L’enfant surdoué, présente des capacités intellectuelles supérieures à
la moyenne des enfants de son âge
* spatiale
* musicale
* somato-kinesthésique
* interindividuelle
* introspective
Un surdoué possède par définition un QI d'au
moins 130. On estime que c'est le cas de 2,2 % de la population.
Il est important de dépister très tôt
cette précocité, pour en faire un atout et non un handicap. De l'aide des
parents et de l'accompagnement adapté dépendent l'avenir de ces surdoués.
Précoce, doué, surdoué : quelques définitions
Précoce
Un enfant qui présente des compétences
habituellement observées chez des enfants plus âgés. Il est en avance sur son âge, dans un ou
plusieurs domaines :
* il parle plus tôt
* il marche plus tôt
* il lit plus tôt
* il élabore des constructions plus tôt.
La précocité peut être favorisée par un
environnement culturel riche et stimulant, permettant d’acquérir des
connaissances plus nombreuses que ce que l’école propose.
On ne parlera plus de précocité à l’âge
adulte. Mais seulement de compétences supérieures à celles des autres adultes
dans les domaines en question, si cela reste le cas, ce qui n’est pas forcément
constaté.
Doué
Un enfant qui présente une compétence
spécifique dans un domaine, bien meilleure que celles de l’ensemble des enfants
de son âge (mémoire, imagination, sport, musique, expression verbale orale ou
écrite).
Le don, aptitude naturelle, s’exprime
grâce à l’entraînement dans le domaine concerné. Il peut rester caché si
l’enfant n’en a pas conscience et ne l’entraîne pas.
Surdoué
Qui présente un niveau intellectuel
globalement très supérieur à celui des enfants de son âge, défini par un Q.I
supérieur à 130, avec des compétences homogènes dans tous les domaines
évalués :
* compétences linguistiques très riches
* raisonnement perceptif très performant
* grande capacité de mémoire de travail
* vitesse de traitement des informations
visuelles très rapide.
Cela grâce à un fonctionnement intellectuel et cérébral spécifique – compréhension
intuitive, rapide et globale, excellente mémoire, grande curiosité et vif désir
d’apprendre –, qui n’est pas observé dans le cas d’un enfant précoce.
Cette spécificité sera conservée à l’âge
adulte.
Premiers signes de la surdouance
Il n'existe pas de profil type du surdoué
mais plutôt une liste d'indices. Les enfants intellectuellement précoces ont
une caractéristique commune : ils manifestent un fort désir d'apprendre à
lire avant l'âge de 6 ans. D'ailleurs 90% d'entre eux savent lire à
l'entrée au cours préparatoire.
Les signes qui peuvent être constatés dès
la petite enfance :
* bébé très tonique
* bébé scrutateur : éveillé et curieux
* bébé petit dormeur, qui peut se
contenter de nuits courtes
* enfant qui parle très tôt, ou plus
tardivement mais tout de suite de façon correcte
* enfant dont le vocabulaire est rapidement
très riche
* enfant qui, une fois entré dans le
langage, se met tout de suite à poser beaucoup de questions et commence à
s’interroger, bien avant les autres, sur des questions existentielles (sur la
vie, la mort, le monde…)
* enfant désireux d’apprendre très jeune à
lire et à écrire (seul ou avec l’aide des adultes).
En grandissant, un enfant surdoué va souvent se retrouver en décalage par
rapport à ses pairs. Il est curieux, pose énormément de questions et veut aller
au fond des choses ; il retient et manipule l’information. Il ne parle pas
forcément avant les autres, mais quand il y parvient sa syntaxe est nettement
meilleure.
L’enfant surdoué apprend à lire très vite, parfois
sans être stimulé par un adulte. Son intelligence est intuitive et déductive,
il parvient tout seul à comprendre les règles de la lecture. Il intègre les informations
nouvelles extrêmement rapidement, au bout d’une ou deux répétitions. Et chaque
idée donne naissance à beaucoup d’autres : c’est ce qu’on appelle la pensée
en arborescence, très typique chez l'enfant surdoué.
Les signes de la précocité chez les bébés
Les enfants surdoués ont d'abord été des
bébés très éveillés. Les nourrissons ont d'emblée un regard percutant,
scrutateur. À cette maturation oculomotrice précoce s'associe une certaine
tenue sur le plan postural. Ils se tiennent assis, marchent plus tôt que les
autres et, surtout, ils trouvent souvent seuls les moyens de le faire. Le
câblage de leur cerveau semble se faire plus tôt.
