémoire et de capacités cognitives. En fait, leurs résultats sont comparables à ceux d’autres personnes qui ont jusqu’à dix ans de moins qu’eux.

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Routine d’activité physique à adopter

Les experts et l’Organisation mondiale de la santé (OMS) recommandent au moins 150 minutes d’activité aérobie d’intensité modérée par semaine ou 75 minutes d’activité plus intensive combinée à des exercices de musculation deux fois par semaine. Par jour, entre 5.000 et 7.000 pas sont recommandés chez l’adulte.

Au-delà des exercices physiques et sportifs, correspondant à toutes activités aérobiques, qui nécessitent un apport important en oxygène comme la course à pied ou la natation, ou musculaires planifiées, structurées et répétitives, avec ou sans compétitions, l’activité physique comprend également les activités de la vie quotidienne : marcher, monter les escaliers, tondre la pelouse, jardiner, faire le ménage…

Courir, nager, danser – mais aussi tondre la pelouse, promener son chien, ou prendre les escaliers plutôt que l’ascenseur – sont autant d’activités accessibles qui peuvent contribuer à la santé de notre cerveau.

Trois ingrédients pour entraîner le cerveau des seniors

* Intégrer une stimulation physique et motrice complexe d’intensité au moins modérée

Une activité physique d’endurance, avec une intensité d’effort au moins modérée, peut non seulement améliorer la santé cardiorespiratoire mais aussi rendre le cerveau plus performant. Elle génère une amélioration de l’aptitude cardiovasculaire, ce qui permet au cerveau de recevoir plus d’oxygène. Des travaux de recherche ont montré que cela peut également s’accompagner de la création de nouveaux neurones dans l’hippocampe, siège de la mémoire.

Il est nécessaire de combiner les programmes qui excellent pour améliorer les fonctions cognitives à des exercices de renforcement musculaire, de souplesse et d’équilibre pour entraîner des bénéfices supérieurs. De plus, les chercheurs insistent sur l’intérêt d’ajouter des situations nécessitant des habiletés motrices complexes et de la coordination car elles solliciteraient notablement les fonctions cognitives : la mémoire, l’attention ou la flexibilité mentale, notamment chez les personnes âgées.

* Intégrer une stimulation cognitive dans l’entraînement

C’est la stimulation qui fait appel aux fonctions cognitives, comme retenir une information pendant un temps et l’exécuter, anticiper des actions, mettre en place une stratégie, etc. Lorsque la stimulation cognitive est associée à l’activité physique, cela peut produire des effets synergiques et, de ce fait, être plus efficient sur les fonctions cognitives.

* Intégrer des activités collectives qui entraînent des interactions sociales

Le fait de pratiquer au sein d’un groupe susciterait une augmentation de l’observance à un programme, c’est-à-dire de l’assiduité dans le suivi de ce programme. L’attractivité inhérente aux activités physiques proposées doit être un levier pour engager les personnes dans la pratique physique.

Deux types de pratiques pourraient s’avérer intéressantes et font actuellement l’objet de recherche auprès des seniors :

Opter pour des sports collectifs de coopération et d’opposition

Les sports collectifs offrent bien plus que de simples séances d’exercice physique. Ils sollicitent l’endurance cardiorespiratoire mais engagent également l’ensemble de la condition physique. Ils peuvent convenir même après 60 ans, s’ils sont réalisés et encadrés de manière adaptée.

Sur le plan cognitif, ces activités créent des situations toujours nouvelles, riches et stimulantes. Cette double combinaison de stimulations s’appelle l’entraînement simultané. Plusieurs chercheurs mettent en lumière l’importance de cet engagement cognitif dans les sports collectifs et encouragent leur pratique, en particulier chez les personnes âgées.

Des études récentes, comme celle menée en 2022 par des chercheuses françaises, ont montré que la participation à des sports collectifs améliorait la mémoire visuo-spatiale, qui permet, par exemple, de se rappeler l’emplacement de certains objets pendant un temps limité à court terme et les capacités de planification chez les personnes âgées.

Pratiquer les jeux vidéo qui font bouger le corps : les Exergames

Ces jeux vidéo appelés “exergames” nécessitent que les joueurs bougent leur corps pour interagir avec les jeux. Ils portent ce nom en référence à la contraction d’“exercise” (exercice) et “games” et ont été popularisés depuis les années 2000 avec des consoles comme la Wii et la Switch de Nintendo ou la Kinect de Microsoft.

Ils sont conçus pour solliciter différents aspects de la condition physique, comme l’équilibre, l’endurance, la force et la coordination, tout en stimulant simultanément les fonctions cognitives. Chez les seniors, plusieurs recherches montrent que ce type d’entraînement est efficace pour améliorer de nombreuses capacités physiques et cognitives.

Courant 2020, une nouvelle génération d’exergames est apparue, utilisant des murs interactifs pour créer une expérience de jeu encore plus immersive, telle que Neo-One de Neo Xperiences, l’ExerCube de Sphery ou l’Aire interactive de Lü. Dans ces jeux qui mêlent mondes réels et virtuels, des objets physiques, comme des ballons, et numériques coexistent et interagissent en temps réel.

Une étude récente a comparé un programme d’exergames assisté par un mur immersif à un programme de marche et de renforcement musculaire. Ses résultats suggèrent que cette nouvelle génération d’exergames peut se révéler plus efficace sur les capacités cognitives que des entraînements classiques.

Choisissez l’exercice aérobique ou anaérobique pour avoir un cerveau en bonne santé

Les activités énergiques comme le tennis, le vélo, la natation et le soccer font monter la fréquence cardiaque au-dessus de sa fréquence normale au repos. Les mouvements de ce type entrent dans la catégorie des exercices aérobiques et sont excellents pour faire circuler le sang rapidement dans tout l’organisme. L’exercice aérobique et la santé cérébrale vont de pair.

Les mouvements au rythme rapide font augmenter le flux sanguin dans la tête et le cou, fournissant ainsi au cerveau de l’oxygène et des nutriments en abondance.

