Quel
est le point en commun entre votre rouge à lèvres, les frites,
le détergent pour la machine à laver, l'huile des tracteurs et l’agro-combustible de votre voiture ?
Ils contiennent tous de l'huile de palme, l'huile la plus consommée aujourd’hui au monde.
le détergent pour la machine à laver, l'huile des tracteurs et l’agro-combustible de votre voiture ?
Ils contiennent tous de l'huile de palme, l'huile la plus consommée aujourd’hui au monde.
L’huile de palme est extraite du fruit (partie orangée) |
L'huile de palme. C’est une huile végétale extraite du
fruit de l'arbre palmier à huile (Elaeis guineensis). L’huile de palme est obtenue en
pressant la pulpe qui est composée à 50% d’huile, largement utilisée par
l’industrie alimentaire dans différents produits transformés.
À
partir du broyage du noyau de ce fruit on peut extraire de l’huile de palmiste,
qui sert d’ingrédient pour des peintures et des produits cosmétiques.
Cultivé
dans des conditions favorables, le palmier à huile donne des fruits toute
l’année. Il a des rendements à l’hectare bien supérieurs à ceux des autres
plantes oléagineuses : 8 fois plus que le soja et 6 fois plus que le colza.
L’arbre pousse vite, en trois ou quatre ans, et la pulpe rouge des noix produit
une huile facile à extraire, que l’on peut transformer en une graisse
utilisable dans de nombreux produits.
L’huile de palmiste est extraite du noyau du fruit (partie blanche) |
L’huile de palme est la plus consommée au
monde, loin devant celles de soja, de tournesol et de colza. Cet
ingrédient traditionnel des cuisines d'Afrique, d'Amérique du Sud et d'Asie se
retrouve, dans les pays non producteurs, dans les aliments transformés en
remplacement des habituelles graisses animales (saindoux, beurre) et des huiles
végétales hydrogénées. Présente aussi dans
de très nombreux produits cosmétiques, elle contribue à la déforestation des
régions tropicales, surtout en Asie du Sud-Est.
L'huile de palme a été utilisée pour trouver
une alternative aux huiles hydrogénées qui comportaient une forte concentration
d'acides gras trans. L’étiquetage obligatoire des gras trans dans
les produits alimentaires a incité plusieurs industries alimentaires à
modifier les corps gras utilisés dans leurs recettes. C’est à ce moment que
l’huile de palme est devenue populaire.
L’huile
de palme est naturellement sans gras trans. La plupart des gras trans
sont créés artificiellement par hydrogénation en industrie. Plus de 85% des
acides gras saturés retrouvés dans l’huile de palme sont de l’acide palmitique.
L’huile de palme est semi-solide à température ambiante de par son contenu
élevé en acides gras saturés.
Utilisation de l'huile de palme
Dans
certains pays d’Afrique, l’huile de palme est consommée brute et représente la
principale source de corps gras dans le régime alimentaire.
Ce
n’est pas le cas dans la plupart des autres pays où elle est transformée et
utilisée dans des produits préparés.
L’huile
de palme est la plus souvent vendue et consommée raffinée, après avoir été
décolorée et désodorisée.
L’huile
de palme est principalement utilisée dans l’alimentaire (80 %), l’oléochimie
(19 %) et en tant qu’agro-carburant (1 %) au niveau mondial.
Usages traditionnels
Les
traces les plus anciennes d'huile de palme remontent à cinq mille ans. Elles
ont été retrouvées sur une jarre en terre dans une tombe d'Abydos, en Égypte. L’huile
de palme rouge (ou orangé) est utilisée traditionnellement dans les pays
producteurs d’Asie, d’Afrique et du Brésil.
Usages agro-industriels
Afin
de remplacer les graisses animales plus chères et difficiles à travailler
(comme le beurre), l'agro-industrie a utilisé les huiles végétales hydrogénées
(comme celles présentes dans certaines margarines). Or, le processus
d'hydrogénation induit la formation d'acide gras trans, reconnus comme
contribuant aux maladies cardio vasculaires.
Les
industriels se sont alors tournés vers l’huile de palme, qui possède, une fois
raffinée, des qualités physiques et organoleptiques satisfaisantes pour la
fabrication de nombreux aliments :
* Avec
sa forte concentration d'acides gras saturés (50 %), l'huile de palme
reste solide à température ambiante ce qui permet de limiter l'emploi de
graisses hydrogénées.