Le sommeil aussi peut être un point
de repère. Les précoces dorment peu, mais profondément.
Langage : S’exprime très bien sans forcement passer par la
phase du “parler bébé“. Parle aisément à 2 ans au lieu de 3 et sait lire dès
l’entrée au CP. Il possède un vocabulaire riche et étonnant pour son âge.
Les méthodes de détection
Des tests d'intelligence ont été étudiés pour mesurer soit la capacité intellectuelle globale, soit l'état du développement mental chez un enfant, soit encore la forme de l'intelligence – verbale ou pratique –. Le test d'Alfred Binet a été mis au point en 1905 avec le Dr Simon afin de détecter dans les classes les élèves en difficulté relevant de classes spécialisées. Ces auteurs ont imaginé des épreuves très simples qui pouvaient être représentatives du comportement de la majorité des enfants d'un âge donné. 100 est considéré comme le quotient moyen.
Hormis le comportement de l’enfant et ses résultats scolaires, deux techniques permettent de dépister une précocité.
Le test de QI. Le bilan psychologique peut être réalisé en seulement quelques heures. Il se compose de tests d’intelligence (avec évaluation du QI) et de tests cognitifs (bilan de personnalité).
Les épreuves du test Binet-Simon ont été modernisées (par Casselin, en 1959) et permettent de mesurer le développement de l'intelligence à partir de l'âge de 2 ans, de 6 mois en 6 mois jusqu'à 5 ans, puis d'année en année jusqu'à 14 ans.
Les questionnaires d’identification. Constitués de tableaux comparatifs, ils servent à différencier les enfants précoces des enfants scolaires. Ils sont surtout destinés aux enseignants qui s’interrogent sur les capacités d’un élève.
Caractéristiques
Des questionnements existentiels. Un enfant surdoué se pose des questions
existentielles et cela dès son plus jeune âge. Son questionnement est
anxiogène, car il envisage le pire. Il extrapole et cherche à être rassuré. Il
est préoccupé par des questions, qui peuvent donner un sens à la vie. Cela
entraîne chez l’enfant à haut potentiel un état d’anxiété qui peut très bien
avoir quelque incidence sur sa vie sociale et scolaire.
Le sens de l’effort peu développé. L’enfant surdoué comprend vite, même très
vite, mais sa compréhension est globale et elle manque de rigueur. Parfois, il
pense savoir et s’entête dans sa façon de penser. Son savoir est intuitif, il
ne produit donc aucun effort. D’ailleurs, il a horreur de l’effort. Pourtant,
il ne supporte pas d’échouer.
Un enfant fragile et solitaire. Hypersensible, l’enfant intellectuellement
précoce a ses sens comme exacerbés. Il vivra d’autant plus mal de se sentir
différent s’il se sent incompris. Sa fragilité est réelle et nécessite une
reconnaissance et une prise en charge dès les premières années de sa vie si
l’on souhaite le voir épanoui avant d’aborder sa période adolescente, une étape
toujours délicate pour un jeune quel qu’il soit.
Lecture. Apprentissage de la lecture seul et tôt, 90% des
enfants précoces savent lire avant le CP.
Facultés d’apprentissage. Compréhension très rapide, instantanée.
Déteste la routine, supporte mal l’échec et manque de
ténacité face aux difficultés.
Curiosité. L’enfant précoce est très curieux. Il pose
d’innombrables questions, s’intéresse à des sujets qui ne sont pas forcement de
son âge (origine de l’homme, préhistoire, astronomie) et épuise le sujet
jusqu’au bout puis change de centre intérêt.
Beaucoup de questionnements philosophiques
: La mort, la vie, Dieu, l’espace…
Relations sociales. Difficulté à s’insérer socialement.
L’enfant est rarement le leader du groupe, il préfère passer inaperçu. En règle
générale, il est plus à l’aise avec des enfants plus âgés ou plus jeunes.
Fréquemment hypersensible et anxieux.
Il ne peut pas supporter l’injustice qu’elle soit envers lui ou envers d’autre.
Situation d’urgence. Sa timidité maladive peut l’empêcher
d’agir, il s’en voudra ensuite de ne pas être intervenu alors qu’il aurait du le
faire.
Imagination fertile. L’enfant se crée un univers imaginaire – et
un ami imaginaire parfois – pour satisfaire son besoin de s’évader.
