Téléphones et tablettes modifient le
fonctionnement du cerveau et font des utilisateurs
des êtres oublieux, mais en
même temps, ils contribuent au processus plus rapide de la réalité
L’arrivée du Smartphone dans notre quotidien a incontestablement changé nos vies.
Le cerveau n’est pas une
matière inerte et figée mais c'est une véritable unité centrale de l’être humain.
Il est d’une très grande plasticité, les connexions neuronales évoluent tous
les jours et la stimulation du cerveau déclenche la création de nouveaux
circuits de neurones. Cette stimulation permet le processus classique de
l’apprentissage et cela a permis à l’être humain de s’adapter et d’évoluer. Les
outils numériques étant de puissants stimulateurs, ils participent, comme
d’autres éléments, à la modification de notre cerveau.
D'ici 2017, les estimations prédisent qu'un tiers
de la population mondiale sera détenteur d'un Smartphone. Cela représente au
moins de 2,6 milliards d'utilisateurs à travers le monde. Et pour beaucoup, le
téléphone portable est devenu un objet indispensable du quotidien. Pour
communiquer, échanger avec les autres, mais aussi suivre l'actualité ou même se
divertir. En moyenne, les utilisateurs passeraient au moins de 4,7 heures par
jour sur leur Smartphone.
Notre vie technologique renforce le cerveau comme un muscle
Quand nous marchons tranquillement dans la rue,
téléphone en main, nous ne réalisons pas que nous soumettons notre corps à un
exercice constant numérique : nos doigts, notre vue, notre colonne
vertébrale et, bien sûr, notre cerveau.
Les régions du corps avec plus d’activité
sensorielle – comme les doigts, la mâchoire, les yeux ou la langue – sont celles
qui plus activement modifient notre cerveau. Chaque région a une zone de
traitement spécifique dans notre centre émotionnel : le cortex somato-sensoriel.
Situé derrière le sillon central du cortex primaire, le cortex somato-sensoriel
est très flexible et différent pour chaque personne.
L'utilisation continue de l'Internet par le biais
des ordinateurs, tablettes et Smartphones, modifie la structure du cerveau des
plus petits. Et bien sûr, également celle des adultes.
L'une des principales caractéristiques de notre
cerveau est son énorme plasticité. Cette plasticité est celle qui permet aux
structures cérébrales, que précédemment on les croyait fixes et statiques, soient
capables de se modifier pour répondre aux nouveaux besoins ou circonstances. Ces
changements sont importants et se produisent à une échelle physique.
Chaque fois que nous développons une nouvelle
aptitude, ou apprenons une nouvelle compétence, de nouvelles synapses se
produisent entre les neurones, épaississent et renforcent des connexions et
même de nouveaux neurones sont fixés principalement dans l'hippocampe, la
région responsable de l'enregistrement précisément des faits nouveaux.
L'utilisation quotidienne des outils numériques
tels que les moteurs de recherche, stimule considérablement le travail des
zones du cerveau consacrées à la prise de décision et résolution de problèmes. Ces
zones sont à peine activées chez les personnes qui n'utilisent généralement pas
ces outils numériques.
Les experts, basés sur leurs études, ont affirmé
que l'utilisation de Smartphone peut avoir un impact sur le développement
social et affectif des enfants, peut mettre en danger nos habitudes de sommeil
et peut même rendre certaines personnes en penseurs paresseux.
Surfer sur un Smartphone modifie le cerveau
Des chercheurs des universités suisses de Zurich
et Fribourg, dans une étude publiée dans la revue scientifique Current
Biology en décembre 2014, ont décidé explorer comment l’utilisation du Smartphone
à écran tactile modifie en permanence le fonctionnement du cerveau.
Les chercheurs ont examiné pendant plusieurs mois
les encéphalogrammes de 37 personnes âgées de 19 à 34 ans : 26 détenteurs
de téléphones portables à écran tactile et 11 détenteurs de téléphones
d'ancienne génération à touches, sans écran tactile.
Ils sont parvenus à la conclusion que les zones du
cerveau contrôlant le pouce, l'index et le majeur – le cortex somato-sensoriel – étaient plus développées chez les utilisateurs de Smartphones. Plus les
propriétaires de Smartphones avaient utilisé leur appareil durant les 10 jours
précédant, plus le signal observé dans le cerveau était marqué; les autres ne
présentaient pas un tel signal.
