mercredi 30 juillet 2025

Importance de l'Équilibre entre Oméga-3 et Oméga-6 : Acides Gras Essentiels




Le rapport idéal est de deux oméga-6 pour un oméga-3 ou trois pour un
Une consommation excessive d'oméga-6 peut empêcher l'organisme de profiter des bienfaits des oméga-3


Les acides gras oméga-3 et oméga-6 sont dit essentiels, car notre corps ne peut pas les produire lui-même, c’est pourquoi ils s'obtiennent grâce à l’alimentation. Ces deux acides gras sont nécessaires à la croissance et à la guérison, mais ils peuvent également être utilisés pour produire d'autres acides gras.

Le corps humain peut produire tous les acides gras dont il a besoin, à l'exception de deux : l'acide linoléique (AL), un acide gras oméga-6, et l'acide alpha-linolénique (ALA), un acide gras oméga-3. Ces derniers doivent provenir de notre alimentation, d'où leur nom d’acides gras essentiels.

Dans notre alimentation, l'apport en acides gras oméga-6 et en acides gras oméga-3 est trop déséquilibré, ce qui augmente le risque d’obésité et pourrait aussi favoriser certains troubles cognitifs.


Les lipides


Communément appelés “graisses”, les lipides constituent, avec les protéines et les glucides, une des trois grandes familles de macro-nutriments, c’est-à-dire l’un des constituants des aliments qui contribuent à l’apport énergétique.

Les lipides jouent deux rôles majeurs dans l'organisme :

* Un rôle de stockage de l’énergie. Dans ce cas les lipides sont sous forme de triglycérides, présents notamment dans les tissus adipeux.

Un rôle structural. Dans ce cas, ils sont sous forme de phospholipides et entrent dans la composition des membranes des cellules. Ils y jouent assurant notamment leur fluidité.

Les triglycérides et phospholipides de l’organisme sont constitués notamment d’acides gras qui sont apportés par l'alimentation et, pour certains d'entre eux, synthétisés par l'organisme.

Le cholestérol fait également partie des lipides. Il est le précurseur des hormones stéroïdiennes – œstrogènes, testostérone, etc. –. C’est également un élément important des membranes cellulaires, notamment au niveau du cerveau.

Dans l’organisme, il provient soit de l’alimentation, soit d’une synthèse endogène, par l’organisme lui-même. Dans l’alimentation, le cholestérol est exclusivement apporté par les produits animaux.


Les oméga-3


Les oméga-3 sont des acides gras polyinsaturés nécessaires au développement et au bon fonctionnement du corps humain, mais que notre corps ne sait pas fabriquer. Ils peuvent néanmoins être fabriqués à partir de leur précurseur s'il est apporté par l'alimentation.

Bienfaits des oméga-3 pour la santé

La protection cardiaque

* diminution des risques cardiovasculaires,

* diminution du risque de récidive d'infarctus,

* diminution du taux de triglycérides,

* maintien d'une pression sanguine normale.

Les oméga 3 contribuent à favoriser la fluidité sanguine et la dilatation des vaisseaux sanguins. Ils aident à limiter les processus de formation de caillots. Riches en EPA et DHA, ils sont reconnus pour aider à réguler les taux de triglycérides (graisses néfastes) et à s’opposer aux mécanismes de formation de dépôt des graisses.

Les oméga 3 aident à diminuer la tension, notamment en favorisant les mécanismes de dilatation des artères et en s’opposant aux molécules qui agressent la paroi des artères.

Ils contribuent aussi à augmenter le taux de HDL – fraction de "bon" cholestérol – qui favorise l’excrétion du cholestérol vers la bile.

Le rôle préventif dans la vision

* Contribue à diminuer le risque de dégénérescence maculaire liée à l'âge (DMLA).

* Aide à prévenir le syndrome des yeux secs.

La rétine est composée de 35% de DHA et les photorécepteurs en contiennent près de 56%.

L’action dans le bien-être émotionnel et le maintien de la bonne humeur

* Lutte contre la dépression et troubles anxieux.

* Réduit les effets de la dépression post-partum.

Le rôle dans la bonne santé du cerveau et les fonctions cognitives

* Facilite l'apprentissage.

* Améliore la mémoire.

* Limiterait l’apparition des effets de la maladie d’Alzheimer.

Du fait de leur rôle physiologique, les oméga-3 servent également de support au bon fonctionnement cérébral. En tant que constituant principal des neurones, le DHA, sous forme de phospholipides, participe à la libération de l’influx nerveux et des neurotransmetteurs. Il est impliqué dans l’activité intellectuelle – mémoire, concentration –, il est favorable à un bon équilibre mental avec l’EPA et à la régulation du sommeil.

L'effet sur les inflammations et gênes articulaires

* Améliore la souplesse articulaire.

* Soulage l'arthrite rhumatoïde.

Par ailleurs :

Le rôle dans la prévention du diabète et de l'obésité.

L’effet sur la bonne santé des membranes cellulaires et le maintien de leur plasticité.

Les bénéfices apportés à la beauté et l'éclat, la beauté de la peau et la réduction des manifestations dermatologiques dues au psoriasis.

L’action bénéfique pendant la grossesse sur le développement du fœtus, de sa rétine et de son cerveau en particulier. Les femmes enceintes et allaitantes sont d’ailleurs vivement incitées à entreprendre une cure d’oméga-3.

Les principales sources d'oméga 3

* Les poissons gras comme le saumon, le thon, le maquereau, la sardine, l’anchois.

* Les crustacés et en particulier l’huile de krill, une petite crevette très riche en oméga-3.

* Dans le monde végétal, mais à des concentrations plus faibles : les graines de lin, les huiles de colza, de lin, de soja. Les noix, les graines de citrouille, les graines de chia, les légumes à feuilles vert foncé, le soja, le tofu et les algues.

Il est recommandé d'en consommer régulièrement dans l'alimentation mais aussi sous forme de compléments. Ainsi selon des études, les personnes qui consomment une abondance d'acides gras oméga-3 sont mieux protégées contre le risque de maladies cardiovasculaires.

Les oméga-3 doivent être consommés par la majeure partie de la population. Les enfants pourront trouver un apport nutritionnel par le biais de l'alimentation, tandis que les adolescents, les femmes enceintes (encadrées par leur médecin), les sportifs et les personnes âgées pourront bénéficier d'un dosage journalier par le biais d'une supplémentation.


Les oméga-6



Ce sont des acides gras essentiels qui contribuent au système immunitaire et à la santé du cœur.

Ils se trouvent principalement dans les huiles végétales, telles que l'huile d'olive, l'huile de germe de blé, l'huile de tournesol, l'huile de maïs, l'huile de sésame, l'huile d'arachide. De grains de maïs, de pépins de raisin ou d’argan.

Principaux rôles et bienfaits des oméga-6 pour la santé

* Ils sont importants pour le système immunitaire et aident à maintenir des niveaux normaux de lipides sanguins.

* Ils contribuent au développement mental et cognitif.

* Ils sont importants pour une fonction vasculaire.

* Ils favorisent l'élasticité et la jeunesse de la peau, aident à maintenir son hydratation.

* Ils agissent sur la modulation de la structure membranaire, caractérisée par une double couche lipidique et des protéines.

* Ils jouent sur la régulation du transport et de la synthèse du cholestérol.

* Ils sont également utiles contre la polyarthrite rhumatoïde, le diabète, le syndrome prémenstruel et la tension mammaire.


Respecter un certain ratio oméga-6/oméga-3


Chaque fois que nous optons pour des aliments riches en oméga-6, telles que certaines huiles végétales et des aliments ultra-transformés – par exemple les plats cuisinés que l’on retrouve en supermarché, les biscuits sucrés et biscuits apéritifs, les chips ou les soupes instantanées –, nous favorisons également une inflammation chronique qui peut affecter notre cerveau de manière insidieuse et ainsi favoriser certains troubles neurologiques comme l’anxiété.

