L’incroyable
rapidité du développement lors des premières années coïncide avec la formation
d’un vaste écheveau de circuits neuraux.
Le cerveau compte près de 100 milliards de neurones à la naissance – soit autant
qu’à l’âge adulte. À mesure que le bébé grandit et reçoit un flux constant de
données sensorielles, les neurones se raccordent à d’autres neurones. Il en
résulte plusieurs centaines de milliers de milliards de connexions à l’âge de 3
ans. Divers stimuli et tâches (comme écouter une berceuse, attraper un jouet…)
aident à créer de nouveaux réseaux entre neurones.
Ces circuits se renforcent quand on les
active de façon répétée. Des gaines enveloppent les fibres nerveuses. Faites de
myéline, un matériau protecteur, elles s’épaississent le long des parcours
souvent utilisés, aidant les impulsions électriques à voyager plus vite. Mais,
sur les circuits peu sollicités, les connexions se rompent – c’est “l’élagage
synaptique”. Entre 1 et 5 ans, puis au début de l’adolescence, le cerveau passe
par des cycles de croissance et d’optimisation. La sélection des circuits
appelés à durer repose notamment sur leur utilisation.
C’est dans le cerveau que s’éveillent les
sens : caresses, massages, mélodies, parfums, lumière, saveurs.
L’éveil aux sens encourage l’enfant à
découvrir le monde. 60 à 80% des informations sur l’univers qui entoure
l’enfant vient de la vision mais le premier sens à apparaître chez le fœtus dès
le 2nd mois in utero est bien celui du toucher.
Nous sommes doués de 6 sens dont le dernier
nous permet d’évaluer la position de notre corps dans l’espace. Dans le cerveau
d’un jeune enfant est intégrée une topographie de l’espace puisqu’il sait déjà
évaluer la couleur, la forme et le déplacement d’un objet dans l’espace. Ces
perceptions s’améliorent avec l’expérience au fur et à mesure que nos sens
captent de nouvelles informations.
Le cerveau du bébé : une formidable machine à apprendre
L’imagerie
cérébrale montre que les grands réseaux fonctionnels – visuel, auditif,
sensori-moteur, exécutif… – sont déjà en place dès avant la naissance. C’est
d’ailleurs pour cela, entre autres, que les bébés sont capables de maîtriser le
langage aussi rapidement.
Le cerveau du bébé a longtemps été une
boîte noire. Chez l’adulte, les connaissances ont rapidement progressé en
reliant les symptômes que les patients présentaient aux lésions cérébrales
découvertes à l’autopsie. Rien de tel pour les enfants, qui sont généralement
en bonne santé. Pendant longtemps, pour savoir ce qu’un bébé était capable de
percevoir et de comprendre, il a fallu se contenter de méthodes fondées sur
l’observation du comportement.
Jusqu’à l’arrivée de l’imagerie non invasive, qui a permis d’explorer le cerveau et de le voir fonctionner sans l’endommager. A la différence des radiographies qui utilisent des rayons X, l’électroencéphalographie (EEG), la magnétoencéphalographie (MEG) ou l’imagerie par résonance magnétique (IRM) peuvent être utilisées sans risque dès le plus jeune âge. Grâce à ces technologies, on en sait désormais un peu plus sur le développement du cerveau. On s’est notamment rendu compte que le bébé n’était pas passif face à son environnement. Au contraire, dès la naissance, il se montre très actif dans ses apprentissages, comme s’il était programmé pour cela.
Jusqu’à l’arrivée de l’imagerie non invasive, qui a permis d’explorer le cerveau et de le voir fonctionner sans l’endommager. A la différence des radiographies qui utilisent des rayons X, l’électroencéphalographie (EEG), la magnétoencéphalographie (MEG) ou l’imagerie par résonance magnétique (IRM) peuvent être utilisées sans risque dès le plus jeune âge. Grâce à ces technologies, on en sait désormais un peu plus sur le développement du cerveau. On s’est notamment rendu compte que le bébé n’était pas passif face à son environnement. Au contraire, dès la naissance, il se montre très actif dans ses apprentissages, comme s’il était programmé pour cela.