La zone la plus sensible est celle contrôlant le
pouce. Cette zone réagit quasi quotidiennement à des utilisations du Smartphone,
plus le temps est court entre
l'utilisation du pouce (et l'encéphalogramme), plus le potentiel de la zone du
cortex associée est important.
Le processus de
sensibilité du cortex dans le cerveau contemporain est modifié continuellement
par l'utilisation de la technologie digitale.
Les scientifiques savent depuis la fin du XIXe
siècle qu’à chaque région de notre corps est dévolue une zone cérébrale
spécifique du cortex moteur primaire qui en contrôle le mouvement. La surface
de cette zone dépend étroitement de la fréquence et de l’utilisation de la
région en question. Ainsi, les mains et les doigts occupent une place plus
importante que les autres parties du corps.
Lire sur Smartphone ou tablette avant de dormir a des conséquences sur le sommeil
Selon une étude de l’Hôpital Brigham and Women à
Boston, Massachusetts, publiée dans Proceedings of the National Academy of
Sciences en 2014, lire avant de dormir pourrait avoir une
incidence pour toute personne qui utilise ordinateur portable, Smartphone ou
certains téléviseurs avant de se coucher.
L’étude a duré deux semaines pendant lesquelles
les douze participants ont lu sur un iPad pendant quatre heures avant de se
coucher durant cinq jours d’affilée, un processus qui a été répété avec les
livres imprimés. Pour certains, l’ordre était inversé : ils commençaient avec
des livres imprimés puis passaient sur tablette.
Les chercheurs ont constaté que les lecteurs sur
iPad mettaient plus de temps à s’endormir, avaient la sensation de moins bien
dormir et avaient une phase plus courte de sommeil paradoxal que les lecteurs
de livres imprimés. Les lecteurs sur iPad secrétaient également moins de
mélatonine, cette hormone qui aide à réguler le sommeil. Ils étaient également
plus fatigués que les lecteurs de livres le lendemain, même si les deux ont
obtenu moins de huit heures de sommeil.
La faute à la lumière bleue émise par les LEDs des
écrans des terminaux numériques, qui perturberait sensiblement la sécrétion de
mélatonine, indispensable à une bonne qualité de sommeil.
Tablettes et Smartphones empêchent les enfants de dormir
Selon une étude américaine réalisée par l'Institut
de Santé publique à l'Université de Californie à Berkeley, publiée dans la
revue Pediatrics en janvier 2015, les
enfants qui ont accès à des tablettes ou des Smartphones dans leur
chambre bénéficient de moins de sommeil que ceux qui n'en n'ont pas.
L'étude a été menée sur 2.048 enfants entre 10 et
13 ans, scolarisés dans le Massachusetts. Elle montre que, sur l'ensemble des
collégiens étudiés, ceux qui disposent de tablettes et de Smartphones dans leur
chambre la nuit dorment en moyenne 21 minutes de moins que leurs camarades qui
n'en sont pas dotés.
En outre, les enfants qui ont une télévision au
pied de leur lit voient leur sommeil amputé de 18 minutes par rapport à ceux
qui n'ont pas de télécommande à portée de main.
Les Smartphones peuvent rendre le cerveau paresseux
Une étude des chercheurs en psychologie de
l’Université de Waterloo au Canada, publiée en Computers in Human Behaviour en février 2015, s’intéresse au lien
qui existe entre les capacités analytiques des gens et leur fréquence d’utilisation
des Smartphones.
Pour voir quel est l’effet de ces appareils sur
notre mode de pensée, les chercheurs ont interrogé 190 participants recrutés en
ligne en utilisant Amazon Mechanical Turk. Chacune des questions posées avait
une réponse erronée pouvant être trouvée intuitivement et une réponse correcte
nécessitant un plus grand effort de réflexion. L’enquête a également recueilli
des informations sur le temps passé à utiliser les moteurs de recherche sur les
Smartphones et les ordinateurs ainsi que l’utilisation des réseaux sociaux et
les sites de divertissement.