* Elle
est généralement plus stable à la cuisson que d'autres huiles.
* Elle
a un goût neutre une fois raffinée.
* Elle
permet une bonne conservation du produit fini.
Oléochimie
L'huile
de palme est également utilisée dans la synthèse de nombreux produits chimiques
en cosmétique.
* Certains
savons en les saponifiant avec de la soude caustique. Le composé est appelé
'sodium palmate' et 'sodium palm kerenelate' dans le cas de l'huile de
palmiste.
* Pour
la parfumerie.
* Agent
hydratant dans les crèmes.
* Dans
l'industrie comme lubrifiant.
Agro-carburants
Par
rapport aux autres huiles, le rendement de l'huile de palme en fait un choix
privilégié pour la production d'agro-carburant. Mais sa composition en fait un
carburant que l'on ne peut insérer qu'en quantité limitée car elle fige dans
les réservoirs.
L'huile
de palme peut également être hydrogénée afin de produire un agro-diesel composé
d'alcanes qui ne présente pas les inconvénients de l'huile brute ou de
trans-estérification de triglycérides d'acides gras: encrassement du moteur,
point de figeage élevé.
Les sources alimentaires d’huile de palme
Les
principales sources d’huile de palme sont :
* biscuits,
gâteaux, viennoiseries
* pâtes feuilletées/brisées
* plats
cuisinés
* craquelins,
croustilles, frites, beignets,
* céréales,
* barres chocolatées
* pâtes à tartiner aux noisettes
* margarines
Production de l'huile de palme
Originaire
d'Afrique de l'Ouest, le palmier à huile est maintenant cultivé dans toutes les
régions tropicales humides. Alors que l'Indonésie et la Malaisie ne
produisaient ensemble que 5 millions de tonnes en 1976, ces pays
représentent aujourd'hui plus de 87 % de la production mondiale. Ces deux
pays continuent d'accroître leur production dans un marché en expansion. D’autres
pays producteurs sont Papua Nouvelle Guinée, Colombie, Thaïlande, Cambodge, Brésil,
Mexique et l’Afrique occidentale.
L’Europe
consomme 12% de la production mondiale d’huile de palme. Ce sont les pays de
l’Asie qui sont les plus grands consommateurs de cette huile.
Les
raisons de son succès
Petit
à petit, l’huile de palme a remplacé dans l’agro-alimentaire les graisses
animales (saindoux, beurre) et les huiles végétales hydrogénées (colza, soja). Pourquoi
?
* Les
graisses animales sont plus chères, plus difficiles à travailler.
* Les
huiles végétales hydrogénées sont instables, sensibles à la lumière et à la
chaleur.
* La
production d’huile de palme coûte moins que ses concurrentes et a un meilleur
rendement – l’arbre fabrique des fruits toute l’année et ces derniers
contiennent 50% d’huile. Ainsi, pour produire la même quantité d’huile, le
palmier monopolise huit fois moins de terre que ses concurrents. Il produit 4
tonnes d’huile par hectare, contre 0,6 tonne pour le colza et 0,5 pour le soja.
Si
elle est autant utilisée, c'est à cause de sa richesse en acides gras saturés
qui lui confère sa caractéristique principale: cette graisse a la particularité
d'être solide à température constante. Les
acides gras saturés ont une très bonne résistance à l'oxydation et aux
traitements thermiques, ainsi l'huile de palme ne rancit pas.
Aujourd’hui,
les consommateurs plébiscitent une multitude de produits «prêts-à-manger», tels
que les plats cuisinés de toutes sortes, les pizzas, viennoiseries, biscuits
apéritifs, soupes, chips, etc. Le petit-déjeuner traditionnel est souvent
remplacé par une portion de céréales ou du pain de mie agrémenté de pâte à
tartiner, tandis que le goûter comporte fréquemment des gâteaux et barres
chocolatées. Ces nouvelles habitudes alimentaires ont contraint l’industrie à
s’adapter.
Pour
cette dernière, la matière grasse alimentaire idéale doit avoir une consistance
solide à température ambiante, ce qui confère une meilleure tenue aux aliments.
