La consommation de substances peut entraîner de graves répercussions dès les premiers stades du développement du fœtus, ainsi que des effets nocifs qui se répercutent à long terme dans la petite enfance et même bien plus tard.
Toutes les drogues consommées de façon
abusive peuvent avoir des conséquences négatives sur le déroulement de la
grossesse et le développement du fœtus. Toute substance peut traverser la barrière
placentaire et affecter le fœtus.
Selon le type de drogue et la quantité
consommée, il est aussi possible que le bébé souffre de sevrage à la naissance,
c’est-à-dire de privation (pleurs inconsolables, irritabilité, tremblements, difficultés
à s’alimenter, etc.).
Certaines drogues peuvent également avoir des
effets à plus long terme chez les enfants (troubles d’apprentissage, troubles
de comportement, hyperactivité, etc.).
La consommation de drogues illicites pendant
la grossesse peut entraîner des complications médicales comme la fausse couche
précoce, le décollement du placenta, le retard de croissance du fœtus, la
formation de caillots, l’hypertension, la mort intra-utérine, le travail avant
terme et l’hémorragie de la délivrance. L’exposition in utero peut rendre le
fœtus dépendant aux drogues transmises par voie sanguine.
Les conséquences de l’exposition du fœtus à la drogue dureront toute sa vie
Parmi celles-ci, les plus fréquentes
sont :
* un avortement spontané;
* un accouchement prématuré;
* un retard de croissance chez le fœtus.
Effets de la consommation de médicaments et drogues avant et pendant la grossesse
Les médicaments sur ordonnance et en vente
libre, peuvent traverser le placenta et atteindre la circulation sanguine du
bébé.
Parce que l’enfant à naître traverse des
étapes cruciales de son développement, les médicaments ou produits, peuvent
l’affecter d’une façon différente par rapport à la mère, causant parfois des
déficiences congénitales ou d’autres problèmes considérables.
Avant de commencer à prendre tout type de
médicaments sur ordonnance ou en vente libre, il est très important d’en parler
à un professionnel de la santé et ce, tout au cours de la grossesse, surtout
durant les trois premiers mois, lorsque les principaux systèmes de l’organisme
du bébé se forment.
Syndrome de sevrage néonatal
Le syndrome de sevrage néonatal ou syndrome
de pharmacodépendance est un trouble affectant les bébés nés de mères qui ont
consommé des substances pendant la grossesse. Le bébé en gestation s’habitue
éventuellement à la drogue qu’il reçoit tandis qu’il est dans l’utérus. Après
sa naissance, le bébé, devenu dépendant de la drogue à laquelle il n’a plus
accès, manifeste des symptômes de sevrage.
Les bébés atteints du syndrome de sevrage
néonatal peuvent sembler tout à fait normaux à la naissance. D’ordinaire, les
symptômes du sevrage se manifestent dans les 24 à 48 heures de vie, mais
parfois, ils n’apparaissent que dix jours après la naissance. La plupart du
temps, les symptômes sont légers et s’estompent au bout d’une semaine, mais il
peut arriver qu’ils durent jusqu’à trois semaines.
Les drogues suivantes sont fréquemment
associées au syndrome de sevrage néonatal :
* la codéine
* le fentanyl
* l’héroïne et la méthadone
* la mépéridine (Demerol)
* la pentazocine
* le propoxyphène
* les barbituriques
* la caféine
* le chlordiazépoxide
* la cocaïne
* les amphétamines
* le diazépam et le lorazépam
* la diphénylamine
* l’alcool éthylique
* la marijuana
* la nicotine
* la phencyclidine
* les inhibiteurs spécifiques du recaptage de
la sérotonine (fluoxétine, paroxétine, la sertraline, citalopram).
Consommation d'alcool
Les femmes enceintes qui consomment de
l'alcool risquent de donner naissance à un enfant atteint du syndrome
d'alcoolisme fœtal (SAF).
Le syndrome d'alcoolisme fœtal est le seul défaut de naissance lié à la consommation des psychotropes qui peut être diagnostiqué à partir de critères spécifiques. Ceux-ci sont au nombre de trois : troubles de croissance, traits du visage caractéristiques et détérioration du système nerveux central, dont la gravité peut aller de légère à grave, et qui peut entraîner des problèmes tels que l'affaiblissement des facultés intellectuelles, les troubles d'apprentissage, les problèmes de mémoire, ainsi que la difficulté à distinguer la cause de l'effet.
