« Vous êtes ce que vous mangez »
L’alimentation future sera personnalisable, pratique et sûre, mais surtout, elle sera plus saine et plus durable.
Les humains sont compliqués et il y a beaucoup de choses qui influent sur notre santé. Certaines que nous ne pouvons pas changer, comme notre âge ou notre constitution génétique, et d'autres que nous pouvons changer, comme notre choix d'aliments et de boissons.
Il y a aussi les billions de bactéries qui vivent dans nos intestins – collectivement connues sous le nom de microbiome – qui ont un impact significatif sur notre santé et notre digestion.
Le microbiome intestinal désigne l'ensemble des micro-organismes – bactéries, virus et champignons – qui peuplent le tractus gastro-intestinal et produisent des métabolites essentiels à la santé humaine.
La nourriture que nous mangeons est un mélange de nombreux nutriments qui affectent l'organisme et le microbiome de différentes façons, de sorte qu'il n'est pas facile de comprendre la relation entre l'alimentation, le métabolisme et la santé.
La diète est un déterminant clé de la variation du microbiome intestinal humain
* La variation quotidienne du microbiome est liée aux choix alimentaires, mais pas aux nutriments conventionnels.
* La variation quotidienne du microbiome dépend d'au moins deux jours d'antécédents alimentaires.
* Des aliments similaires ont des effets différents sur les microbiomes des personnes.
Bien que nous sachions qu'un microbiome plus diversifié est habituellement un indicateur d'une meilleure santé intestinale, nous comprenons peu de choses sur la façon dont les aliments affectent les différentes espèces microbiennes.
Le microbiome est probablement le sujet le plus brûlant en nutrition et en santé à l'heure actuelle. Les chercheurs sont désireux de cartographier et de manipuler nos amis bactériens.
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L'échantillonnage quotidien révèle des associations de diètes-microbiomes personnalisés chez l'homme
Une équipe de chercheurs de l'Université du Minnesota dans une étude, publiée dans Cell Host & Microbe en juin 2019, démontre que des aliments ayant des profils nutritionnels comparables peuvent avoir des effets très différents sur le microbiome.
L'équipe a demandé à 34 volontaires en bonne santé de recueillir des données détaillées sur tout ce qu'ils ont mangé pendant 17 jours, en comparant cette information à la diversité des microbes dans les échantillons quotidiens de selles. Bien que la plupart des participants aient consommé les mêmes aliments – café, fromage cheddar, poulet et carottes – plusieurs choix étaient uniques.
Les chercheurs ont constaté que même si les choix alimentaires de chaque participant avaient une incidence sur son propre microbiome, certains aliments augmentant ou réduisant l'abondance de souches bactériennes, il n'y avait pas de corrélation directe. Par exemple, les haricots ont augmenté la proportion de certaines bactéries chez une personne, mais ils ont eu beaucoup moins d'effet chez une autre.
Curieusement, bien que les aliments étroitement apparentés – comme le chou et le kale, aussi appelé chou frisé – aient tendance à avoir le même impact sur le microbiome, les aliments non apparentés ayant des compositions nutritionnelles très similaires ont des effets étonnamment différents. Cela nous indique que l'étiquetage nutritionnel conventionnel n'est peut-être pas le meilleur moyen de juger si un aliment est susceptible d'être sain.
Les résultats montrent également que faire des recommandations diététiques pour améliorer le microbiome ne sera pas simple. Elles devront être personnalisées en tenant compte des microbes intestinaux qu'on retrouve chez un individu et des effets spécifiques qu'ont certains aliments sur lui.
Des preuves génétiques montrent que la sécrétion d’insuline stimulée par les glucides conduit à l’obésité
Des scientifiques de l’École de médecine de Harvard, montrent dans une étude, publiée par Oxford University Press en janvier 2018, l’effet potentiellement causal de la sécrétion d’insuline sur le poids corporel.
L’un des principes fondamentaux du modèle glucides-insuline de l’obésité est que la sécrétion d’insuline entraîne une prise de poids. Cependant, l’hyperinsulinémie à jeun peut également être provoquée par une résistance à l’insuline induite par l’obésité.