Sans cela, les barres chocolatées fondraient et les viennoiseries ne
croustilleraient pas. C’est pourquoi les huiles végétales raffinées, qui sont
liquides à température ambiante car elles contiennent une proportion suffisante
d’acides gras insaturés, ont été écartées au profit de margarines riches en
acides gras saturés.
La
matière grasse idéale doit également contribuer à une bonne conservation de
l’aliment en l’empêchant de prendre une odeur âcre et un goût désagréable au
contact de l’air. Ce qui a lieu avec le rancissement provoqué par la
peroxydation des acides gras insaturés. Il faut donc remplacer les
«bons» acides gras insaturés contenus dans les huiles végétales
raffinées, dont l’huile de palme, par des acides gras saturés.
Par
ailleurs, la matière grasse alimentaire idéale doit donner la sensation d’une
texture moelleuse et des saveurs alléchantes. Dans les pâtisseries, on favorise
ainsi la sensation de fondant dans la bouche. Enfin, pour éviter qu’elle ne
libère des composés potentiellement cancérigènes, il faut s’assurer que cette
matière grasse ne se dégrade pas rapidement aux températures de cuisson, et
qu’elle ne possède aucun caractère allergisant.
Ces
caractéristiques doivent de préférence être obtenues avec un faible coût de
production, afin de ne pas alourdir les dépenses des consommateurs.
Les acides gras saturés
Les
acides gras trans qui se retrouvent dans une multitude de denrées alimentaires
transformées par l’industrie sont obtenus par deux procédés
technologiques : d’une part l’hydrogénation industrielle des huiles
végétales, effectuée pour faire passer les graisses de l’état liquide à l’état
solide, faciliter ainsi leur utilisation et leur stockage, et les rendre moins
sensibles à l’oxydation ; d’autre part, le chauffage et la cuisson des
huiles végétales à haute température, que ce soit au cours des procédés
industriels de transformation ou lors de l’utilisation domestique.
L’huile
de palme fractionnée en oléine de palme est transformée par l’industrie
agroalimentaire en une phase solide à température ambiante, par hydrogénation
partielle des acides gras insaturés, afin de former une margarine. C’est elle
qui contient les fameux acides gras trans toxiques.
Afin
de séparer l’huile de ses impuretés, on la convertit en huile de palme
raffinée. Elle est deux fois plus riche en acides gras saturés que le gras de
porc. Utilisée en excès, la stéarine de palme – comme tous les acides gras
saturés – ne peut qu’entraîner des effets délétères chez les sujets
prédisposés.
Impact
sur la santé de l'huile de palme
Sur le plan nutritionnel, l’huile de palme
brute est même de bonne qualité. Son principal défaut est de contenir en
quantité de l'acide palmitique, l'un des trois acides gras saturés dont il est
avéré qu'ils favorisent le risque d'accident cardio-vasculaire, parce qu’ils augmentent
le taux de mauvais cholestérol dans le sang.
La
part des acides gras saturés est relativement élevée dans l'huile de palme
puisqu'elle se situe aux alentours de 45-55 %, contre une moyenne de
15 % dans les autres huiles.
Elle
est relativement pauvre en acides gras polyinsaturés (de "bons"
acides gras comme les Oméga 3 et 6).
Quelques
études se sont intéressées directement à l’impact de la consommation de l’huile
de palme sur le risque cardiovasculaire. Elles suggèrent une augmentation du
risque cardiovasculaire associé à la consommation d’huile de palme en cuisson.
D’autre part, un excès d’acides gras saturés n’est pas souhaitable car, en plus
de son effet hypercholestérolémiant, il exercerait également un effet
pro-inflammatoire, plus particulièrement chez les gens obèses.
De
nombreux travaux épidémiologiques internationaux ont établi que des apports
d’acides gras insaturés trans d’origine industrielle, supérieurs à 1,5 %
de l’apport énergétique total (soit de 3,5 à 5g/j), génèrent une augmentation
significative du risque de maladies cardiovasculaires ischémiques par
augmentation du cholestérol-LDL et par diminution du cholestérol-HDL. C’est
pourquoi le maximum d’acides gras insaturés trans recommandé est de 2 g/jour,
soit moins de 1,5 % de l’apport énergétique total des aliments.
