Le bisphénol A est une substance chimique de synthèse utilisée depuis plus de 50 ans. Ses deux principales utilisations sont la fabrication de plastique de type polycarbonate et celle de résines époxydes. Il est aussi utilisé comme composant d’autres polymères et résines (polyester, polysulfone, résines vinylester) et intervient dans la synthèse de certains retardateurs de flamme et comme révélateur dans les papiers thermiques.
Il est surtout présent à l’intérieur de certaines
boîtes de conserve, de récipients alimentaires, et sur les tickets de caisse.
En 2008, il est interdit pour la fabrication des biberons au Canada, puis en
France deux ans plus tard. On le soupçonne alors d’avoir des effets
néfastes sur la santé, même à très faible dose.
Le bisphénol A a la particularité de pouvoir
s’extraire des plastiques spontanément pour rentrer en contact avec l'aliment.
Cette propriété est multipliée à haute température. Les bouteilles d’eau
exposées en plein soleil, les boites hermétiques réchauffées au micro-ondes ou
les boîtes de conserves au bain-marie : toutes laissent échapper d’infimes
particules qui seront absorbées par les organismes.
Le BPA peut pénétrer l’organisme par voie cutanée,
c'est-à-dire en traversant la peau, ou être ingéré.
Utilisations du bisphénol A
Le polycarbonate
On utilise le polycarbonate pour fabriquer divers
produits en plastique rigide. Environ 3% des polycarbonates utilisés auraient
un contact alimentaire : bombonnes d'eau, bouteilles, biberons, récipients
de conservation ou pour micro-ondes, vaisselle, etc.
Résines époxydes
La fabrication de certaines résines époxydes qui
servent de vernis de revêtement à l’intérieur de certains contenants
alimentaires. Les vernis sont destinés à la protection des emballages
métalliques et constituent un film continu de très faible épaisseur.
Ce composé peut être présent dans une gamme variée
d’ustensiles de cuisine : mixer, boites hermétiques micro-ondes, cuves
d’autocuiseur, douilles de pâtisserie, pichets, bacs de réfrigérateur.
Articles susceptibles de contenir du bisphénol A
* CD, DVD
* verres de lunettes
* vitrage de sécurité
* boitiers électroniques (téléphones portables,
ordinateurs, bouilloires et cafetières électriques)
* câbles
* mastics
* adhésifs
* récipient à usage alimentaire ou non
* articles de sports
* fluides de freinage
* fluides caloporteurs
* matériel d’installation électrique
* appareils électroménagers
* dispositifs et appareils médicaux
* encres d’imprimerie
Toxicité
Lorsque le contenant est chauffé, le BPA se détache
et infecte les aliments. C’est également le cas lorsque le contenant est à
température ambiante. La migration du BPA augmente en tout cas fortement à
haute température.
La voie cutanée est la plus directe et la plus
dangereuse. Le BPA pénètre directement dans l’organisme, contrairement à la
voie alimentaire qui, par la digestion, dispose de nombreux filtres.
Le BPA est un œstrogène mimétique, c’est-à-dire
qu’il a la capacité de se fixer aux récepteurs alpha et béta des œstrogènes. En
tant que perturbateur endocrinien, son implication est notamment suspectée dans
l’apparition de troubles de la reproduction, de l’obésité, du diabète, de
dysfonctionnements thyroïdiens, et de cancers du sein ou de la prostate.
Un perturbateur endocrinien
Dans le corps, le BPA est un œstrogène de
synthèse, l’un de la classe de produits chimiques appelés “perturbateurs
endocriniens”.
Certaines fonctions de l’organisme, comme la
croissance ou le développement, sont contrôlées par des messagers chimiques,
que l’on appelle “hormones”. Elles sont sécrétées en fonction des besoins de
l’organisme, pour modifier le comportement d’un organe. Chaque hormone se lie à
un récepteur spécifique, comme chaque clé correspond à une serrure. Or, les
molécules de Bisphénol A imitent une hormone naturelle, et réussissent à se
fixer sur leur récepteur cellulaire. Son action est inférieure aux véritables
hormones, mais comme il est très présent dans notre environnement – environ 3
millions de tonnes produites chaque année dans le monde –, l’effet sur
l’organisme est réel.
Le bisphénol A est suspecté d’être impliqué dans
plusieurs cancers, dans l’altération de la reproduction, le diabète et
l’obésité. Plus grave, il serait responsable de graves perturbations du système
endocrinien chez les bébés.