L’exercice anaérobique donne des résultats similaires. Les exercices qui travaillent la force et la résistance sont également d’excellents entraînements pour le cerveau.

Il n’est même pas nécessaire de se donner à fond pour récolter des bienfaits pour votre cerveau. En fait, des activités comme le yoga, le tai-chi et d’autres sports à faible impact accroissent la capacité de concentration tout en abaissant le niveau de stress.

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Effets de l’intervention avec l’exercice sur les fonctions cognitives dans des populations en bonne santé

Des chercheurs de l’Université du sport de Shanghai ont effectué une méta-analyse, publiée dans Elsevier en décembre 2023, pour évaluer les effets de l’exercice sur les fonctions cognitives dans des populations en bonne santé.

L'intervention par l'exercice chronique est une thérapie non pharmacologique suggérée pour améliorer la fonction cognitive dans diverses populations. Cependant, peu de méta-analyses ont évalué les bénéfices cognitifs associés à toutes les variables FITT-VP (fréquence de l'exercice , intensité , durée de l' exercice , type , volume ou durée totale de l'intervention et progression) dans des populations en bonne santé selon l'âge.

Ainsi, cette méta-analyse a évalué les effets de chaque variable FITT-VP sur la fonction cognitive chez les enfants, les adultes et les personnes âgées en bonne santé. Cette étude a suivi les directives PRISMA. Après avoir effectué des recherches dans PubMed et le Web of Science, les chercheurs ont inclus 54 essais contrôlés randomisés pour examiner les effets des variables FITT-VP sur cinq domaines cognitifs : la cognition globale, la fonction exécutive, la mémoire, l'attention et le traitement de l'information.

Les analyses de modération ont évalué les effets par âge et par chaque variable d'exercice. L'exercice a bénéficié à la cognition globale et à tous les domaines sous-cognitifs. Les exercices d'aérobie et de résistance ont montré respectivement les plus grands avantages sur la cognition globale et la fonction exécutive, tandis que les exercices corps-esprit ont bénéficié à la mémoire. Parmi toutes les populations, les personnes âgées ont montré les plus grands bénéfices de l'exercice sur la cognition globale, la fonction exécutive et la mémoire par rapport aux témoins.

Des études supplémentaires sont nécessaires pour évaluer les effets de l'exercice sur l'attention et le traitement de l'information. Cette méta-analyse offre de nouvelles informations sur les relations entre la cognition et les variables d'exercice FITT-VP dans des populations en bonne santé.


Impact d’un programme d’activité physique de coopération et d’opposition sur les fonctions cognitives de personnes âgées

Des chercheuses de l’Université Paris Cité ont réalisé une étude, publiée dans Elsevier en juin 2022, afin d’évaluer si l’activité physique de coopération avec un ou plusieurs partenaires et d’opposition avec un ou plusieurs adversaires peut générer des bénéfices cognitifs chez les personnes âgées.

La méthode pré-test – entraînement (3 mois) – post-test a été utilisée, comparant un groupe intervention à un groupe contrôle passif. Les sujets ont réalisé une batterie de tests évaluant leurs fonctions cognitives et leurs capacités fonctionnelles afin d’évaluer l’impact cognitif et physique du programme.

L’étude a été réalisée auprès de 15 personnes âgées. Le groupe contrôle comportait 8 femmes et le groupe intervention 6 femmes et 1 homme.

La première étape de l’analyse a consisté à vérifier si les deux groupes ne présentaient pas de différences avant le programme. Pour l’ensemble des tests – fonctions cognitives et capacités fonctionnelles – et des variables indépendantes.

Les scores de progrès – résultats post-test – pré-test – ont été calculés pour les deux groupes. Une amélioration de la planification et de la mémoire visuo-spatiale à court terme a été constatée pour le groupe intervention. Il n’y a pas eu de modification de la mémoire de travail visuo-spatiale, de l’inhibition et de la flexibilité mentale. L’équilibre dynamique est conservé pour le groupe intervention, alors qu’il est détérioré chez les sujets du groupe contrôle.

Cette étude exploratoire a montré des améliorations significatives sur deux fonctions cognitives – planification et mémoire visuo-spatiale à court terme – pour les sujets ayant suivis le programme de coopération et d’opposition. Les recherches à propos des bénéfices chroniques de l’activité physique montrent une relation positive entre la pratique d’une activité physique régulière et la vitalité cognitive des personnes âgées. Le travail cognitif et l’environnement riche émanant de la coopération et de l’opposition peuvent être à l’origine de l’amélioration des fonctions cognitives.

Ces résultats laissent présager que la coopération et l’opposition pourraient être des leviers intéressants à inclure dans un programme de stimulations afin d’améliorer certaines fonctions cognitives chez les personnes âgées. Seules de futures expérimentations permettront de le confirmer.


Les effets à long terme de l'exercice sur la cognition pour les individus en bonne santé

Des chercheurs de l’Université de Bâle ont publié, dans Nature Human Behaviour en mars 2020, une revue systématique et méta-analyse portant sur les modérateurs des effets à long terme de l'exercice sur la cognition pour les individus en bonne santé.

La fonction cognitive étant liée à la réussite scolaire, à la réussite professionnelle et à la santé mentale, il est nécessaire de comprendre comment les avantages cognitifs de l’exercice à long terme peuvent être optimisés.

La méta-régression comprenait 80 essais contrôlés randomisés et examinait les modérateurs des effets de l'exercice sur la cognition chez des individus en bonne santé. L’effet résumé était faible et ne différait pas entre les domaines cognitifs.

Des bénéfices plus élevés de l’exercice sur la fonction cognitive ont été constatés après un exercice de coordination par rapport à d’autres types d’exercice. Avec une durée d'intervention plus longue, la taille de l'effet augmentait avec la durée de la séance. L'exercice était moins efficace chez les femmes que chez les hommes, et la relation dose-réponse différait entre les sexes.

