À l’approche de ses 18 mois : c’est la phase d’affirmation par le « NON ! »
Processus de développement du cerveau
Lorsque les bébés approchent de cet âge fatidique, un nombre de choses infini se met en place dans leur cerveau. Leur comportement est alors différent des mois précédents. Ils deviennent davantage têtus, commencent à affirmer dans un sens une certaine personnalité. Mais c’est aussi l’âge où les bébés comprennent le non et où ils commencent à l’utiliser sans arrêt.
Qu’est-ce que le Terrible Two ?
Le Terrible Two n’est absolument pas une période de caprices par laquelle passe les enfants, mais bien une phase par laquelle doit passer le cerveau pour gagner en maturité. En réalité, on parle d’une immaturité au niveau du cortex pré-frontal – où se joue le développement des fonctions exécutives –, qui se traduit par une incapacité à gérer ses émotions et l’impulsivité qui va l’accompagner. L’enfant va expérimenter de la frustration, liée aux limites et aux règles imposées par les adultes autour de lui et, ne sachant pas encore gérer ses émotions, il va faire exprimer ce qu’il ressent en désobéissance.
Combien de temps dure le Terrible Two ?
Votre enfant de 2 ans vous en fait voir de toutes les couleurs ? Il pique des crises, vous désobéit et refuse de vous écouter ? Vous venez d’entrer dans la retentissante crise des deux ans, aussi appelée Terrible Two. Ce phénomène, qui touche de nombreux enfants à partir de 18 mois, et peut durer jusqu’à ses 4 ou 5 ans, est une période qui peut déstabiliser les parents, aussi patients soient-ils.
La crise du “terrible two”, un passage presque obligatoire pour les enfants
Le passage du statut de bébé à celui d’enfant est une étape importante dans la vie d’un petit être. À l’âge de deux ans les enfants commencent à parler avec plus d’assurance. Ils comprennent aussi bien mieux la négation et commencent à l’employer à tout-va.
Mais c’est un âge parfois difficile à gérer pour les parents. Bien souvent, les enfants se placent dans un rapport d’opposition totale à leurs parents. Cette position délicate peut rendre chaque moment de la vie courante beaucoup plus compliqué que durant les mois précédents. Les enfants ont ainsi tendance à tout refuser, quoi qu’il en coûte. Ils peuvent alors décider de ne pas s’habiller, de ne pas manger, de ne pas aller voir leurs grands-parents pourtant adorés, simplement parce qu’ils se sont rendu compte que cela était possible.
La phase préscolaire, entre 3 et 6 ans, est définie comme étant la meilleure période pour stimuler les fonctions exécutives, pour apprendre à l’enfant à s’auto-réguler. Les parents doivent comprendre qu’il ne s’agit que d’une période un petit peu plus compliquée à gérer et qu’il est donc important de savoir faire la part des choses. Pour aider l’enfant en pleine crise des deux ans, le meilleur conseil c’est de poser des limites.
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Comprendre et apprendre à gérer cette période de crise
Le "Terrible Two” est peut-être l’une des périodes les plus appréhendées par les parents. À l’approche de ses 18 mois, votre enfant va commencer à fréquemment entrer en confrontation avec vous, en refusant de vous écouter, en faisant l’inverse de ce que vous lui demandez ou encore en se mettant en colère lorsque vous lui refusez une demande.
Rassurez-vous, tout cela est entièrement normal et fait partie du processus de développement du cerveau.
Pourquoi l’enfant passe par une phase de Terrible Two ?
Pour les professionnels de santé, si les enfants de 2 ans sont turbulents, parfois colériques et désobéissants, c’est en partie à cause d’un manque de maturité de leur cerveau. Celui-ci va cependant devenir de plus en plus mature, permettant à l’enfant de développer des stratégies efficaces pour apprendre à gérer les frustrations. Lorsque certains enfants présentent ces crises de colère à un âge plus avancé, il peut en revanche être pertinent de consulter un professionnel afin d’écarter de véritables troubles du comportement.
Comment se manifeste le Terrible Two ?
Le Terrible Two est donc une phase normale du développement cérébral qui peut être très difficile pour les parents, mais qui est nécessaire pour que le cerveau de l’enfant gagne en maturité. Dans certains cas, il permet également à l’enfant de commencer à exprimer une facette de sa personnalité. Néanmoins, ce n’est pas parce qu’un enfant traverse un Terrible Two extrêmement virulent qu’il deviendra un enfant ou un adolescent à problèmes en grandissant.