Ils ont constatée que les personnes comptant
souvent sur des sources d’informations externes (exemple : les moteurs de
recherches) ont tendance à favoriser les réponses intuitives par rapport aux
réponses analytiques.
Les résultats ont montré qu'il n'y avait généralement pas de différences entre les
propriétaires de Smartphones et les non-propriétaires concernant les mesures
cognitives, ce qui prouve que la possession d'un Smartphone n'est pas
suffisante pour modifier les compétences analytiques d'une personne.
Les chercheurs ont cependant peur qu'un niveau
élevé d'utilisation du Smartphone puisse avoir des effets négatifs sur la
pensée analytique, ceci non pas à cause de l’appareil en lui-même, mais plutôt
à cause de notre attitude envers ces téléphones multifonctions et de
l'externalisation de notre pensée, un exemple simple est d’écrire sa liste de
course sur son téléphone au lieu de tenter de la mémoriser.
Les chercheurs concluent leur rapport en
remarquant que les personnes qui sont relativement
moins disposées à engager des processus de raisonnement exigeants de l'effort
peuvent les compenser en s’appuyant sur l’internet via leurs Smartphones, il semblerait qu'un sentiment d'incertitude
pourrait inciter une personne à utiliser son Smartphone, plutôt que de s'engager
dans une pensée plus analytique.
Les portables et tablettes sont dangereux pour les enfants
Selon l’Agence nationale de sécurité sanitaire de
l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES), dans une étude
publiée en juillet 2016, estime qu’il existe un effet possible des
radiofréquences sur les fonctions cognitives de l’enfant et que les données
disponibles permettent de conclure à un effet possible des radiofréquences sur
le bien-être des enfants.
L’Agence constate une augmentation de l’exposition
de la moelle osseuse ou du cerveau des enfants par rapport aux autres, mise en
évidence par certaine études dosimétriques, et recommande en conséquence de
diminuer les valeurs limite d’exposition. Les parents doivent limiter
l’utilisation par les enfants des tablettes, téléphones et autres appareils
émetteurs d’ondes. Ils doivent aussi veiller à ce que le téléphone ne reste pas
allumé au contact du corps (poche de pantalon ou de haut par exemple) pour
éviter les éventuels effets thermiques.
Il est de toute façon très difficile d’éviter
l’exposition aux sources de rayonnement électromagnétiques présentes dans
l’environnement. L’Agence rappelle que ces sources sont innombrables et
dépassent le cadre du téléphone portable : champs basses fréquences
provenant du transport et de la distribution d’électricité, les radiofréquences
issues des sources de radio et de télévision, la communication mobile et tous
les appareils domestiques qui émettent des rayonnements – les dispositifs de
veille-bébés, les jouets connectés, le wifi, par exemple –. Mais le téléphone
mobile reste la source majeure car c’est la source la plus intense.
L’Agence souligne que l’exposition commence dès le
plus jeune âge à cause du développement rapide des technologies de communication
mobile qui place ses sources à proximité, parfois au contact du corps, des
enfants. Dès la phase de développement in utero.
Les ondes électromagnétiques émises par les
téléphones portables, les tablettes tactiles ou les jouets connectés peuvent
avoir des effets sur les fonctions cognitives – mémoire, attention,
coordination – des enfants. Le rapport a noté des effets négatifs sur le bien-être (fatigue, troubles du sommeil, stress, anxiété). Il n’a pas été
possible de lier ces effets aux ondes elles-mêmes, ce serait en revanche
l’utilisation du portable qui aurait ses effets négatifs.
Cette hypothèse est renforcée par le constat d’une
corrélation entre un usage intensif du téléphone portable et une santé mentale
affectée qui se traduit par des comportements à risque, de la dépression ou des
idées suicidaires.
L'utilisation de tablettes et Smartphone pourrait nuire au développement des compétences socio-émotionnelles
Des chercheurs de l'École de médecine de
l'Université de Boston, dans une étude publiée dans la revue Pediatrics en 2015, ont effectué un
examen de la littérature disponible sur l'utilisation de Smartphone et iPads
chez les jeunes enfants.
L'utilisation de ces dispositifs pour divertir ou
apaiser les enfants, pourrait avoir un effet négatif sur leur développement
social et affectif.