Il a des effets sur les organes reproducteurs
mâles ou femelles humains, tels l'hypertrophie de la prostate, la diminution de
la distance ano-génitale, les altérations du sperme, la diminution de la
fertilité, la puberté précoce ou encore des anomalies de l'endomètre et de
l'ovaire.
Les périodes
d’exposition les plus sensibles surviennent à l’état fœtal, néonatal, la
puberté et le vieillissement.
Pour une femme enceinte, le risque porte
essentiellement sur la contamination de son fœtus. C'est par l’absorption d’aliments contaminés – principale source
d’exposition à 84% –, que le BPA traverse le placenta et rejoint le fœtus.
Le BPA provoque un
risque de modification cellulaire de la glande mammaire pouvant conduire à un
développement tumoral plus tard.
Chez l'enfant à naître, le bisphénol A pourrait
aussi avoir des effets sur le cerveau et le comportement, le métabolisme et
l'obésité ou encore l'appareil reproducteur féminin avec un risque
d’infertilité.
Effets sur le développement neurologique
Le cerveau et le système
nerveux en développement au stade fœtal et périnatal, sont affectés par les
effets du Bisphénol A. Une faible exposition à un œstrogène
dans l’environnement durant la période de différenciation sexuelle du cerveau
peut influencer le comportement adulte. Le BPA peut avoir d’importantes
conséquences tant au niveau individuel qu’à l’échelle d’une population.
Le BPA ne perturbe pas
un uniquement les hormones sexuelles mais il a un impact sur le développement
du système nerveux et sur le comportement à de faibles niveaux d’exposition rencontrés chez les fœtus et les jeunes enfants.
Les changements structuraux et biochimiques du
cerveau à la suite d’exposition au BPA bouleversent l’identité sexuelle,
masculine et féminine inscrite dans la physiologie même des zones
cérébrales : des effets de masculinisation des femelles avec un instinct
maternelle en chute libre, et une féminisation des comportements chez les mâles
avec à la clé une diminution des réflexes de survie –marqueur associé à un
état dépressif –. Des problèmes neuro-développementaux y sont associés.
Recherche
L’exposition chez la Femme réduit la qualité des ovocytes
Une étude menée par l’université de San Francisco,
publiée dans la revue Fertility and
Sterility en 2010, a identifié les preuves chez l'Homme que l'exposition au
bisphénol A peut compromettre la qualité des ovules d'une femme récupérées pour
la fécondation in vitro.
Dans l'étude, les niveaux de BPA et les taux de
fertilisation ont été analysés pour 26 femmes subissant une fécondation in vitro en 2007 et 2008 au Centre de
médecine de la reproduction de l'Université de San Francisco. Ces femmes
formaient un sous-groupe d'une vaste étude évaluant l'effet sur la santé
génésique de traces d'exposition à des métaux toxiques – le mercure, le cadmium
et le plomb.
Le contrôle
des niveaux de BPA dans le sang montre que lorsque ce niveau double, le
pourcentage d'ovocytes fécondés diminue alors de 50%.
Le principe de prudence pour les femmes qui
envisagent une FIV serait de réduire leur exposition au BPA par des
modifications de leur mode de vie et de leur l'alimentation.
Même avant leur exposition au bisphénol A dans les biberons, les enfants sont déjà touchées pendant la grossesse |
Les effets du bisphénol A sont transgénérationnels
Une étude réalisée par des chercheurs de l’Université
de Virginie, publiée dans la revue Endocrinology en 2012, a mis en
évidence le caractère transgénérationnel des troubles du comportement que cette
molécule induit chez les souris qui y sont exposées.
Et ce, même à des niveaux d'exposition très
faibles, comparables aux concentrations de BPA retrouvées dans la plus grande
part de la population humaine occidentale. Non seulement les rongeurs
exposés in utero au BPA présentent
plus tard dans leur vie des troubles comportementaux, mais ils les transmettent
à leur descendance, quand bien même celle-ci n'a pas été exposée.
Pendant les dix derniers jours de leur gestation,
des souris pleines ont quotidiennement ingéré environ 20 microgrammes de BPA,
tandis qu'un groupe de femelles-témoins, également pleines, a reçu une
nourriture exempte de cette molécule, connue pour sa capacité à perturber le
système hormonal de nombreux organismes.
Quelques jours après leur naissance, les
comportements des juvéniles des deux groupes ont été comparés, grâce une
analyse quantitative de certaines activités (fréquence des déplacements,
exploration de l'environnement, etc.) ou de certaines postures sociales (temps
passé seul ou en compagnie de ses congénères, recherche de relations, etc.).