Le tabac
On
associe la consommation du tabac pendant la grossesse aux risques
d'accouchement avant-terme, au poids insuffisant à la naissance – plus
sensibles aux infections – et à un risque élevé de mort au berceau.
Le
risque pour l'enfant de contracter des infections de l'appareil auditif et de
souffrir de troubles respiratoires augmente également avec l'exposition du fœtus
au tabac. Il existe un lien possible entre la consommation du tabac et
d'éventuels troubles déficitaires de l'attention, de même qu'avec les retards
de développement.
Le LSD et les amphétamines
Le
LSD (acide lysergique diéthylamine) et les amphétamines sont d’autres drogues
dont on ne connaît pas clairement les effets sur la grossesse.
Cependant,
des anomalies congénitales ont été constatées sur les bébés de femmes prenant
du LSD et d’autres drogues. Il est impossible d’établir un lien certain entre
ces anomalies et la consommation de ces drogues. La plupart des femmes qui
prennent du LSD ou des amphétamines consomment aussi de l’alcool, d’autres
drogues ou fument.
Les
études divergent quant aux effets constatés. On peut quand même affirmer que la
consommation de plus d’une drogue douce semble augmenter le risque d’anomalies
congénitales.
D’une
manière générale, sans certitude sur l’effet exact de ces drogues sur les bébés
à naître, mieux vaut les éviter.
La cocaïne
La
cocaïne est un puissant stimulant du système nerveux central. En consommer
pendant la grossesse peut provoquer de sérieux problèmes. En début de
grossesse, elle peut augmenter le risque de fausse couche. Consommée plus tard
dans la grossesse, elle risque de déclencher le travail prématurément. Des
études montrent que les femmes qui consomment de la cocaïne pendant leur
grossesse présentent deux fois plus de risques que les autres femmes d’avoir un
bébé prématuré.
La
consommation de cocaïne peut aussi être à l’origine d’un décollement du
placenta de la paroi utérine avant le début du travail. Cette affection
(abruptio placentae) peut entraîner d’importants saignements et être fatale à
la mère et au bébé. La diminution d'apport en oxygène provoquée par ce
décollement du placenta expose le fœtus à une mort in utero.
La
cocaïne traverse le placenta et circule dans le sang du bébé. Elle peut
provoquer des dommages irréversibles au cerveau, voire la mort d’un bébé à
naître. Ces problèmes concernent plus les bébés des femmes qui ont continué à
consommer de la cocaïne tout au long de leur grossesse.
Les
anomalies congénitales associées à la prise de cocaïne par la mère incluent des
malformations : du cerveau, du crâne, du visage, des yeux, du cœur, des
membres, des intestins, des organes génitaux, de l’appareil urinaire.
Risques
pour le nouveau-né. La drogue peut diminuer l’apport en nutriments et en
oxygène du bébé en développement. Il risque d’être beaucoup plus petit à la
naissance, même s’il naît à terme. Le risque de mortalité des bébés de faible
poids de naissance au cours de leur premier mois est supérieur à celui des
bébés de poids de naissance normal. Les femmes qui arrêtent de prendre de la
cocaïne en début de grossesse risquent moins d’avoir un bébé prématuré ou de
faible poids de naissance.
Un
enfant dont la mère a consommé de la cocaïne peut souffrir de handicaps comme
une paralysie cérébrale, un handicap visuel ou auditif. Ce sont des bébés qui
souffrent souvent de troubles divers : ils ont du mal à trouver le sommeil
ou à se nourrir. Et ils peuvent être sujets à un état comparable à l'état de
manque. On constate souvent qu'ils sont dotés d'un caractère particulier :
nerveux, irritables, inconsolables, ils se mettent souvent à pleurer au moindre
bruit ou contact.
La
cocaïne passe dans le lait maternel en quantités importantes. Ses effets sur le
bébé continuent à être nocifs.
L’héroïne
De
nombreuses études scientifiques ont démontré les dangers potentiels de
l'héroïne consommée par les femmes enceintes. Il est fortement conseillé aux
femmes enceintes qui prennent de l’héroïne de passer à la méthadone. Cette
dernière est administrée à intervalles réguliers. Elle permet de stabiliser le
taux de drogue dans le sang, limitant ainsi les problèmes pour la mère et le
bébé.
