Le stress est une réaction physique, émotionnelle et mentale répondant à des situations difficiles ou exigeantes. Le stress peut être un sentiment diffus, difficile à appréhender.
Les enfants aussi peuvent souffrir de stress. Le
stress est la réaction du corps aux différents problèmes et défis de la vie.
Les enfants n'ont pas autant d'expérience que les adultes en matière de gestion
du stress, et parfois, des événements minimes peuvent être stressants pour eux.
Le manque de compétences de communication chez
l’enfant fait qu’il gère et exprime son stress différemment de l’adulte. Le stress des
enfants peut être causé par un événement positif ou négatif qui change de ses
habitudes quotidiennes, et se manifeste souvent sous la forme de symptômes
physiques et/ou par un changement de comportement. Il est possible d’aider l’enfant à réduire son stress.
L’anxiété est une émotion normale en réponse à une impression de danger, de peur
devant l’inconnu ou une situation nouvelle, et peut permettre à l’enfant de
demeurer prudent dans certaines circonstances.
Il est normal de ressentir de l’anxiété à l’occasion,
même pour un jeune enfant, qu'un enfant se sente nerveux dans certaines
situations : la première journée d'école, à l'approche d'un examen, s'il
doit parler en public, s'il est dans un lieu achalandé.
L’anxiété devient un
problème lorsqu’elle suscite une réaction exagérée devant l’inconnu ou la nouveauté, qu’elle génère une grande détresse, qu’elle
est difficile à contrôler, qu’elle dure un certain temps et qu’elle fait en
sorte que l’enfant évite certaines situations. Si l’anxiété prend trop
d’ampleur ou nuit à la vie quotidienne de l’enfant, il est important de trouver
des façons d’atténuer ses craintes.
On juge de la santé mentale des enfants en
observant leur capacité à réagir de façon positive au monde qui les entoure. On
vit de l'anxiété lorsqu'on ne se sent pas bien, lorsqu'on est effrayé ou
inquiet.
Ce phénomène n'a de cesse de s'accentuer avec l'accélération
du rythme de vie et les changements qui lui sont associés. Si un stress modéré
peut jouer un rôle positif dans le développement de l'enfant, un stress répété
ou chronique peut avoir des effets dévastateurs.
N’importe quel enfant peut être ébranlé par ces
changements de repères, souvent inévitables, qui jalonnent le quotidien :
déménagement, arrivée d’un petit frère ou d’une petite sœur, séparation des
parents, entrée à l’école, période financière difficile pour la famille…
Le cas des enfants anxieux de nature. Chez eux,
l’anxiété est un trait de caractère, que l’on peut percevoir parfois dès les
premières années de vie. Toutes leurs émotions sont exacerbées, tant les belles
que les moins bonnes.
Les causes du stress infantile
Les raisons du stress infantile sont aussi variées
que les enfants qui en sont atteints. Même s'il semble exister des
prédispositions génétiques à de telles tensions, l'environnement familial et le
contexte social restent les causes majeures. Le stress provient le plus souvent
de sources extérieures (comme la famille, les amis ou l'école), mais il peut
aussi venir de l'intérieur.
Le stress peut affecter n'importe qui, même un
enfant, se sentant dépassé par les événements. Un enfant de deux ans, par
exemple, peut se sentir stressé parce que la personne dont il a besoin pour se
sentir bien (un parent) n'est pas suffisamment présent. Chez les enfants prêts
à entrer à l'école, la séparation avec les parents est la plus grande cause
d'anxiété.
Quand l'enfant grandit, les pressions académiques
et la pression du groupe (en particulier celui dans lequel il souhaite se faire
intégrer) provoquent du stress et de l'anxiété. De plus, les parents rajoutent
parfois du stress dans la vie de leurs enfants sans s'en rendre compte. Les
parents qui poussent leurs enfants à exceller dans le sport ou qui les
inscrivent dans trop d'activités peuvent également créer du stress et de la
frustration chez leurs enfants si ils ne partagent pas les mêmes envies.
Des facteurs aggravants comme la maladie, la mort
d'un proche ou un divorce peut causer du stress chez l’enfant. Même le divorce
qui se passerait dans les meilleures conditions possibles entre les parents
peut être une expérience difficile à vivre pour les enfants car leur système de
protection originel (leur famille) se décompose et va connaître un changement.