Notre alimentation est trop riche en oméga-6. Les huiles végétales riches en oméga-6 sont largement utilisées dans les produits de boulangerie et les snacks, ce qui explique un déséquilibre fréquent observé chez les occidentaux. Or, une consommation excessive d'oméga-6 peut empêcher l'organisme de profiter des bienfaits des oméga-3.

Quels liens entre acides gras, obésité et neuro-inflammation ?

Syndrome métabolique
L’obésité est le résultat d’une interaction complexe entre des causes génétiques et environnementales, dans laquelle l’alimentation joue un rôle majeur.

Cette pathologie est associée à de nombreuses co-morbidités telles que le diabète de type 2, les maladies cardiovasculaires, l’arthrose, les cancers et des troubles neurologiques (anxiété, dépression, troubles cognitifs).

Une consommation excessive de calories entraîne une dysfonction métabolique, appelée aussi syndrome métabolique qui se caractérise notamment par un tour de taille élevé, une anomalie des taux de sucres et de lipides dans le sang, de l’hypertension artérielle.

On sait désormais qu’elle est également responsable d’une inflammation chronique au niveau du système nerveux central et, en particulier du cerveau, qui est connue sous le nom de neuro-inflammation.

Une inflammation qui touche différentes régions clés du cerveau

Cette neuro-inflammation constatée dans l’obésité affecte plusieurs régions du cerveau, notamment le cortex – responsable de la motricité, la sensibilité, la sensorialité, le langage –, l’amygdale – qui coordonne le centre des émotions, le bonheur, la peur, la colère, l’anxiété –, l’hippocampe – qui régit la cognition, notamment l’apprentissage, la mémoire – et l’hypothalamus.

L’hypothalamus est la principale région cérébrale qui contrôle le comportement alimentaire ainsi que l’équilibre entre les entrées d’énergie – via l’alimentation – et les dépenses énergétiques – homéostasie énergétique –. On pense ainsi que la neuro-inflammation constatée au niveau du cerveau contribue aux dysfonctionnements cognitifs et métaboliques observés dans l’obésité.

*
*        *

La composition en acides gras alimentaires entraîne une neuro-inflammation et des troubles du comportement chez les personnes obèses


Des chercheurs de l’Université Côte d’Azur, CNRS, INSERM (France) dans une étude, publiée par Elsevier en mars 2024, ont émis l'hypothèse que les régimes obéso-gènes riches en graisses et dont la composition en acides gras, notamment le rapport oméga-6/ oméga-3 varie, ont des effets variés sur le métabolisme énergétique, la neuro-inflammation et le comportement.

La composition nutritionnelle des régimes obéso-gènes pourrait influencer la gravité des troubles associés à l'obésité, tels que l'insulino-résistance et l'inflammation chronique.

Des travaux chez l’animal pour comprendre les effets chez l’humain

Les chercheurs ont mené une étude dans laquelle ils se sont intéressés, chez des souris soumises à différents régimes alimentaires, au développement de l’obésité, au métabolisme du glucose, à l’inflammation et au comportement.

Travailler sur des souris plutôt que sur des humains offre la possibilité d’explorer directement les effets de la consommation d’acides gras sur le cerveau et son fonctionnement.

Dans les études chez les souris, il est possible de contrôler précisément l’alimentation en acides gras, ce qui est difficile à réaliser chez les humains pour des raisons d’éthique et de suivi. De plus, les souris ont une durée de vie courte et se reproduisent rapidement, ce qui permet des études longitudinales et génétiques difficiles à réaliser chez l’être humain.

Enfin, en tant que modèle biologique, la souris partage de nombreux gènes et voies métaboliques avec notre espèce, ce qui en fait un modèle pertinent pour étudier les effets des acides gras sur le cerveau et leur impact sur la santé neurologique.

La santé et le comportement de souris altérés par des régimes déséquilibrés

Les chercheurs ont nourri les souris pendant cinq mois avec des régimes alimentaires qui contenaient des apports identiques en lipides, glucides et protéines, mais qui présentaient des rapports différents entre les acides gras oméga-6 et oméga-3.

Un premier groupe était nourri avec un régime bénéfique enrichi en huile de colza, caractérisé par un rapport oméga-6/oméga-3 bas, inférieur aux préconisations des organismes de référence en santé.

Un deuxième groupe était alimenté avec un régime proche de ce qui est retrouvé dans l’alimentation humaine occidentale, à base d’huile de soja et d’huile de maïs – rapport oméga-6/oméga-3 moyen –.

Un troisième groupe suivait un régime extrêmement délétère, très enrichi en huile de tournesol – rapport oméga-6/oméga-3 très élevé –.

Ils ont constaté que les souris nourries avec un régime riche en acides gras oméga-6 par rapport aux acides gras oméga-3 ont montré une propension accrue à l’obésité. Cette tendance à l’accumulation de graisse corporelle s’est accompagnée d’une altération des capacités de régulation du taux de sucre dans le sang (ou glycémie), un facteur qui est clé dans le développement du diabète de type 2 chez l’humain.

Des résultats à confirmer sur l’humain

Leur étude a également révélé que les souris exposées à des rapports élevés d’acides gras oméga-6/oméga-3 – via un apport très important en huile de tournesol – présentaient une inflammation accrue dans différents organes, notamment dans le foie et les tissus adipeux, en cohérence avec ce que l’on sait des complications métaboliques associées à l’excès de graisse corporelle chez l’humain.

Une inflammation accrue était aussi détectée de façon caractéristique dans leur cerveau, en particulier dans l’hypothalamus et dans l’hippocampe, des régions respectivement impliquées dans la régulation de la prise alimentaire et de la mémoire. Il est alors possible que cette inflammation cérébrale, appelée neuro-inflammation, soit à l’origine du déclenchement des comportements anxieux et des déficits de mémoire spatiale qu’ils ont observés chez ces souris, suggérant une corrélation entre l’excès d’acides gras oméga-6 et les altérations neurologiques.


Un mauvais ratio oméga-6 / oméga-3 augmente le risque de surpoids et d’obésité

En revanche, les souris nourries avec un régime riche en acides gras oméga-3 caractérisé par un apport important en huile de colza, présentaient une réduction de l’obésité, avec une accumulation moindre de graisse corporelle et une meilleure régulation du taux de glucose. De plus, ces souris montraient une réduction de l’inflammation dans leurs tissus périphériques – foie et tissus adipeux – ainsi qu’au niveau du cerveau. Sur le plan comportemental, ces souris se sont avéré moins souffrir de symptômes d’anxiété et avoir de meilleurs scores de mémoire spatiale.

Impact sur le cholestérol LDL. La réduction du cholestérol LDL est un résultat positif car le cholestérol LDL est considéré comme le "mauvais" cholestérol, et son excès dans le sang peut contribuer au développement de maladies cardiovasculaires.

Absence d'effet sur le cholestérol HDL. L'absence d'effet sur le cholestérol HDL suggère que la consommation d'amandes ne modifie pas significativement le niveau de ce cholestérol "bon", qui est utile pour la santé du cœur.


L'effet de la consommation d'amandes sur le profil lipidique – une revue systématique et une méta-analyse d'essais contrôlés randomisés


Des chercheurs de Harvard Medical School et de l’University of Medical Sciences (Iran), dans une étude, publiée dans Food & Function en mars 2021, examinent les effets de la consommation d'amandes sur le profil lipidique, en se basant sur une revue systématique et une méta-analyse d'essais contrôlés randomisés.