Avec
l’aide de professionnels, une femme devrait être capable de diminuer la
quantité d’héroïne qu’elle prend. Il n’est pas conseillé aux femmes dépendantes d’arrêter l’héroïne une fois enceinte. Cela risquerait de provoquer une
souffrance et un état de manque chez le bébé en développement, ce qui pourrait
être très dangereux.
Le fœtus
exposé à l'héroïne peut voir sa croissance limitée. L’héroïne a de nombreux
effets indésirables sur un bébé en développement. Elle peut limiter sa
croissance, entraîner un accouchement prématuré et des enfants mort-nés. La
moitié environ des bébés nés de mères dépendantes à l’héroïne sont des prématurés.
Un
bébé dont la mère a consommé de l'héroïne risque de connaître un certain nombre
de problèmes. Au niveau respiratoire, il peut éprouver des difficultés pour
respirer, ou pour se nourrir. Ce qui peut être dangereux durant les premiers
mois car cela entraîne fatalement des soucis de développement. Par ailleurs,
ces bébés sont souvent sujets à une grande agitation et une forte irritabilité.
Enfin, comme pour la cocaïne, l'héroïne passe dans le lait maternel,
l'allaitement doit aussi être exclu.
Les
bébés exposés à l’héroïne ou à la méthadone avant la naissance souffrent de
forts symptômes de manque une fois nés. Ils requièrent un traitement pouvant
durer plusieurs semaines.
La marijuana
Plusieurs
études scientifiques démontrent qu'une consommation régulière de cannabis
expose la mère et l'enfant à plusieurs risques car le principe actif contenu
dans cette substance traverse la paroi du placenta pour atteindre le sang du fœtus.
Risques
pour le fœtus. La prise régulière de cannabis peut provoquer un retard de
croissance intra-utérine. Le fœtus est ainsi exposé, comme la mère, au monoxyde
de carbone. De plus, le principe actif contenu dans le cannabis passe la paroi
du placenta pour se retrouver dans le sang du fœtus à doses variables. Ce qui
peut occasionner un hématome rétro-placentaire. Ce dernier se caractérise par
un décollement du placenta, lequel entraîne une diminution des apports en
oxygène du fœtus, ce qui peut conduire à sa mort in utero. Cet hématome est souvent à l'origine d'hémorragies pour
la mère, qui lui sont parfois fatales.
Risques
pour le nouveau-né. Les mères qui consomment du cannabis donnent naissance
à des bébés avec un poids plus faible que celui des autres. Cette faiblesse
engendre une plus grande sensibilité aux infections durant les premiers mois.
D'autre part, les cas de bébés prématurés se révèlent beaucoup plus fréquents
avec cette drogue.
Cannabis et grossesse : le cerveau du fœtus en danger
Une
étude menée par des chercheurs de l'Institut Karolinka (Suède), dont les
résultats sont parus dans l'EMBO Journal en janvier 2014, démontre que
le cannabis entraîne un retard dans le développement cérébral.
Ils
ont tenté d'évaluer les effets d'une telle consommation sur le fœtus, en
étudiant des souris et des tissus humains. Leur but était de déterminer comment
le THC présent dans le cannabis affecte le cerveau du bébé à naître, notamment
son développement. Ils ont découvert que le THC agit sur une protéine qui aide
les cellules à croître.
Tetrahidrocarbocannabinol – THC |
Sur
le court terme, cela peut ne pas avoir d'effets immédiats sur la cognition.
Mais ce retard de développement peut s'observer sur le long terme, même si le
THC seul peut causer de légères modifications, son effet peut suffire à
sensibiliser le cerveau aux facteurs de stress ou aux maladies, et provoquer à
l'avenir des pathologies neuropsychiatriques (maladie d'Alzheimer, maladie de
Parkinson, etc.).
*
* *
Au
vu des complications potentielles qu'entraîne la consommation de drogues
pendant la grossesse, que ce soit pour la mère, le fœtus ou le bébé une fois
né, il apparait évident de déconseiller fortement l'usage de substances
illicites pendant cette période. Toutefois, la dépendance restant très
compliquée à gérer, une aide extérieure médicale doit être sollicitée.
Les
futures mamans qui consomment des drogues douces ou plus dures sont en général
des femmes en grande détresse sociale. Parfois, ces grossesses ne sont même pas
désirées. Et très souvent, il est difficile pour elles d'en parler et d'avouer
ainsi leurs addictions aux personnels médicaux. Il est impératif qu'elles
trouvent des structures pour se faire aider afin de passer ce cap en limitant
les effets néfastes pour leur santé et celle de leur enfant à naître.
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