Les résultats suggèrent un effet général de l'exercice sur la cognition, plutôt que spécifique à un domaine  qui est influencé par le sexe, le type d'exercice et les relations réciproques entre les paramètres de dose. Les chercheurs formulent des recommandations spécifiques au sexe sur la manière dont les bénéfices cognitifs peuvent être optimisés en fonction de l'intensité de l'exercice, de sa progression et du type d'exercice.


L'efficacité de l'exercice aérobique et de l'entraînement en résistance pour les troubles et les constructions liés à l'anxiété

Des chercheurs du Département de psychologie de l’Université de Regina au Canada, ont publiée, dans Elsevier en décembre 2017, un essai contrôlé randomisé sur l'efficacité des différentes modalités d'exercice et des prédicteurs de changement.

Au total, 48 personnes souffrant de troubles liés à l'anxiété ont été randomisées pour suivre des exercices d'aérobie, un entraînement en résistance ou une liste d'attente. Les symptômes des troubles liés à l'anxiété, les concepts associés et le plaisir de l'exercice ont été évalués avant l'intervention et chaque semaine pendant l'intervention de 4 semaines. Les participants ont été évalués en outre 1 semaine et 1 mois après l'intervention.

Les deux modalités d’exercice se sont révélées efficaces pour améliorer l’état des troubles. De plus, l’exercice aérobique a amélioré la détresse psychologique générale et l’anxiété, tandis que l’entraînement en résistance a amélioré les symptômes spécifiques au trouble, la sensibilité à l’anxiété, la tolérance à la détresse et l’intolérance à l’incertitude. La condition physique prédisait une réduction de la détresse psychologique générale pour les deux types d’exercice et une réduction du stress pour l’exercice aérobique.

Les résultats mettent en évidence l’efficacité de différentes modalités d’exercice pour traiter de manière unique les symptômes et les concepts des troubles liés à l’anxiété.

Les objectifs du présent essai étaient les suivants :

* Quantifier les effets de l'exercice aérobique et de l'entraînement en résistance sur l'état, les symptômes et les concepts des troubles liés à l'anxiété, y compris les troubles anxieux, le trouble obsessionnel-compulsif et le trouble de stress post-traumatique.

* Évaluer si les deux modalités d'exercice étaient équivalentes.

* Déterminer si le plaisir de l'exercice et la forme physique sont associés à la réduction des symptômes.

Le présent essai est le premier à étudier l'efficacité de différents types d'exercices sur les troubles liés à l'anxiété et les concepts associés et à utiliser une conception contrôlée randomisée. L’exercice aérobique et l’entraînement en résistance semblent tous deux efficaces pour améliorer les symptômes des troubles liés à l’anxiété et les concepts associés. Bien que le plaisir de faire de l’exercice ne semble pas prédire l’efficacité de l’exercice, une condition physique moindre est associée à une plus grande réduction des activités spécifiques.


L'entraînement physique augmente la taille de l'hippocampe et améliore la mémoire

Des chercheurs de l’Instituto Beckman et de la Université de l’Illinois dans une étude, publiée dans Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS) en janvier 2011, montrent que l'entraînement physique augmente la taille de l'hippocampe et améliore la mémoire.

L’hippocampe rétrécit à la fin de l’âge adulte, entraînant des troubles de la mémoire et un risque accru de démence. Les volumes de l'hippocampe et du lobe temporal médial sont plus importants chez les adultes en meilleure forme physique, et l'entraînement à l'activité physique augmente la perfusion hippocampique, mais la mesure dans laquelle l'entraînement par exercices aérobiques peut modifier le volume de l'hippocampe à la fin de l'âge adulte reste inconnue. Marcher pendant 40 minutes, plusieurs fois par semaine, permettrait de préserver la mémoire et protégerait du déclin des capacités mentales lié au vieillissement.

Les chercheurs montrent dans un essai contrôlé randomisé portant sur 120 personnes âgées, que l’entraînement aérobique augmente la taille de l’hippocampe antérieur, conduisant à des améliorations de la mémoire spatiale. L'entraînement physique a augmenté le volume de l'hippocampe de 2 %, inversant ainsi la perte de volume liée à l'âge de 1 à 2 ans.

Ils démontrent également qu'une augmentation du volume de l'hippocampe est associée à des taux sériques plus élevés de BDNF – un médiateur de la neurogenèse dans le gyrus denté –. Le volume de l'hippocampe a diminué dans le groupe témoin, mais une forme physique plus élevée avant l'intervention a partiellement atténué cette baisse, ce qui suggère que la forme physique protège contre la perte de volume. Les volumes du noyau caudé et du thalamus n’ont pas été affectés par l’intervention.

Ces résultats théoriquement importants indiquent que l’entraînement aérobique est efficace pour inverser la perte de volume de l’hippocampe à la fin de l’âge adulte, ce qui s’accompagne d’une amélioration de la fonction de mémoire.

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L’augmentation de la fréquence cardiaque active le cerveau. Bien sûr, le fait de bouger est bénéfique pour la maîtrise du poids et la mémoire, mais le cerveau bénéficie également de l’augmentation de la circulation sanguine qui découle d’un exercice régulier.

Lorsqu’il a accès à une grande quantité de sang et de nutriments, le cerveau est prêt à donner un rendement optimal. Bouger au quotidien permet également aux nouveaux neurones de se développer tout en renforçant les voies neuronales. L’exercice améliore la mémoire et favorise le maintien de la santé cognitive au fil du vieillissement.

L'hippocampe reste plastique à la fin de l'âge adulte et un exercice modéré suffit à améliorer son volume. Cela se traduit par une amélioration de la fonction de mémorisation et une augmentation de la concentration en BDNF. Ces résultats indiquent clairement que l'exercice aérobie est neuro-protecteur et qu'il est utile de l'entreprendre à l'âge adulte pour améliorer ou augmenter la cognition ou le volume cérébral.


