Des substances chimiques présentes dans l’environnement ont des effets nocifs sur
le fonctionnement du cerveau, les capacités cognitives et les risques de troubles mentaux et psychiatriques
le fonctionnement du cerveau, les capacités cognitives et les risques de troubles mentaux et psychiatriques
L'air demeure un élément fondamental et indispensable pour les êtres vivants. Ainsi, chaque jour, nous inspirons environ 20 m3 d'air. Celui-ci se compose originellement d'un ensemble de gaz et de particules dont la présence et les concentrations sont telles que la vie est possible, ce qui reste pour l'instant un cas unique dans l'ensemble des planètes connues.
La pollution
atmosphérique signifie la présence indésirable d'impuretés ou l'élévation
"anormale" de la proportion de certains constituants de l'atmosphère
et les espaces clos, de substances ayant des conséquences préjudiciables de
nature à mettre en danger la santé humaine, à nuire aux ressources biologiques
et aux écosystèmes, à influer sur les changements climatiques, à détériorer les
biens matériels, à provoquer des nuisances olfactives excessives.
La pollution de
l’air est un mélange complexe et en constante évolution de divers éléments
chimiques, biologiques et physiques pouvant être toxiques pour l’homme. Chaque
jour, un adulte inhale 10.000 à 20.000 litres d’air composé à 99% en moyenne
d’oxygène et d’azote, mais qui peut également contenir divers polluants pouvant
être à l’origine d’effets sur la santé.
La pollution
atmosphérique sévit surtout en milieu urbanisé et dans les zones d'activités,
non seulement par suite de la concentration des industries et des foyers domestiques,
mais aussi à cause de la circulation des véhicules à moteur.
Effets de la pollution sur le cerveau humain
Selon une vaste étude américaine conduite
par des chercheurs de l’Université Columbia, publiée dans PLOS One en décembre 2014,
les enfants exposés in utero à des niveaux élevés de deux phtalates
présenteraient en moyenne un quotient intellectuel (QI) inférieur de plus de
six points à celui d’enfants moins exposés.
Les phtalates sont des composants présents
dans de nombreux produits courants : objets en PVC, textiles imperméables,
cuirs synthétiques, rouges à lèvres, shampooings. Bien que ces substances
soient en partie interdites en Europe comme aux Etats-Unis, elles demeurent
présentes dans certains dispositifs médicaux. En juillet 2015 la France est
devenue le premier pays à interdire le matériel contenant des phtalates dans
les services de néonatalogie, pédiatrie et les maternités.
L’étude américaine a porté sur 328 femmes
dont l’urine a été analysée au cours du troisième trimestre de grossesse pour y
mesurer la concentration de quatre phtalates. Les tests de QI ont été réalisés
auprès de leurs enfants à l’âge de sept ans. Les chercheurs ont découvert que,
pour le premier quartile des enfants dont les taux de DnBP et DiBP étaient les
plus élevés, le QI était respectivement de 6,6 et 7,6 points inférieur à celui
du quartile des enfants dont la mère présentait la concentration la plus basse
de ces deux phtalates.
Selon les chercheurs l’ampleur de ces
différences de QI est troublante. Une baisse de six ou sept points pourrait
avoir des conséquences substantielles sur la réussite scolaire et le potentiel
professionnel de ces enfants.
L’impact de l’exposition à long terme sur le cerveau
De certaines substances chimiques
présentes dans l’environnement ont des effets nocifs sur la santé, non
seulement sur la santé physique mais également sur le fonctionnement du
cerveau, les capacités cognitives et les risques de troubles mentaux et
psychiatriques.
A cet égard, l’exemple que représente la
très forte progression de l’incidence de l’autisme dans le monde représente un
véritable défi pour la communauté scientifique.
Selon les dernières données publiées par
le Centre Américain de contrôle et de Prévention des Maladies (CDC), l’autisme
concernerait à présent un enfant sur 68 aux Etats-Unis, soit une augmentation
de l’incidence de 30% en seulement deux ans. Cette incidence globale des
troubles autistiques aurait doublé depuis 10 ans et aurait été multipliée par
plus de 20 depuis 30 ans, sans qu’il soit possible de fournir une explication
scientifique satisfaisante à cette fulgurante progression.