Le “câblage” du cerveau, un processus qui commence dès la fin de la grossesse
Quelles sont les grandes étapes du
développement du cerveau ? La croissance cérébrale est particulièrement
intense pendant les dernières semaines de la grossesse et les premiers mois
postnataux. Le périmètre crânien croit ainsi en moyenne de 14 cm pendant
les deux premières années, alors qu’il ne gagnera que 7 cm durant les seize années
suivantes. Cette croissance s’accompagne d’un plissement de la surface du
cerveau (à partir du sixième mois de grossesse). Ces changements sont la
manifestation de phénomènes microscopiques complexes.
Cerveau du fœtus |
Progressivement, le réseau initial est
remodelé en fonction de l’expérience. Avant le terme, l’élimination concerne
essentiellement les neurones, puis après la naissance à terme le remodelage est
affiné avec une surproduction de contact entre neurones et une élimination
sélective des points de contact les moins utilisés. Ce processus est un des
moyens essentiels d’apprentissage du cerveau. Il est spécialement intense
pendant l’enfance et l’adolescence.
Dans le même temps, les cellules gliales se
chargent de la myélinisation des axones dans la substance blanche, processus
qui permet une meilleure transmission de l’influx nerveux entre les aires
cérébrales. On s’est ainsi rendu compte qu’il fallait 280 ms (milliseconds) chez le
nouveau-né pour qu’un stimulus visuel atteigne le cortex visuel, alors qu’il ne
fallait plus que 120 ms chez le bébé de 4 mois (comme chez l’adulte).
Tous ces changements ne se déroulent pas au
même moment dans tout le cerveau, certaines régions étant déjà matures alors
que d’autres sont encore très immatures, créant un fonctionnement cérébral qui
évolue tout au long de l’enfance et de l’adolescence.
Pourquoi le nouveau-né reconnaît la voix et l’odeur de sa mère à la naissance
On imagine souvent le cerveau du bébé comme
peu organisé et se structurant progressivement en fonction des stimulations
qu’il reçoit de son environnement. Certes, sa plasticité est bien supérieure à
celle d’un cerveau adulte, mais il possède très tôt une organisation
fonctionnelle complexe. Ainsi, dès le sixième mois de grossesse, alors que la
migration neuronale et la phase de connexion ne sont pas achevées, les grands
réseaux – visuel, auditif, sensori-moteur, exécutif… – sont déjà observables.
On peut donc légitimement se demander si c’est le monde extérieur qui modèle le
cerveau ou si ce n’est pas plutôt son organisation précoce qui lui permet de
tirer parti de son environnement. Cela expliquerait pourquoi le nouveau-né est
capable de reconnaître la voix et l’odeur de sa mère à la naissance ou bien une
mélodie que celle-ci écoutait régulièrement pendant les derniers mois de la
grossesse.
Cependant, bien qu’il soit organisé de
façon précoce, le cerveau du bébé n’est pas un cerveau adulte en miniature. On
observe en effet que les aires cérébrales ne fonctionnent pas toutes à la même
vitesse. Cela tient au fait que les différentes aires cérébrales deviennent
matures à des rythmes différents, la maturation cérébrale s’étale sur 25 ans.
Les régions “primaires”, dédiées aux fonctions sensorielles et motrices,
murissent ainsi plus rapidement que les régions “associatives”, impliquées dans
les fonctions cognitives “de haut niveau” – planification, décision, réflexion… –.
Dès le plus jeune âge, les régions frontales s’activent
Est-ce à dire que les régions associatives
ne sont pas ou sont peu utilisées chez le nourrisson ? L’imagerie
cérébrale montre que ce n’est pas le cas. Ces régions interviennent très tôt,
mais sont beaucoup plus lentes que chez l’adulte. Il faut par exemple trois
fois plus de temps à un bébé de 12 mois pour prendre conscience d’un stimulus
du monde extérieur. Mais avec la maturation cérébrale, ces réseaux fonctionnels
vont réagir de plus en plus rapidement.
En montrant que les régions frontales
étaient activées dès le plus jeune âge, les études d’imagerie cérébrale ont
remis en cause la vision, très hiérarchique, qu’on se faisait de
l’apprentissage chez l’enfant – les régions de haut niveau ne commenceraient à
apprendre que lorsque les régions de bas niveau atteignent une certaine
maturité –. Ces études suggèrent au contraire que les régions de haut niveau
sont essentielles à l’apprentissage en le guidant vers les informations
pertinentes.