Grand sens de l’humour. Cela lui
permet de se distancier des évènements.
Esprit critique. Face à lui-même et face aux autres, adultes
compris. Il n’hésite pas à reprendre son interlocuteur s’il se trouve face à
une défaillance.
Mais quoi qu’il en soit, un enfant qui
présente certains de ces signes n’est pas forcement précoce. Seul le passage de
test auprès d’un psychologue qualifié aura valeur de confirmation des soupçons.
Un enfant intellectuellement précoce est
un enfant qui réfléchit autrement. Son mode de pensée particulier génère certaines
difficultés ou fragilités : une hypersensibilité, des retards
psychomoteurs, une vulnérabilité psychologique qui compromettent sa réussite
scolaire et sa socialisation.
Chez ces enfants, la main et le
développement psychomoteur en général, tout comme l'affectif, n'a pas suivi le
rythme du développement de l'intelligence. Ce paradoxe s'inscrit dans un
décalage plus global : la dyssynchronie, qui fait qu'un enfant surdoué
pose des questions d'adulte tout en ayant les besoins affectifs d'un enfant.
Les questions variées et la volonté de
connaître le pourquoi de tout sont un autre signe de précocité. Ces enfants-là
sont intéressés par l'Univers, les problèmes métaphysiques de l'homme, les
limites de l'espace. Ils changent aussi souvent de passions, c'est leur côté
touche-à-tout. S'ils présentent un attrait particulier pour les jeux
compliqués, ils sont, en revanche, très vite ennuyés par les activités de
routine.
Dès la maternelle, un contraste entre les
jeunes surdoués et les autres enfants se dessine parfois. En décalage avec les
enfants de leur âge, avec qui ils ne se trouvent pas de points communs, les
enfants précoces se lient souvent d’amitié avec des enfants beaucoup plus âgés,
ou à l’inverse, beaucoup plus jeunes et ils aiment discuter avec les adultes.
Il est scientifiquement prouvé qu’un
enfant surdoué utilise de façon privilégiée son cerveau droit, ce qui lui
confère une intelligence plus intuitive que raisonnée. On sait aussi que les
informations y sont traitées plus rapidement, car elles sont redistribuées dans
toutes les zones du cerveau, ce qui se traduit par une réelle hyperactivité
neuronale. On pourrait aussi ajouter que sa perception sensorielle est
extrêmement performante – sa vue est plus large, son ouïe lui permet d’écouter
plusieurs conversations en même temps, son odorat est ultra-sensible –.
Sur le plan affectif, l’enfant surdoué est
avant tout un être hypersensible, chez qui les émotions sont exacerbées :
son amour, sa colère, sa susceptibilité ou sa peur sont d’une intensité peu
commune. Ses sens exaltés lui permettent aussi de ressentir des choses
imperceptibles et l’empathie, cette capacité à ressentir les émotions d’autrui,
est son sixième sens. Il est particulièrement sensible à la justice, mais
surtout à l’injustice qui le révolte. Sa quête de vérité est une nécessité
absolue, ce qui en fait un enfant très actuel, en quête de sens, humain et
généreux.
Des difficultés associées aux caractéristiques générales
D’un point de vue scolaire, les profils
des enfants surdoués sont des
paradoxes. Comprenant beaucoup de nouvelles notions dès le début de la leçon,
ils restituent la matière en obtenant généralement de bonnes notes, mais en
réalité ils s’ennuient rapidement. Leurs réactions face à cela varie bien sûr
selon les personnalités et les parcours, et peuvent aller d’un enfant chahuteur
qui dérange tout le monde à un autre qui s’enferme dans son monde et n’ouvre
pas la bouche du matin au soir.
Il arrive aussi que le premier signe
visible soit l’échec scolaire. Sa compréhension rapide et sa capacité de
mémorisation l’amènent à réussir facilement les matières en primaire. Il est
rarement confronté à la difficulté, encore moins à l’échec et quand les choses
deviennent plus difficiles à gérer, en secondaire ou plus tard, il est
complètement démuni. Il n’a aucune méthode, aucun outil pour travailler et
aucun moyen de protéger sa confiance en lui en cas d’échec. Cela entraîne des
situations parfois extrêmement douloureuses.
Les jeunes surdoués ont beaucoup de mal à
se lier d’amitié avec leurs camarades. Leur rapport aux adultes et aux
enseignants, par qui ils se sentent souvent incompris et rejetés, devient
problématique et les enfants passent souvent pour des insolents, des
impertinents.