Leur
toxicité réside surtout dans le fait qu’ils provoquent une inflammation
systémique chronique à bas bruit (allergie généralisée permanente de
l’organisme à un faible niveau) chez des personnes pourtant en bonne santé.
Certains
acides gras alimentaires, ont également des effets inflammatoires associant la dépression
chez des sujets prédisposés.
En
2009, au Royaume-Uni, Akbaraly et ses collaborateurs ont établi que le nouveau
mode d’alimentation des pays développés en Europe du Nord et aux États-Unis
constitue un facteur de risque pertinent pour la santé, en particulier en ce
qui concerne la dépression.
Comme
il n’est pas facile de détecter les effets des différents composants
alimentaires, ces auteurs ont examiné le lien entre les habitudes alimentaires
et la dépression à l’aide d’une approche globale, les nutriments étant
consommés d’une manière combinée.
S’appuyant
sur 3486 participants (26,2% de femmes d’âge moyen de 55,6 ans), ils ont examiné,
après cinq ans, les associations entre la dépression et deux modes d’alimentation.
Le
premier était un régime comportant des aliments entiers naturels (fruits,
légumes et poissons), riches en acides gras mono insaturés comme l’acide
oléique ou en acides gras polyinsaturés. Ces acides gras naturels non saturés
en hydrogène, avec des doubles liaisons, ont montré à travers plusieurs études
épidémiologiques qu’ils jouent un rôle protecteur dans la prévention des
maladies cardiovasculaires ischémiques.
Le
deuxième mode d’alimentation correspondait à un régime comportant des aliments
transformés industriellement.
Les
résultats suggèrent un effet protecteur d’une alimentation constituée
d’aliments naturels entiers, riche en fruits, légumes et poissons, alors qu’une
alimentation composée industriellement paraît nocive pour la dépression
unipolaire majeure chez des sujets prédisposés.
Lait artificiel en poudre pour bébé
La présence de l’huile de palme dans le lait artificiel en poudre pour bébé inquiète
particulièrement. Toutefois, les nourrissons ont un besoin particulier d’acides
gras saturés. La composition de l’huile de palme avec 50 % d’acides gras
saturés est proche de celle du lait maternel. Malgré cette composition,
l'adsorption des acides gras n'est pas identique entre l'huile de palme et le
lait, et l'huile de palme réduit
l’absorption de calcium.
Le
Code International vise à protéger toutes les mères et leurs bébés des
pratiques commerciales inappropriées. Il interdit toute promotion de substituts
du lait maternel, de biberons et de tétines. Il vise à assurer que les mères
reçoivent des informations exactes de la part des agents de santé.
Conséquences
de la production de l'huile de palme sur le climat et la biodiversité
La
culture du palmier à huile est souvent accompagnée d’une déforestation intense
ayant des conséquences majeures sur le climat: la production de CO2 provoquée par
les feux de forêts et sur la biodiversité.
Déforestation massive
En Indonésie, en Malaisie et dans d’autres pays (Brésil, Colombie), la production intensive d’huile de palme conduit à des déforestations massives et à la destruction complète d’écosystèmes forestiers. C’est un désastre écologique qui tend à s’aggraver encore. Depuis les années 1990, la production d’huile de palme ne cesse de progresser.
En Indonésie, en Malaisie et dans d’autres pays (Brésil, Colombie), la production intensive d’huile de palme conduit à des déforestations massives et à la destruction complète d’écosystèmes forestiers. C’est un désastre écologique qui tend à s’aggraver encore. Depuis les années 1990, la production d’huile de palme ne cesse de progresser.
Actuellement,
on évalue la surface d'exploitation des palmiers à huile à 13 millions
d'hectares, principalement en Indonésie et Malaisie. Ce sont d'ailleurs les
principaux pays consommateurs (tout comme l'Inde, la Thaïlande, etc.). Dans ces pays, l'huile de palme contribue
fortement aux apports caloriques et a contribué à lutter contre la dénutrition.
Pour
répondre à la demande croissante en matières grasses, les pays tropicaux et
particulièrement ceux d'Asie du Sud-Est, se sont mis à largement exploiter
leurs terres pour y planter des palmiers à huile. Avec des coûts de production
peu élevés et un rendement important, cette culture s'y est largement
développée. Si les exploitations agro-industrielles sont majoritaires, il existe
également des exploitations familiales.