D’abord, il faut comprendre que chaque enfant est unique. La maîtrise des habiletés socio-émotionnelles suivantes est différente d’un enfant à l’autre :
La capacité à tolérer la frustration. Certains vivent plutôt calmement les contrariétés, alors que d’autres réagissent au moindre événement qui ne se passe pas comme prévu ou dès qu’ils font face à un refus à la suite d’une demande.
La capacité à identifier et nommer les émotions. Plusieurs enfants n’arrivent pas à verbaliser clairement quand ils ont de la peine ou sont en colère. D’autres ont même du mal à comprendre comment ils se sentent : est-ce que c’est plus de la colère, de la déception, de la peine? Pas si simple pour eux.
La capacité d’auto-contrôle. Avant 4 ans, rares sont les enfants qui arrivent à réguler les réactions qu’ils ont en lien avec les émotions qu’ils vivent, qu’elles soient heureuses ou plus difficiles. Ils vivent tout intensément, joie, comme colère. Arriver à s’apaiser et à reprendre leur calme leur demande un effort considérable.
Comment gérer le Terrible Two ?
Pour gagner en maturité, les enfants ont besoin de cadre et de bienveillance. Les parents doivent se fixer des objectifs et s’y tenir, conjointement, pour aider au développement cognitif nécessaire lié à cette période. Un enfant qui n’a jamais aucune limite risque de devenir un Enfant-Roi. Il est important de fixer des règles et de tenir bon malgré les difficultés, tout en restant bienveillant. Vos enfants vous remercieront un jour.
Cette période n’est pas un moment évident à passer, indépendamment des enfants. Il est alors de rigueur de garder votre calme, même si votre enfant va avoir tendance à tout refuser. Expliquez-lui les choses calmement, mais ne cédez pas à ses caprices.
Il est important de savoir rester ferme sans être trop sévère. Votre enfant comprendra alors que certaines choses sont autorisées, et que d’autres ne le sont pas. Et ce, pour des raisons claires et déterminées. Ne perdez pas espoir, cette période annonce aussi une grande période d'évolutions chez votre enfant.
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Apprendre à l’enfant à gérer ses émotions
La joie, la tristesse, la colère, la peur : chaque jour, votre enfant vit différentes émotions. Ce n’est pas facile pour lui de comprendre et de gérer ce qu’il ressent. Il a besoin de votre aide pour apprendre à reconnaître ses émotions, à en parler et à les maîtriser.
Le développement des émotions
Les émotions sont des réactions spontanées aux différentes situations que l’on vit. Elles n’apparaissent pas toutes en même temps.
Les émotions primaires sont les premières émotions que votre enfant ressent. Elles apparaissent durant sa première année de vie. Il s’agit de la joie, de la tristesse, de la colère, de la peur, du dégoût et de la surprise.
Les émotions secondaires ou mixtes, apparaissent entre 15 et 24 mois au moment où votre enfant prend conscience qu’il est différent des autres et qu’il est une personne à part entière. Cette découverte l’amène à ressentir des émotions liées à la conscience de soi, comme la gêne et la jalousie.
Petit à petit, votre enfant expérimente aussi d’autres émotions secondaires qui nécessitent la compréhension de règles, de normes et d’objectifs à atteindre. C’est le cas de la culpabilité, de la honte et de la fierté.
Par exemple, si votre enfant sait qu’il ne doit pas dessiner sur les murs et qu’il désobéit à la règle, il peut se sentir coupable. S’il réussit à faire un grand casse-tête après beaucoup d’efforts, il peut aussi se sentir fier de lui.
Les bienfaits d’une bonne gestion des émotions
Il est important d’apprendre à votre enfant à reconnaître ses émotions et à mettre des mots sur ce qu’il vit. Cela lui permettra de mieux gérer ses émotions. Peu à peu, il apprendra comment réagir ou comment adapter son comportement quand il vit une émotion. Par exemple, il pourra arriver à se calmer s’il est fâché au lieu de crier ou de frapper.
Un enfant qui maîtrise ses émotions réagit mieux aux différentes situations de la vie. Une bonne gestion des émotions est aussi associée au maintien de bonnes relations avec les autres, à une meilleure gestion des conflits ainsi qu’à la réussite scolaire.