Chez l’enfant au quotient intellectuel supérieur,
on retrouve fréquemment des :
* Troubles du sommeil : difficulté
à “éteindre“ son cerveau.
* Troubles de l’alimentation : surtout
des phobies alimentaires.
* Troubles du comportement :
dus principalement à l’incompréhension à laquelle ils se heurtent. Cela peut se
traduire par des maux de tête, douleurs au ventre, eczéma, anxiété,
hyperactivité, tocs, bégaiements ou encore diverses addictions.
* Troubles psychomoteurs :
comme la dysgraphie, dyslexie.
* Troubles relationnels :
difficultés d’adaptation, difficulté à
se faire des copains, phobie de l’école.
L’hypersensibilité de l’enfant
surdoué
L’hypersensibilité ou l'hyperesthésie
désigne la capacité sensorielle exacerbée des cinq sens en ce qui concerne les
enfants intellectuellement précoces.
Être surdoué est un tout, formé aussi bien
par le potentiel intellectuel de l’enfant que par sa personnalité
psychoaffective.
C'est un enfant
dont l'âge mental est en avance de plusieurs années par rapport à son âge réel,
physique et affectif. II lui
faut assumer au quotidien ce décalage entre les différents secteurs de son
développement. À côté de ses aptitudes intellectuelles supérieures à la
moyenne, il y a son hypersensibilité et sa réactivité émotionnelle.
Ce sont des enfants chez qui une broutille
peut déclencher un cataclysme émotionnel. Ils captent la moindre variation du
monde qui les entoure et ont une empathie qui peut même être envahissante.
Si leur rythme de développement
intellectuel est plus rapide que celui des enfants du même âge, leur
développement affectif, relationnel et psychomoteur est plus en rapport avec
leur âge biologique.
Enfants surdoués : on sait pourquoi ils ne réussissent pas tous à l'école
Selon une étude
par IRM réalisée par un groupe de scientifiques de l'université de Lyon en avril
2015, les difficultés d'adaptation sociale dans le quotidien ou à l'école
empêcheraient certains élèves à haut potentiel d'être repérés.
Cette étude
inédite pour la première fois a pu établir, grâce à l'existence de deux profils
bien distincts : le profil "laminaire" et le profil
"complexe". Et cela pourrait expliquer pourquoi certains échouent au
bac tandis que d'autres l'obtiennent haut la main, alors qu'ils ont le même
potentiel intellectuel.
Les enfants
ayant un profil "laminaire" sont ceux qui ne rencontrent pas de
difficultés scolaires. Ils ont une capacité à mémoriser et à traiter rapidement
une information, sont émotifs, utilisent un langage précis, sont curieux et
peuvent avoir un sommeil agité. Ce sont des enfants qui ne présentent pas
d'anxiété majeure et qui sont généralement premiers de la classe.
Les enfants
correspondant au profil "complexe", ils ont des QI tout aussi élevés
que les autres, mais leurs capacités cognitives sont beaucoup plus hétérogènes.
Ils possèdent certaines capacités très élevées et d'autres normales, ce qui
crée des troubles psychiques internes. Ces enfants souffrent souvent d'un
décalage entre la sphère intellectuelle très mature et la sphère émotionnelle
plus fragile.
Selon les
résultats de cette étude, les enfants "laminaires" développeraient,
dans les zones stimulées, une activité cérébrale plus intense que les enfants
"complexes". Les connexions qui relient les hémisphères du cerveau
seraient de meilleure qualité, et plus efficaces. Les chercheurs expliquent
cette différence par la génétique, mais aussi par les facteurs environnementaux.
Fausses idées sur la précocité
Les idées
erronées sur la précocité sont courantes, tant elle est encore largement mal
connue, que ce soit du grand public ou des professionnels de l'enfance,
psychologues y compris.
Celui qui ne sait
pas ce qu'est la précocité, aura tendance à croire que les enfants précoces
sont ceux qui sont premiers de classe, qui passent le bac à 14 ans, ne pensent
qu'à travailler et apprendre, sans chercher à s'amuser et voir des amis. Des
bêtes curieuses mal dans leur peau et asociales.