D’autres troubles neuro-comportementaux ont
également progressé fortement aux Etats-Unis au cours de ces dernières années.
Par exemple, le taux d’enfants souffrant d’hyperactivité et de troubles de
l’attention est passé de 7,8% des enfants entre 4 et 17 ans en 2003 à 11% en
2011. Le CDC précise que globalement, un enfant américain sur six est à présent
affecté par un trouble du développement ou une pathologie psychiatrique.
Selon la chercheuse Barbara Demeneix,
directrice du département Régulations, développement et diversité moléculaire
du Muséum national d’histoire naturelle (MNHN), cette progression anormalement
rapide de l’incidence des troubles neuro-comportementaux serait essentiellement
due à une exposition prolongée de la population générale à certaines pollutions
chimiques diffuses.
L’augmentation très forte de la fréquence
de l’autisme est très difficilement imputable à la seule génétique et aux
progrès en matière de diagnostic et ne peut être expliquée qu’en intégrant les
effets des facteurs environnementaux. Il est peu probable que l’augmentation de
fréquence de l’autisme relève d’un biais de mesure car le niveau d’incidence en
fonction du sexe reste constant et les garçons sont toujours cinq fois plus
touchés que les filles.
Selon cette scientifique, l’augmentation
forte et globale de l’incidence des troubles du développement pourrait être
liée aux effets néfastes de plusieurs molécules de synthèse capables de
modifier le fonctionnement de la glande thyroïde et de perturber les hormones
thyroïdiennes qui jouent un rôle important dans l’expression des gènes à
l’origine de certaines structures cérébrales comme l’hippocampe. Certaines de
ces substances, et notamment certains composés chlorés, certaines dioxines, le
bisphénol A, certains perfluorés et certains solvants pourraient altérer le
comportement ou les capacités cognitives des enfants exposés in utero, ou aux
premiers âges de la vie.
L’Organisation pour la coopération et le
développement économique (OCDE), en charge d’établir les protocoles de test des
substances chimiques mises sur le marché, prend très au sérieux ce nouveau défi
de santé publique et vient de se prononcer pour le développement urgent de
nouveaux tests capables de mieux identifier les molécules interférant avec la
thyroïde.
Une étude publiée par la Université de
South California dans la revue de référence Archives
of General Psychiatry en novembre 2012 avait déjà montré que l’exposition in utero à la pollution de la
circulation multiplie le risque d’autisme par 2 et, et par 3 durant la première
année de vie de l’enfant. Dans ce travail, l’équipe du professeur Volk a travaillé
sur 279 enfants atteints d'autisme et 245 enfants-témoins, indemnes de ce
trouble. En analysant les lieux de résidence des mères et de leurs enfants, les
chercheurs sont parvenus à estimer l’exposition à la pollution pour chaque
trimestre de la grossesse et pendant la première année de vie. Ce travail a
montré que les enfants qui avaient vécu dans un environnement plus exposé à la
pollution atmosphérique liée à la circulation, avaient sensiblement plus de
risques de développer un trouble autistique.
Une autre équipe de recherche américaine,
de la faculté de santé publique d'Harvard a également travaillé sur les liens
possibles entre l'exposition à la pollution et le risque d'autisme. Ces
chercheurs ont analysé des données médicales concernant 116.000 femmes suivies
pendant plus de 20 ans. Ils ont également passé au crible la qualité de l’air
et son évolution dans différents lieux des naissances, tout en intégrant dans
leur étude d'autres facteurs environnementaux, comme le tabagisme et le niveau
socioprofessionnel des parents.
Ce travail publié en août 2013 a
finalement montré que dans les zones plus polluées, le risque de développer des
troubles autistiques était multiplié par deux par rapport aux lieux de vie les
moins exposés à la pollution. Il semblerait, selon ces travaux, qu'une
exposition prolongée à une trop forte concentration de particules fines,
notamment émises par les véhicules diesel ou la combustion de bois, pourrait
avoir des effets irréversibles sur le développement des fonctions cérébrales
des enfants.