Les experts suggèrent que les activités pratiques
et celles impliquant une interaction humaine directe l'emportent sur les jeux
interactifs à l’écran.
L'utilisation d'appareils mobiles devient
particulièrement problématique lorsque ces appareils remplacent les activités
pratiques qui aident à développer la motricité sensorimotrice et visuo-motrice.
Les chercheurs soulignent cependant qu'il y a encore beaucoup d'inconnues sur
la façon dont l'utilisation de ces appareils mobiles influe sur le
développement de l'enfant. Ils se sont interrogés quant à savoir si
l'utilisation excessive pourrait interférer avec le développement des
compétences sociales et la résolution de problèmes qui sont mieux acquis à
travers le jeu non structuré et avec l'interaction par les pairs.
La sur stimulation des enfants et des adolescents provoque des troubles d'apprentissage
Des experts du groupe de Recherche,
neuroplasticité et apprentissage à l'Université de Grenade, dans une étude de
2010, ont analysé la façon dont la stimulation précoce peut intervenir dans le
processus d'apprentissage. Plus précisément, ils analysent in vivo l'effet qui provoque une exposition prolongée à des stimuli
complexes et si elle affecte les processus cognitifs dans les stades adultes.
Il y a certains moments au cours de la formation
du cerveau, allant de la période prénatale jusqu'à l'adolescence, qui influent
fortement sur les facteurs environnementaux tels que l'alimentation, mais il y
a d'autres circonstances qui influent sur le comportement ultérieur et le mode
d'apprentissage dans les étapes adultes, telles que le type de situations
auxquelles il a été exposé pendant les périodes précoces.
Après des expériences avec des bébés rats, les
chercheurs ont conclu que la pratique des tâches trop complexes avant que le
système nerveux soit prêt à les mener à bien, peut produire des déficits
permanents dans la capacité d'apprentissage tout au long de la vie.
Cela peut répondre à deux raisons
différentes : la personne est bloquée émotionnellement ou le système de la
mémoire est modifié. Dans les deux cas, le résultat est le même : on
apprend moins bien si des techniques complexes ont été utilisées avant que le
cerveau ait été correctement formé.
Les effets négatifs des Smartphones sur la santé
Malgré l'opinion positive de la recherche,
l'utilisation de la téléphonie mobile, et en particulier l'utilisation
excessive, peut générer des conséquences physiques et mentales négatives.
Whatsappitis
Un tel cas est celui de la pathologie émergente
appelée 'whatsappitis' qui affecte le poignet, les doigts et même le cou à la
suite d'une utilisation excessive de WhatsApp. Les symptômes sont la douleur,
l'enflure et la raideur, et ils augmentent avec le mouvement.
Nomophobie
C’est la relation de dépendance relative, voire
d’addiction des personnes angoissées à l’idée de se retrouver sans leur
téléphone mobile. Elle est assimilable à une pathologie.
La nomophobie et également le phénomène FOMO (Fear
of Missing Out), qui est le fait de contrôler en permanence ses réseaux
sociaux de peur de rater quelque chose, est assimilable à une forme de
dépendance. Cela favorise ainsi
la création d’un lien fort d’appartenance psychologique qui peut même aller
jusqu’au lien affectif avec l’objet.
Cybermalaises
La désorientation
(vertige, déséquilibre) est également un effet secondaire de
l'utilisation des applications 3D sur mobile pour iPhone et iPad, qui génère le
décalage entre le mouvement des yeux et les signaux que reçoit le système d'équilibre,
et peut conduire à ressentir des vertiges, des nausées et la fatigue oculaire.
Les nausées et les problèmes de désorientation
sont temporaires et ils sont surtout causés par le conflit sensoriel. Les
symptômes peuvent se comparer à la lecture dans une automobile.
Dans les cas extrêmes, certains toxicomanes
mobiles souffrent du 'syndrome des vibrations fantôme', ce qui signifie sentir
essentiellement que le téléphone vibre même s’ils ne l’ont pas ou est désactivé.