Les chercheurs ont utilisé des instruments génétiques de variation de la sécrétion d'insuline – évaluée par la concentration d'insuline 30 min après la prise orale de glucose –pour estimer la relation causale entre l'augmentation de la sécrétion d'insuline et l'indice de masse corporelle (IMC), en utilisant une analyse de randomisation mendélienne bidirectionnelle d'études d'association pangénomique : analyse de nombreuses variations génétiques chez de nombreux individus, afin d'étudier leurs corrélations avec des traits phénotypiques (héréditaires).
Les sources de données comprenaient les résultats récapitulatifs des plus grandes méta-analyses publiées portant sur la sécrétion d'insuline et l'IMC d'ascendance principalement européenne, ainsi que des données individuelles de la UK Biobank. Les données de l'étude de cohorte de patients cardiologiques et métaboliques du Massachusetts General Hospital ont été utilisées pour valider les associations génétiques avec la sécrétion d'insuline et pour tester l'association observationnelle de la sécrétion d'insuline et de l'IMC.
Résultats. Un taux d’insuline-30 génétiquement déterminé plus élevé était fortement associé à un IMC plus élevé, ce qui concorde avec un rôle causal dans l’obésité. Des associations positives similaires ont été observées dans les analyses de sensibilité utilisant d’autres variantes génétiques comme variables instrumentales. En revanche, un IMC génétiquement déterminé plus élevé n’était pas associé à l’insuline-30.
Conclusions. Les analyses de randomisation mendélienne fournissent la preuve d’une relation causale entre la sécrétion d’insuline stimulée par le glucose et le poids corporel, cohérente avec le modèle glucides-insuline de l’obésité.
PREDICT – Les réponses individuelles aux mêmes aliments sont uniques
PREDICT est la plus grande étude scientifique en cours sur la nutrition, menée par une équipe internationale de scientifiques de premier plan comprenant des chercheurs du King's College de Londres, du Massachusetts General Hospital et de la société de science nutritionnelle ZOE.
Cette étude vise à mesurer et à comprendre les réponses métaboliques uniques à la nourriture – par exemple, comment les niveaux de sucre dans le sang et de graisse changent après avoir mangé – dans un groupe de 1.000 participants.
Les premiers résultats présentés aux réunions de l'American Diabetes Association et de l'American Society for Nutrition en juin 2019, montrent que les réponses individuelles aux mêmes aliments sont uniques, même entre vrais jumeaux.
Moins de 30% de la variation aux réponses glucidiques (carbohydrates) est due à la constitution génétique et moins de 20% à la graisse. De façon inattendue, il n'y avait qu'une faible corrélation entre les deux : avoir une mauvaise réponse à la graisse ne permettait pas de prédire si quelqu'un serait un bon ou un mauvais répondant au sucre.
Les chercheurs ont mesuré l'évolution des taux sanguins de marqueurs tels que le sucre, l'insuline et les graisses en réponse à des repas spécifiques, ainsi que des données sur l'activité, le sommeil, la faim et les bactéries intestinales – microbiome – chez des milliers de participants aux États-Unis et au Royaume-Uni, pour la plupart des paires de jumeaux.
Ils ont découvert que les jumeaux identiques ne partageaient qu'environ 37% de leurs microbes intestinaux. Ce chiffre n'est que légèrement supérieur à celui partagé entre deux personnes non apparentées, ce qui souligne l'effet modeste des gènes.
ZOE utilise des techniques d'apprentissage automatique pour analyser cette mine de données nutritionnelles détaillées et développe un test consommateur et une application, donnant aux gens le pouvoir et la confiance de choisir les bons aliments qui optimisent leur métabolisme personnel, contrôlent leur poids et maintiennent une bonne santé.
Cette recherche montre que si vous voulez trouver les aliments qui fonctionnent le mieux avec votre métabolisme, alors vous devez connaître votre réponse nutritionnelle personnelle, quelque chose qui ne peut être prédit par de simples tests génétiques.