Les enfants surdoués sont brillants à l'école
Certains sont
brillants à l'école et premiers de la classe, tout en ayant une ou deux années
d'avance. Cependant, un tiers seulement des enfants précoces aura ce parcours
exceptionnel et facile. Un autre tiers aura une scolarité moyenne et un dernier
tiers sera en échec scolaire. Il y a aussi les surdoués, très nombreux (30 %)
qui ont cumulé précocité et trouble d'apprentissage et dont la scolarité a toujours
été vécue comme difficile et décevante.
Les enfants surdoués doivent sauter des clases
Certains en ont
vraiment besoin, car ils s'ennuient, ont l'impression de perdre leur temps à
l'école et de n'avoir aucun intérêt à y aller. Ils y sont malheureux, ne
veulent plus s'y rendre, développent des troubles psychosomatiques ou de la
phobie scolaire. D'autres n'ont pas besoin de sauter une classe, ou n'en ont
tout simplement pas envie. D'autres encore le souhaiteraient, mais leur profil
est hétérogène à cause d'une dyslexie, d'une attention bien trop fragile, d'une
écriture coûteuse et lente.
Les surdoués sont malheureux et inadaptés, surtout avec un QI très élevé
Ce n'est pas
systématique, heureusement. La plupart des surdoués vont bien, sont épanouis, ont
des amis et vivent comme tout le monde. Il y a des risques qu'un enfant surdoué
aille mal s'il ne se sent pas en sécurité sur le plan affectif et matériel, car
la précocité rend plus fragile psychologiquement. Mais pour celui qui aura eu
une enfance sécurisante et épanouissante, il n'y a pas de raison qu'il aille
mal.
La précocité disparaît à l'adolescence
La précocité ne
passe pas avec le temps. Un enfant surdoué deviendra un adolescent surdoué puis
un adulte qui restera surdoué toute sa vie. Le cerveau d'un surdoué est
structurellement et fonctionnellement différent.
L'OMS reconnait
un haut potentiel à partir de 130, ce qui correspond à un peu plus de 2% de la
population. Un enfant peut perdre des points, car il est anxieux, peu impliqué,
impulsif, inattentif ou parce qu'il souffre d'un trouble d'apprentissage. Le QI n'est pas un critère absolu pour diagnostiquer
une précocité. Il faut prendre en compte tout un ensemble d'éléments et de
compétences.
Les surdoués adorent lire
C'est le cas
pour la majorité d'entre eux, mais il y a aussi des enfants surdoués qui
n'aiment pas trop lire. Ils n'ont pas la patience d'attendre pour connaître la
fin de l'histoire ou préfèrent dessiner, faire du sport, bricoler. Nombre de
surdoués sont dyslexiques ou souffrent d'un trouble déficitaire d'attention qui
peut rendre la lecture coûteuse, peu agréable.
Les surdoués n'aiment pas le sport
Il y en a effectivement qui n'aiment pas le sport, qui n'aiment pas bouger et qui préfèrent jouer calmement, créer, penser, apprendre, parler, rêver. Il y en a qui ont peur d'être bousculés, qui craignent de se faire mal ou se casser quelque chose. L'anticipation anxieuse du surdoué peut le détourner d'une activité qui présente des risques de blessures. Il y a toutefois énormément de surdoués qui adorent le sport et qui trouvent dans une activité physique, l'occasion de se défouler, de relâcher toute la pression accumulée dans une classe où ils s'ennuient et ne doivent pas bouger ni se faire remarquer, dans un monde qui ne les comprend pas, dans lequel ils doivent accepter les contraintes, l'attente et l'hyper-stimulation sensorielle.
Les surdoués ont besoin d'être suivis par un psychologue
Les surdoués ont besoin de rencontrer un psychologue pour passer un test, mais la plupart d'entre eux n'ont pas besoin d'un suivi psychothérapeutique. Ils ont avant tout besoin de savoir qu'ils sont surdoués et de comprendre ce que cela implique. Ils ont besoin d'être rassurés et de se sentir compris et aimés. Ce sont les parents et les amis qui sont les plus compétents pour cela.
Ils sont hyperactifs
Des piles électriques à l’école, incapables de se concentrer. Des enfants bavards, qui s’affairent sans cesse à la maison. Suivant cette logique, l’incapacité à se concentrer de certains d’entre eux serait due à un manque de stimulation intellectuelle, donc à un certain ennui. Mais beaucoup d’enfants surdoués ne se font pas remarquer et adoptent une attitude calme.