L’exécution de mouvements variés est bonne pour le corps et pour le cerveau. Votre objectif devrait être
 de mettre au point des entraînements qui comprennent une variété de mouvements dont certains font
 travailler la force, d’autres l’équilibre, tandis que d’autres sont de type aérobique ou à faible impact



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jeudi 31 octobre 2024

L'Avenir de la Nutrition Sera Très Personnel



« Vous êtes ce que vous mangez »

L’alimentation future sera personnalisable, pratique et sûre, mais surtout, elle sera plus saine et plus durable.

Les humains sont compliqués et il y a beaucoup de choses qui influent sur notre santé. Certaines que nous ne pouvons pas changer, comme notre âge ou notre constitution génétique, et d'autres que nous pouvons changer, comme notre choix d'aliments et de boissons.

Il y a aussi les billions de bactéries qui vivent dans nos intestins – collectivement connues sous le nom de microbiome – qui ont un impact significatif sur notre santé et notre digestion.

Le microbiome intestinal désigne l'ensemble des micro-organismes – bactéries, virus et champignons – qui peuplent le tractus gastro-intestinal et produisent des métabolites essentiels à la santé humaine.

La nourriture que nous mangeons est un mélange de nombreux nutriments qui affectent l'organisme et le microbiome de différentes façons, de sorte qu'il n'est pas facile de comprendre la relation entre l'alimentation, le métabolisme et la santé.

La diète est un déterminant clé de la variation du microbiome intestinal humain

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La variation quotidienne du microbiome est liée aux choix alimentaires, mais pas aux nutriments conventionnels.

* La variation quotidienne du microbiome dépend d'au moins deux jours d'antécédents alimentaires.

* Des aliments similaires ont des effets différents sur les microbiomes des personnes.

Bien que nous sachions qu'un microbiome plus diversifié est habituellement un indicateur d'une meilleure santé intestinale, nous comprenons peu de choses sur la façon dont les aliments affectent les différentes espèces microbiennes.

Le microbiome est probablement le sujet le plus brûlant en nutrition et en santé à l'heure actuelle. Les chercheurs sont désireux de cartographier et de manipuler nos amis bactériens.

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L'échantillonnage quotidien révèle des associations de diètes-microbiomes personnalisés chez l'homme



Une équipe de chercheurs de l'Université du Minnesota dans une étude, publiée dans Cell Host & Microbe en juin 2019, démontre que des aliments ayant des profils nutritionnels comparables peuvent avoir des effets très différents sur le microbiome.

L'équipe a demandé à 34 volontaires en bonne santé de recueillir des données détaillées sur tout ce qu'ils ont mangé pendant 17 jours, en comparant cette information à la diversité des microbes dans les échantillons quotidiens de selles. Bien que la plupart des participants aient consommé les mêmes aliments – café, fromage cheddar, poulet et carottes – plusieurs choix étaient uniques.

Les chercheurs ont constaté que même si les choix alimentaires de chaque participant avaient une incidence sur son propre microbiome, certains aliments augmentant ou réduisant l'abondance de souches bactériennes, il n'y avait pas de corrélation directe. Par exemple, les haricots ont augmenté la proportion de certaines bactéries chez une personne, mais ils ont eu beaucoup moins d'effet chez une autre.

Curieusement, bien que les aliments étroitement apparentés – comme le chou et le kale, aussi appelé chou frisé – aient tendance à avoir le même impact sur le microbiome, les aliments non apparentés ayant des compositions nutritionnelles très similaires ont des effets étonnamment différents. Cela nous indique que l'étiquetage nutritionnel conventionnel n'est peut-être pas le meilleur moyen de juger si un aliment est susceptible d'être sain.

Les résultats montrent également que faire des recommandations diététiques pour améliorer le microbiome ne sera pas simple. Elles devront être personnalisées en tenant compte des microbes intestinaux qu'on retrouve chez un individu et des effets spécifiques qu'ont certains aliments sur lui.


Des preuves génétiques montrent que la sécrétion d’insuline stimulée par les glucides conduit à l’obésité



Des scientifiques de l’École de médecine de Harvard, montrent dans une étude, publiée par Oxford University Press en janvier 2018, l’effet potentiellement causal de la sécrétion d’insuline sur le poids corporel.

L’un des principes fondamentaux du modèle glucides-insuline de l’obésité est que la sécrétion d’insuline entraîne une prise de poids. Cependant, l’hyperinsulinémie à jeun peut également être provoquée par une résistance à l’insuline induite par l’obésité.

Les chercheurs ont utilisé des instruments génétiques de variation de la sécrétion d'insuline – évaluée par la concentration d'insuline 30 min après la prise orale de glucose –pour estimer la relation causale entre l'augmentation de la sécrétion d'insuline et l'indice de masse corporelle (IMC), en utilisant une analyse de randomisation mendélienne bidirectionnelle d'études d'association pangénomique : analyse de nombreuses variations génétiques chez de nombreux individus, afin d'étudier leurs corrélations avec des traits phénotypiques (héréditaires).

Les sources de données comprenaient les résultats récapitulatifs des plus grandes méta-analyses publiées portant sur la sécrétion d'insuline et l'IMC d'ascendance principalement européenne, ainsi que des données individuelles de la UK Biobank. Les données de l'étude de cohorte de patients cardiologiques et métaboliques du Massachusetts General Hospital ont été utilisées pour valider les associations génétiques avec la sécrétion d'insuline et pour tester l'association observationnelle de la sécrétion d'insuline et de l'IMC.

Résultats. Un taux d’insuline-30 génétiquement déterminé plus élevé était fortement associé à un IMC plus élevé, ce qui concorde avec un rôle causal dans l’obésité. Des associations positives similaires ont été observées dans les analyses de sensibilité utilisant d’autres variantes génétiques comme variables instrumentales. En revanche, un IMC génétiquement déterminé plus élevé n’était pas associé à l’insuline-30.

Conclusions. Les analyses de randomisation mendélienne fournissent la preuve d’une relation causale entre la sécrétion d’insuline stimulée par le glucose et le poids corporel, cohérente avec le modèle glucides-insuline de l’obésité.