L’Indonésie
et la Malaisie sont devenues les championnes de cette production. Alors que les
pays africains en étaient les principaux producteurs dans les années 1960, ces
deux pays asiatiques fournissent actuellement environ 85 % de la
consommation mondiale d’huile de palme. Pour chacun de ces deux pays, cette
production représente plus de quinze de millions de tonnes par an.
Pour
atteindre ce niveau, les Malaisiens et les Indonésiens ont dû engager de vastes
opérations de déforestations pour se lancer dans des monocultures intensives.
L’Indonésie a déjà perdu 72 % de ses forêts.
Biodiversité
Cette destruction est une catastrophe écologique et économique, conduisant à la destruction d’écosystèmes, dont l’habitat et les ressources de l’orang-outan. La moitié des 70 000 spécimens vivants habitent en dehors des zones protégées, au sein des forêts exploitées par des compagnies forestières et des fabricants d’huile de palme. Cette espèce symbolique des îles Sumatra et Bornéo est menacée d’extinction.
Cette destruction est une catastrophe écologique et économique, conduisant à la destruction d’écosystèmes, dont l’habitat et les ressources de l’orang-outan. La moitié des 70 000 spécimens vivants habitent en dehors des zones protégées, au sein des forêts exploitées par des compagnies forestières et des fabricants d’huile de palme. Cette espèce symbolique des îles Sumatra et Bornéo est menacée d’extinction.
L'huile de palme a des conséquences sociales
graves. Les petits producteurs chargés de la récolte des fruits du
palmier à huile sont exploités et vivent dans une misère extrême. Ils
travaillent de surcroit dans des conditions pénibles, voire périlleuses.
Des producteurs s'engagent à coopérer pour mettre fin à la déforestation
Trois des principaux producteurs d'huile de palme se sont engagés – en marge du sommet sur le climat organisé par l'ONU en septembre 2014 à New York – à coopérer pour mettre fin à la déforestation. Les sociétés Wilmar, Golden Agri-Resources et Cargill ont aussi promis d'encourager l'Indonésie à prendre des mesures dans ce sens.
S'exprimant
lors d'une conférence de presse aux côtés du secrétaire général de l'ONU Ban
Ki-moon, le PDG de Cargill Dave MacLennan a indiqué que sa société irait plus
loin encore en évitant la déforestation pour tous ses produits, et pas
seulement l'huile de palme.
Génome du palmier à huile
Le
séquençage du génome du palmier à huile a permis d'identifier un gène essentiel
pour doper les rendements et alléger la pression sur la forêt tropicale.
Le
Bureau malaisien de l'huile de palme (MPOB) a publié, en juillet 2013, dans la
revue Nature deux études, qui peuvent
contribuer à améliorer sa culture.
Le
MPOB a analysé le génome des deux espèces principales du palmier à huile, Elaeis guineensis, originaire d'Afrique
de l'Ouest, la plus répandue, et Elaeis
oleifera, originaire d'Amérique latine.
Ils
ont identifié un gène particulier, appelé "Shell", qui détermine la
nature de la coque du fruit. On distingue trois variétés de palmiers, en
fonction de l'épaisseur de la coque. Le type "dura" est caractérisé
par sa coque épaisse, le type "pisifera" par son absence de coque et
le type "tenera", hybride des précédents, caractérisé par la minceur
de sa coque.
Le
type tenera contient une version normale du gène Shell et une version mutée,
une combinaison optimale qui se traduit par un rendement d'huile par fruit 30%
supérieur à celui du type dura.
Les
palmiers à huile ayant un cycle de reproduction très long, il faut jusqu'à six
années aux producteurs pour déterminer le type d'une plantule.
L'obtention
d'un marqueur génétique permettrait d'accélérer le processus de sélection et de
diminuer la superficie cultivée.
Cette
découverte pourrait aider à concilier les intérêts divergents entre la demande
mondiale croissante d'huile alimentaire et de biocarburants d'une part, et la
préservation de la forêt de l'autre.