* l'arrivée d'un nouveau bébé,
* un changement de routine ou un sentiment
d'insécurité,
* un changement d'école, d'enseignant ou de
conducteur d'autobus,
* une sur stimulation,
* l'apprentissage d'une nouvelle aptitude,
* la prise de décision devant trop de possibilités.
Signes de l’anxiété infantile
Si l'enfant présente fréquemment un ou plusieurs
des signes suivants, il est important de trouver des moyens de diminuer son
anxiété.
Des symptômes physiques
* Des malaises physiques comme des maux de tête, des maux de ventre, des
maux de cœur ou des tensions.
* Des troubles
de l’alimentation.
* Des problèmes de sommeil.
* De maladies chroniques (asthme, eczéma), on
observe généralement une aggravation des symptômes.
Des symptômes psychologiques
* Un changement soudain
de comportement. Par exemple, il est
agité, irritable et de mauvaise humeur. Il fait des crises de colère intenses.
Il pleure et semble triste ou inquiet.
* Une soudaine introversion.
* Une régression du niveau de la maturité.
* Un besoin constant
d’être rassuré.
* Un manque de
concentration.
* Des difficultés
de concentration.
* Des réactions excessives par rapport à certains événements. Il tente
d’éviter certaines situations, comme aller chez des amis, aller à l’école ou se
faire garder.
* L’apparition, ou réapparition, de tics.
* Chercher à se dévaloriser, à se dénigrer, à porter sur lui-même un jugement dégradé.
Il n'est pas toujours facile de reconnaître les
symptômes du stress chez l'enfant. Des changements de comportement à court
terme comme des changements d'humeur, des troubles du sommeil ou même le pipi
au lit peuvent être des indicateurs de stress. Certains enfants ressentent même
les effets physiques du stress comme les maux d'estomac ou les maux de tête.
D'autres ont des problèmes de concentration ou éprouvent des difficultés à
faire leur devoir.
Chez le nourrisson, un stress peut s'exprimer par
un retard de développement.
Les enfants plus jeunes peuvent réagir au stress
en prenant de nouvelles habitudes telles que se mettre à sucer son pouce, se
mettre les doigts dans les cheveux pour faire des boucles ou bien encore à se
mettre le doigt dans le nez. Les enfants plus âgés peuvent se mettre à mentir
ou vouloir défier l'autorité. Un enfant stressé peut faire des cauchemars,
avoir des difficultés à se séparer de ses parents, réagir de façon
disproportionnée à de petits problèmes ou encore connaître une chute dans leurs
notes et résultats scolaires.
Il n’existe pas de marqueurs précis du stress chez l’enfant. Les
manifestations du stress étant très différentes d’un enfant à l’autre, ce sont
surtout les changements dans l’attitude
de l’enfant qui permettent de détecter le stress.
La difficulté
de l’enfant d’entrer en contact avec les autres peut aussi être
une manifestation du stress. Ainsi, les enfants qui restent à l’écart ou sont
renfermés, même très jeunes, ont une plus grande propension à l’anxiété.
*
* *
Le stress peut rapidement nuire à la santé des enfants
Selon une étude réalisée par des chercheurs de
l'Université de Floride, publiée dans Proceedings of the National Academy of
Sciences en mars 2014, les
événements stressants peuvent avoir un impact presque immédiat sur la santé et
le bien-être des enfants.
Les chercheurs ont analysé les données de près de
96.000 enfants aux États-Unis qui ont participé à l'Enquête nationale sur la
santé infantile. Le sondage a recueilli des informations sur la santé des
enfants et les situations stressantes auxquelles ils étaient confrontés, comme
les parents divorcés, les violences domestiques et de quartier, les pauvres,
les parents ayant des problèmes de santé mentale, l'exposition à l'abus de drogue
et un parent en prison.
Les enfants qui ont vécu trois événements
stressants ou plus étaient six fois plus susceptibles d'avoir des problèmes de
santé physique ou mentale ou un trouble d'apprentissage que ceux qui n'avaient
pas d'expérience stressante.
Le stress chronique peut déclencher des
changements dans le développement de systèmes neuro-endocriniens et immunitaires
d'un enfant qui conduisent à un mauvais contrôle de la réponse au stress et à
une capacité réduite à résister à la maladie.