Ondes et radiations
Selon l'Organisation Mondiale de la Santé les
radiations seraient potentiellement cancérigènes pour l'humain. L'Agence
Nationale de la Sécurité Sanitaire (Anses) signale que les radiofréquences,
soit les ondes, auraient différentes conséquences et effets biologiques pour
l'homme et l'animal. Il s'agirait d'une augmentation possible d'un risque de
tumeur cérébrale chez les utilisateurs intensifs du portable.
Microbes et bactéries
Une étude réalisée en 2013 par le Wall Street
Journal dévoile la présence de nombreuses bactéries telles que les
"coliformes", qui indiqueraient une contamination fécale.
Douleurs à la nuque
Lorsque l’on penche sa tête en avant
régulièrement, position que l'on adopte pour écrire un SMS, on inflige une
pression supplémentaire à la colonne vertébrale. D'où des douleurs au cou, aux
cervicales et à la tête.
Le smartphone est synonyme de destruction sociale
Au delà de son impact psychologique sur son
utilisateur, le Smartphone a aussi
affecté les rapports humains, sociaux. Alors qu’à l’origine, le téléphone
portable est un outil permettant de favoriser la communication, aujourd’hui, il
la tue.
L’interaction humaine a
été sacrifiée pour la connexion. Nous
nous reposons de plus en plus sur la technologie et de moins en moins sur nos
semblables.
WhatsApp est la principale cause de distraction au travail
Une enquête de Phone
House en Novembre 2014, révèle que le programme le plus populaire de messagerie
instantanée aujourd'hui, WhatsApp, est la principale cause de distraction chez
les travailleurs.
Le rendement au travail
est essentiel pour les entreprises d'aujourd'hui. Cependant, avec l'avènement
des nouvelles technologies et les possibilités qu’aujourd'hui permettent
Internet et les appareils mobiles, les distractions augmentent et le Smartphone
est l'une des principales distractions.
Le nom WhatsApp est une déformation de What's
Up : “quoi de neuf ?” en français. WhatsApp est une application mobile multiplateforme qui incorpore
un système de messagerie instantanée via Internet utilisé par un milliard de
personnes. L’entreprise WhatsApp, fondée en 2009 par Jan Koum et Brian Acton,
deux anciens ingénieurs de Yahoo, a été achetée par Mark Zuckerberg, fondateur
de Facebook en 2014 pour 1.900 millions de dollars.
32% des employés voient leur téléphone mobile au
moins 4 fois par heure, et le service de messagerie instantanée WhatsApp est la
distraction principale. Le degré de distraction qui génère cette application a
conduit de nombreuses entreprises à restreindre l'utilisation de téléphones
mobiles au cours de la journée de travail.
Les pauses et les interruptions constantes
génèrent des pertes significatives et ralentissent la productivité des
travailleurs. C’est un phénomène émergent sans une solution facile, car il y a
une omniprésence des applications mobiles dans la vie quotidienne et
l'utilisation continue peut générer du stress, réduire la productivité et
causer une dépendance.
Les experts préviennent que l'utilisation de plus
en plus abusive de ces ressources peut être dangereuse, comme addictif et laissant
des traces difficiles à effacer. Le principal problème de l'utilisation
excessive de WhatsApp est la perte de contact avec la vie réelle et la
virtualisation de la vie quotidienne.
C’est également un problème pour ceux qui
utilisent cette application mobile afin de tout contrôler ; par ailleurs,
ils ne sont pas en mesure de discuter avec d'autres personnes, car ils sont en
train de consulter constamment leur téléphone, répondant aux messages
immédiatement, quelles que soient les circonstances.
De même, il est important de savoir si la personne
a d'autres problèmes psychologiques tels que l'instabilité émotionnelle, faible
estime de soi, incapacité à communiquer personnellement ou timidité extrême.
Alors que normalement la tendance soit à penser
que les adolescents sont les plus touchés, ce mal peut arriver à tout le monde
quel que soit l’âge ou statut.
Pour lutter contre cette dépendance, il est
recommandé de mettre des limites de temps à l'utilisation de WhatsApp et d’effectuer
une cure d’abstinence d'un ou deux mois.