PREDICT – Les réponses individuelles aux mêmes aliments sont uniques



PREDICT est la plus grande étude scientifique en cours sur la nutrition, menée par une équipe internationale de scientifiques de premier plan comprenant des chercheurs du King's College de Londres, du Massachusetts General Hospital et de la société de science nutritionnelle ZOE.

Cette étude vise à mesurer et à comprendre les réponses métaboliques uniques à la nourriture – par exemple, comment les niveaux de sucre dans le sang et de graisse changent après avoir mangé – dans un groupe de 1.000 participants.

Les premiers résultats présentés aux réunions de l'American Diabetes Association et de l'American Society for Nutrition en juin 2019, montrent que les réponses individuelles aux mêmes aliments sont uniques, même entre vrais jumeaux.

Moins de 30% de la variation aux réponses glucidiques (carbohydrates) est due à la constitution génétique et moins de 20% à la graisse. De façon inattendue, il n'y avait qu'une faible corrélation entre les deux : avoir une mauvaise réponse à la graisse ne permettait pas de prédire si quelqu'un serait un bon ou un mauvais répondant au sucre.

Les chercheurs ont mesuré l'évolution des taux sanguins de marqueurs tels que le sucre, l'insuline et les graisses en réponse à des repas spécifiques, ainsi que des données sur l'activité, le sommeil, la faim et les bactéries intestinales – microbiome – chez des milliers de participants aux États-Unis et au Royaume-Uni, pour la plupart des paires de jumeaux.

Ils ont découvert que les jumeaux identiques ne partageaient qu'environ 37% de leurs microbes intestinaux. Ce chiffre n'est que légèrement supérieur à celui partagé entre deux personnes non apparentées, ce qui souligne l'effet modeste des gènes.

ZOE utilise des techniques d'apprentissage automatique pour analyser cette mine de données nutritionnelles détaillées et développe un test consommateur et une application, donnant aux gens le pouvoir et la confiance de choisir les bons aliments qui optimisent leur métabolisme personnel, contrôlent leur poids et maintiennent une bonne santé.

Cette recherche montre que si vous voulez trouver les aliments qui fonctionnent le mieux avec votre métabolisme, alors vous devez connaître votre réponse nutritionnelle personnelle, quelque chose qui ne peut être prédit par de simples tests génétiques.

L'équipe annonce également une extension majeure de ses travaux en collaboration avec des scientifiques des universités de Stanford et de Tufts. La prochaine phase consistera à recruter plus d'un millier de volontaires à travers les États-Unis, désireux de comprendre leurs réactions personnelles à l'alimentation et de contribuer à la science nutritionnelle de pointe en participant à l'étude chez eux.


Stratégie d’ONU-Nutrition 2022–2030

En 2021, Année d’action pour la nutrition, plusieurs événements – le Sommet des Nations Unies sur les systèmes alimentaires, la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques (COP26) et le Sommet Nutrition pour la croissance tenu à Tokyo – ont souligné l’importance de la nutrition, notamment le rôle de l’alimentation et son impact sur la santé, le climat et la biodiversité.

S’appuyant sur les résultats de ces événements, ONU-Nutrition conduira l’action menée en matière de nutrition, à la fois dans les contextes du développement et de l’aide humanitaire et en tant que passerelle entre les deux.

Cette Stratégie de ONU-Nutrition 2022–2030 jette les bases d’un plaidoyer, d’une coordination et d’une programmation conjoints destinés à améliorer la nutrition dans l’ensemble du système, visant la cohérence des politiques et un impact constant au niveau des pays dans le cadre d’un engagement commun à accélérer les progrès vers l’élimination de toutes les formes de malnutrition.

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Le futur de l’alimentation



Demain, serons-nous tous devenus végétariens ? Les régimes particuliers seront-ils devenus la norme ? Comment cultiverons-nous nos champs ? Nous régalerons-nous avec des plâtrées d’insectes ?

Les scientifiques – Céline Laisney, directrice du cabinet de veille et de prospective AlimAvenir, et Gilles Billen, directeur de recherche au CNRS – analysent sept scénarios d’avenir mêlant biodiversité, agriculture et alimentation.

1. Nous ne mangeons plus de viande – Pas complètement

Les différents régimes excluant tel ou tel produit animal représentent des parts variées selon les pays. Cette part est plus élevée dans les pays anglo-saxons, qu’en France. Mais tout porte à croire qu’elle va augmenter, puisque cette part est plus élevée chez les jeunes dans tous les pays. On constate des progressions des nouveaux régimes ces dernières années, à des rythmes variables selon les pays. Le plus probable, ce n’est pas que l’on ne mange plus de viande du tout, mais qu’on en mange beaucoup moins.

Les études qui se penchent sur l’avenir de l’alimentation montrent que nous aurons de la peine à nous passer complètement de l’élevage. La raison est simple : le passage d’une agriculture conventionnelle à une agriculture biologique implique la mise en place d’une rotation des cultures, qui suppose elle-même la culture de plusieurs types de légumineuses, les comestibles pour les humains et les fourragères pour les animaux, qui produisent de la viande et du lait.

2. Nous mangerons des insectes et des algues – Oui et non

Les start-ups élevant et transformant les insectes ne visent pas forcément l’alimentation humaine. Elles s’adressent surtout au marché de l’alimentation animale, et en particulier l’aquaculture, pour remplacer les farines de poisson. Les insectes peuvent prendre de l’importance dans ce secteur, à condition d’être compétitifs ou d’apporter des avantages nutritionnels supérieurs.

Concernant les algues, c’est différent. Ce sont surtout les micro-algues qui sont riches en protéines, comme la spiruline ou la chlorelle. Pour le moment, elles sont essentiellement consommées sous forme de compléments alimentaires, mais elles commencent à être intégrées dans des aliments, en général en très petite quantité, pour leurs propriétés fonctionnelles : la chlorelle peut remplacer les œufs dans une mayonnaise, par exemple. Le frein est ici plutôt le coût. Les protéines végétales sont beaucoup plus économiques, adaptées aux conditions environnementales et mieux acceptées par les consommateurs.