Les chercheurs ont analysé 18 essais contrôlés randomisés pour observer son impact sur le cholestérol, les triglycérides et le cholestérol HDL. L'étude a utilisé une approche de revue systématique et méta-analyse, ce qui signifie qu'elle a regroupé et analysé les données de plusieurs études cliniques pour arriver à des conclusions générales.

Les résultats montrent des effets positifs significatifs sur le cholestérol total et le cholestérol LDL, avec une absence d'effet sur le cholestérol HDL.

Ces résultats soutiennent l'idée que la consommation d'amandes, dans le cadre d'une alimentation équilibrée, peut contribuer à la santé cardiovasculaire en améliorant le profil lipidique.

Les amandes peuvent aider à réduire les risques de maladies cardiaques en contribuant à maintenir des niveaux de cholestérol sains.


La consommation de noix réduit les concentrations sanguines de cholestérol et de triglycérides



Des chercheurs du CIBEROBN (Réseau du Centre de recherche biomédicale Physiopathologie de l'obésité et de la nutrition) de l'université Rovira i Virgili (Espagne), en collaboration avec l'université de Harvard, dans une étude publiée par The American Journal of Clinical Nutrition en juillet 2018, ont entrepris de mettre à jour la méta-analyse de 2009 dans le but d'évaluer les effets des régimes enrichis en noix sur le profil lipidique et sur un type de protéine qui transporte les lipides dans le sang, les apolipoprotéines.

Ils sont allés plus loin et ont également évalué leurs effets sur le poids corporel et d'autres facteurs de risque cardiovasculaire.

26 études d'intervention et plus de 1.000 participants

Après avoir analysé les résultats de 26 études d'intervention nutritionnelle, incluant un total de 1.059 participants, les chercheurs ont conclu que, par rapport aux régimes de contrôle, les régimes supplémentés en noix réduisent le cholestérol total de 6,99 mg/dL, le cholestérol LDL de 5,51 mg/dL et les triglycérides de 4,69 mg/dL. Cependant, la consommation de noix ne semble pas avoir d'effet sur le poids corporel ou la pression artérielle par rapport aux régimes de contrôle.

Selon les chercheurs, la présente étude fournit des preuves solides des avantages de la consommation de noix sur le profil lipidique sans effet négatif sur le poids corporel ou la pression artérielle. Bien qu'il s'agisse d'un aliment à forte densité énergétique, la consommation de noix ne favorise pas la prise de poids et, par conséquent, les noix peuvent être incorporées dans le cadre d'un régime alimentaire sain pour la prévention cardiovasculaire.

Bien que le mécanisme d'action exact par lequel les noix peuvent améliorer le profil lipidique ne soit pas connu, il semble que leur teneur élevée en stérols végétaux, en acides gras α-linolénique et linoléique et en polyphénols puisse en être la cause. Ces nutriments ont des propriétés anti-oxydantes et anti-inflammatoires élevées et peuvent également interférer avec l'absorption du cholestérol.

Conclusions. L’incorporation de noix dans l’alimentation a amélioré le profil lipidique sanguin sans affecter négativement le poids corporel ou la pression artérielle.

*     *
*

Amandes, noix et autres fruits à coque : leurs effets sur la santé



La consommation de fruits à coque a été limitée pendant de nombreuses années en raison de leur forte densité énergétique. Toutefois, au cours des dernières décennies, les résultats d'importantes études d'intervention nutritionnelle ont suggéré que, malgré leur teneur élevée en matières grasses, les fruits à coque n'ont pas d'effet négatif sur le poids corporel et peuvent même avoir des effets bénéfiques sur divers facteurs de risque cardiovasculaire, tels que la résistance à l'insuline, l'inflammation, la pression artérielle ou même le profil lipidique.

La composition nutritionnelle des fruits à coque est très différente d'une espèce à l'autre. Les noix sont particulièrement riches en acides gras α-linoléniques et linoléiques. On a émis l'hypothèse que cette composition nutritionnelle unique d'acides gras dans les noix pourrait être responsable de la diminution des concentrations de cholestérol total et de triglycérides observée dans diverses études nutritionnelles.

Bien que plusieurs études aient évalué les effets de la consommation de noix sur le profil lipidique – cholestérol total, mauvais cholestérol connu sous le nom de LDL, bon cholestérol connu sous le nom de HDL et triglycérides –, il existe des controverses. Déjà une étude de 2009 concluait que les régimes supplémentés en noix réduisaient le cholestérol LDL par rapport à d'autres régimes.

D’un point de vue nutritionnel, ces fruits à coque se caractérisent notamment par des taux élevés (50 à 75 %) d’acides gras insaturés – qui ont la réputation d’être de “bonnes graisses” –, des teneurs non négligeables de protéines (10 à 25 %), la présence de minéraux (cuivre, magnésium, potassium), vitamines (B3, B9, B6, E), fibres alimentaires, antioxydants et stérols végétaux.

Un faisceau d’indices suggère qu’ils pourraient nous aider à bien vieillir, en nous protégeant de diverses pathologies chroniques.

Un taux de “mauvais” cholestérol réduit

S’il est un domaine dans lequel les oléagineux ont fait leurs preuves, c’est celui de la maîtrise du cholestérol. La réduction des apports en graisses d’origine animale ou la consommation de fibres solubles ont certes prouvé leur intérêt s’agissant de réduire les taux de cholestérol LDL (LDL-C), c’est-à-dire de “mauvais cholestérol”. Mais de nombreux travaux ont également mis en évidence l’impact favorable d’une poignée quotidienne d’amandes. Ceci semble être vrai pour l’ensemble des fruits oléagineux.

Du gras qui ne fait pas prendre de poids

Côté énergie, 30 g d’amandes, de cacahuètes, pistaches ou noix de cajou nous apportent 180 kcal, et il faut compter 220 à 230 kcal avec des noix, noix de pécans, noix du brésil. C’est à peu près l’équivalent de 30 à 40 g de chocolat au lait. Or les calories étant essentiellement le fait des graisses, on peut être porté à croire qu’il faut se méfier des oléagineux si l’on veut surveiller sa ligne.

En effet, une récente étude “Consommation de noix et risque de syndrome métabolique et de surpoids/obésité : une méta-analyse d'études de cohorte prospectives et d'essais randomisés” (Nut consumption and risk of metabolic syndrome and overweight/obesity: a meta- analysis of prospective cohort studies and randomized trials), publiée par Nutrition & Metabolism en juin 2018, a passé au crible de l’analyse six études de cohorte prospectives et 62 essais d’alimentation randomisés. Or d’après ses conclusions, la consommation régulière de fruits à coque pendant un laps de temps plus ou moins long – entre 3 et 336 semaines – s’accompagne en moyenne d’une très légère perte de poids (200 g en moyenne), et d’un tour de taille qui tend à diminuer (environ – 0,5 cm).

Si les raisons de ces observations contre-intuitives ne sont pas parfaitement expliquées, plusieurs hypothèses sont proposées. D’une part, la matrice qui englobe les graisses du fruit à coque limite partiellement leur absorption au niveau intestinal : en clair, une partie des matières grasses est éliminée dans les selles plutôt que d’être assimilée. D’autre part, grâce à leur effet sur la satiété, les amandes et autres noix réduisent la prise alimentaire lors des repas, si bien que l’apport calorique total n’est pas augmenté, et peut même diminuer.

Moins de maladies neuro-dégénératives

Les graisses sont essentielles pour le cerveau. Après le tissu adipeux, c’est en effet l’organe du corps le plus riche en lipides, lesquels se trouvent dans les membranes de neurones et de leurs cellules de soutien, mais aussi dans la myéline grâce à laquelle l’influx nerveux se propage rapidement. Aussi, plusieurs équipes scientifiques ont-elles cherché à évaluer les bénéfices des fruits à coques pour le système nerveux central.