Ennemis de bon sommeil
Si l'anxiété et le stress laissaient déjà leur
empreinte négative sur la qualité de sommeil des gens, le fait d'être toute la
journée avec les appareils mobiles en main ajoute de nouveaux composants à ce
cas complexe. L'augmentation du “techno-stress”, dérivé de l'utilisation
abusive des dispositifs technologiques, rend de plus en plus difficile aux gens
concilier le sommeil tous les soirs.
Le déficit de sommeil a des effets négatifs sur
l'humeur de la personne, la qualité de son travail, les relations familiales,
la vie sexuelle et la santé en général.
Des enfants
sur stimulés : comment la technologie a transformé l'enfance
Être un enfant aujourd'hui signifie être
constamment exposé à trop de stimuli : entre les médias et d'autres
nouvelles technologies qui permettent d'accéder à Internet presque partout et
en tout, beaucoup éprouvent des difficultés à se concentrer longtemps et trouvent
l'école 'ennuyeuse.
En fait, de nombreux enfants entre deux et cinq
ans ont plus de compétences pour utiliser les ordinateurs, Smartphone et à surfer
sur Internet que pour la natation, boutonner un bouton, fermez leur manteau ou monter
à vélo, selon une étude réalisée par la firme AVG Technologies.
Selon les réponses au sondage de 2 mille 200 mères
aux États-Unis, Canada et certains pays européens, 19% de leurs enfants ont été
en mesure d'utiliser une application Smartphone, mais seulement 9% pouvait
attacher ses chaussures; 25% savait comment ouvrir une fenêtre dans un
navigateur Web, tandis que seulement 20% nageait sans aide.
Ces dernières années, des dispositifs avec
Internet, tels que les tablettes et Smartphone, ont remplacé la télévision
comme une alternative de divertissement et même comme baby-sitter électronique.
Cette utilisation
excessive d’écrans présente de nombreux dangers pour la santé des enfants car
elle peut altérer leurs capacités de concentration et perturber leur
fonctionnement cérébral.
Selon une étude menée en Amérique latine par la chaîne
de télévision Cartoon Network, les enfants de six à 11 ans naviguent en moyenne
deux heures par jour, trois à quatre jours par semaine.
Pères absents, technologie trop présente
À ceci s’ajoute la situation familiale : la
plupart des enfants grandissent avec l'absence constante de leurs parents due à
leur travail. Dans le même temps, ils font face à une très forte demande de
leurs parents et des enseignants à l'école et dans les activités académiques
parascolaires.
Les horaires trop saturés et la pression constante
de leur environnement, pour qu’ils soient les meilleurs et se conforment aux
diverses activités, peuvent causer des troubles du comportement.
Beaucoup de parents estiment que leurs enfants
sont très intelligents, car ils sont en mesure d'utiliser des appareils
électroniques, mais apprendre aux enfants à effectuer des tâches trop complexes
avant que leur système soit prêt à les mener à bien, peut produire des déficits
permanents dans la capacité d'apprentissage tout au long de la vie. Cette
situation affecte la capacité des enfants à persévérer avec les tâches, à tout
se rappeler et à construire des phrases claires.
Par conséquent, l'approche de la technologie
devrait être dirigée et accompagnée. Les parents doivent organiser le temps à
utiliser l'ordinateur ou d'autres appareils par leurs enfants et surveiller le
contenu qui sera vu.
Il faut être assez
prudent dans l’utilisation des outils numériques avec les petits enfants car
leur cerveau est encore en construction et que nous ne connaissons pas encore
toutes les conséquences des outils et des écrans sur le cerveau.
Surtout, les appareils électroniques ne doivent
pas remplacer l’attention et la présence des parents, car c’est un fait que la
qualité des relations d'attachement avec l’entourage au cours des premières
années de la vie est cruciale pour le développement cognitif de l'enfant.
Conseils
pour éviter la sur stimulation des enfants
Ne pas essayer d'accélérer leur développement naturel
Bien que la stimulation précoce soit devenue très
populaire, c’est une ressource dont l'utilisation doit être évaluée par un
expert. Son utilisation est indiquée lorsque les enfants ont le risque de présenter
des dommages neurologiques dus à des facteurs génétiques, des complications
pendant la grossesse ou à la naissance, ou par accident.