Une autre étude américaine de l'Université
de Pittsburgh, publiée en octobre 2014, montre également que les enfants
atteints de troubles autistiques sont plus susceptibles que les autres d'avoir
été exposés à certains polluants atmosphériques pendant la grossesse et pendant
leurs deux premières années de vie.
Dans ce travail, les chercheurs ont étudié
217 familles dont les enfants étaient atteints d’autisme. Ils ont comparé leur
exposition et celles de deux populations à plus de 30 polluants connus pour
causer des perturbations endocriniennes ou des problèmes de développement
neurologique. Résultat : les enfants qui avaient été exposés à des niveaux
plus élevés de chrome et de styrène (utilisés dans la fabrication des
plastiques et également issus de la combustion de l'essence des voitures)
étaient 1,4 à 2 fois plus susceptibles que les autres de souffrir d’autisme.
L'Inserm a réalisé, sur plus de trois
millions d'enfants suivis pendant 20 ans, un remarquable travail de recherche
qui a montré que l'exposition à une forte pollution altérait le système
immunitaire des fœtus pendant la grossesse de la mère.
Publiée en 2009, cette étude menée sur 280
femmes enceintes indique que leur exposition aux polluants atmosphériques,
notamment ceux issus de la combustion (trafic routier, chauffage), pourrait
nuire à la croissance du fœtus. Cette étude a pris en compte, grâce une
méthodologie particulière, l’exposition des femmes à la pollution extérieure
mais également intérieure.
Même en prenant en compte l’effet des
facteurs déjà connus, cette étude a montré que l’exposition aux polluants de
l’air est associée à une diminution du poids de l’enfant à la naissance ainsi
qu’à une diminution de son périmètre crânien dès la fin du deuxième trimestre
de grossesse.
La Commission européenne a lancé une
consultation publique sur les perturbateurs endocriniens, achevée en janvier
2015. L’objectif de cette campagne est de mieux prévenir les effets néfastes de
ces perturbateurs endocriniens. La consultation européenne porte sur l’adoption
de critères de définition de ces substances, que l’industrie souhaite très
souples, alors que les associations espèrent qu’ils permettront leur
interdiction définitive.
L’Agence européenne de l’environnement a
alerté sur les conséquences sanitaires, chiffrées, de la pollution
atmosphérique en novembre 2015. La pollution reste le premier facteur de risque
sanitaire environnemental en Europe avec pour effet direct, plus de
430.000 décès prématurés en Europe chaque année. Au-delà, la pollution
raccourcit aussi l’espérance de vie et réduit la qualité de vie. Enfin, elle
coûte très cher à l’Europe, entre 330–940 milliards par an.
L’exposition prénatale à la pollution atmosphérique a un impact sur le cerveau des fœtus
Une nouvelle
étude américaine réalisée par des scientifiques de l’Hôpital des enfants de Los
Angeles, publiée en mars 2015
dans la revue en ligne Jama Psychiatry, montre que
l’exposition prénatale aux polluants de l’air aurait un impact négatif sur le
développement de l’embryon, et se ferait ressentir plus tard durant
l’enfance, plus précisément au niveau de la cognition et du comportement. Les
chercheurs ont également évalué les conséquences de cette exposition sur la
structure du cerveau. Elle provoquerait des anomalies visibles chez les enfants en bas-âge.
L’examen a suivi 40 enfants qui habitent la ville, de la période fœtale jusqu’à l’âge de 7 à 9 ans. Les scientifiques ont
découvert un lien entre le degré d'exposition prénatale aux hydrocarbures
aromatiques polycycliques (HAP) et la réduction de la matière blanche au cours
de l’enfance. Ces polluants sont des neurotoxiques omniprésents dans
l’environnement. Ils sont générés par la combustion de matières fossiles sous
forme gazeuse ou particulaire (principalement dans les moteurs diesel, le
tabac).
En d’autres termes, plus le cerveau serait exposé à la pollution, plus la matière blanche – située sous la matière grise – dans le cerveau des enfants diminuerait.
Les HAP provoqueraient ainsi un déficit
de l’attention, des troubles du comportement, comme l’hyperactivité ainsi que des troubles
de la conduite, avec des tendances à l’agressivité.