En contrepartie, un enfant qui éprouve de la difficulté à gérer ses émotions aura plus de difficulté à faire face aux situations du quotidien. L’accumulation de peine, de colère, de peur et de frustration pourrait aussi entraîner des comportements agressifs de même que des réactions d’anxiété et nuire aux relations avec les autres.
Pour aider votre enfant à reconnaître ses émotions
Reconnaître ce qu’il ressent est la première étape pour que votre enfant apprenne à gérer ses émotions. Voyez comment l’aider.
Commencez à parler des émotions avec votre enfant dès qu’il est bébé. Vous pouvez nommer des émotions que vous observez chez lui comme la joie, la tristesse, la colère et la peur. Dites par exemple : “Tu pleures, tu es triste parce que maman s’en va ?”
Parlez-lui des émotions plus complexes à mesure qu’il grandit. Vous pouvez aborder la déception, la culpabilité et la jalousie dès 2 ou 3 ans. Dites par exemple : “Tu as tapé ton frère tantôt. Maintenant, tu ne te sens pas bien. C’est parce que tu as vu que ça lui faisait de la peine, n’est-ce pas ?” Dites-lui que cette émotion s’appelle de la culpabilité.
Faites-lui remarquer le langage corporel associé aux émotions. Utilisez des livres, des affiches ou des jeux pour lui montrer des personnages ou des visages qui vivent des émotions. Par exemple, faites-lui remarquer qu’on a les sourcils froncés quand on est fâché, un sourire quand on est content, des larmes quand on est triste, des yeux grands ouverts quand on a peur, etc.
Amusez-vous ensemble devant un miroir à imiter différentes émotions. Votre enfant pourra ainsi se connaître davantage dans l’expression de ses émotions. Vous pouvez aussi créer un album des émotions avec lui en découpant des visages variés dans les magazines.
Apprenez-lui à reconnaître ce qui se passe dans son corps quand il vit une émotion. Nommez les signes physiques que vous observez chez lui. Par exemple, dites : “Tu criais et tu avais les poings fermés quand tu as vu ta soeur briser ta tour de blocs. Tu étais fâché” ou “Tu tremblais et tu t’es serré contre moi quand tu as vu le chien courir vers toi. Tu avais peur”.
Posez-lui des questions sur ce qu’il a ressenti après un moment d’émotions. Selon son âge, sa réponse ne sera probablement pas très développée, mais demandez-lui comment il sentait son coeur ou son ventre. Il vous répondra peut-être que son coeur a mal ou que son ventre est serré, ce qui est un très bon début.
Aidez votre enfant à reconnaître et à nommer l’émotion qu’il vit. Nommez l’émotion que vous observez, par exemple : “Tu es content d’aller au zoo avec grand-maman” ou “Tu étais fâché que ton frère prenne ton jouet sans le demander”. Encouragez-le ensuite à nommer son émotion en utilisant le “JE ” par exemple : “Je suis triste de ne pas pouvoir aller au parc” ou “J’ai peur du gros chien”.
Parlez-lui des émotions qui expliquent certaines de vos réactions. Par exemple, si vous avez fait preuve d’impatience en préparant le dîner, parlez-en plus tard avec votre enfant. Expliquez que vous vous êtes senti impatient et essayez de nommer ce qui a influencé votre comportement. Par exemple : “J’ai eu beaucoup de travail aujourd’hui et je me sentais fatigué. Ma recette n’avançait pas vite et tout le monde avait faim. J’étais stressé.”
Comment lui montrer à contrôler ses émotions ?
Avant 5 ans, un enfant ne peut pas gérer ses émotions seul. Il est impulsif et contrôle difficilement ses réactions. Votre enfant peut briser des objets, frapper quelqu’un ou sauter partout sans regarder ce qu’il fait parce qu’il est en colère ou excité. Même après 5 ans, ce n’est pas facile pour lui de comprendre ce qu’il ressent et de bien réagir.
Votre rôle est de permettre à votre enfant de vivre et d’exprimer ses émotions en plus de lui montrer comment il peut les gérer. Voici des conseils pour l’accompagner :
Accueillez son émotion sans jugement. Par exemple, s’il fait une crise, restez calme à côté de lui. S’il est très en colère, très agité ou s’il pleure beaucoup, ce n’est pas le moment de parler. Vous pouvez le réconforter, lui faire un câlin et attendre qu’il se calme avant de lui demander ce qui se passe.