Le stress ressenti à l'enfance peut augmenter les risques de maladie cardiaque et diabète à l'âge adulte
Des chercheurs de l’École de médecine de
l'université de Harvard dans une étude publiée dans le Journal of the American College of Cardiology en
septembre 2015, préviennent que le stress psychologique ressenti à l'enfance
augmente le risque de maladie cardiaque ou de diabète plus tard pendant la vie.
Ces conclusions découlent de l'étude, pendant 45
ans, de quelque 7000 personnes nées en l'espace d'une semaine au Royaume-Uni.
Des données concernant le stress et la santé mentale des participants ont été
récoltées quand ils avaient 7, 11, 16, 23, 33 et 42 ans.
Les chercheurs ont également mesuré, à l'âge de 45
ans, neuf marqueurs biologiques qui témoignent du risque de maladie cardiaque
ou de diabète – ce qu'on appelle le risque cardio-métabolique.
L'étude démontre que les gens les plus stressés
pendant leur vie ont aussi le risque cardio-métabolique le plus élevé. Dans
certains cas, le risque était plus élevé que celui associé à l'embonpoint
pendant l'enfance.
Le stress affecte le développement cognitif des enfants
Une étude réalisée par l'Université du
Wisconsin-Madison, publiée dans
le Journal of Neuroscience en juin
2012, a montré que le stress peut affecter la capacité cognitive des enfants, à
la fois dans l'espace – mémoire responsable de la capture de l’environnement et l'emplacement – comme à court-terme – mémoire qui contient peu de données –, puisque pendant la petite enfance le cerveau est encore en développement et est
affectée par des facteurs externes tels que le stress.
Les chercheurs ont mené des entrevues avec 61
enfants de 9 à 14, leur posant des questions sur des événements stressants tout
au long de leur vie.
Ils ont aussi utilisé l'imagerie par résonance
magnétique (IRM) pour scanner le cerveau de chaque participant. La recherche du
cortex cingulaire antérieur, qui se trouve dans le cortex préfrontal, a pris
moins de place chez les enfants qui subissent de grands efforts. Le cortex
cingulaire antérieur joue un rôle dans une série de tâches cognitives et
émotionnelles, y compris la mémoire de travail spatiale ou la station de travail
de toutes sortes, où l’information spatiale peut être traitée et être rapidement
accessible.
Les chercheurs ont montré que les enfants avaient
un déficit dans leur mémoire spatiale et à court-terme. En outre, certaines
régions ne se sont pas développées comme le cortex. L'exposition à des niveaux
très élevés de stress pourrait changer les produits chimiques importants dans
le cerveau et le corps comme le cortisol et la dopamine. L’hormone cortisol a
tendance à augmenter avec le stress et peut affecter les cellules cérébrales.
Toutefois, ces effets ne sont pas irréversibles, à
savoir qu'il ne touche pas le cerveau pour la vie, étant donné que les effets
sont temporaires, ils peuvent être éradiqués avec un traitement approprié,
après un événement stressant. Certains des avantages qui a le cerveau sont sa
flexibilité, car il peut être changé ou réadapté, surtout chez l'enfant.
* *
*
Comment réduire le stress
Le repos adéquat et une bonne nutrition, ainsi
qu’une bonne éducation, peuvent augmenter les compétences nécessaires pour
faire face aux situations de stress.
Au fur et à mesure que les enfants grandissent, le
temps de qualité est important. Pour certaines personnes, il est vraiment
difficile après le retour du travail, de s’accroupir et de jouer avec leurs
enfants ou juste parler avec eux sur leur journée, surtout quand ils ont eu eux-mêmes
une journée stressante. Mais les parents en exprimant intérêt sur la journée de
leurs enfants, leur montrent qu’ils sont importants.
Les parents peuvent aider aussi s’ils s’avancent à
des situations éventuellement stressantes et préparent leurs enfants à y faire
face. Toutefois, ils doivent tenir compte du fait que, probablement, les plus
jeunes enfants ne nécessitent pas beaucoup de préparation à l’avance. Leur
donner beaucoup d’informations peut causer plus de stress. La sécurité est la
clé.
Ne pas oublier que certain niveau de stress est
normal ; leur faire savoir que c’est bien de sentir la colère, la peur, la
solitude ou l’anxiété et que d’autres personnes partagent ces sentiments.