Les chercheurs comptent poursuivre les
recherches avec un échantillon d’enfants plus important afin de valider ces
résultats. Aujourd’hui, plus de la moitié de la population est urbanisée et
ainsi confrontée à la pollution.
L’exposition aux polluants organiques persistants (POP) environnementaux affecte la croissance des nourrissons
Une étude de l’Institut norvégien de santé
publique, publiée dans la revue Environmental
Health Perspectives en mars 2015, montre comment 2 polluants organiques
persistants vont soit entraîner une croissance rapide dans la petite enfance,
soit réduire la croissance en deçà de la courbe normale.
Même si les
niveaux de ces 2 polluants environnementaux ont diminué au cours des 20
dernières années, leurs effets néfastes sur le développement des enfants persistent.
Il s’agit du :
* biphényle
polychloré, un produit chimique largement utilisé dans les fenêtres et les
équipements électriques avant d’être interdit dans les années 1990.
* p’-dichlorodiphényldichloroéthylène, un
métabolite d’un pesticide dont l’utilisation est aujourd’hui réservée au
contrôle du paludisme.
Cependant leur
persistance a entrainé une accumulation et une concentration importantes dans
la chaîne alimentaire. Les humains y sont toujours exposés via certains
aliments, en particulier les fruits de mer et le lait maternel.
Les chercheurs ont d’abord développé un
modèle pour estimer l’exposition dans la période de l’allaitement maternel.
Puis ils ont analysé les données de 7 cohortes de naissance européennes,
portant au total sur 2.500 couples mère-enfant. Ils ont regardé si l’exposition
à ces 2 polluants avant et après la naissance était associée à une perturbation
de la croissance durant la petite enfance. Ils constatent que,
* les niveaux maternels de DDE soit la
dose à laquelle les nourrissons ont été exposés in utero sont significativement
associés à une croissance rapide en début de vie,
* les niveaux de PCB153 dans le lait et la
part transférée par l’allaitement maternel sont associés à une diminution de la
croissance des nourrissons en dessous des courbes de croissance normale.
Bien que les concentrations de PCB et de
DDE aient diminué, l’étude montre que même les niveaux de persistance actuels
en Europe peuvent affecter le développement des bébés. A ces effets directs sur
la croissance, s’ajoutent les effets indésirables des polluants transférés par
le lait maternel qui restent à identifier.
Des résultats
qui convergent avec de précédentes études menées sur l’animal, qui ont montré l’association entre ce
type d’expositions et le risque d’obésité. En affectant le système endocrinien
et les voies neuronales, ces composés chimiques dérèglent le métabolisme. Peu
d’études ont encore porté sur les humains hors sur la période intra-utérine /
prénatale, et aucune ne prend en compte le transfert de polluants pendant
l’allaitement. Les auteurs citent quelques études qui rapportent également ces
associations, en particulier avec le poids de naissance.
Il reste, dans ce type d’analyse, le
risque de facteurs de confusion non mesurés et inconnus. Aussi, précisent les
auteurs, les conclusions, en particulier sur l’allaitement, ont un certain
degré d’imprécision d’ailleurs illustré par certaines incohérences entre les
cohortes. Cependant, une convergence
commence à se dessiner, au fil des recherches qui appelle à poursuivre les
actions visant à réduire l’exposition humaine aux polluants persistants.
Effets de la pollution sur le cerveau des adultes
Il existe plusieurs études qui soutiennent
la théorie selon laquelle les adultes, dans la dernière partie de leur vie,
souffrent d'un déclin cognitif qui est accéléré comme conséquence de la
pollution de l'air.
Les particules toxiques atteignent le
cerveau par trois voies importantes :
1. Les particules sont si petites, qu'elles
n'atteignent pas les poumons, mais s'infiltrent directement dans le sang, pour
circuler ensuite jusqu’au cerveau.
2. les particules voyagent directement du
nez au cerveau via le nerf olfactif, contournant ainsi torrent sanguin.
3. Les polluants fonctionnent comme
porteurs d'autres molécules toxiques qui peuvent plus facilement se propager
par le sang.