L'équipe annonce également une extension majeure de ses travaux en collaboration avec des scientifiques des universités de Stanford et de Tufts. La prochaine phase consistera à recruter plus d'un millier de volontaires à travers les États-Unis, désireux de comprendre leurs réactions personnelles à l'alimentation et de contribuer à la science nutritionnelle de pointe en participant à l'étude chez eux.
Stratégie d’ONU-Nutrition 2022–2030
En 2021, Année d’action pour la nutrition, plusieurs événements – le Sommet des Nations Unies sur les systèmes alimentaires, la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques (COP26) et le Sommet Nutrition pour la croissance tenu à Tokyo – ont souligné l’importance de la nutrition, notamment le rôle de l’alimentation et son impact sur la santé, le climat et la biodiversité.
S’appuyant sur les résultats de ces événements, ONU-Nutrition conduira l’action menée en matière de nutrition, à la fois dans les contextes du développement et de l’aide humanitaire et en tant que passerelle entre les deux.
Cette Stratégie de ONU-Nutrition 2022–2030 jette les bases d’un plaidoyer, d’une coordination et d’une programmation conjoints destinés à améliorer la nutrition dans l’ensemble du système, visant la cohérence des politiques et un impact constant au niveau des pays dans le cadre d’un engagement commun à accélérer les progrès vers l’élimination de toutes les formes de malnutrition.
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Le futur de l’alimentation
Demain, serons-nous tous devenus végétariens ? Les régimes particuliers seront-ils devenus la norme ? Comment cultiverons-nous nos champs ? Nous régalerons-nous avec des plâtrées d’insectes ?
Les scientifiques – Céline Laisney, directrice du cabinet de veille et de prospective AlimAvenir, et Gilles Billen, directeur de recherche au CNRS – analysent sept scénarios d’avenir mêlant biodiversité, agriculture et alimentation.
1. Nous ne mangeons plus de viande – Pas complètement
Les différents régimes excluant tel ou tel produit animal représentent des parts variées selon les pays. Cette part est plus élevée dans les pays anglo-saxons, qu’en France. Mais tout porte à croire qu’elle va augmenter, puisque cette part est plus élevée chez les jeunes dans tous les pays. On constate des progressions des nouveaux régimes ces dernières années, à des rythmes variables selon les pays. Le plus probable, ce n’est pas que l’on ne mange plus de viande du tout, mais qu’on en mange beaucoup moins.
Les études qui se penchent sur l’avenir de l’alimentation montrent que nous aurons de la peine à nous passer complètement de l’élevage. La raison est simple : le passage d’une agriculture conventionnelle à une agriculture biologique implique la mise en place d’une rotation des cultures, qui suppose elle-même la culture de plusieurs types de légumineuses, les comestibles pour les humains et les fourragères pour les animaux, qui produisent de la viande et du lait.
2. Nous mangerons des insectes et des algues – Oui et non
Les start-ups élevant et transformant les insectes ne visent pas forcément l’alimentation humaine. Elles s’adressent surtout au marché de l’alimentation animale, et en particulier l’aquaculture, pour remplacer les farines de poisson. Les insectes peuvent prendre de l’importance dans ce secteur, à condition d’être compétitifs ou d’apporter des avantages nutritionnels supérieurs.
Concernant les algues, c’est différent. Ce sont surtout les micro-algues qui sont riches en protéines, comme la spiruline ou la chlorelle. Pour le moment, elles sont essentiellement consommées sous forme de compléments alimentaires, mais elles commencent à être intégrées dans des aliments, en général en très petite quantité, pour leurs propriétés fonctionnelles : la chlorelle peut remplacer les œufs dans une mayonnaise, par exemple. Le frein est ici plutôt le coût. Les protéines végétales sont beaucoup plus économiques, adaptées aux conditions environnementales et mieux acceptées par les consommateurs.
3. Nous nous passerons d’engrais – Ça dépend lesquels
On ne se passe jamais d’engrais en agriculture. L’agriculture consiste toujours à enlever au sol – avec la récolte qu’on exporte – de l’azote, du phosphore et du potassium. Pour maintenir la fertilité du sol, il est donc indispensable de lui restituer ces éléments. Les déjections animales (fumier, lisiers) constituent aussi une forme d’engrais, qui assurent le recyclage des éléments extraits du sol pour l’alimentation animale.