3. Nous nous passerons d’engrais – Ça dépend lesquels

On ne se passe jamais d’engrais en agriculture. L’agriculture consiste toujours à enlever au sol – avec la récolte qu’on exporte – de l’azote, du phosphore et du potassium. Pour maintenir la fertilité du sol, il est donc indispensable de lui restituer ces éléments. Les déjections animales (fumier, lisiers) constituent aussi une forme d’engrais, qui assurent le recyclage des éléments extraits du sol pour l’alimentation animale.

Par contre, les engrais industriels, utilisés dans l’agriculture conventionnelle, et qui permettent de s’affranchir du recyclage, ne sont produits qu’au prix d’une dépense énergétique considérable.

Le recyclage serait évidemment une solution beaucoup plus intelligente et beaucoup plus économe en termes de ressources énergétiques, en l’utilisant comme engrais pour fertiliser nos champs.

Cela n’a rien d’utopique. Il suffit de l’espace d’une génération pour tout changer. Ce n’est pas non plus très sorcier : il y a 1000 solutions possibles en termes d’installation et de système de collecte, et on en expérimente déjà plusieurs dans différents endroits.

4. L’État influencera le contenu de nos assiettes – On espère bien

En trente ans, nous sommes passés d’une alimentation composée à 30% seulement de protéines animales, et 70% de protéines végétales, à l’inverse. Les habitudes alimentaires ne changent pas d’elles-même au fil des modes. Elles sont le résultat d’une politique concertée.

Rien ne sera possible sans le retour d’une planification centralisée d’État. Mais il n’y aura pas de changement rapide sans une reprise en main d’une autorité démocratique. L’Europe d’ailleurs, entre maintenant en conflit avec les grands groupes privés au sujet du Green Deal et de la Farm to Fork strategy. Elle vise par exemple 25% d’agriculture biologique en Europe, un niveau déjà largement dépassé dans certains pays comme l’Autriche ou la Suède.

5. Nous ferons davantage “table à part” – Pas nécessairement

Même si les “alimentations particulières” se développent, avec l’essor des allergies, intolérances, régimes pour raisons médicales ou religieuses, cela ne compromette pas la convivialité. L’alimentation est “un fait social total”, il ne s’agit pas juste de se nourrir, on partage beaucoup plus que des aliments.

Peut-être partagerons-nous moins à l’avenir le même plat, mais différents plats façon mezze – ce que l’on voit déjà avec la mode de l’apéritif dinatoire – où chacun pourra piocher ce qui lui plaît et convient. Mais les fêtes (Noël, Pâques, etc.), les sorties au restaurant, les invitations entre amis, perdureront. Certains plats seront peut-être justement réservés à des occasions comme la viande rouge ou les plats traditionnels qui nécessitent une longue préparation, peu adaptés à la vie de tous les jours.

6. Nous reviendrons à la production agricole des années 1950 – Certainement pas

Le passage à une agriculture biologique ne suppose absolument pas d’abandonner toute technologie. Seulement celles qui ne sont pas maîtrisables, ou qui ont des effets secondaires désastreux. Mais on n’abandonne pas l’invention, la technique, l’amélioration, la sélection variétale.

Il y a beaucoup de choses très bonnes dans le progrès technique qu’on a aucune raison de laisser tomber. La mécanisation de l’entretien des champs, même assistée par des caméras, peut rendre beaucoup de services.

7. Nous aurons une sécurité sociale de l’alimentation – L’idée fait son chemin

Le passage à une agriculture biologique et saine est une transformation progressive et structurelle et doit être organisée démocratiquement. La mise en place d’une sécurité sociale alimentaire vise à ce que chacun puisse se nourrir correctement, quels que soient ses revenus. En plus de rappeler que le besoin de manger sainement est un besoin universel, elle permettrait une prise en main collective et démocratique de notre alimentation.

Qu’est-ce qu’on mange ? Qu’est-ce qu’on produit ? Quels sont les produits qui sont conventionnés et remboursés ? Faire trancher ces questions par les citoyens, c’est réintroduire la démocratie dans la manière de produire sa nourriture, de la choisir, et de la fabriquer. C’est le moyen politique idéal de se réapproprier notre alimentation.


La nourriture de demain



Fast-food, OGM, “alicaments”, compléments alimentaires, cultures bio, substituts de repas, tofu, élevages intensifs, additifs… Ces nouveaux modes alimentaires ont fait évolué nos habitudes et continueront encore à le faire dans le futur. Le défi est immense : nourrir les humains de plus en plus nombreux et exigeants avec les ressources de la planète qui s’épuisent.

Aujourd’hui, plus de 500 millions de personnes trop pauvres mangent mal. L'investigation cherche à inventer de nouveaux produits et modes de production qui permettront à chacun de manger à sa faim, en respectant le goût, les habitudes de vie actuelle et l’environnement.

Des consommateurs exigeants en quête de nouveauté

Pour répondre aux nouvelles attentes des consommateurs, les industriels de l’alimentation sont obligés de renouveler leurs produits de plus en plus rapidement et d’innover sans cesse. Des nouveaux produits sont développés : le kebab à préparer au micro-ondes, l’huile de coton, l’huile d’olive solidifiée à tartiner, les chips aux poires, les yaourts aux légumes, le fromage à la bière, le champagne en pot, le yaourt qui fait rajeunir, la tapenade en tube, le beurre en spray… Ces nouveaux produits auront-ils un avenir ? Le consommateur choisira…

Les cultures biologiques


Les produits “bio” permettent de produire une alimentation respectueuse de l’environnement qui préserve le goût des aliments. Après les grandes peurs alimentaires des dernières années (vache folle…), l’agriculture bio est rassurante mais son rendement est très faible. Elle ne constitue pas une solution complète même si elle contribue au respect de l’environnement.