Par rapport au groupe-témoin, les jeunes exposés in
utero au BPA montrent des
interactions sociales réduites chez les souris des deux sexes ainsi qu'une préférence réduite pour la compagnie des
mâles adultes. Au sein de chacun des deux groupes, trois générations
ultérieures ont ensuite été étudiées. Ceux dont les aïeuls ont été exposés in utero au BPA ont été comparés à ceux
dont la lignée est exempte de tout contact avec le perturbateur endocrinien.
Chez ces animaux, l'effet est inversé. De manière générale, l'exposition de
la génération antérieure au BPA
accroît les comportements sociaux et réduit les comportements asociaux chez les
souris de la deuxième génération, et cet effet persiste jusqu'à la quatrième.
Le Bisphénol A augmente de 40% le risque d'asthme chez l'enfant
Selon une étude réalisée par des chercheurs de
l'Université Columbia (New York), publiée dans le Journal of Allergy and
Clinical Immunology en mars 2013, les enfants exposés au bisphénol A présentent
un risque accru d’asthme. Ces résultats contribuent à expliquer l’impact de
facteurs environnementaux encore non identifiés sur l’augmentation
spectaculaire de la prévalence de l'asthme.
L’équipe a suivi 568 mères et leurs nouveau-nés
participant à l’étude Mothers & Newborns Study sur les expositions
environnementales. Le niveau d’exposition au BPA a été déterminé en mesurant
les niveaux de BPA dans les échantillons d'urine prélevés au cours du troisième
trimestre de grossesse et chez les enfants aux âges de 3, 5 et 7 ans.
Les diagnostics d’asthme ont été réalisés entre
les âges de 5 et 12 ans, sur la base des symptômes, d’un test de la fonction
pulmonaire et des antécédents médicaux. Un questionnaire validé a été utilisé
pour évaluer une respiration sifflante.
Aux âges de 3,5 et 7 ans, plus de 90% des enfants
de l'étude avaient des niveaux détectables de BPA dans leur corps, une
constatation en ligne avec les études précédentes. Ce qui ne signifie pas que
90% des enfants va développer l’asthme. Le mécanisme biologique sous-jacent à
la relation BPA-asthme n'est pas clair. Par exemple, cette étude ne constate
pas qu’une exposition au BPA incite le système immunitaire à développer plus
d'anticorps contre les allergènes aéroportés communs.
Le bisphénol A impliqué dans l'obésité
De travaux menés in vitro par des chercheurs de l'Institut de génomique fonctionnelle de
Lyon, publiés dans The Journal of the Federation of American Societies for Experimental
Biology en avril 2014, montrent que le bisphénol A connu pour son rôle de
perturbateur endocrinien, pourrait être impliqué, via d'autres récepteurs, dans
le diabète, l'obésité ou encore la surdité.
Leurs travaux ont en effet montré que si les
récepteurs aux estrogènes étaient bien la cible du BPA, ils n'étaient toutefois
pas les seuls. Des études chez le poisson-zèbre ont confirmé cette hypothèse,
et montré que le BPA entraînait un développement anormal de structures
correspondant à l'oreille interne chez l'homme, en se fixant à des récepteurs
distincts des récepteurs aux estrogènes. Ils ont trouvé que le récepteur
nucléaire ERRγ était le médiateur des malformations induites par le BPA au
niveau de ces structures. ERRγ
pourrait être un acteur majeur de l'obésité induite par le BPA chez les nourrissons.
Plus de risques d'hyperactivité pour les embryons exposés
Des chercheurs de l’Université de Calgary, dans
une étude publiée dans Proceedings of The
National Academy of Sciences en janvier 2015, ont trouvé que des modifications
dans la formation des neurones ont entraîné une hyperactivité chez des
poissons-zèbres.
Les chercheurs ont exposé des embryons de
poissons-zèbres, un modèle de recherche très utilisé car ils partagent 70% de
leurs gènes avec les humains, aux concentrations de bisphénol A et S trouvés
dans les rivières canadiennes Oldman et Bow, dans l'Alberta. Les chercheurs se
sont aperçus que ces niveaux de bisphénol ont modifié le moment de la formation
et la quantité de neurones dans le cerveau de ces poissons zèbres.
Ces modifications dans la formation des neurones
ont entraîné une hyperactivité chez ces poissons plus tard dans leur vie.