On y découvre notamment qu’après 8 semaines d’un régime alimentaire plus ou moins enrichi en noix, les performances psychomotrices de rats de 19 mois sont modifiées : une alimentation à 2 % de noix améliore la marche sur tige, à 6 % la marche sur planche, et à ces deux taux la mémoire de travail est meilleure. Ces résultats ont été confirmés sur une plus courte durée (28 jours), avec une amélioration significative de l’apprentissage et la mémoire des rongeurs.

PREDIMED (Prevención con Dieta Mediterránea) est un vaste essai clinique espagnol qui a étudié l'impact du régime méditerranéen sur la prévention primaire des maladies cardiovasculaires réalisé par l’Hospital Clinic Barcelona et l’Université de Navarra (España) en juin 2018.

Quant à l’être humain, l’essai d’intervention diététique PREDIMED a montré qu’un régime méditerranéen enrichi en noix améliore la mémoire de travail. Il a aussi été mis en évidence, sur le plan biologique, un risque diminué de faible taux plasmatique de BDNF, une protéine qui encourage la croissance et la différenciation de nouveaux neurones.

Les noix semblent pouvoir se révéler bénéfiques dans la prévention du déclin cognitif lié à l’âge. Mais on manque toutefois de preuves directes pour affirmer qu’en manger régulièrement réduit le risque de maladies neuro-dégénératives.

Au bilan, les fruits à coque présentent à première vue tous les attributs permettant de les considérer comme des alliés de notre santé. S’ils sont riches en calories et en matières grasses, 30 g par jour semblent en effet réduire le taux de “mauvais cholestérol” et nous protéger des maladies cardiovasculaires, sans avoir d’effet sur le poids. Les arguments ne manquent pas qui suggèrent un impact positif tant sur d’autres pathologies que sur le déclin cognitif lié à l’âge.

De bonnes raisons pour recommander à chacun d’inclure chaque jour dans son régime une poignée quotidienne d’amandes, noisettes ou autres noix – évidemment sans sucre ou sel ajouté.


L’alimentation joue un rôle clé dans notre santé et notre bien-être. 
Pour répondre aux besoins de l’organisme, il est essentiel d’adopter une alimentation équilibrée,
 riche en macro-nutriments (protéines, lipides, glucides) et en micro-nutriments (vitamines, minéraux).



Voir aussi…


samedi 28 juin 2025

La Longévité Est Liée à la Qualité du Microbiote



Pour vivre longtemps et en bonne forme, une bonne digestion est primordial
Conservez un microbiote sain avant tout

Les découvertes récentes apportent encore plus d’importance au microbiote qui semble bien conditionner la longévité. On sait de plus en plus, par exemple, que les maladies du vieillissement comme le diabète, Alzheimer, Parkinson, cancer etc., sont fortement liées à l’état du microbiote.

Si vous souhaitez vivre longtemps en bonne santé, votre priorité doit se porter sur votre intestin et les habitants qu’il héberge. Votre microbiote (ou flore microbienne) intestinal joue un rôle crucial pour la digestion – absorption/élimination –. Les études scientifiques de plus en plus nombreuses nous montrent qu’il intervient aussi dans l’immunité, les fonctions cérébrales, le métabolisme énergétique, et il conditionnerait même la longévité et l’apparition de maladies liées à l’âge (diabète, neurodégénérescence, troubles cardio-vasculaires, etc.).

L’intestin est le lieu d’échange et d’interactions entre notre corps et les substances issues de notre environnement que nous ingérons. Nous “filtrons” continuellement ces substances – aliments – pour construire notre corps, et renouveler nos tissus.



Une mauvaise fonction intestinale – et une mauvaise digestion – empêcheront la bonne absorption des nutriments essentiels et le bon fonctionnement de notre organisme. Dans l’autre sens, elle pourra freiner l’élimination nécessaire des déchets toxiques de l’organisme, voire favoriser leur réabsorption, et des troubles aussi variés que l’inflammation, la dépression ou la fatigue.

Globalement, si les fonctions digestives se détériorent trop avec l’âge, c’est le vieillissement du corps en général qui s’accélère, et va laisser s’installer les maladies qui lui sont liées.

Modifications du microbiote avec l’âge


Alors que la composition de notre microbiote reste relativement stable à l’âge adulte, les modifications de l’alimentation, voire les médications – antibiotiques, antiacides –, le ralentissement du transit gastro-intestinal et de la digestion, etc. mènent à un déséquilibre de la flore digestive en vieillissant.

La diversification des espèces bactériennes a tendance à diminuer avec l’âge, ce qui n’est pas bon. Le colon se désertifie, et l’on peut voir, entre autres, une augmentation d’entérobactéries et de germes pouvant alors devenir pathogènes par leur nombre, comme les streptocoques, staphylocoques. Ceux-ci se développent d’ailleurs plus facilement sur un terrain inflammatoire, et vont eux-mêmes entretenir une inflammation locale, ainsi qu’une trop grande perméabilité de la muqueuse intestinale.

On constate également une tendance à l’augmentation des réactions de putréfaction dans l’intestin – essentiellement dans le colon gauche –, qui produisent alors plus de substances toxiques que le corps devra gérer.

Pour contrecarrer ces effets, des traitements par probiotiques – bonnes bactéries – et prébiotiques – substances nourrissant les bactéries intestinales – sont proposés. Plus récemment, des modifications de l’alimentation et de son timing, et aussi des jeûnes courts ont montré des résultats très intéressants.

En vieillissant notre microbiome change

Le système immunitaire humain change avec l’âge. Les réponses immunitaires commencent à devenir moins robustes, ce qui rend les personnes plus vulnérables à certaines infections et maladies.

Cependant, le vieillissement du système immunitaire est différent d’une personne à l’autre. Des recherches ont montré que des changements dans la composition et la diversité des micro-organismes de l’intestin peuvent expliquer ces différences dans le vieillissement du système immunitaire.

Le microbiome intestinal – la population de micro-organismes qui vit dans le tractus gastro-intestinal – aide l’organisme à maintenir un environnement interne stable lorsqu’il est confronté à des changements externes. C’est ce qu’on appelle l’homéostasie.

L'homéostasie correspond à la capacité d'un système à maintenir l'équilibre de son milieu intérieur, quelles que soient les contraintes externes. Elle est essentielle pour le maintien de la santé. Un déséquilibre homéostatique peut entraîner des maladies ou des dysfonctionnements corporels.

Le microbiome intestinal soutient l’homéostasie de différentes manières, notamment en aidant au maintien du système immunitaire en alerte, mais aussi en digérant les fibres alimentaires en acides gras à chaîne courte pour renforcer la paroi intestinale.


Le microbiome intestinal nous aide également à réguler nos réactions inflammatoires. L’inflammation aide l’organisme à lutter contre les micro-organismes à l’origine des maladies et à réparer les tissus endommagés. Cependant, comme la composition de notre microbiome intestinal change avec l’âge, un faible niveau d’inflammation peut devenir constant dans tout le corps. C’est ce qu’on appelle l’inflammation liée à l’âge (inflammaging, en anglais).

Lorsqu’elle se développe dans l’intestin, elle entraîne une diminution des réponses immunitaires, ce qui accroît le risque d’infection et de maladie.


Les déséquilibres du microbiome intestinal chez les personnes âgées


Le microbiome intestinal comparé à d’autres parties du corps, contient le plus grand nombre de bactéries. Lorsqu’il est sain, on y trouve quatre familles (ou phyla) dominantes de micro-organismes : les Firmicutes, les Bacteroidetes, les Proteobacteria et les Actinobacteria.

Les Firmicutes et les Bacteroidetes représentent environ 80 à 90 % du microbiote intestinal dans le tube digestif. Les Firmicutes contribuent à la production d’acides gras à chaîne courte pour soutenir la santé intestinale et la sécrétion de mucus pour améliorer la défense de la paroi intestinale. De leur côté, les Bacteroidetes métabolisent les glucides complexes en vitamines et en nutriments et favorisent le stockage du glycogène pour améliorer le métabolisme du glucose.