Dans tous les cas, lorsque les particules
atteignent le cerveau, l’enflamment, causant ainsi des lésions dans le tissu du
cerveau.
L’exposition à long terme au bruit de la circulation routière augmente le
risque d’accident vasculaire cérébral
(AVC)
Une étude réalisée par des chercheurs de
la London School of Hygiene & Tropical Medicine publiée dans European Heart Journal en juin 2015,
confirme l’association de l’exposition au bruit de la circulation à un risque
accru d’AVC et de décès.
Les chercheurs suggèrent que le bruit pourrait affecter le système
neuro-endocrinien et augmenter les niveaux d'hormones de stress favorisant les
conditions de développement de l’AVC.
Ils ont analysé des données de 8,6
millions de personnes vivant à Londres durant la période 2003- 2010. Leur
analyse montre que :
* Les décès sont 4% plus fréquents chez
les participants vivant dans des zones où le bruit de la circulation routière
pendant la journée est >60 dB, vs <55dB.
* Ces décès sont plus susceptibles d'être
liés à la maladie cardiovasculaire.
* Les adultes vivant dans les zones avec
bruit > 60dB sont également 5% plus à risque d’hospitalisation pour AVC,
* La nuit, le bruit du trafic routier est
également associé à une augmentation du risque d’AVC, de 5%, chez les personnes
âgées.
Selon les auteurs le bruit favorise
l’augmentation de la pression artérielle, les troubles du sommeil et le stress.
L’exposition à long terme aux particules fines peut endommager les structures du cerveau
Selon une étude réalisée par des scientifiques
du Beth Israel Deaconess Medical Center et de l’École de médecine de
l’université de Boston, publiée dans la revue Stroke en avril 2015, la pollution particulaire dans les grandes villes peut endommager
les fonctions du cerveau.
Les chercheurs ont montré qu’une
exposition à long terme aux particules fines peut endommager les structures du
cerveau humain et peut conduire à l’altération des fonctions cognitives chez
les personnes âgées. Pour cela, ils ont analysé les IRM du cerveau de plus de
900 personnes de plus de 60 ans et le volume de certaines aires cérébrales
individuelles. Cela incluait la totalité du volume cérébral du cerveau, qui est
considéré comme un marqueur lié à l’âge pour l’atrophie du cerveau, et le
volume de l’hippocampe, qui reflète les changements dans la zone du cerveau qui
contrôle la mémoire.
En outre, les chercheurs ont enregistré le
volume de l’hypersignal de la substance blanche, qui peut être utilisé comme
une mesure de changements pathologiques et des processus de vieillissement. Ils
ont aussi cherché des indices sur l’existence de caillots de sang et de petits
infarctus. Les sujets qui souffraient de démence ou qui avaient déjà eu un
accident vasculaire cérébral furent exclus.
Les données des scanners du cerveau
montrèrent aux chercheurs une corrélation avec le lieu de résidence des sujets.
La résidence des participants à l’étude près de routes passante faisait varier
leur exposition aux particules d’une taille de 2,5 microns (PM 2,5).
On appelle particules fines de minuscules
particules dans l’air qui sont imperceptibles à l’œil nu. Lors de conditions
météorologiques particulières, on peut voir la poussière sous la forme d’une
brume. Les particules dans l’air ne tombent pas aussitôt sur le sol, mais
restent un certain temps dans l’atmosphère. En fonction de la taille des
particules de poussière, les particules fines sont divisées en fractions.
La poussière fine semble affecter le
cerveau humain massivement : les sujets avec des taux de particules fines
supérieurs ont en moyenne un volume de cerveau inférieur, leurs cerveaux ont
subi un processus de rétrécissement plus rapide que chez les sujets moins
soumis aux particules fines. Ils subissent également plus d’infarctus cérébraux
silencieux. Ce sont des petites attaques qui ne sont pas perçues par les
personnes touchées. Il est connu que les infarctus silencieux augmentent le
risque d’AVC majeurs, mais aussi de démence, de problèmes de coordination et de
dépression.