Par contre, les engrais industriels, utilisés dans l’agriculture conventionnelle, et qui permettent de s’affranchir du recyclage, ne sont produits qu’au prix d’une dépense énergétique considérable.
Le recyclage serait évidemment une solution beaucoup plus intelligente et beaucoup plus économe en termes de ressources énergétiques, en l’utilisant comme engrais pour fertiliser nos champs.
Cela n’a rien d’utopique. Il suffit de l’espace d’une génération pour tout changer. Ce n’est pas non plus très sorcier : il y a 1000 solutions possibles en termes d’installation et de système de collecte, et on en expérimente déjà plusieurs dans différents endroits.
4. L’État influencera le contenu de nos assiettes – On espère bien
En trente ans, nous sommes passés d’une alimentation composée à 30% seulement de protéines animales, et 70% de protéines végétales, à l’inverse. Les habitudes alimentaires ne changent pas d’elles-même au fil des modes. Elles sont le résultat d’une politique concertée.
Rien ne sera possible sans le retour d’une planification centralisée d’État. Mais il n’y aura pas de changement rapide sans une reprise en main d’une autorité démocratique. L’Europe d’ailleurs, entre maintenant en conflit avec les grands groupes privés au sujet du Green Deal et de la Farm to Fork strategy. Elle vise par exemple 25% d’agriculture biologique en Europe, un niveau déjà largement dépassé dans certains pays comme l’Autriche ou la Suède.
5. Nous ferons davantage “table à part” – Pas nécessairement
Même si les “alimentations particulières” se développent, avec l’essor des allergies, intolérances, régimes pour raisons médicales ou religieuses, cela ne compromette pas la convivialité. L’alimentation est “un fait social total”, il ne s’agit pas juste de se nourrir, on partage beaucoup plus que des aliments.
Peut-être partagerons-nous moins à l’avenir le même plat, mais différents plats façon mezze – ce que l’on voit déjà avec la mode de l’apéritif dinatoire – où chacun pourra piocher ce qui lui plaît et convient. Mais les fêtes (Noël, Pâques, etc.), les sorties au restaurant, les invitations entre amis, perdureront. Certains plats seront peut-être justement réservés à des occasions comme la viande rouge ou les plats traditionnels qui nécessitent une longue préparation, peu adaptés à la vie de tous les jours.
6. Nous reviendrons à la production agricole des années 1950 – Certainement pas
Le passage à une agriculture biologique ne suppose absolument pas d’abandonner toute technologie. Seulement celles qui ne sont pas maîtrisables, ou qui ont des effets secondaires désastreux. Mais on n’abandonne pas l’invention, la technique, l’amélioration, la sélection variétale.
Il y a beaucoup de choses très bonnes dans le progrès technique qu’on a aucune raison de laisser tomber. La mécanisation de l’entretien des champs, même assistée par des caméras, peut rendre beaucoup de services.
7. Nous aurons une sécurité sociale de l’alimentation – L’idée fait son chemin
Le passage à une agriculture biologique et saine est une transformation progressive et structurelle et doit être organisée démocratiquement. La mise en place d’une sécurité sociale alimentaire vise à ce que chacun puisse se nourrir correctement, quels que soient ses revenus. En plus de rappeler que le besoin de manger sainement est un besoin universel, elle permettrait une prise en main collective et démocratique de notre alimentation.
Qu’est-ce qu’on mange ? Qu’est-ce qu’on produit ? Quels sont les produits qui sont conventionnés et remboursés ? Faire trancher ces questions par les citoyens, c’est réintroduire la démocratie dans la manière de produire sa nourriture, de la choisir, et de la fabriquer. C’est le moyen politique idéal de se réapproprier notre alimentation.