Le microbiome intestinal et le système immunitaire travaillent en étroite collaboration. Les micro-organismes présents dans l’intestin envoient des signaux qui sont détectés par des capteurs immunitaires. Cela permet au système immunitaire de réguler les bactéries utiles présentes dans l’intestin, contribuant ainsi à maintenir l’homéostasie immunitaire. Grâce à cette interaction, le système immunitaire adaptatif reçoit également des stimuli de substances nocives appelées antigènes, qui déclenchent une réaction immunitaire.

Cependant, avec l’âge, la composition et l’équilibre des micro-organismes dans l’intestin se modifient. Cela donne lieu à une dysbiose microbienne, c’est-à-dire une réduction du nombre de bactéries bénéfiques dans l’intestin, à côté d’un nombre plus élevé d’organismes pro-inflammatoires et de bactéries pouvant causer des maladies. En outre, la recherche a également montré que la diversité des bactéries dans l’intestin diminue également avec l’âge.

Vers l’inflammation intestinale

Avec le temps, la pénurie de bactéries bénéfiques, telles que les Firmicutes chez les personnes âgées, commence à compromettre l’intégrité de leur barrière intestinale. C’est ce qui provoque des fuites. En effet, la famille des Firmicutes joue un rôle très important dans la santé et la solidité de la paroi intestinale en produisant un acide gras à chaîne courte appelé butyrate. Les acides gras à chaîne courte tels que le butyrate contribuent à fournir des nutriments pour renforcer la paroi intestinale, pour informer les réponses immunitaires et pour réduire l’inflammation.

Lorsqu’elle est intacte, la barrière intestinale fonctionne pour empêcher les bactéries nocives de traverser la paroi intestinale, de pénétrer dans le système circulatoire et d’atteindre des organes importants. Cependant, lorsqu’il n’y a pas assez de bactéries intestinales pour produire les acides gras à chaîne courte, nécessaires au fonctionnement de la paroi intestinale, les bactéries peuvent pénétrer dans la circulation sanguine. Cela contribue à la formation de l’inflammation intestinale, soit un faible niveau d’inflammation qui devient constant dans tout le corps avec l’âge.

Comment fonctionne l’inflammation liée à l’âge



Le microbiome et l’intestin humain travaillent ensemble pour nous maintenir en santé. Les flèches vertes du cycle interne représentent un cycle positif, qui protège l’intestin humain et lui permet de fournir aux bactéries intestinales un habitat favorable. Les flèches rouges du cycle extérieur représentent un cycle négatif qui entraîne une dysbiose et une diminution de l’immunité.

L’inflammation liée à l’âge crée un environnement propice à l’inflammation, causé et entretenu par plusieurs facteurs. Ceux-ci peuvent inclure des déséquilibres des micro-organismes dans les intestins – dysbiose microbienne –, du stress psychologique, de l’inactivité physique, une mauvaise alimentation et des infections chroniques.

Lorsque l’organisme est exposé régulièrement à ces facteurs, la sénescence cellulaire se produit. Il s’agit d’un état dans lequel la croissance cellulaire est arrêtée de façon permanente, ce qui signifie que les cellules ne sont plus capables de s’auto-renouveler. À terme, cela entraîne une diminution des réponses immunitaires, qui sont importantes pour empêcher les substances étrangères et les agents pathogènes de pénétrer dans l’organisme.

Maintenir un bon équilibre du microbiote intestinal

Un dicton courant affirme que “l’on est ce que l’on mange“. En effet, la nutrition et le régime alimentaire jouent un rôle important dans la régulation du nombre et de la variété de micro-organismes qui vivent dans l’intestin. Cela signifie que l’alimentation peut également jouer un rôle clé dans la fonction immunitaire des personnes âgées.

Le régime méditerranéen, connu pour sa faible consommation de glucides raffinés, de graisses saturées, de produits laitiers et de viande rouge, a un effet positif sur l’équilibre des micro-organismes dans l’intestin et sur la solidité de la barrière intestinale. Il a également été associé à un risque plus faible de diabète de type 2 chez les personnes âgées, ce qui leur permet de vivre plus longtemps et en meilleure santé.

L’utilisation de probiotiques et de prébiotiques peut également aider à lutter contre l’inflammation liée à l’âge. Les probiotiques, tels que les lactobacilles et les bifidobactéries, sont des micro-organismes vivants qui peuvent être consommés pour soutenir la santé globale. Plus précisément, les probiotiques contribuent à améliorer la fonction de la barrière intestinale et à réguler les réponses immunitaires en modifiant la composition du microbiome intestinal. Toutefois, la question de savoir si les conditions acides de l’estomac permettent aux probiotiques de survivre suffisamment longtemps pour pouvoir passer dans l’intestin fait encore l’objet de débats.

Le système immunitaire entretient une relation complexe avec le microbiome intestinal. Un microbiome sain et équilibré renforce la barrière intestinale, ce qui contribue à réduire l’inflammation dans l’ensemble de l’organisme et à soutenir le système immunitaire.

Pour y parvenir, il est important de maintenir un mode de vie sain et équilibré en vieillissant. Il s’agit notamment de réduire la consommation de produits laitiers et de viande rouge et d’exploiter les avantages des probiotiques et des prébiotiques.

*
*     *

Altérations du microbiote intestinal et l'état de santé chez les adultes vieillissants : de la corrélation à la causalité


Des chercheurs du Shanghai Medical College résument, dans cette étude, publiée dans la revue Aging Medecine en juin 2021, les corrélations entre le microbiote intestinal et l’état de santé individuel des personnes âgées et explorent les mécanismes associés, qui peuvent fournir une base pour maintenir ou améliorer la santé des personnes âgées grâce à des interventions ciblant le microbiote intestinal.

La détérioration de la structure tissulaire et le déclin des fonctions physiologiques liés au vieillissement s'accompagnent d'altérations du microbiote intestinal. Les personnes âgées présentent un risque accru de diverses maladies, notamment chroniques.

Cependant, les différences interindividuelles sont plus marquées chez les personnes âgées que chez les plus jeunes, et une proportion d'individus développent des maladies chroniques avec un retard, voire sans développement. Cette différence d'état de santé est influencée à la fois par l'hérédité, le mode de vie et des facteurs environnementaux.

Au cours du vieillissement, le microbiote intestinal est également affecté par l'environnement extérieur et constitue une barrière contre les agressions extérieures. Il reflète ainsi l'expérience personnelle de chaque individu.

De plus, le système immunitaire subit une série de modifications avec l'âge, liées à l'inflammation chronique chez les personnes âgées. La formation, la maturation et la sénescence du système immunitaire intestinal sont étroitement liées au microbiote intestinal. De plus, les modifications du microbiote intestinal des personnes âgées peuvent moduler le système immunitaire, ce qui peut à son tour affecter l'état de santé.


Une piste pour lutter contre le vieillissement – La télomérase et l'intestin


Des chercheurs de l’Institut de recherche sur le cancer et le vieillissement de Nice (IRCAN) dans une étude, publiée dans la revue Nature en mai 2023, ont réussi à allonger l’espérance de vie chez le poisson zèbre en réactivant un gène dans les cellules de l’intestin.

Ils démontrent que la télomérase apportée aux cellules intestinales de poissons, non seulement pouvait régénérer leur intestin mais aussi leur corps tout entier, et améliorer leur longévité de 40%.