Aidez votre enfant à mettre des mots sur ses émotions. Par exemple, “Tu es excité d’aller chez ton cousin ?” ou “Tu as de la peine parce que grand-maman est partie ?” Posez-lui des questions pour trouver ce qui a déclenché sa réaction. Une réaction de colère pourrait par exemple cacher un sentiment de rejet ou d’incompétence dans un jeu.
Dites-lui que ce qu’il ressent est normal et que vous comprenez pourquoi il est content, triste ou fâché. Il se sentira alors rassuré, compris et réconforté.
Prenez le temps d’écouter votre enfant même si vous êtes pressé ou préoccupé et que vous souhaitez régler les choses rapidement. Un enfant qui se sent entendu et compris passera plus rapidement à autre chose.
Favorisez les discussions en famille sur les émotions. Par exemple, au dîner, racontez des situations qui vous rendent joyeux ou qui vous mettent en colère. Demandez ensuite à votre enfant ce qui le rend heureux ou triste. Votre enfant pourra prendre ainsi l’habitude de parler de ce qu’il vit.
Parlez-lui d’émotions que vous viviez quand vous étiez enfant. Par exemple : “Quand j’avais ton âge, ma petite soeur m’enlevait des jouets des mains. Ça me fâchait et, parfois, je lui tirais les cheveux. Avec le temps, j’ai appris d’autres façons de réagir, parce que ça n’aidait pas quand je faisais ça, on se chicanait encore plus.”
Proposez-lui des stratégies pour gérer ses émotions. Parlez-en quand il est calme pour qu’il puisse s’en souvenir et les utiliser s’il devient très émotif. Vous pouvez lui montrer comment prendre une grande respiration et faire comme s’il soufflait sur une chandelle. Cela l’aidera à se calmer et à contrôler ses émotions.
Encouragez votre enfant à trouver ses propres stratégies pour gérer ses émotions. Par exemple, notez sur une feuille une liste de stratégies qu’il pourrait utiliser quand il se sent fâché (ex. : dessiner, serrer un toutou, courir). Laissez-le donner toutes sortes d’idées. Après, déterminez ensemble les stratégies les plus pertinentes. Dites-lui qu’il peut regarder sa feuille pour utiliser une stratégie quand il se sent en colère.
Essayez de dédramatiser la situation si votre enfant réagit trop fortement. Par exemple, s’il pleure intensément juste parce que sa figurine ne tient pas debout, gardez une attitude positive et dites-lui que cela peut s’arranger. Aidez-le à se calmer et à passer à autre chose, par exemple en trouvant avec lui une solution pour que sa figurine tienne mieux.
Soyez un modèle et parlez de vos émotions. Dites par exemple : “Je suis contente de revoir ma bonne amie” ou “je suis triste parce que grand-papa est à l’hôpital”. Parlez aussi de ce que vous faites pour vous calmer : “Je suis déçue que Sonia ne vienne pas dîner, mais je vais regarder un bon film à la place.”
Reconnaissez-le si vous réagissez trop fortement à une émotion. Vous pouvez dire à votre enfant : “Je n’aurais pas dû claquer la porte. J’étais en colère, mais ce n’était pas une bonne façon de le montrer.” Dites ce que vous allez faire la prochaine fois. Cela montre à votre enfant qu’il peut apprendre et qu’il a droit à l’erreur.
Allez chercher l’aide d’un professionnel (ex. : psychologue, travailleur social) si vous avez du mal à gérer vos propres émotions. Cela va aussi vous donner des outils pour accompagner votre enfant.
Des stratégies pour exprimer ses émotions
Plusieurs stratégies existent pour exprimer une émotion, et une même stratégie peut s’appliquer à plusieurs émotions. Votre enfant devra en essayer plusieurs avant de trouver celles qui lui font le plus de bien. Voici quelques stratégies à lui proposer :
Pour exprimer sa joie, votre enfant peut colorier, aller courir et sauter dehors ou téléphoner à un grand-parent pour lui raconter ce qui le rend heureux.
Pour exprimer sa tristesse, votre enfant peut coller son toutou préféré, s’isoler dans sa chambre ou vous parler de sa peine. Pleurer est aussi une façon normale d’exprimer sa tristesse.
Lorsque votre enfant a peur, suggérez-lui de se coller contre vous et trouvez des moyens pour que sa peur cesse, que la cause soit réelle (ex. : le chien) ou imaginaire (ex. : le grand méchant loup).