Comme les scientifiques le rapportent, il
y a même une relation linéaire entre la charge particulaire et ses
conséquences : pour chaque augmentation de la pollution atmosphérique par
les particules de deux microgrammes par mètre cube d’air, les sujets avaient un
risque 46 pour cent plus élevé d’avoir des attaques cérébrales. En outre,
l’augmentation de la pollution atmosphérique par les particules de deux
microgrammes par mètre cube d’air conduit à une diminution du volume du cerveau
des sujets correspondant au volume du cerveau de personnes âgées de 1 an de
plus. Ainsi, plus la quantité est importante, plus le cerveau des participants
est “vieux“.
La poussière peut résulter de réactions
chimiques complexes dans l’atmosphère ou être causée par l’activité humaine.
Les facteurs humains comprennent les véhicules à moteur (voitures, camions),
les centrales thermiques, les incinérateurs de déchets, les fours et les
appareils de chauffage dans les maisons, l’élevage et certains procédés
industriels. Dans les zones urbaines, en particulier, la route est une source
essentielle de particules fines. Ces particules fines dans l’air ne proviennent
pas seulement des moteurs, en particulier des moteurs diesel, mais aussi de
l’usure des freins et des pneus, ainsi que la remise en suspension de la
poussière sur la surface de la route.
D’une part, la surface des particules
fines peut accumuler des substances nocives telles que des métaux lourds ou des
hydrocarbures aromatiques polycycliques cancérogènes. Mais les particules fines
elles-mêmes représentent un risque pour la santé : plus les particules
sont fines, plus le risque de tomber malade augmente. Les petites particules
pénètrent plus profondément dans les voies respiratoires que les grandes. Cela
les conduit dans des zones où elles ne sont pas évacuées par l’expiration. Les
particules ultra-fines peuvent également pénétrer à travers les alvéoles dans la
circulation sanguine et se répandre par le sang dans le corps.
*
* *
Néanmoins, on ne peut pas ne pas prendre
en compte l’ensemble de ces travaux et études scientifiques récentes concernant
l’impact néfaste sur la santé de certains types de substances chimiques
présents dans l’environnement. Il est absolument capital et urgent, comme le
propose d’ailleurs l’OCDE et l’Union Européenne et comme le préconise également
un nombre croissant de scientifiques, de développer et de mettre en place de
nouveaux outils et de nouvelles procédures d’analyse biologique et chimique qui
permettent de mieux évaluer les effets à long terme d’une exposition de longue
durée à certains types de molécules chimiques, même lorsque cette exposition se
fait à des niveaux très faibles qui étaient considérés jusqu’à présent comme
inoffensifs.
Un corpus de recherche significatif et grandissant suggère que l'exposition à des polluants environnementaux est impliqué dans l'augmentation dérangeante de troubles neurologiques chez les enfants.
Certains produits – le plomb, le mercure et les pesticides organophosphatés, par exemple – sont reconnus depuis longtemps comme étant des substances qui peuvent avoir un effet durable sur la santé neurologique des enfants.
Les enfants peuvent également être exposés au plomb qui se trouve dans les peintures, les colorants et les métaux utilisés dans les jouets et à travers des sols contaminés ou d'autres expositions environnementales ainsi que par les plastiques, dans lesquels on utilise le plomb pour rendre les matières plus molles. Les sources d'exposition au mercure sont, entre autres, certains poissons, la pollution aérienne et les vieux thermostats et thermomètres au mercure.
Les scientifiques découvrent également aujourd'hui que les produits chimiques qui sont courants dans l'air extérieur – comme certains composants des gaz d'échappements de véhicules à moteur et des particules fines – ainsi que dans l'air intérieur et dans des produits de grande consommation, peuvent affecter négativement le développement du cerveau.
Parmi les produits chimiques qui sont actuellement en cours d'examen du fait de leur impact neurologique dans les premières phases de la vie, on trouve les matières ignifuges appelées PBDEs, qui ont été largement utilisées dans les mousses pour les meubles, l'électronique et d'autres produits; les phtalates, largement utilisés en tant que plastifiants et dans les parfums de synthèse; le bisphénol A, ingrédient des plastiques polycarbonatés, communément appelé BPA; les composants perfluorés, dont les utilisations comprennent la production de revêtements anti tâches, anti-eau, anti-graisse; et divers pesticides.