Agir sur les télomères des cellules intestinales

Pour ce faire, ils ont modifié génétiquement les animaux, afin que leurs cellules de paroi intestinale fabriquent plus de télomérase. Comme chez l’humain, cette enzyme permet la réparation des télomères, ces sortes de capuchons protecteurs des extrémités des chromosomes. Lors de chaque division cellulaire dans notre corps, l’ADN des chromosomes se dédouble et se reconstitue mais ce mécanisme n’est pas parfait et les extrémités des chromosomes subissent des dommages. Les télomères sont comme des capuchons recouvrant ces extrémités et s’abîmant à leur place. Se faisant, ils se raccourcissent un peu à chaque division de la cellule, et finissent par disparaitre. Les chromosomes s’altèrent alors et la cellule meurt ou devient anormale.

Les télomères sont un bon marqueur du vieillissement. L’observation de leur longueur permet de définir l’âge biologique du sujet et sa longévité probable. La découverte de la télomérase a déjà fait couler beaucoup d’encre, et des produits sont proposés depuis, pour stimuler sa production chez l’homme, protéger ses télomères et, a priori, augmenter sa longévité.

Le choix de l’intestin

L’idée cette étude a été d’appliquer l’effet de la télomérase sur un organe particulier : l’intestin. Abritant un microbiote dont on commence à peine à mesurer l’intérêt et les implications, présenté comme le “deuxième cerveau”, comme centre de l’immunité, ou à l’origine de la plupart des maladies. Son rôle de filtre est souvent mis à mal, et il se détériore généralement avec l’âge, ce qui accentue encore certains troubles liés au vieillissement.

De plus, le poisson zèbre utilisé ici, présente la particularité d’avoir ses télomères raccourcir plus vite au niveau de l’intestin que dans les autres organes au cours de la vie, tout comme chez l’homme.

Un rajeunissement de l’intestin qui rajeunit le corps entier

Dans cette étude, la production de télomérase a été activée génétiquement dans les cellules intestinales des poissons par apport d’un fragment d’ADN. Après quelques temps, chez les poissons traités, les chercheurs ont pu constater que le vieillissement de cet organe avait ralenti. Contrairement à ce qui est le plus souvent observé dans l’avancée en âge :

* la paroi intestinale gardait mieux son étanchéité,
* l’organe servait mieux son rôle de barrière protectrice,
* le microbiote intestinal restait plus diversifié et équilibré.

Enfin, le vieillissement d’organes distals (distants), et plus globalement de l’organisme des poissons, était ralenti. Leur fertilité déclinait moins – voire était retrouvée –, et il apparaissait moins de maladies dégénératives en général.

Selon les chercheurs ce phénomène régénère la fertilité et la santé générale des individus au fil du processus normal du vieillissement et augmente la durée de vie sans risque associé de développer un cancer.

Dans cette expérience, la longueur des télomères dans les cellules de l’intestin a un impact direct sur le vieillissement global. Ils font remarquer l’absence d’incidence sur le taux de cancers car il est connu que la télomérase peut favoriser l’apparition de cellules cancéreuses.

Conclusion

On sait aujourd’hui que des télomères raccourcis prématurément – notamment par une mauvaise hygiène de vie – sont indicateurs et prédicteurs de maladies dégénératives, de cancers, et de faible longévité. En revanche, on est pas sûr de l’inverse : qu’un rallongement des télomères – même s’il est sensé augmenter la durée de vie des cellules concernées – diminuerait la morbidité et augmenterait la longévité de l’individu.

Dans cette étude pourtant, on a seulement augmenté la production de la télomérase des cellules intestinales. En dehors de la réparation des télomères, il n’y a pas eu, a priori d’autre action contre les processus du vieillissement par une substance quelconque. Gardons présent à l’esprit qu’il s’agit de poissons bien éloignés de nous, même si 70% de leurs gènes sont identiques à ceux de l’homme. Cela donne au final une bonne matière à réflexion.

*     *
*

Le microbiote est lié à la longévité


L’intestin et sa flore microbienne sont indissociables et fondamentaux en anti-âge. En plus de l’absorption de nutriments, l’élimination de toxines, les défenses immunitaires, l’humeur.

Le bon fonctionnement de l’intestin est dépendant :

* D’un bon travail de l’estomac, du foie et du pancréas, lui même dépendant d’une bonne mastication et imprégnation salivaire et de la production normale des différents sucs, acides, et enzymes digestifs, qui baisse avec le stress, la mauvaise hygiène alimentaire, et généralement avec l’âge.

* De l’équilibre de sa flore microbienne : beaucoup de “bons” microbes et peu de “mauvais”.

* Du bon état de sa muqueuse, en particulier sa perméabilité.

* De la vitesse correcte du transit dans le tube digestif. Ce “péristaltisme”, qui pousse les aliments vers l’avant, dépend des muscles de l’intestin.

* D’un niveau énergétique et hormonal correct, et surtout, non épuisé par un stress chronique.

Le microbiote intestinal normal

La fonction intestinale se fait en harmonie avec une flore principalement bactérienne mais aussi de levures, champignons, parasites et virus qui colonisent notre tube digestif – essentiellement la partie du colon ou gros intestin –. Cent mille milliards de bactéries vivent en équilibre avec nous et en nous. Elles sont dix fois plus nombreuses que les cellules qui composent notre corps. On en connaît aujourd’hui plusieurs milliers d’espèces, et on en découvre encore.

Chacun de nous possède une composition unique de 150 à 200 espèces microbiennes, qui lui est propre, et dont on commence seulement à comprendre les implications sur la santé. Ces “microbes amis” représentent environ 1,5 kg de notre poids, et sont de plus en plus considérés comme un organe à part entière, tellement leurs fonctions sont importantes. Sans eux, point de santé, cela a été démontré. Ils prennent soin de nous puisque nous sommes leur habitat.

Le microbiote nous aide, par exemple :

* à digérer et absorber certaines substances,

* à fabriquer certaines vitamines et autres nutriments,

* à avoir une bonne immunité qui nous défendra contre des intrus : substances toxiques, polluants, micro-organismes “ennemis” : bactéries dangereuses, virus, levures, etc.

* et à bien d’autres choses comme la production d’énergie dans nos cellules, la régulation de l’humeur – production de neuromédiateurs et certaines hormones –, qui sont des découvertes assez récentes.

Nos bactéries domestiques s’occupent en particulier des fibres végétales que notre corps ne sait pas digérer, qui les nourrissent, et qu’on appelle des prébiotiques. Ce faisant, elles produisent des nutriments très favorables à la santé, notamment : du lactate, des acides gras à chaîne courte, et autres substances bio-actives que l’on appelle aujourd’hui “postbiotiques”.


Il y a une flore plutôt capable de réactions de fermentation – surtout avec les fibres et glucides – dans le colon droit et transverse, et une autre catégorie plutôt capable de réactions de putréfaction à partir des protéines, dans le colon gauche. Lorsqu’un déséquilibre s’installe, ces familles de bactéries peuvent libérer trop de dérivés toxiques comme l’ammoniac que le foie transformera en urée, et autres phénols, indols, et amines biogènes, principalement produits par la putréfaction.

La perméabilité de la muqueuse intestinale

Notre microbiote est souvent malmené par notre mode de vie moderne – stress, malbouffe, polluants –, et les troubles précédents sont aujourd’hui fréquents. Une flore microbienne déséquilibrée peut induire une augmentation de la perméabilité de la muqueuse intestinale, aggravée par le stress, les toxiques, l’alcool, certains médicaments, etc.

La muqueuse laisse alors passer dans la circulation sanguine des toxiques, virus, ou fragments bactériens – comme les fameuses LPS : lipopolysaccharides que l’on peut mesurer dans le sang – mais aussi des particules d’aliments non digérés qui n’ont rien à faire ici. L’organisme va alors mettre en jeu ses défenses immunitaires pour les éliminer, notamment en fabriquant des anticorps. Ceci va aboutir à la formation de particules complexes et toxiques dans le sang. A la longue, notre immunité pourra se dérégler et laisser s’installer une inflammation chronique de tout le corps, voire des maladies auto-immunes – polyarthrite, sclérose en plaque, lupus, thyroïdites, etc.