Si votre enfant est en colère, il peut prendre des respirations lentes et profondes, il peut frapper dans un oreiller, lancer des boules de papier ou dessiner énergiquement sa colère sur une feuille.
Quand votre enfant commence à écrire, il peut écrire dans un journal intime comment il se sent. Encouragez-le même s’il écrit au son ou avec des fautes de grammaire et d’orthographe. Dites-lui qu’il peut écrire ce qu’il veut dans ce cahier et que personne d’autre ne va le lire. Acceptez qu’il écrive des mots durs (ex. : des mots durs envers sa soeur parce qu’il est jaloux).
À mesure qu’il parle et qu’il grandit, votre enfant deviendra plus habile pour gérer ses émotions. Toutefois, si vous sentez que sa difficulté à gérer ses émotions ou son impulsivité nuit à son fonctionnement à la maison, à la garderie ou à l’école, ou encore si cela entraîne souvent des conflits avec les autres ou encore un mal-être important, parlez-en avec son médecin. Vous pouvez aussi communiquer avec votre centre local de services communautaires (CLSC) pour être dirigé vers les services professionnels appropriés.
Des stratégies pour aider votre enfant
Et, encore aujourd’hui, même grand, il a de la difficulté quand les choses ne se passent pas comme il l’avait imaginé. C’est pour dire à quel point le tempérament d’un enfant est inné. Et qu’on doit trouver des moyens pour mieux vivre avec cette intensité chez notre enfant. En voici quelques-uns :
Offrir des choix. Par exemple, au lieu de lui dire d’enfiler les vêtements prévus, le faire choisir ce qu’il veut porter entre deux ensembles préalablement choisis.
Mettre l’attention ailleurs. La routine du matin est parfois difficile avec l’enfant. Alors, plutôt que de lui dire simplement que c’est le temps d’aller à la garderie, lui demander quel toutou ou quel livre il souhaite apporter dans l’auto avec lui. Il port alors son attention sur l’objet à apporter plutôt que sur le départ.
Prévoir les transitions entre deux moments de routine. Par exemple, lui dire qu’il lui reste 5 minutes pour jouer avant de ranger et d’aller prendre son bain et mettre une minuterie. Mais il se peut tout de même arriver qu’au bout des 5 minutes, il fasse une crise, mais celle-ci est de moins grande intensité.
Valider les émotions. Quand l’enfant est contrarié par une situation imprévue, et si toutes les solutions proposées ne fonctionnent pas du tout, il faut vous centrer sur son émotion. Alors, d’abord lui dire “Je comprends! Ce n’est pas ça que tu souhaitais et tu es déçu.” Cela change vraiment les choses. Quand il reprend son calme, vous pouvez alors mieux explorer ensemble les solutions possibles.
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Terrible Two, Threenager, F*cking Four, Fantastic Five et bien d’autres
Malgré ce que son nom indique, le Terrible Two ne touche pas que les enfants de 2 ans, au contraire. C’est d’ailleurs vers ses 18 mois qu’apparaissent en général les premières crises et elles peuvent durer… longtemps. Même s’il s’agit de la même phase, chaque âge reçoit son petit surnom afin de marquer le passage des années : le Terrible Two laisse la place au Threenager qui lui-même se fait remplacer par le F*cking Four. Cependant, si le Terrible Two est un passage complètement normal du développement, les autres noms ne désignent pas des étapes par lesquelles passent tous les enfants.
Crise des 3 ou 4 ans: existe-t-elle ?
Autour de 3 ou 4 ans, certains enfants ont une sorte de “petite crise d’adolescence” Cette étape de développement est moins bien définie et documentée que la crise des 2 ans, mais elle est bien présente chez plusieurs enfants. L’enfant peut se mettre à argumenter et à remettre en question les règles au quotidien.
Ces comportements s’expliquent par le fait que votre enfant parle beaucoup mieux qu’avant. Il est capable de mettre des mots sur ses goûts, ses préférences et ses envies. Et il devient plus habile pour négocier afin d’obtenir ce qu’il souhaite ou désire.
Exemples de comportements vers 3 ou 4 ans
Il a envie de faire les choses par lui-même
Toutefois, il est encore maladroit pour certaines tâches et il a souvent besoin de votre aide (ex. : pour s’habiller). Cela peut entraîner des frustrations puisque son envie d’autonomie est plus grande que ce qu’il est capable de faire.