Respecter la planète

La population mondiale atteint les 6 milliards de personnes. D’ici 2050, nous serons 3 milliards de plus. Il faudra alors doubler la production alimentaire et augmenter les surfaces cultivées mais ce sera difficile car les terres cultivables, les ressources en eau et la diversité génétique sont chaque jour davantage menacés par la surexploitation . Il faudra changer les modes de productions. Les transformations à apporter sont immenses et doivent se faire vite. La recherche avance et développe notamment les OGM.

Les organismes génétiquement modifiés (OGM)


Les OGM seraient-ils la fin de la faim ? C’est ce que prétendent les industriels qui les conçoivent. Mais un problème économique et éthique se pose. Une peur de la nouveauté et des risques encourus à les consommer est souvent avancée par ceux qui combattent les OGM. Si certains présentent des inconvénients, il faut reconnaître que d’autres ont des avantages notamment en exigeant moins de traitements chimiques. La recherche permettra d’étendre à d’autres plantes des qualités telles que la résistance des plantes à la sécheresse ou à la salinité.

Santé et alimentation

La recherche permet aujourd’hui de créer des substances vaccinantes en modifiant génétiquement certains organismes. Les piqûres pourraient un jour être remplacées en mangeant un végétal. Des chercheurs ont d’ailleurs réussi à protéger des souris de l’hépatite B en les nourrissant de pommes de terre dans lesquelles avait été introduit un gène de la maladie. Les bananes pourraient un jour devenir un moyen de vaccination. Plus facile à transporter que les vaccins actuels qui demandent d’être réfrigérés, les avantages sont énormes pour les pays du tiers monde. Les animaux sont également mis à contribution. Ainsi, du miel permettrait de produire des substances pharmaceutiques en modifiant les plantes butinées.

Mange et tu iras mieux

Si on en juge par la hausse de l’espérance de vie ou encore le cas des Japonais qui ont gagné en hauteur 17 cm en 50 ans, on peut affirmer que santé et nutrition sont liées. Les alicaments ont de l’avenir. Il s’agit d’un produit alimentaire provoquant un effet positif sur la santé humaine. Il regroupe des réalités très variées. Ainsi, dans la vaste famille des alicaments, on trouve des produits issus de l’agriculture bio, des produits dits diététiques, des aliments allégés, enrichis… Si leurs effets ne sont pas toujours prouvés, l’avenir permettra, entre autre, d’y voir plus clair dans ces produits aux effets soit disant miraculeux.

Les substituts de repas et compléments alimentaires

Se nourrir uniquement de pilules sera encore longtemps réservé aux films de science fiction. L’important est d’avoir un équilibre alimentaire. Les carences nutritionnelles dans la population sont assez répandues et les combler grâce aux substituts est un bel objectif pour la santé.

La France est beaucoup plus stricte à l’égard de ces composés que de nombreux autres pays, tels les États-Unis qui autorisent de nombreux compléments. Ces produits alimentaires apportent sous forme pratique et condensée des nutriments qui améliorent le quotidien. Sachons bien les utiliser.


Recherche et innovation dans les produits alimentaires



L’avenir de l’alimentation ressemblera peu au passé. L’impact de la pandémie sur les consommateurs, l’émergence exponentielle de nouvelles technologies et les défis significatifs en matière de durabilité seront cruciaux. Pour y parvenir, elle s’appuiera sur des technologies habilitantes telles que la biotechnologie et l’intelligence artificielle, entre autres.

Nouveaux aliments et ingrédients sains

L’impact significatif du Covid-19 sur la société a accéléré l‘intérêt des consommateurs pour les aliments qui améliorent notre santé et notre bien-être. Quelques exemples incluent les “superaliments” avec un profil nutritionnel et de qualité équilibré, ou des profils améliorés, avec une teneur réduite en sel, en sucre ou en matières grasses. De plus, les ingrédients et composés bioactifs obtenus à partir de sources naturelles et durables renforcent nos défenses et notre système immunitaire, et aident à prévenir les maladies. Une mention spéciale va aux ingrédients probiotiques, prébiotiques ou postbiotiques avec un énorme potentiel pour l’innovation et la croissance alimentaires.

Nutrition de précision

Analyser et intégrer le génome humain ou l’information génétique, le microbiome intestinal et les habitudes culturelles ou les modes de vie de groupes de population spécifiques, pour comprendre quelles maladies ils pourraient développer et concevoir des régimes qui aident à prévenir leur développement ou influencer positivement leur santé. Les technologies omiques (la somme des constituants d'une cellule) deviennent de plus en plus abordables. Le séquençage d’un génome humain devient moins cher. La société technologique BGI a annoncé qu’elle atteindrait un coût de 100 euros par génome. Il existe déjà des entreprises qui prescrivent des régimes basés sur le génome de l’individu, telles que Habit, DayTwo ou Inside Tracker.

Viande cultivée en laboratoire

Viande cultivée in vitro à partir de cellules animales. Elle s’appuie sur l’application des connaissances et des techniques de culture cellulaire issues de la médecine régénérative et de l’ingénierie tissulaire. Une récente analyse du cycle de vie et une étude de faisabilité technico-économique par CE Delft montrent que la viande cultivée en laboratoire pourrait réduire l’impact climatique de la production de viande de 92%, réduire la pollution de 93%, utiliser 95% moins de terres et 78% moins d’eau. De plus, lorsqu’elle est produite à grande échelle, le coût de production pourrait diminuer jusqu’à 5,66 $ d’ici 2030. Aleph Farms est une entreprise israélienne de premier plan dans le développement de viande cultivée et a réussi à faire pousser le premier steak de ribeye (entrecôte) cultivé en laboratoire au monde en utilisant des cellules animales et la technologie d’impression 3D. D’autres entreprises de premier plan dans cette course incluent Memphis Meats et Mosa Meat.