Étiquetage
Au Canada, si un produit contient de l’huile végétale et que cette huile est une huile de noix de coco, de palme, de palmiste ou d'arachide ou du beurre de cacao, elle doit être désignée dans la liste d'ingrédients par son nom usuel. Le terme générique «huile végétale» n'est pas acceptable.
L'huile
de palme n'est pas "visible" sur les étiquettes. En France, La
plupart du temps, l'huile de palme n'est pas indiquée dans la liste des
ingrédients. On la retrouve cachée dans l'appellation lacunaire d'«huiles
et/ou matières grasses végétales». Cette mention laisse à penser qu’il
s’agit d’une matière grasse saine.
Législation sur l'huile de palme
Dans
le cadre de l'examen du projet de budget de la Sécurité sociale pour 2013, Yves
Daudigny, rapporteur général PS de la commission des Affaires sociales, avait
déposé et défendu longuement l'amendement Nutella, visant à imposer une taxe additionnelle de
300 euros par tonne aux importations d'huile de palme destinées à
l'alimentation, pour des raisons de santé publique.
Mais
le rejet du projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) par les
sénateurs lors du vote en séance publique en novembre 2012, devrait entraîner
l'abandon de la "taxe Nutella".
L’amendement
«Nutella» a eu le mérite de rappeler une vérité simple :
depuis plusieurs décennies, la composition du contenu de notre assiette s’est
profondément modifiée. Notre régime alimentaire s’est mis à inclure de plus en
plus d’aliments transformés par l’industrie agro-alimentaire. Dans les pays
développés, cette transformation s’est accompagnée d’une augmentation de l’apport
en acides gras saturés et trans, dont les effets délétères sur notre santé sont
nombreux.
La mention "huile de palme" apparaîtra sur l'étiquetage dès fin 2014
Mais
les règlements concernant l’étiquetage alimentaire des huiles de palme sont en
train de changer. La réglementation actuelle n'oblige pas les producteurs à
l'indiquer mais cela devrait évoluer vers la fin 2014. En effet, il sera
obligatoire d'énumérer les origines spécifiques en cas de mélanges avec des
graisses végétales.
Face aux risques qu'elle présente pour
la santé, il est préférable de ne pas trop en consommer. Le problème est que
l'on peut consommer en grande quantité, parfois même sans le savoir, puisque
cette huile est fréquemment utilisée dans les produits préparés.
Pour aider les consommateurs à la repérer,
l'indication "huile de palme" devra figurer sur toutes les
denrées alimentaires à partir du 13 décembre 2014.
En
décembre 2016, la déclaration nutritionnelle de l’huile de palme sera
obligatoire sur les denrées alimentaires préemballées. Il faudra indiquer
l'information nutritionnelle dont les matières grasses et les acides gras
saturés ainsi que le type d'hydrogénation (partielle ou totale). Néanmoins, les
teneurs en acides gras trans ne seront plus indiquées.
La France est le pays d'Europe où on trouve
le plus d'entreprises agro-alimentaires ayant renoncé à mettre de l'huile de
palme dans leurs produits.
Huile de palme certifiée « durable »
En
2004 est née la RSPO (Round table on
Sustainable Palm Oil) chargée d’élaborer des normes mondiales pour la
production d’une huile de palme durable :
* la
conservation de la biodiversité
* le
respect des communautés locales ainsi que la réglementation relative à
l'acquisition des terres.
Le
label Green Palm existe depuis 2008 pour garantir la présence d'une huile
de palme éco-responsable dans les aliments. Il s'agit d'un programme de
certification qui propose aux entreprises de verser une somme d'argent en
contrepartie de chaque tonne d'huile de palme produite pour lutter contre la
déforestation.
Depuis
2013, environ 60% de ce commerce mondial est issu de plantations veillant à
leur impact écologique, contraintes par de nouvelles politiques forestières.
C’est
l’abus de consommation qui est dommageable pour la santé, même en ce qui
concerne les produits bio transformés, qui contiennent eux aussi ces acides
gras trans. Il faut donc modérer grandement l’utilisation de certains dérivés
industriels des huiles végétales, quand cela est possible, et trouver des
solutions alternatives.
Ce n'est pas l'huile de palme elle-même qui est dangereuse, mais les quantités consommées, car elle contient un acide gras saturé qui favorise le risque d'accident cardio-vasculaire.
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