L'utilisation aveugle des techniques de
stimulation précoce ne contribuera pas à avoir des super enfants mais peut
causer l'inattention, l'hyperactivité et parfois une faible tolérance à la frustration. Si les
enfants n’ont aucun trouble, les parents devraient seulement encourager leur
indépendance.
Avoir du temps déconstruit
Les enfants ont besoin du temps libre pour jouer,
interagir avec d'autres enfants, dessiner ou faire ce qu'ils aiment le plus. La
meilleure façon de savoir quelles sont leurs activités préférées est de les
regarder, de parler avec eux, les connaître. En outre, le temps de jeu est une
excellente occasion pour les parents de renforcer le lien avec leurs enfants.
Profiter de la nature et des activités de plein air
Quelques idées pour avoir du bon temps et de permettre
aux enfants d'apprendre à profiter et apprécier l’environnement, seraient de
jouer à séparer des graines mélangées dans un bol; se promener dans un parc à tricycle
ou à vélo, ou faire pousser des plantes et des légumes à la maison.
Avoir une bonne alimentation
La carence en nutrition peut être un facteur
déterminant des différences quant au développement physique et intellectuel. Par
conséquent, le régime alimentaire des enfants devrait inclure suffisamment
d'eau, protéines, glucides, lipides, vitamines et minéraux.
Limiter l'utilisation de dispositifs électroniques
Leur fixer des limites horaires et un temps de
consultation adapté à leur âge. Il faut équilibrer le temps passé avec la
technologie avec d'autres activités importantes pour leur développement, telles
que l'exercice physique et l'interaction sociale. Il est également recommandé
que, dans leur chambre à coucher n’aient pas accès à la télévision, des tablettes
ou des consoles de jeu à l'heure du coucher, car ces stimuli peuvent leur
empêcher de dormir et affecter la qualité de leur repos.
Encourager leur curiosité
L'une des choses les plus importantes est de leur fournir
l'occasion d'apprendre, d'expérimenter, faire, défaire et transformer. Les
enfants dès la naissance ont un intérêt pour explorer et apprendre, tout ce que
les adultes doivent faire est de ne pas entraver leur nature. Les encourager à
pratiquer le théâtre, la musique ou toute activité qui demande de longs temps
d’apprentissage et entraîne leur mémoire.
Les
effets que le Smartphone a sur le cerveau
Grâce aux neurosciences,
on sait aujourd’hui que les outils numériques agissent sur les différents types
de mémoires. Selon les scientifiques l’un des impacts du numérique sur les
processus de mémorisation c’est que la mémoire de long terme, celle du
stockage, est bien moins utilisée. Une étude a même démontrée que les gens
retenaient moins bien les informations qu’ils pouvaient facilement retrouver
sur leurs ordinateurs.
Si cette mémoire de
stockage est moins utilisée qu’en est-il de la mémoire à court terme ?
Très clairement cette mémoire court le risque d’une surcharge récurrente voir
d’une véritable saturation. Si la
mémoire de stockage est potentiellement infinie, notre mémoire vive n’est pas
très extensible. Le cerveau reçoit beaucoup plus d’information qu’avant mais
n’a pas la capacité de tout mémoriser.
Nous sommes inégaux
devant ce processus car nous sommes tous différents. Si on est doté d’une
grande capacité d’analyse et de synthèse, Internet va décupler l’activité
cognitive. Inversement, on risque plutôt d’être submergé par les données, qui
ne seront ni transformées en information ni bien sûr en connaissance.
De nouvelles habitudes
comportementales émergent et créent une forme de besoin d’être continuellement
stimulé. Paradoxalement
derrière cette impression gratifiante d’être stimulé en permanence et
d’accomplir plusieurs tâches à la fois,
le degré d’attention des individus en pâtit. L’activité multitâche alourdit
notre charge cognitive et impacte négativement sur notre capacité à nous
concentrer sur une seule tâche à la fois et à l’accomplir
convenablement. Cette hyper-connectivité interfère avec nos capacités de
concentration ainsi que nos processus d’action et de prise de décision.
Alors que notre perception du monde, notre
attention et les actions, que l’on a à y faire, sont naturellement focalisées
et orientées par le contexte environnant dans lequel nous sommes immergés, avec
les technologies de type Smartphone
il y a un surgissement de nombreux contextes dissemblables à celui dans lequel
nous nous trouvons physiquement.