Le stress des enfants n’augmente pas seulement par
ce qui se passe dans leurs propres vies. Les parents devraient faire attention
à la façon dont ils parlent de leurs problèmes lorsque leurs enfants se
trouvent à proximité, car les enfants vont reconnaître l’anxiété des parents et
commencer à s’inquiéter.
La plupart des parents ont les compétences
nécessaires pour résoudre le stress de leurs enfants. Ils doivent obtenir des
soins professionnels si tout changement dans le comportement persiste, si le
stress provoque anxiété sévère ou si le comportement crée des problèmes
importants à l’école ou à la maison.
Quand un enfant montre des signes physiques et
comportementaux, la façon la plus efficace pour réduire son stress consiste à
gérer la cause ayant entraîné le stress lui-même, plutôt que de tenter de
soigner ou corriger les symptômes.
Les parents peuvent aider leurs enfants à traverser les périodes d’anxiété et à faire face aux angoisses passagères de plusieurs façons
* Restez à son écoute et posez-lui des questions
si vous croyez qu’il ne se sent pas bien. Aidez votre enfant à mettre des mots
sur ses émotions.
* Ne dramatisez pas la situation que vit votre
enfant, mais ne la minimisez pas non plus. La peur de votre enfant est réelle.
Faites-lui sentir que vous le prenez au sérieux et que vous ne vous moquez pas
de ses craintes.
* Rassurez-le. Proposez une période de temps dans
la journée où il pourra vous parler de ses craintes. Invitez-le à respecter ce
moment, et profitez-en pour le rassurer. En offrant cette occasion à votre
enfant, vous lui permettez d’exprimer ses craintes sans que celles-ci
envahissent son quotidien.
* N’évitez pas les situations qui lui font peur,
car plus il les évitera, plus elles seront angoissantes pour lui. Apprenez-lui
plutôt à leur faire face doucement et graduellement. Il apprivoisera ainsi ce
qui le rend anxieux.
* Invitez votre enfant à s’exprimer par le dessin
ou le jeu. Faites des mises en situation en recréant par le jeu la situation
qui l’angoisse.
* S’il a peur d’un changement à venir, prenez le
temps de lui expliquer ce qui se passera.
* Soulignez ses succès. Par exemple, rappelez-lui
les peurs qu’il avait lorsqu’il était petit et qu’il a réussi à surmonter.
* Assurez-vous que votre enfant mange et dort
bien. S’il a des cauchemars, essayez d’en trouver la cause.
* Faites de la relaxation avec votre enfant pour
l’aider à se détendre et à gérer son stress. Par exemple, apprenez-lui à faire
des respirations abdominales.
* Travaillez sur vos propres angoisses pour ne pas
l’influencer. Au besoin, allez chercher de l’aide pour vous.
L'enfant peut également contrôler son stress en suivant ces conseils
* Parler à ses parents au sujet de son problème et si ce n’est pas possible, à une
personne de confiance.
* Se
détendre : en écoutant de la musique douce, en prenant un bain chaud, en fermant
les yeux et en respirant profondément et lentement, même en pratiquant le yoga
pour enfants.
* Prendre le temps pour être seul ou passer quelques minutes pour profiter de son
activité préférée : la lecture, la peinture, jouer d' un instrument, la
danse, etc.
* Faire du sport.
* Très important, se fixer des objectifs réalistes et mener ses activités le mieux
possible, toujours en se rappelant que personne n’est parfait et qu’il est
impossible de tout faire correctement.
Il est important que les enfants prennent conscience
de leurs tensions pour les dépasser à l'aide d'exercices corporels et mentaux
relaxants. Chez soi ou à l'école quelques minutes de ces exercices-jeux évitent
bien des énervements. Ils apportent une meilleure écoute, une vraie
concentration ainsi qu'une réelle harmonie générale.
“Exercices d’éveil pour petits chatons”. Conçu à partir de techniques orientales issues et adaptées du yoga, du zen, du tai-chi, des mandalas (mais sans jamais les citer), et aussi à partir d’exercices psychologiques et de visualisation, cet album original donne des exercices faciles à exécuter et des conseils pratiques précieux pour relaxer et concentrer les enfants, que ce soit en classe ou à la maison.
Il est de plus en plus évident que l'adversité de l'environnement social chez l'enfant augmente la probabilité de développer un niveau élevé de détresse. Par conséquent, les stratégies de prévention et d'intervention précoce devraient se concentrer à la fois sur le petit et son environnement.
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