La nourriture de demain
Fast-food, OGM, “alicaments”, compléments alimentaires, cultures bio, substituts de repas, tofu, élevages intensifs, additifs… Ces nouveaux modes alimentaires ont fait évolué nos habitudes et continueront encore à le faire dans le futur. Le défi est immense : nourrir les humains de plus en plus nombreux et exigeants avec les ressources de la planète qui s’épuisent.
Aujourd’hui, plus de 500 millions de personnes trop pauvres mangent mal. L'investigation cherche à inventer de nouveaux produits et modes de production qui permettront à chacun de manger à sa faim, en respectant le goût, les habitudes de vie actuelle et l’environnement.
Des consommateurs exigeants en quête de nouveauté
Pour répondre aux nouvelles attentes des consommateurs, les industriels de l’alimentation sont obligés de renouveler leurs produits de plus en plus rapidement et d’innover sans cesse. Des nouveaux produits sont développés : le kebab à préparer au micro-ondes, l’huile de coton, l’huile d’olive solidifiée à tartiner, les chips aux poires, les yaourts aux légumes, le fromage à la bière, le champagne en pot, le yaourt qui fait rajeunir, la tapenade en tube, le beurre en spray… Ces nouveaux produits auront-ils un avenir ? Le consommateur choisira…
Les cultures biologiques
Respecter la planète
La population mondiale atteint les 6 milliards de personnes. D’ici 2050, nous serons 3 milliards de plus. Il faudra alors doubler la production alimentaire et augmenter les surfaces cultivées mais ce sera difficile car les terres cultivables, les ressources en eau et la diversité génétique sont chaque jour davantage menacés par la surexploitation . Il faudra changer les modes de productions. Les transformations à apporter sont immenses et doivent se faire vite. La recherche avance et développe notamment les OGM.
Les organismes génétiquement modifiés (OGM)
Santé et alimentation
La recherche permet aujourd’hui de créer des substances vaccinantes en modifiant génétiquement certains organismes. Les piqûres pourraient un jour être remplacées en mangeant un végétal. Des chercheurs ont d’ailleurs réussi à protéger des souris de l’hépatite B en les nourrissant de pommes de terre dans lesquelles avait été introduit un gène de la maladie. Les bananes pourraient un jour devenir un moyen de vaccination. Plus facile à transporter que les vaccins actuels qui demandent d’être réfrigérés, les avantages sont énormes pour les pays du tiers monde. Les animaux sont également mis à contribution. Ainsi, du miel permettrait de produire des substances pharmaceutiques en modifiant les plantes butinées.
Mange et tu iras mieux
Si on en juge par la hausse de l’espérance de vie ou encore le cas des Japonais qui ont gagné en hauteur 17 cm en 50 ans, on peut affirmer que santé et nutrition sont liées. Les alicaments ont de l’avenir. Il s’agit d’un produit alimentaire provoquant un effet positif sur la santé humaine. Il regroupe des réalités très variées. Ainsi, dans la vaste famille des alicaments, on trouve des produits issus de l’agriculture bio, des produits dits diététiques, des aliments allégés, enrichis… Si leurs effets ne sont pas toujours prouvés, l’avenir permettra, entre autre, d’y voir plus clair dans ces produits aux effets soit disant miraculeux.
Les substituts de repas et compléments alimentaires
Se nourrir uniquement de pilules sera encore longtemps réservé aux films de science fiction. L’important est d’avoir un équilibre alimentaire. Les carences nutritionnelles dans la population sont assez répandues et les combler grâce aux substituts est un bel objectif pour la santé.
La France est beaucoup plus stricte à l’égard de ces composés que de nombreux autres pays, tels les États-Unis qui autorisent de nombreux compléments. Ces produits alimentaires apportent sous forme pratique et condensée des nutriments qui améliorent le quotidien. Sachons bien les utiliser.
Recherche et innovation dans les produits alimentaires
L’avenir de l’alimentation ressemblera peu au passé. L’impact de la pandémie sur les consommateurs, l’émergence exponentielle de nouvelles technologies et les défis significatifs en matière de durabilité seront cruciaux. Pour y parvenir, elle s’appuiera sur des technologies habilitantes telles que la biotechnologie et l’intelligence artificielle, entre autres.