La conséquence est que
cela affaiblit la qualité de notre expérience sensorielle dans l’instant
présent.
Par exemple, lorsque nous exécutons une tâche,
nous focalisons notre attention sur celle-ci en faisant abstraction des
perceptions secondaires qui nous entourent. Ainsi lorsqu’on lit un livre, notre
attention se concentre sur la lecture et nous ne percevons plus ce qui se passe
autour, nous sommes en quelque sorte complètement immergés dans cette
expérience sensorielle et faisons abstraction du reste. Avec le Smartphone, les contextes se
superposent et l’attention est prise à défaut par les innombrables actions que
nous avons à faire. Cela affecte notre concentration et peut également se
traduire par des troubles d’hyperactivité.
Il a été montré que la perpétuelle distraction
induite par l’utilisation des Smartphone dans notre quotidien affecte par voie de conséquence les processus de
mémorisation qui va se traduire par un déficit de mémorisation des informations.
Les capacités cognitives qui interviennent
pour mener des réflexions poussées, analyser des informations et les transférer
de notre mémoire à court terme vers notre mémoire à long terme s’en trouvent
ainsi malmenées.
Autrement dit, naturellement et sachant que le
savoir est disponible à tout moment, nous ne faisons plus l’effort ni de
retenir, ni de faire marcher notre mémoire pour résoudre des problèmes. La
facilité avec laquelle nous avons désormais accès aux informations, participe
ainsi à l’affaiblissement des capacités
mnésiques du cerveau humain.
Néanmoins, cela renforce
dans le même temps ce que l’on appelle la mémoire transactive, laquelle consiste à minimiser la mémorisation
d’une information si l’on sait qu’elle est disponible continuellement et que
l’on peut ainsi en disposer lorsqu’on le souhaite.
Pourtant à mesure que les Smartphone détournent notre attention, les expériences
sensorielles complètes, ancrées dans le présent et le contexte environnant se
font plus rares. L’oisiveté, la
contemplation et la pensée divagante se raréfient au profit de sollicitations
incessantes et d’actions sans repos.
Il faut apprendre à
maitriser les outils pour ne pas les subir. Cela peut se traduire par apprendre
à déconnecter, à varier les plaisirs entre la lecture profonde d’un support
papier et la lecture “butinage” sur le web, entre utilisation des réseaux
sociaux et les travaux manuels. Varier la stimulation des différentes zones du
cerveau et le laisser se reposer de temps en temps.
Les enfants qui naîtront au cours des prochaines
années, auront la possibilité de se concentrer sur des sujets différents à une
vitesse supérieure, ce qui ne signifie pas que ce sera le multitâche, mais le caractère de fonctionnement du cerveau à travailler en série sera accéléré.
L’esprit est désormais occupé par un flot discontinu d’informations qui réduisent et brisent ces instants de réflexion et d’introspection. Se détacher un peu de cette technologie permet à l’esprit de se réapproprier son environnement, de penser, de réfléchir, de contempler, bref de vivre.
Voir aussi…
Internet modifie le cerveau |
L'enfant et les écrans |
Plasticité neuronale chez l'enfant |
L'addiction à Internet et aux réseaux sociaux |
Les réseaux sociaux dépriment |
Les téléphones portables affectent le cerveau |
L'utilisation excessive des nouvelles technologies affecte la santé |
Trouble de déficit d'attention avec ou sans hyperactivité chez l'enfant |
Autisme |
Troubles et difficultés d'apprentissage |
Développement cérébral basé sur l'expérience précoce et son effet sur la santé, l'apprentissage et le comportement |
L'exercice physique améliore le fonctionnement du cerveau |
Les enfants et les adolescents ont besoin de dormir |
Le cerveau social le cerveau a besoin d'amitié pour bien fonctionner |
La meilleure alimentation pour le cerveau |
Cerveau créatif |
Des changements dans le cerveau de l'enfant liés à la technologie |
Processus cérébral pour apprendre à lire |
Changement cérébral causé par la technologie |
Les écrans détruisent le cerveau de nos enfants |
L'utilisation d'appareils mobiles provoque des changements cérébraux chez les enfants |
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