Les intolérances et les allergies alimentaires peuvent également être liées à cette hyper-perméabilité intestinale. Par ailleurs, les études ont constaté que des périodes de jeûne pouvaient mettre l’intestin au repos, et mener à une régénération de sa muqueuse, améliorant ainsi sa perméabilité.


Les télomères et leur usure avec l’âge

Les télomères sont comme des “capuchons protecteurs” des extrémités de nos brins d’ADN – nos chromosomes –, où est inscrit notre patrimoine génétique, au cœur de nos cellules. Ce code génétique de l’ADN sert, entre autres, à donner les informations à nos cellules pour qu’elles fabriquent des protéines spécifiques – des pièces mécaniques cellulaires, des hormones, des enzymes, etc. – qui vont assurer leur bon fonctionnement.

Raccourcissement progressif des télomères

Pour régénérer en permanence nos tissus, nos cellules se divisent régulièrement, une cellule donnant naissance à deux nouvelles cellules. Lors de chaque division cellulaire, notre système de réplication est incapable de finaliser correctement la reproduction des extrémités des chromosomes, et leurs télomères protecteurs s’usent. Ainsi, au cours de notre vie, on peut constater un raccourcissement progressif des télomères de nos cellules.

Lorsqu’il n’y a plus de protection par les télomères, le chromosome se détériore à ses extrémités lors des divisions cellulaires. La cellule entre alors en sénescence, puis se détruit elle-même par “apoptose” – le suicide cellulaire programmé dans notre corps –. Mais avec l’âge, ce dernier devient moins efficace. Certaines cellules vont y échapper et devenir des cellules sénescentes. Celles-ci vont s’accumuler dans nos tissus, dégradant leur qualité. Ces tissus et nos organes, faits de cellules, vont alors montrer des signes de vieillissement, et fonctionner moins bien.

La télomérase répare les télomères usés

La télomérase est une enzyme naturelle – mais diminuant à l’âge adulte – qui protège nos chromosomes de la détérioration, et retarde ainsi le moment où nos cellules entrent en phase de sénescence ou de mort cellulaire. Elle est capable de réparer l’usure des télomères lors d’une division cellulaire. Ainsi, ils ne se raccourcissent pas et les divisions de la cellule, voire sa vie, ne sont plus limitées.

En moyenne, à 80 ans la longueur des télomères s’est réduite de moitié par rapport à la naissance. Il apparaît que les phénomènes d’oxydation et la production trop importante de radicaux libres dans la cellule soient des causes majeures dans la détérioration des télomères, tout comme l’inflammation qui accélère le renouvellement cellulaire.

Produits de réactivation de la télomérase

En fait, les produits qui rallongent les télomères agissent vraisemblablement sur des processus liés au vieillissement situés en amont mais n’agissent pas directement sur la longueur des télomères. La longueur des télomères serait plus une conséquence qu’une cause du vieillissement. Par exemple, ces produits peuvent aussi diminuer l’oxydation qui, on le sait aujourd’hui, peut raccourcir les télomères.

Produits protégeant les télomères : Le ginkgo biloba, Les oméga 3, Les huiles essentielles de basilic et de romarin, le thé vert, la myrtille, etc.

L’hygiène de vie pour ralentir le vieillissement et allonger nos télomères

* L’adoption d’un mode de vie plus sain – alimentation, exercice régulier, yoga ou méditation – a montré 10% de longueur de télomère en plus.

Eviter le stress chronique est certainement un des moyens les plus utiles pour éviter le raccourcissement des télomères.

*L’alimentation riche en antioxydants, en oméga 3, en vitamines A, C, E, B6, B9, B12, pour assurer des apports optimaux mais sans excès toutefois.

La pratique du jeûne serait liée à la longueur des télomères.

* L’entraînement régulier dans l’exercice physique peut activer la télomérase dans les globules blancs et rallonger les télomères.

La méditation avec des pensées d’amour peut améliorer la longévité et la longueur des télomères chez la femme.

En conclusion, les études montrent que rallonger les télomères n’est pas forcément un gage de rajeunissement. Cependant, ce qui va dans ce sens aide généralement à améliorer la longévité. La longueur des télomères est considérée aujourd’hui comme un bon marqueur du vieillissement mais n’est néanmoins pas fiable à 100%.

***

Comment améliorer sa digestion à tout âge

Diminuer des ballonnements, calmer des douleurs, neutraliser un reflux, stopper une diarrhée…

L’alimentation saine

Choisissez de bons aliments, frais, peu ou pas transformés, préparez-les correctement, et mangez-les dans le calme.

Les aliments plus difficiles à digérer

Certains aliments, bien que naturels sont plus difficiles à digérer. Il s’agit, en pratique, de céréales, graines et noix, légumineuses et solanacées, souvent liées aux inhibiteurs de digestion dont les principaux sont : les lectines – dont le gluten –, les phytates, les saponin.

Les céréales (blé, orge, maïs, avoine, seigle…), beaucoup de graines et légumineuses (lentilles, haricots, soja, pois…) ne sont pas bien digérées par tout le monde, surtout avec l’âge. Les personnes jeunes, en bonne forme et avec une bonne digestion, les toléreront sans problème mais il est fréquent d’avoir une digestion plus capricieuse en prenant de l’âge. Nous devrons alors être plus vigilants tout en restant mesurés : certaines personnes sont mieux adaptées que d’autres à ces aliments.

Les végétaux contenant beaucoup de lectines sont les céréales, la quinoa, les légumineuses (soja, haricots et poix…) mais aussi les solanacées (tomate, aubergine, concombre, poivron, pomme de terre).

Une bonne préparation/cuisson des ces aliments facilite leur digestion. En faibles quantités, certaines saponines (avoine, pois chiches, haricots et pois) peuvent cependant avoir des effets intéressants – anti-inflammatoires notamment, anti-virales, expectorantes –. Comme toujours, tout est question de dose.

Mauvaises graisses et mauvais sucres

On croit souvent que les problèmes digestifs viennent des graisses. En fait, ils viennent plutôt d’un excès de sucres et/ou de glucides (farineux et amidonnés).


Les graisses hydrogénées industrielles “trans”, celles des fritures, la plupart des graisses végétales cuites, ou l’excès de graisses saturées sont à éviter.

Il est conseillé, en revanche, de manger de bonnes graisses dont on manque la plupart du temps. Aliments riches en graisses insaturées, crus ou peu cuits : huiles de première pression à froid, oléagineux, noix, avocats, poissons, œufs et viandes d’animaux nourris à l’herbe – et non aux céréales, farines de poissons ou OGM –.

Pour la cuisson : huile d’olive et de coco, mais aussi les graisses animales saturées qui résistent à la chaleur : oie, canard, beurre, porc, en quantité modérée, et à condition qu’il s’agisse encore d’animaux sains, élevés en plein air et non bourrés d’antibiotiques et autres hormones.

Prenez également vos repas à heures régulières, et buvez votre eau hors des repas pour ne pas diluer l’acidité de l’estomac. Enfin, n’oubliez pas que le stress est une cause majeure de la baisse de l’acidité stomacale. Face à un stress, l’organisme favorise les fonctions de défense et de combat au détriment des fonctions digestives.

Aider l’action des enzymes digestives

Mastiquez longuement pour fractionner les aliments et laisser du temps aux enzymes salivaires pour agir.

Essayez de manger des crudités en début de repas – si vous les supportez –, et des fruits de saison, plutôt en fin de repas pour éviter un pic de glycémie. Les aliments crus sont plus riches en enzymes.

Cuisez vos plats doucement, idéalement moins de 120° pour conserver aussi les oméga 3, vitamines et nutriments sensibles à la chaleur.