N’est-ce pas ce que l’on peut observer avec
l’apprentissage du langage par l’enfant ? Comment expliquer qu’en à peine
trois ans un enfant puisse maîtriser sa langue maternelle sinon par une
organisation particulière du cerveau humain ? Là encore, l’imagerie
cérébrale apporte des réponses. Chez l’adulte, les régions impliquées dans le
traitement de la parole se trouvent dans les régions périsylviennes – autour de
l’oreille – temporales et frontales. On observe à peu près la même chose avec
le nourrisson de deux mois écoutant sa langue maternelle. On retrouve notamment
l’asymétrie en faveur du côté gauche, caractéristique du traitement linguistique
adulte. Ce résultat souligne l’origine génétique du traitement du langage dans
l’espèce humaine. C’est donc bien l’existence initiale de réseaux fonctionnels
élaborés qui permet aux bébés d’acquérir le langage, et non l’inverse.
L’apprentissage miraculeux du langage
Le développement
de l’aptitude au langage fournit l’exemple le plus frappant de la façon dont
l’inné et l’acquis se combinent pour façonner le cerveau.
Les régions du cerveau responsables de la
parole et du traitement des sons sont plus réceptives aux séquences de type
ABB. Le cerveau du nouveau-né est également capable de distinguer entre des
séquences de type AAB et ABB. L’ordre des sons est en effet le socle sur lequel
se fondent les mots et la grammaire. Les données de position sont la clé du
langage. Le fait qu’un mot soit au début ou à la fin d’une phrase change tout.
“Jean a tué l’ours” est très différent de : “L’ours a tué Jean.”
Le cerveau d’un bébé répond dès le premier
jour à une séquence dans laquelle les sons sont disposés de façon particulière.
Cela suggère que les algorithmes fondant l’apprentissage du langage font partie
du schéma neural dont sont dotés les enfants dès la naissance. Nous avons
longtemps eu cette conception linéaire de l’apprentissage : les bébés
apprennent d’abord les sons, puis ils comprennent les mots, puis les groupes de
mots. Mais de récentes études ont montré que presque tout commence à se
développer depuis le début. Les bébés se mettent à apprendre les règles
grammaticales dès le départ.
Les chercheurs ont montré que des enfants
de 2 ans et demi peuvent corriger des fautes de grammaire commises par des
poupées. À 3 ans, la plupart semblent maîtriser un nombre considérable de
règles grammaticales. Leur vocabulaire s’enrichit très vite. Et ce, grâce aux
nouvelles connexions qui s’établissent entre les neurones, permettant le
traitement du langage à de multiples niveaux : son, signification, syntaxe.
Reste aux scientifiques à déterminer précisément comment le cerveau du bébé évolue
vers la maîtrise du langage.
L'évolution du cerveau
Le plus malléable de nos organes, centre de
nos émotions, souvenirs, conscience et pensée, le cerveau se développe in utero
et reste en effervescence toute notre vie.
Le commencement. Dès le 28ème jour in utero, l’embryon a
la taille d’un grain de riz et déjà ses premières cellules commencent à émerger
et forment des neurones. La machine à fabriquer les neurones met le turbo et
3000 neurones se forment chaque seconde ; à 6 mois de grossesse on en compte
90 milliards ; pourtant, à la naissance, le cerveau est très immature même
si les cortex visuel et auditif sont quasiment achevés. Le tout petit peut donc
avoir très largement accès aux perceptions sensorielles. Les premières années
sont déterminantes pour le développement de son cerveau. Il relève des défis
permanents : tenir sa tête, bouger les bras, le tronc, les jambes, avant
d’accéder à la coordination des mouvements.
Une grande plasticité. Tout est possible jusqu’à la puberté, le
potentiel d’apprentissage est au maximum. Le cerveau est d’une telle plasticité et
les connexions entre les neurones si flexibles que, par exemple,
l’apprentissage d’une seconde langue est simple et naturel avant 10 ans.
Le grand ménage. Chacun
de nous nait avec un nombre de cellules bien supérieur à ce qui va être
stabilisé. De la naissance à l’âge de la marche près de 30% de nos
connexions vont être éliminées pour que seules celles ayant un lien fonctionnel
soient stabilisées. À l’adolescence, on sait que les zones sous-corticales – centre des émotions et sensations – se développent en premier alors que le
cortex préfrontal – cerveau dit supérieur – s’étoffe plus tard ; ce qui
explique que l’adolescent a de grandes capacités cognitives mais montre une
immaturité émotionnelle (conflits, colères, tristesse, coup de foudre,
emballements, comportement excessif).