Comment réagir ? Donnez-lui de petites responsabilités à sa mesure. Par exemple : demandez-lui de choisir entre deux ensembles de vêtements le matin ou de vous aider à mettre la table. Vous valorisez ainsi son autonomie grandissante et vous lui permettez d’être fier de lui.
Il comprend les règles et les consignes, mais il ne les respecte pas toujours
Il peut aussi lui arriver de vouloir changer les règles d’un jeu, surtout quand il perd. Ou encore de continuer à jouer, alors que vous lui avez demandé de ranger. À 3 ans et 4 ans, votre enfant a toujours besoin de votre aide pour apprendre à s’affirmer, à suivre les règles et à gérer ses émotions.
Comment réagir ? Répétez les règles autant de fois que nécessaire. Votre enfant a encore du mal à maîtriser ses impulsions et peut aussi vouloir faire preuve d’indépendance. Quand il remet en question les règles d’un jeu ou de la maison, dites-lui pourquoi les règles sont nécessaires. Il comprendra ainsi les raisons qui les justifient. Par exemple, expliquez-lui que si vous refusez qu’il coure après son ballon dans la rue, c’est pour assurer sa sécurité.
Il négocie ou teste les limites lorsque vous lui faites une demande
Il peut, par exemple, refuser de ranger ses jouets en disant que, de toute façon, il jouera avec eux plus tard. Ou encore bouder et refuser d’aller prendre son bain lorsque vous lui en faites la demande.
Comment réagir ? Ne cédez pas devant ses comportements et maintenez vos limites avec constance. Votre tout-petit comprend ainsi qu’elles sont importantes pour vous. De plus, le fait que les règles ne changent pas est rassurant pour lui. Pour obtenir l’attention de votre enfant, mettez-vous à sa hauteur et regardez-le dans les yeux pour lui parler.
Ces comportements diminuent habituellement vers 5 ou 6 ans, quand votre enfant comprend un peu mieux que les règles sont nécessaires pour mieux vivre ensemble, que ce soit en famille, à la garderie ou à l’école.
Des apprentissages utiles
Votre façon de réagir aux comportements de votre enfant peut grandement l’aider à développer ses habiletés sociales. Vers 3 ou 4 ans, il aime apprendre en votre compagnie et vous êtes un modèle pour lui.
* Comprend que les règles sont essentielles afin que tous se sentent respectés.
* Respecte mieux les demandes des adultes et contribue au bon fonctionnement de la vie de famille ou de groupe.
* Devient plus autonome et fait de plus en plus de choses par lui-même.
* Parle calmement au lieu de crier lorsqu’il exprime un besoin ou un désir.
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Non aux punitions corporelles. Même lorsqu’un enfant a un comportement difficile, les punitions corporelles (frapper, secouer, pousser…) ne sont pas des formes de discipline efficaces. Au contraire, elles ont des effets négatifs sur le développement psychologique et social de l’enfant.
Éduquer un enfant n’est pas une science exacte et il n’existe pas de formule magique pour devenir un parent parfait. Il faut accepter de se tromper et, surtout, se rappeler que tous les enfants sont différents : ce qui a fonctionné avec l’un ne fonctionnera pas forcément avec un autre.
Garder son calme, fixer des limites et trouver des astuces pour réussir à se faire obéir. Parmi les astuces, il y a celle qui consiste à poser une question avec plusieurs choix possibles. Vous devez sortir faire les courses et votre enfant ne veut pas mettre ses chaussures ? Demandez-lui s’il préfère les rouges ou les bleues. Pour le repas de ce soir, il veut manger des macaronis ou des spaghettis ? Donnez-lui le sentiment qu’il a son mot à dire, il se sentira responsabilisé.
Une autre astuce pour traverser cette période est de jouer avec votre enfant à des jeux qui stimulent les fonctions exécutives et les émotions, pour contribuer au développement du cortex pré-frontal et pour lui apprendre à gérer ses frustrations.
Le Terrible Two est une phase primordiale dans le développement de l’enfant. Malgré son envie de liberté,
c’est également la période où l’enfant à le plus besoin d’un cadre, qui va lui permettre d’apprendre à gérer
ses frustrations dans ses relations et interactions sociales. En tant que parents, il est important de tenir bon.
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