Dans tous les cas, il conviendra de limiter les céréales, graines, noix et légumineuses et de les préparer – trempage, cuisson, fermentation, germination – pour les rendre plus digestes.

Rééquilibrer la flore intestinale

Il faut essayer de restaurer un équilibre entre ces différentes familles de bactéries qui nous habitent. Ces bonnes bactéries nous sont indispensables :

* Elles évitent que d’autres bactéries, plus dangereuses se développent et notamment, elles sécrètent des substances qui peuvent détruire les autres microbes.

* Elles entretiennent un bon système immunitaire qui fait la différence entre bonnes et mauvaises bactéries, stimulent nos défenses, et évitent les allergies.

* Elles participent à l’assimilation – voire à la fabrication – des nutriments essentiels, et à l’équilibre de neuromédiateurs et d’hormones qui gèrent l’humeur, la forme, etc.

Certains aliments sont naturellement riches en probiotiques : pollen frais, aliments fermentés, tels que le choucroute, les yaourts, les kéfirs, la kombucha (boisson).

L'importance d'un mode de vie sain

* un sommeil suffisant,

* la gestion du stress, voire la relaxation,

* l’exercice physique modéré mais régulier.

Toutes ces mesures d’hygiène de vie ont une action réelle et scientifiquement vérifiable sur la digestion. En effet, un organisme épuisé ne produira plus beaucoup d’acide chlorhydrique dans l’estomac, d’enzymes digestives, et verra son transit perturbé, entre autres.


***

Comment restaurer ou améliorer votre microbiote



Les habitants intestinaux “amis” prospèrent et collaborent naturellement à notre santé dès lors que rien ne les empoisonne, qu’ils sont bien nourris, et résident dans un intestin sain.

Evitez ce qui nuit à vos bons microbes

Avec une alimentation saine et un bon timing – longues pauses sans manger, absence de grignotage –, riche en fibre, prébiotiques et en produits fermentés, l’éviction de substances toxiques telles que l’alcool, les pesticides, le chlore, les antibiotiques et certains médicaments, peut suffire à rééquilibrer progressivement votre microbiote.

Dans tous les cas, ces substances nocives pour notre flore devront être évitées au maximum, y compris les pesticides et antibiotiques contenus dans les aliments.

Eradiquez les microbes malsains

Lorsqu’une dysbiose importante est installée, avec une augmentation franche de “mauvaises” bactéries (ou autres microbes ou parasites), il est parfois utile, dans un premier temps, de nettoyer l’intestin à l’aide de plantes antiseptiques, de purges, voire de lavements, qui sont d’ailleurs très utilisés en médecines traditionnelles.

Les médecins peuvent même prescrire des antifongiques ou des antibiotiques ciblés, lorsque la flore est devenue trop malsaine – trop riche en pathogènes –.

Ensuite, il faudra aider à réensemencer les bonnes bactéries : bonne hygiène, probiotiques, prébiotiques et post-biotiques (aliments fermentés). Puis entretenir un microbiote sain, notamment en le nourrissant avec les aliments qu’il aime.

En cas de pullulation de mauvaises bactéries, le corps réagit naturellement par une diarrhée qui le débarrasse d’une grande partie de ces microbes indésirables, et qu’il est souvent bon de respecter.

L’hygiène alimentaire pour un bonne flore digestive

* Manger lentement et bien mastiquer. Ceci permet d’aider la digestion et l’assimilation des nutriments. Imaginez le travail des organes digestifs lorsque des morceaux entiers d’aliments sont avalés et se retrouvent au contact des muqueuses.

* S’assurer un apport quotidien suffisant de fibres dans l’alimentation. La façon la plus simple et la meilleure pour la santé est certainement de faire des végétaux – fruits et légumes, racines, feuilles –, la base de votre alimentation.

* Réduire fortement la consommation de sucres rapides et produits sucrés. Il s’agit principalement de glucides raffinés et d’origine industrielle.

* Ėviter de consommer trop de viandes et charcuterie. En excès, elles favorisent l’inflammation et la putréfaction bactérienne, génératrice de toxines irritantes.

* Apporter des probiotiques de qualité pour ensemencer l’intestin avec des “bonnes” bactéries.

* Manger des post-biotiques. Les aliments fermentés en ont plein. Il s’agit pour les principaux : du pain au levain, choucroute, kéfir, yaourts et fromages fermiers, légumes lacto-fermentés, cornichons et pickles en saumure, vinaigre naturel, kombucha, miso, tempeh, natto, jambons crus et viandes conservées par salaison, etc.

Probiotiques, prébiotiques et post-biotiques


Les probiotiques sont des compléments alimentaires composés de diverses souches bactériennes “amies” destinées à rétablir une flore digestive normale. Leur efficacité est liée à leur qualité et à leur forme d’administration qui doit permettre à ces souches bactériennes d’atteindre vivantes l’intestin, sans être détruites par l’acidité de l’estomac.

Leur usage est de plus, délicat. Bien que cela progresse, on connaît encore mal les effets des différentes souches bactériennes sur l’organisme et sa santé. Il faudrait chercher à rééquilibrer le microbiote en amenant les bactéries manquantes, et pas les autres.

Aujourd’hui, la plupart des préparations dites probiotiques du commerce contiennent à peu près les mêmes souches, dites “bonnes bactéries”. Par exemple, bifidobactéries, lactobacilles, saccharomyces, entérocoques, mais elles sont bonnes pour qui en manque.

Ceci peut expliquer qu’elles ne soient pas bien supportées par tout le monde. On commence seulement à proposer des composition plus spécifiques, censées mieux rééquilibrer les microbiotes en fonction de leur état et des bactéries manquantes. Elles pourraient répondre à des troubles spécifiques comme l’obésité, la dépression, l’inflammation.

Les prébiotiques sont des substances favorisant la fixation et la bonne prolifération des bonnes bactéries. Ce sont le plus souvent des aliments pour les bactéries. Parmi eux : les FOS (fructo-oligo-saccharides) et l’inuline (que l’on retrouve dans la chicorée par exemple).

Il existe des produits spécifiques sur le marché mais les aliments riches en fibres non digestibles sont en général de bonnes sources de prébiotiques. Par exemple, légumes verts, poireaux, oignons, asperges, patates douces, pomme, banane, lentilles, baies, etc.

Le problème est qu’ils peuvent être mal tolérés, surtout crus, par la muqueuse intestinale lorsqu’elle est déjà enflammée et/ou irritable. Dans ce cas, il faut introduire prudemment et très progressivement les prébiotiques pour aider à reconstituer petit à petit une bonne flore, sans irriter l’intestin.

Les postbiotiques sont les substances produites par les bactéries et levures, ayant un effet positif sur notre microbiote et donc sur notre santé. On les trouve en abondance dans les aliments et boissons fermentés.

Prenez grand soin de votre microbiote

Au final, dans une approche anti-âge et pour la santé en général, le rôle de l’intestin inséparable de son microbiote est primordial. Cet ensemble est à la base de nombreuses fonctions vitales : assimilation, production d’énergie, défenses immunitaires. Il est capable d’accélérer ou ralentir les processus liés au vieillissement.

Le jeûne intermittent : Des périodes de jeûne peuvent mettre l'intestin au repos et mener à une régénération de sa muqueuse, améliorant ainsi sa perméabilité.



Des recherches ont suggéré que le régime méditerranéen, riche en fibres, en aliments végétaux 
et aussi fermentés, pouvait favoriser un microbiome intestinal sain, ce qui pourrait contribuer à 
la longévité en réduisant le risque de maladies chroniques, et bien d’autres encore. Notre population 
microbienne est largement plus impliquée qu’on ne le croyait dans notre santé et notre longévité.


Voir aussi…