Le fœtus n'est pas bien protégé contre les polluants environnementaux qui peuvent facilement traverser le placenta.
Le cerveau d'un nourrisson est également vulnérable à de tels agents de contamination. Aux stades précoces du développement – avant la naissance et durant la petite enfance – les cellules du cerveau peuvent être endommagées facilement par les produits chimiques industriels et d'autres neurotoxiques. De telles interférences peuvent avoir des effets sur le développement structurel et fonctionnel du cerveau – effets qui mènent à des problèmes durables.
Nombre des produits chimiques dont les effets sur le développement du cerveau sont examinés – le BPA, les phtalates, les composés perfluorés, les ignifuges bromés et divers pesticides parmi ceux-là – semblent agir en interférant avec les fonctions des hormones qui sont essentielles pour le développement d'un cerveau sain. Parmi eux on trouve les hormones thyroïdiennes, qui régulent quelle partie du cerveau est impliquée dans une série de fonctions vitales, comme la reproduction, le sommeil, la soif, la faim et la puberté.
La pollution de l'air est une source particulièrement préoccupante d'exposition aux produits chimiques soupçonnés d'endommager le développement des cerveaux des enfants. Cette pollution est un mélange complexe de divers produits chimiques et de particules solides.
La recherche montre de plus en plus que les contaminants aériens peuvent avoir des effets subtils mais significatifs sur le développement neuronal précoce et sur le comportement.
Pour ce qui est de la réduction des expositions existantes, certains produits peuvent être évités par de choix des consommateurs. Mais c'est souvent difficile, vu que beaucoup de ces produits sont utilisés – comme le BPA sur les tickets de caisse – dans des produits qui ne portent pas de liste d'ingrédients. D'autres, comme les polluants aériens, sont plus difficiles à éviter du fait de leur ubiquité ou du manque d'alternatives.
On ne devrait pas supposer que les produits chimiques non testés sont sans danger pour le développement du cerveau, et les produits actuellement utilisés ainsi que tous les nouveaux doivent en conséquent être testés sur ce plan.
Pendant ce temps, les enfants de par le monde – surtout dans les pays défavorisés – continuent à être exposés à de dangereux neurotoxiques qui sont diffusés par des rejets industriels, se trouvent dans les décharges, ou présents lorsque les enfants travaillent. Les exemples sont nombreux et comprennent l'exposition à des produits chimiques lors du recyclage de matériel électronique en divers endroits de l'Asie et de l'Afrique, à du plomb et du mercure provenant des activités minières, aux pesticides agricoles, aux produits contenant des métaux lourds, comme la nourriture et les bonbons.
Bien que l’on en sache beaucoup plus aujourd'hui sur les neurotoxiques du développement, de telles expositions semblent advenir bien plus qu'auparavant. Il y a un large consensus chez les chercheurs pour dire que les enfants à travers le monde payent le prix de ces expositions. On doit mettre en place un système différent afin de mieux protéger les cerveaux du futur.
Source : Article d’Elizabeth Grossman publié originalement dans le site de Ensia.com, en mai 2015.
Que faisons-nous aux cerveaux de nos enfants ?
Un corpus de recherche significatif et grandissant suggère que l'exposition à des polluants environnementaux est impliqué dans l'augmentation dérangeante de troubles neurologiques chez les enfants.
Produits chimiques et cerveau
Certains produits – le plomb, le mercure et les pesticides organophosphatés, par exemple – sont reconnus depuis longtemps comme étant des substances qui peuvent avoir un effet durable sur la santé neurologique des enfants.
Les enfants peuvent également être exposés au plomb qui se trouve dans les peintures, les colorants et les métaux utilisés dans les jouets et à travers des sols contaminés ou d'autres expositions environnementales ainsi que par les plastiques, dans lesquels on utilise le plomb pour rendre les matières plus molles. Les sources d'exposition au mercure sont, entre autres, certains poissons, la pollution aérienne et les vieux thermostats et thermomètres au mercure.