Ils font tout le temps des cauchemars
Le contenu de leurs cauchemars est différent de celui des enfants de leur âge. Dans leurs rêves, il est ainsi beaucoup question de mort, les enfants précoces ne sont pas armés pour se protéger vis-à-vis de cette peur de la mort, ce qui peut provoquer chez eux des terreurs nocturnes parfois impressionnantes.
Ils sont souvent dépressifs
Il est bien établi que les enfants et les adolescents précoces ne sont pas plus dépressifs que les autres. D’ailleurs, ils sont plutôt moins anxieux que les enfants de leur âge, car ils comprennent plus vite de nombreuses réalités.
Ils ont un humour décapant
Contrairement aux idées reçues, les petits surdoués n’ont pas forcément plus d’humour que leurs camarades, mais un humour différent et plus sophistiqué. Entre 7 ans et 9 ans par exemple, ils vont faire des jeux mots, s’amuser de quiproquos alors que leurs camarades vont rire de blagues scatologiques.
La scolarisation des élèves intellectuellement précoces
Un tiers des enfants précoces se trouvent
à un moment donné de leur scolarité en situation d’échec scolaire, généralement
au collège ou au lycée. En primaire, les élèves ordinaires
apprennent à apprendre alors que les surdoués vivent sur leurs intuitions. Des
facilités qu’ils finissent par payer dans les classes qui leur demandent de fournir
des efforts pour réussir.
Ils doivent apprendre des méthodes de travail, alors qu’elles sont déjà acquises par leurs camarades, ce qui peut engendrer des difficultés scolaires pour eux. Des difficultés qui ne sont souvent que ponctuelles, car ils peuvent s’en sortir en allant dans des écoles plus strictes ou spécialisées.
Ils doivent apprendre des méthodes de travail, alors qu’elles sont déjà acquises par leurs camarades, ce qui peut engendrer des difficultés scolaires pour eux. Des difficultés qui ne sont souvent que ponctuelles, car ils peuvent s’en sortir en allant dans des écoles plus strictes ou spécialisées.
L’école doit répondre aux besoins
particuliers des enfants intellectuellement précoces et à l’attente de leurs
familles. 1,25% des élèves seraient concernés. Leurs profils sont divers.
Savoir les détecter est important pour mieux les prendre en charge.
Les enseignants sont vigilants lors des évaluations des acquis des élèves
lorsqu’un enfant a des difficultés.
Le psychologue
scolaire a la possibilité d’analyser
la situation d’un élève. Si nécessaire, il procède aux examens
psychométriques nécessaires. Parents et enseignants dialoguent avec l’appui du
psychologue scolaire.
Le médecin
scolaire peut intervenir lorsque la situation, plus complexe, le demande.
Recommandations
Une fois le diagnostic de précocité posé,
il est primordial pour les parents de prendre conscience des particularités de
leur enfant – tant sur le plan intellectuel qu’affectif –et d’en informer les
professeurs.
* Le faire identifier rapidement : il met
un nom à son mal être, cela le sécurise et pourra lui permettre d’éviter un
échec scolaire.
* Lui faire comprendre et accepter ses
différences.
* Le stimuler intellectuellement.
* Satisfaire son insatiable curiosité :
l’aider à assouvir ses soifs de questionnements en encourageant ses passions.
* Concernant les enfants les plus
sociables, il est possible de les laisser dans un circuit général et de leur
faire sauter une ou plusieurs classes, avec un accompagnement spécifique. Ajouter
aussi des cours supplémentaires à distance.
* Une avance d’un à 2 ans peut permettre à
l’enfant de se retrouver dans la classe d’âge qui lui correspond et de trouver
des repères rassurants, l’impression de se trouver a sa place. Même au milieu
de camarades plus âgés que lui, le fait de sauter une classe peut l’aider à
atténuer le décalage entre lui et les autres enfants. Le saut de classe doit
être effectué de préférence en maternelle ou en primaire. Il est déconseillé au
collège. Si cela est vraiment nécessaire préférer le faire en 6ème ou en 5ème.
* Parfois, il faut privilégier une
solution alternative en l’orientant vers des classes ou des établissements
spécifiques quand l’enfant a de trop grandes difficultés à intégrer le système
classique. Il peut être intégré une classe spécifique pour EIP au collège, avec
des programmes enrichis et encadrés par une équipe spécialisée.
* Autre solution : les camps de vacances
pour enfants précoces. Le but étant qu’ils se rencontrent et fassent ensemble
des activités stimulantes (sciences, informatique, dessin), pour pallier
l’ennui.