Nouveaux aliments et ingrédients sains
L’impact significatif du Covid-19 sur la société a accéléré l‘intérêt des consommateurs pour les aliments qui améliorent notre santé et notre bien-être. Quelques exemples incluent les “superaliments” avec un profil nutritionnel et de qualité équilibré, ou des profils améliorés, avec une teneur réduite en sel, en sucre ou en matières grasses. De plus, les ingrédients et composés bioactifs obtenus à partir de sources naturelles et durables renforcent nos défenses et notre système immunitaire, et aident à prévenir les maladies. Une mention spéciale va aux ingrédients probiotiques, prébiotiques ou postbiotiques avec un énorme potentiel pour l’innovation et la croissance alimentaires.
Nutrition de précision
Analyser et intégrer le génome humain ou l’information génétique, le microbiome intestinal et les habitudes culturelles ou les modes de vie de groupes de population spécifiques, pour comprendre quelles maladies ils pourraient développer et concevoir des régimes qui aident à prévenir leur développement ou influencer positivement leur santé. Les technologies omiques (la somme des constituants d'une cellule) deviennent de plus en plus abordables. Le séquençage d’un génome humain devient moins cher. La société technologique BGI a annoncé qu’elle atteindrait un coût de 100 euros par génome. Il existe déjà des entreprises qui prescrivent des régimes basés sur le génome de l’individu, telles que Habit, DayTwo ou Inside Tracker.
Viande cultivée en laboratoire
Viande cultivée in vitro à partir de cellules animales. Elle s’appuie sur l’application des connaissances et des techniques de culture cellulaire issues de la médecine régénérative et de l’ingénierie tissulaire. Une récente analyse du cycle de vie et une étude de faisabilité technico-économique par CE Delft montrent que la viande cultivée en laboratoire pourrait réduire l’impact climatique de la production de viande de 92%, réduire la pollution de 93%, utiliser 95% moins de terres et 78% moins d’eau. De plus, lorsqu’elle est produite à grande échelle, le coût de production pourrait diminuer jusqu’à 5,66 $ d’ici 2030. Aleph Farms est une entreprise israélienne de premier plan dans le développement de viande cultivée et a réussi à faire pousser le premier steak de ribeye (entrecôte) cultivé en laboratoire au monde en utilisant des cellules animales et la technologie d’impression 3D. D’autres entreprises de premier plan dans cette course incluent Memphis Meats et Mosa Meat.
Plant-based food (Aliments d’origine végétale)
Un aliment “d’origine végétale” provient de sources végétales telles que les fruits, les légumes, les légumineuses, les céréales, les noix, le soja, etc. L’intérêt pour les analogues des produits d’origine animale stimule ce marché. Un exemple notable est le hamburger végétal d’Impossible Foods ou la saucisse de Beyond Meat. Diverses technologies comme la texturisation à sec ou humide permettent de développer une apparence et un goût similaires à ceux de la viande sans compromettre la valeur nutritionnelle. La conception de produits extrudés (la technique agro-alimentaire pour produire snacks, biscuits, céréales petit déjeuner…), avec des textures et des saveurs spécifiques, ainsi que l’optimisation et le contrôle des processus, posent un défi pour la recherche. La tendance “d’origine végétale” s’étend aux alternatives au lait, aux œufs, aux sauces, aux condiments, aux barres, etc., et elle est là pour y rester.
Protéines alternatives
Une autre tendance est l’émergence de sources de protéines alternatives telles que les insectes, les microalgues, les champignons ou de nouvelles espèces végétales. Toutes sont présentées comme plus durables que les protéines d’origine animale et comme une solution potentielle pour répondre à la croissance de la demande d’ici 2050. Certaines entreprises innovantes dans le domaine des insectes incluent Ynsect, BioFly Tech ou Trillions. Les protéines dérivées de champignons ou de mycoprotéines sont également une source alternative très intéressante, avec une production encore plus éco-efficiente que d’autres protéines végétales. Des entreprises comme Prime Roots, Quorn ou Meati travaillent dans ce domaine. D’autre part, Perfect Day Foods produit des protéines de lactosérum et de caséine par “fermentation de précision” et a récemment lancé la marque dérivée Brave Robot pour vendre des glaces sans produits laitiers. Clara Foods crée également des protéines d’œuf en utilisant cette technologie. Enfin, Ainia cultive la lemna, une plante aquatique prête à devenir un nouveau “superaliment”, qui est déjà à la base d’entreprises comme Parabel ou Hinoman.