Plant-based food (Aliments d’origine végétale)

Un aliment “d’origine végétale” provient de sources végétales telles que les fruits, les légumes, les légumineuses, les céréales, les noix, le soja, etc. L’intérêt pour les analogues des produits d’origine animale stimule ce marché. Un exemple notable est le hamburger végétal d’Impossible Foods ou la saucisse de Beyond Meat. Diverses technologies comme la texturisation à sec ou humide permettent de développer une apparence et un goût similaires à ceux de la viande sans compromettre la valeur nutritionnelle. La conception de produits extrudés (la technique agro-alimentaire pour produire snacks, biscuits, céréales petit déjeuner…), avec des textures et des saveurs spécifiques, ainsi que l’optimisation et le contrôle des processus, posent un défi pour la recherche. La tendance “d’origine végétale” s’étend aux alternatives au lait, aux œufs, aux sauces, aux condiments, aux barres, etc., et elle est là pour y rester.

Protéines alternatives

Une autre tendance est l’émergence de sources de protéines alternatives telles que les insectes, les microalgues, les champignons ou de nouvelles espèces végétales. Toutes sont présentées comme plus durables que les protéines d’origine animale et comme une solution potentielle pour répondre à la croissance de la demande d’ici 2050. Certaines entreprises innovantes dans le domaine des insectes incluent Ynsect, BioFly Tech ou Trillions. Les protéines dérivées de champignons ou de mycoprotéines sont également une source alternative très intéressante, avec une production encore plus éco-efficiente que d’autres protéines végétales. Des entreprises comme Prime Roots, Quorn ou Meati travaillent dans ce domaine. D’autre part, Perfect Day Foods produit des protéines de lactosérum et de caséine par “fermentation de précision” et a récemment lancé la marque dérivée Brave Robot pour vendre des glaces sans produits laitiers. Clara Foods crée également des protéines d’œuf en utilisant cette technologie. Enfin, Ainia cultive la lemna, une plante aquatique prête à devenir un nouveau “superaliment”, qui est déjà à la base d’entreprises comme Parabel ou Hinoman.

Impression 3D alimentaire


Technologie d’impression 3D spécialisée dans l’impression de pâtes, de chocolat ou d’aliments avec des formes infinies, pouvant combiner la technologie laser pour la cuisson. Des entreprises comme Natural Machines proposent des machines qui impriment du chocolat, des pâtes, du sucre et même différents aliments, donnant l’opportunité de créer de nouveaux aliments ou plats innovants, sains avec de nouvelles saveurs et textures durables et amusantes. Une opportunité attrayante pour le secteur de la restauration avec des défis futurs concernant son passage à une échelle industrielle.

Alimentation computationnelle

Formulation de produits analogues à ceux d’origine animale à partir de milliers de plantes, y compris des espèces comestibles mais non exploitées. Collecte et traitement des données sur leurs propriétés nutritionnelles, fonctionnelles et sensorielles en utilisant l’intelligence artificielle et l’apprentissage automatique dans le but d’obtenir des produits presque identiques en qualité et en saveur aux produits originaux, avec une utilisation des ressources et un impact environnemental bien inférieurs. Des entreprises comme Just ou NotCo sont à l’avant-garde de ces alternatives avec des mayonnaises ou des laits alternatifs déjà sur le marché.

Agriculture verticale

Technologie de culture de plantes hautement efficace en ressources utilisant très peu d’eau ou d’engrais et occupant très peu de surface en empilant des couches successives verticalement sur des surfaces inclinées et/ou intégrées dans des structures comme de grands bâtiments ou par le biais de conteneurs de culture modulaires proposés par la startup iFarm pour permettre à quiconque de produire ses légumes. Elle adopte des techniques de culture en environnement contrôlé sous des conditions de serre et peut simplifier la chaîne d’approvisionnement pour une empreinte environnementale faible de la nourriture vers les villes ou les environnements avec des terres arables limitées. D’autres exemples d’entreprises incluent Aerofarms ou Agricoo.

Agriculture de précision

Englobe des systèmes de contrôle, des capteurs, de la robotique, des drones, des véhicules autonomes, du matériel et des logiciels automatisés, et tout ce qui rend l’agriculture plus précise et contrôlée. AINIA a développé des plateformes basées sur la robotique mobile et la vision hyperspectrale qui permettent d’optimiser certains processus dans les champs, comme le moment exact de la récolte (degré de maturité), le contrôle des ravageurs ou les processus d’application des engrais, contribuant à une chaîne alimentaire plus durable.

Édition génétique

CRISPR est une technologie d’édition moléculaire de “couper et coller”, avec laquelle un organisme peut être génétiquement modifié en introduisant de nouvelles caractéristiques ou en éliminant celles qui sont nocives. C’est un système simple, économique et rapide qui offre un univers d’applications, y compris l’amélioration des cultures et le contrôle des ravageurs en agriculture. Bien que la transmission de gènes externes ne soit pas nécessaire, l’UE n’a pas fourni un cadre réglementaire différent de celui des OGM (Organismes Génétiquement Modifiés), ce qui pourrait entraver son développement en Europe par rapport à d’autres parties du monde. Le documentaire Netflix “Human Nature” explique l’importance de cette innovation et le rôle du chercheur espagnol Dr. Francisco Mojica de l’Université d’Alicante dans sa découverte.

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Pas de régimes pour tous

Nous avons tous des goûts et des préférences personnels lorsqu'il s'agit d'aliments. Il est donc logique de supposer que nos métabolismes et nos réactions aux aliments que nous mangeons devraient également être différents. Mais cette intuition commence tout juste à être validée par la recherche scientifique, prouvant que chacun est unique et qu'il n'existe pas de véritable régime qui fonctionne pour tous.



Bien sûr, il y a des messages prônant une alimentation saine qui s'appliquent à 
tout le monde, comme manger plus de fibres, augmenter la diversité des aliments
 végétaux et réduire la consommation de produits ultra-transformés. Mais 
le message à retenir est qu'il n'y a pas une seule façon de manger qui fonctionne
 pour tout le monde, malgré ce que nous disent les guides alimentaires,
 les organismes gouvernementaux et les gourous glamour d'Instagram


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