* Un accompagnement psychologique peut
être recommandé afin d’aider l’enfant précoce à s’exprimer et à s’épanouir au
quotidien.
Orientations générales pour les parents
Quel que soit l’âge auquel l’enfant est
repéré, il est nécessaire de lui faire passer un bilan auprès d’un psychologue
habilité. Il permet à l’enfant et à ses parents de mieux comprendre les
difficultés qu’ils peuvent rencontrer et d’envisager, si nécessaire, une aide
efficace et adaptée. En aucun cas, ce bilan n’a pour but d’étiqueter l’enfant
et de l’enfermer dans un profil. Outre les problèmes, il met aussi en lumière
les ressources et les compétences de l’enfant. C’est sur elles qu’il pourra
s’appuyer pour avancer, mais aussi, dans certains cas, pour retrouver l’estime
de soi, parfois anéantie par des années d’échec scolaire.
On ne naît pas enfant précoce heureux, on
le devient. Surtout si on a la chance de grandir dans un milieu affectif stable
où les parents font preuve d’une attention particulière et bienveillante.
Parce qu’il se sent différent, en décalage
avec les autres, l’enfant a parfois du mal à construire une image solide de
lui-même. Pour s’épanouir, il s’appuie
sur ses ressources, ses compétences, mais il doit aussi être capable d’accepter
ses faiblesses. Plus qu’un autre, cet enfant a besoin d’être valorisé,
encouragé pour renforcer son estime de soi. Il a aussi besoin qu’on lui pose des
limites qui vont le rassurer.
Le rôle des parents, peut-être plus encore
que celui des enseignants, est primordial pour éviter à un jeune enfant surdoué
brillant de mal construire son avenir. Il est indispensable de traiter avec bienveillance
les échecs apparents de son enfant tout en cherchant avec lui les causes de ses
difficultés.
Il peut être utile de supprimer de son
vocabulaire le terme même d’échec quand il se rapporte à une question scolaire.
Ne pas faire d’éloge excessif des résultats obtenus avec facilité mais insister
sur ses mérites lorsqu’il surmonte un obstacle difficile. En tant que parent ou
qu’enseignant, il est important de lui expliquer qu’il a le droit d’être
différent et que les grands échecs précèdent souvent les grands succès.
Accompagner l’enfant brillant de cette
manière est la meilleure façon de renforcer ses capacités de résilience et en
agissant de la sorte, de l’armer pour la vie d’adulte qui l’attend.
Il est conseillé aux parents d’enfants
précoces de leur laisser un temps pour rêver et s’ennuyer. L’idée selon
laquelle il faudrait alimenter sans cesse leur curiosité et les nourrir en
permanence est erronée. Il est indispensable de leur offrir des moments de
ressourcement intérieur.
Le petit
surdoué est heureux lorsqu’il est accompagné, en étant conscient de sa
différence. Le père ou la mère ne sur investissent pas cette différence mais
l’accompagnent en tenant compte des besoins de leur enfant. Et ils n’hésitent
pas à demander une aide extérieure en cas de doute ou de difficulté
Pour s’informer, se faire aider
Association nationale pour les enfants
précoces : ANPEIP
Association française pour les
enfants intellectuellement précoces : AFEP
Avec le soutien et l’aide nécessaires, de nombreux enfants apprennent à vivre avec leur différence et à en faire une richesse. Ceux qui s’en sortent le mieux témoignent généralement d’avoir pu s’appuyer sur trois éléments essentiels : un milieu affectif stable – un entourage familial concerné –, des rencontres qui ont fait la différence – sur le plan médical mais pas seulement – et le sentiment d’avoir été compris et pris en considération – d’où l’importance d’un dépistage précoce.
Voir aussi
Développement cérébral dans la petite enfance |
Trouble de déficit d'attention avec ou sans hyperactivité chez l'enfant |
L'intelligence émotionnelle de l'enfant |
Troubles et difficultés d'apprentissage |
Dépression chez l'enfant |
Hémisphères cérébraux chez l'enfant |
Proprioception – sixième sens: relation avec le développement cérébral de l'enfant |
Le cerveau social le cerveau a besoin d'amitié pour bien fonctionner |
L'exercice physique améliore le fonctionnement du cerveau |
La lecture stimule l'activité cérébrale et renforce les connexions neuronales |
La musique favorise le développement du cerveau de l'enfant |
L'origine de l'intelligence et le projet d'une cartographie du cerveau |
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