Vers la maturité. Les neuroscientifiques ont découvert que
le cortex préfrontal – zone dédiée aux responsabilités, planifications,
définition des priorités et à la maitrise des émotions – n’arrive à maturité
que vers 30 ans.
Le cerveau à son apogée. De 25 à 65 ans environ, les connexions
sont établies et fonctionnent très bien. Des nouveaux neurones continuent à se
former en migrant vers des zones qui en ont besoin. Le cerveau est comme un
muscle, si on l’entraîne, on va stimuler la formation de nouvelles connexions.
Le
cerveau du jeune enfant est immature et très fragile
Les dernières découvertes en neurosciences
nous montrent à quel point le comportement et les mots des adultes façonnent le
cerveau de l'enfant, encore très immature, lorsqu'il est tout-petit.
Avant 5 à 6 ans, l’enfant ne peut contrôler
seul ses émotions, son cerveau supérieur n’est pas encore mûr et ses tempêtes
émotionnelles (joie, tristesse, peur) ont toujours besoin d’être accompagnées
par un adulte bienveillant, empathique, maternant, affectueux.
Le rôle vital des émotions
Les émotions
constituent une réaction biologique à un événement extérieur. Les émotions sont le signe de la vie en
nous. L’enfant est ce qu’il ressent à un moment donné, son cerveau est immature
et il ne peut maîtriser seul, la situation qui s’impose à lui.
Les grandes émotions que sont la joie, la
peur, la tristesse, la colère et le dégoût nous renseignent sur ce que vit
quotidiennement l’enfant. Elles nous permettent, à nous professionnels ou
parents, de mettre des mots sur l’état de l’enfant pour lui faire comprendre le
lien entre son état et le mot adapté et l’encourager à l’exprimer lui-même
quand il aura élargi son vocabulaire.
Chez les bébés “pré-verbaux” – en référence
à la langue des signes chez les bébés –, le geste permet de signifier et
représenter l’émotion de l’enfant avant la parole et de prévenir la
frustration.
Que ce soit par un geste ou par un mot,
l’essentiel c’est de faire preuve d’empathie en permettant à l’enfant de
comprendre son état. Lui montrer toute votre affection engage l’enfant à entrer
en connexion avec l’adulte, ils parlent le même langage puisque l’enfant se
sent reconnu dans son émotion.
Les professionnels se sont souvent entendus
dire que garder une juste distance est bénéfique pour encourager l’enfant dans
son autonomie et pour se protéger ; les nouvelles découvertes en
neurosciences sociales nous disent absolument le contraire : montrer son
affection, câliner, embrasser un enfant, le prendre dans ses bras, fait mûrir
son cerveau.
L'amygdale |
Le cerveau du jeune enfant est dominé par
ses émotions qu’il reçoit de plein fouet, sans les filtres que notre cerveau
adulte a su bâtir par l’expérience et la maturité ; dans le même temps, la
plasticité cérébrale fait que l’enfant est une véritable éponge qui absorbe
tout mot, geste, humiliation, attitude et que chaque situation vécue, si elle
n’est pas bien accompagnée, va laisser des traces.
Exprimer ses émotions est source de
bien-être
En mettant des mots sur ses émotions, en
étant empathique et à son écoute, le cerveau global de l'enfant gagne en
maturité. Il doit mettre des mots sur ses émotions, qu'elles soient positives
ou négatives. Quand il est anxieux, triste, déçu, en colère, en parler apaisera
une partie de son cerveau.
Accompagner les émotions et materner agit
positivement sur le développement du cerveau, les facultés intellectuelles et
affectives, l’apprentissage, la mémoire, la concentration ; soutient
l’empathie naturelle, la coopération et permet de diminuer le stress et apaiser
les émotions.