Les scientifiques découvrent également aujourd'hui que les produits chimiques qui sont courants dans l'air extérieur – comme certains composants des gaz d'échappements de véhicules à moteur et des particules fines – ainsi que dans l'air intérieur et dans des produits de grande consommation, peuvent affecter négativement le développement du cerveau.
Parmi les produits chimiques qui sont actuellement en cours d'examen du fait de leur impact neurologique dans les premières phases de la vie, on trouve les matières ignifuges appelées PBDEs, qui ont été largement utilisées dans les mousses pour les meubles, l'électronique et d'autres produits; les phtalates, largement utilisés en tant que plastifiants et dans les parfums de synthèse; le bisphénol A, ingrédient des plastiques polycarbonatés, communément appelé BPA; les composants perfluorés, dont les utilisations comprennent la production de revêtements anti tâches, anti-eau, anti-graisse; et divers pesticides.
Le fœtus n'est pas bien protégé contre les polluants environnementaux qui peuvent facilement traverser le placenta.
Le cerveau d'un nourrisson est également vulnérable à de tels agents de contamination. Aux stades précoces du développement – avant la naissance et durant la petite enfance – les cellules du cerveau peuvent être endommagées facilement par les produits chimiques industriels et d'autres neurotoxiques. De telles interférences peuvent avoir des effets sur le développement structurel et fonctionnel du cerveau – effets qui mènent à des problèmes durables.
Nombre des produits chimiques dont les effets sur le développement du cerveau sont examinés – le BPA, les phtalates, les composés perfluorés, les ignifuges bromés et divers pesticides parmi ceux-là – semblent agir en interférant avec les fonctions des hormones qui sont essentielles pour le développement d'un cerveau sain. Parmi eux on trouve les hormones thyroïdiennes, qui régulent quelle partie du cerveau est impliquée dans une série de fonctions vitales, comme la reproduction, le sommeil, la soif, la faim et la puberté.
La pollution de l'air est une source particulièrement préoccupante d'exposition aux produits chimiques soupçonnés d'endommager le développement des cerveaux des enfants. Cette pollution est un mélange complexe de divers produits chimiques et de particules solides.
La recherche montre de plus en plus que les contaminants aériens peuvent avoir des effets subtils mais significatifs sur le développement neuronal précoce et sur le comportement.
Que faire ?
Pour ce qui est de la réduction des expositions existantes, certains produits peuvent être évités par de choix des consommateurs. Mais c'est souvent difficile, vu que beaucoup de ces produits sont utilisés – comme le BPA sur les tickets de caisse – dans des produits qui ne portent pas de liste d'ingrédients. D'autres, comme les polluants aériens, sont plus difficiles à éviter du fait de leur ubiquité ou du manque d'alternatives.
On ne devrait pas supposer que les produits chimiques non testés sont sans danger pour le développement du cerveau, et les produits actuellement utilisés ainsi que tous les nouveaux doivent en conséquent être testés sur ce plan.
Pendant ce temps, les enfants de par le monde – surtout dans les pays défavorisés – continuent à être exposés à de dangereux neurotoxiques qui sont diffusés par des rejets industriels, se trouvent dans les décharges, ou présents lorsque les enfants travaillent. Les exemples sont nombreux et comprennent l'exposition à des produits chimiques lors du recyclage de matériel électronique en divers endroits de l'Asie et de l'Afrique, à du plomb et du mercure provenant des activités minières, aux pesticides agricoles, aux produits contenant des métaux lourds, comme la nourriture et les bonbons.
Bien que l’on en sache beaucoup plus aujourd'hui sur les neurotoxiques du développement, de telles expositions semblent advenir bien plus qu'auparavant. Il y a un large consensus chez les chercheurs pour dire que les enfants à travers le monde payent le prix de ces expositions. On doit mettre en place un système différent afin de mieux protéger les cerveaux du futur.
Source : Article d’Elizabeth Grossman publié originalement dans le site de Ensia.com, en mai 2015.
Cette question est d’autant plus importante qu’elle ne concerne pas seulement un possible déclin du niveau intellectuel pour les prochaines générations mais touche également à la santé globale.
Voir aussi
Intoxication au mercure et son élimination |
Le plomb métal lourd toxique |
Intoxication aux métaux lourds |
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