Impression 3D alimentaire
Alimentation computationnelle
Formulation de produits analogues à ceux d’origine animale à partir de milliers de plantes, y compris des espèces comestibles mais non exploitées. Collecte et traitement des données sur leurs propriétés nutritionnelles, fonctionnelles et sensorielles en utilisant l’intelligence artificielle et l’apprentissage automatique dans le but d’obtenir des produits presque identiques en qualité et en saveur aux produits originaux, avec une utilisation des ressources et un impact environnemental bien inférieurs. Des entreprises comme Just ou NotCo sont à l’avant-garde de ces alternatives avec des mayonnaises ou des laits alternatifs déjà sur le marché.
Agriculture verticale
Technologie de culture de plantes hautement efficace en ressources utilisant très peu d’eau ou d’engrais et occupant très peu de surface en empilant des couches successives verticalement sur des surfaces inclinées et/ou intégrées dans des structures comme de grands bâtiments ou par le biais de conteneurs de culture modulaires proposés par la startup iFarm pour permettre à quiconque de produire ses légumes. Elle adopte des techniques de culture en environnement contrôlé sous des conditions de serre et peut simplifier la chaîne d’approvisionnement pour une empreinte environnementale faible de la nourriture vers les villes ou les environnements avec des terres arables limitées. D’autres exemples d’entreprises incluent Aerofarms ou Agricoo.
Agriculture de précision
Englobe des systèmes de contrôle, des capteurs, de la robotique, des drones, des véhicules autonomes, du matériel et des logiciels automatisés, et tout ce qui rend l’agriculture plus précise et contrôlée. AINIA a développé des plateformes basées sur la robotique mobile et la vision hyperspectrale qui permettent d’optimiser certains processus dans les champs, comme le moment exact de la récolte (degré de maturité), le contrôle des ravageurs ou les processus d’application des engrais, contribuant à une chaîne alimentaire plus durable.
Édition génétique
CRISPR est une technologie d’édition moléculaire de “couper et coller”, avec laquelle un organisme peut être génétiquement modifié en introduisant de nouvelles caractéristiques ou en éliminant celles qui sont nocives. C’est un système simple, économique et rapide qui offre un univers d’applications, y compris l’amélioration des cultures et le contrôle des ravageurs en agriculture. Bien que la transmission de gènes externes ne soit pas nécessaire, l’UE n’a pas fourni un cadre réglementaire différent de celui des OGM (Organismes Génétiquement Modifiés), ce qui pourrait entraver son développement en Europe par rapport à d’autres parties du monde. Le documentaire Netflix “Human Nature” explique l’importance de cette innovation et le rôle du chercheur espagnol Dr. Francisco Mojica de l’Université d’Alicante dans sa découverte.
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Pas de régimes pour tous
Nous avons tous des goûts et des préférences personnels lorsqu'il s'agit d'aliments. Il est donc logique de supposer que nos métabolismes et nos réactions aux aliments que nous mangeons devraient également être différents. Mais cette intuition commence tout juste à être validée par la recherche scientifique, prouvant que chacun est unique et qu'il n'existe pas de véritable régime qui fonctionne pour tous.
Bien sûr, il y a des messages prônant une alimentation saine qui s'appliquent à
tout le monde, comme manger plus de fibres, augmenter la diversité des aliments
végétaux et réduire la consommation de produits ultra-transformés. Mais
le message à retenir est qu'il n'y a pas une seule façon de manger qui fonctionne
pour tout le monde, malgré ce que nous disent les guides alimentaires,
les organismes gouvernementaux et les gourous glamour d'Instagram
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