Le
stress
Le temps de l’enfant est un temps lent. Lui
dire par exemple de se dépêcher n’a pas de sens. C’est souvent cette situation
du quotidien qui va stresser un enfant et l’empêcher de bien accomplir sa tâche
car il ne peut et ne sait pas faire vite ; lui demander de se dépêcher,
c’est le mettre en situation d’échec. La maltraitance et l’humiliation vont
également avoir pour effet d’altérer les fonctions cérébrales en fragilisant
l’hippocampe, siège de la mémoire et de l’apprentissage.
Sous l’effet du stress, l’amygdale déclenche
la sécrétion de cortisol et d’adrénaline qui se révèlent très toxiques quand
elles sont présentes en quantité importante dans le cerveau immature du jeune
enfant, car il n’a pas la capacité d’évaluer la situation et de prendre du
recul. Seul un adulte peut se raisonner, réévaluer une situation pour mettre en
place des stratégies ; l’enfant, de son côté, peut vivre de vraies
terreurs.
Comment générer des situations positives qui nourrissent la maturité cérébrale ?
Écouter l’enfant avec bienveillance, ne pas se priver de sourires, câlins et gestes affectueux ; l’enfant fait ses premiers pas dans un monde qu’il découvre, autant que celui-ci soit encourageant et riche en expériences et découvertes.
Du côté des hormones que se passe-t-il ? La dopamine motive, c’est l’hormone du désir, l’ocytocine est responsable du comportement de confiance, d’empathie et de l’envie d’entrer en relation avec l’autre.
Dans les instants de jeu, le cerveau mâture
grâce à la sécrétion d’une molécule cérébrale, la BDNF qui assure la
croissance, la survie et la différentiation des neurones. Lorsqu’un jeune
enfant rentre de l’école, il éprouve un besoin irrépressible de jouer ;
plus il aura passé de temps assis à apprendre dans sa classe plus ce besoin se
fera ressentir en rentrant à la maison ; il l’exprimera en temps passé ou
en qualité.
Le jeu est vital, le nourrisson joue avec
ses pieds et mains, le bébé joue en explorant son univers ; l’imitation
apportera d’autres perspectives de jeu, l’enfant apprend en jouant. Plus il
apprend avec joie et enthousiasme plus son cerveau se développe et plus les
émotions positives liées à l’apprentissage l’encouragent à explorer d’autres
compétences.
Le jeu, et le plaisir qui l’accompagne
modifient l’équilibre émotionnel de l’enfant en stimulant la sécrétion
d’endorphines et permet la densification des neurones.
L’empathie
naturelle de l’enfant : elle s’encourage et se transmet
Le bébé est naturellement doué d’empathie,
il montre de la sincérité et de la sollicitude auprès d’autres enfants qui ont
besoin d’aide et de soutien.
Cette capacité innée qui nous permet
d’identifier et de répondre aux émotions d’autrui est donc en chacun de nous à
la naissance. Pour voir cette capacité perdurer, l’adulte a un très précieux
rôle à jouer, à commencer par être empathique avec lui-même.
À chaque fois qu’un enfant du groupe reçoit
de l’empathie, il sécrète de l’ocytocyne, l’hormone du confort et du bien-être.
Reconnaître et mettre des mots sur les émotions reçues par l’enfant lui permet
de se sentir reconnu dans ce qu’il vit et d’adopter un comportement positif
pour son développement.
Parlez à vos enfants
Les chercheurs ont observé que la quantité
de conversation entre parents et enfants avait une grande importance. Les
enfants à qui l’on parlait le plus obtenaient des résultats plus élevés aux
tests de QI à l’âge de 3 ans. Et ils réussissaient mieux à l’école vers 10
ans.
*
* *
Le cerveau des bébés utilise le toucher
pour se connecter au reste du monde
Selon une étude menée par des chercheurs de
l'université de Washington, publiée dans UW News en janvier 2018, le cerveau des bébés est stimulé de la même
façon lorsqu'ils touchent un objet que lorsqu'ils voient quelqu'un le toucher.
Une connexion qui leur permet de faire le lien entre eux et les autres.
Les chercheurs expliquent comment ils ont réussi à montrer pourquoi le
toucher, le premier des cinq sens à être développé, est l'un des piliers
du développement intellectuel des enfants.
Ils ont utilisé des techniques d'imagerie
récentes et sans danger pour le cerveau de jeunes enfants, pour montrer comment
le cerveau interprète le toucher ; et pas seulement la sensation du
toucher, mais aussi la vue de quelqu'un qui touche quelque chose. Ils ont les
outils qui permettent de voir comment le corps du bébé est représenté par son
cerveau. Cela leur permet d'avoir un
premier aperçu d'une conscience primaire de soi-même, qui est un élément de
base de l'apprentissage social.
La même partie du cerveau stimulée par un
toucher "observé" ou "ressenti"
Pour cela, l’équipe a utilisé une machine
de magnétoencéphalographie permettant de capturer des images de l'activité
cérébrale, lorsque les enfants étaient exposés à des objets à toucher ou à des
vidéos montrant des adultes toucher des objets. Les scientifiques se sont
focalisés sur le cortex somatosensoriel, une sorte de bande de tissus cérébraux
qui va d'une oreille à l'autre, au sommet de la tête. Et il apparaît que cette région est stimulée à différents
endroits et avec des forces différentes, selon la partie du corps sur laquelle
est exercée un toucher : une pression sur la main provoque une
stimulation beaucoup plus forte qu'une pression sur le pied.
Mais le plus intéressant, c'est que la même partie du cerveau est activée dans
les deux cas, quand le toucher est directement perçu ou quand il est vu.
La réponse obtenue avec un "toucher observé" est plus faible qu'avec
un "toucher ressenti". L'élément-clé, c'est bien le fait que le
toucher stimule indifféremment la même zone neuronale, que le bébé l'exerce
directement ou non.
Ces
images illustrent deux vues de l'hémisphère gauche du cerveau. L'image A montre
l'emplacement où les nourrissons de l'expérience ont touché une main. L'image B
montre où, dans le cerveau, ils ont touché le pied.
Identification aux autres
L'imitation est un mécanisme
d'apprentissage puissant pour les enfants, mais ils ont besoin de reproduire le
même mouvement avec la même partie du corps quand ils imitent leurs parents. Et
cette étude montre qu'avant d'avoir des mots pour les parties du corps, les bébés reconnaissent que leur main est
comme la vôtre, que leur pied est comme le vôtre. La carte neuronale du corps
aide les bébés à se connecter aux autres.
Selon les chercheurs, cette reconnaissance
du "comme-moi" serait aussi un
premier pas vers l'empathie envers les autres. L'idée d'utiliser la
science du cerveau pour étudier quand et comment les humains commencent à
sentir une connexion avec les autres est importante et fascinante. De
prochaines études utilisant le même dispositif pourraient être menées pour
comprendre comment la conscience du corps évolue à mesure que les bébés grandissent.
* *
*
Le cerveau de l’enfant a un grand besoin
d’énergie
Le cerveau est un gros consommateur
d’énergie – sous forme de glucose –, d’où l’importance de lui apporter tout ce
dont il a besoin et ce dès le matin.
Comparativement à l’adulte, un enfant de 3
ans et demi prend des proportions alimentaires plus petites mais il consomme plus de produits laitiers ou
équivalents (4 par jour), moins de
viande rouge, de volaille ou d’œuf (une portion par jour).
Pour accroître son stock d'énergie,
donnez-lui des céréales semi-complètes
ou complètes (riz, blé, pâtes, etc.). Choisissez-les issues de
l’agriculture biologique si vous en avez la possibilité pour éviter la présence
de pesticides qui se concentrent dans leurs enveloppes.
Des minéraux essentiels pour la croissance |
Le poisson. Grâce à leur richesse en oméga 3 qui jouent un rôle-clé dans le
développement des fonctions cérébrales de l’enfant, les poissons et tout
particulièrement les poissons gras
des mers froides (saumons, maquereaux, truites de mer) sont à inscrire au menu
de votre enfant, au moins deux fois par semaine. Méfiez-vous en revanche des
poissons prédateurs comme le thon, l’espadon et le requin qu’il faudrait éviter
de consommer plus d’une fois par mois. Ces poissons peuvent concentrer des polluants marins comme le
mercure, néfaste au développement du cerveau.
Et du sommeil…
Impossible de bien mémoriser sans une bonne nuit de
sommeil. C’est pourquoi on recommande de coucher et lever un enfant à des horaires aussi réguliers que
possible, dans une chambre calme.
Si un petit frère ou une petite sœur vient de naître, attendez que le bébé
fasse ses nuits pour qu’il partage la chambre du grand frère, si c’est le cas.
Voir aussi…