Ces résultats sont
importants car la période embryonnaire est une étape cruciale dans la formation
du cerveau. Ils révèlent des pistes de recherche jusqu'alors inexplorées sur
les effets possibles d'une exposition à ces substances chimiques même très
faibles sur le développement cérébral.
Cette étude vient conforter les résultats d'autres
recherches suggérant que les femmes enceintes devraient limiter leur exposition
aux produits contenant des bisphénols.
L'exposition in utero favorise la dépression chez les garçons
Une étude réalisée par des chercheurs de
l’Université de Columbia, publiée dans la revue Environmental Research en août 2016, révèle que les garçons exposés
in utero au bisphénol A peuvent être plus susceptibles de développer des
symptômes d’anxiété et de dépression à l’âge de 10-12 ans.
L’équipe a suivi 241 femmes enceintes non fumeuses
et leurs enfants, participant à une cohorte de naissance de New York, avec un
suivi de la grossesse à l’enfance. Pour mesurer la quantité de BPA absorbée,
les chercheurs ont recueilli un échantillon d’urine des mères au cours du
troisième trimestre de grossesse et des enfants à 3, 5 et 10-12 ans. Enfin, les
enfants ont été évalués pour d’éventuels symptômes de dépression et d’anxiété
par des tests standards.
L’analyse constate que les garçons présentant les
plus hauts niveaux d’exposition prénatale au BPA présentent aussi plus de
symptômes de dépression et d’anxiété que les garçons à moindres niveaux
d’exposition. Aucune de ces associations n’est retrouvée chez les filles.
Une plus grande sensibilité du cerveau masculin au
cours du développement prénatal est constatée. Des risques d’anxiété et de
dépression particulièrement inquiétants car ils peuvent interférer avec la
capacité de l’enfant à se concentrer, à socialiser et à réussir à l’école.
Le Bisphénol A augmente le développement fœtal mammaire et le risque de cancer
Une étude menée chez l’animal par des chercheurs de
l'Université Tufts (Boston) et présentée au Meeting avril 2016 de
l’Endocrine Society, révèle ses effets sur le développement fœtal. Précisément
sur la glande mammaire, avec un risque accru de cancer du sein, plus tard
dans la vie.
Cette équipe a développé un nouveau système de
culture qui permet d’évaluer les effets de l'exposition aux produits chimiques
sur la glande mammaire en développement : c’est une méthode de culture ex vivo, ce qui signifie que la
croissance de l'ensemble de la glande mammaire est examinée en dehors de
l'organisme. Les chercheurs ont extrait des bourgeons mammaires, à partir
d'embryons de souris âgées de 14 jours – une période critique pour le développement mammaire –, ont cultivé ces bourgeons pendant 5 jours et ont
suivi leur développement.
Ces travaux montrent que le BPA affecte
directement la glande mammaire d’embryons de souris : différentes doses de
BPA, comparées à l’œstrogène entraînent une croissance plus rapide du bourgeon
mammaire de la souris.
Ce résultat est important, car ces changements aux
tissus mammaires embryonnaires se produisent à une dose comparable à celle de
l'exposition environnementale des humains au BPA. Les scientifiques suggèrent,
avec ce développement perturbé des tissus mammaires, un risque accru de cancer
du sein, plus tard dans la vie.
Que faisons-nous aux cerveaux de nos
enfants ?
Un corpus de recherche significatif et grandissant
suggère que l'exposition à des polluants environnementaux est impliqué dans
l'augmentation dérangeante de troubles neurologiques chez les enfants.
Produits chimiques et cerveau
Certains produits – le plomb, le mercure et les
pesticides organophosphatés, par exemple – sont reconnus depuis longtemps comme
étant des substances qui peuvent avoir un effet durable sur la santé
neurologique des enfants.
Les enfants peuvent également être exposés au
plomb qui se trouve dans les peintures, les colorants et les métaux utilisés
dans les jouets et à travers des sols contaminés ou d'autres expositions
environnementales ainsi que par les plastiques, dans lesquels on utilise le
plomb pour rendre les matières plus molles. Les sources d'exposition au mercure
sont, entre autres, certains poissons, la pollution aérienne et les vieux
thermostats et thermomètres au mercure.
Les scientifiques découvrent également aujourd'hui
que les produits chimiques qui sont courants dans l'air extérieur – comme
certains composants des gaz d'échappements de véhicules à moteur et des
particules fines – ainsi que dans l'air intérieur et dans des produits de
grande consommation, peuvent affecter négativement le développement du cerveau.
Parmi les produits chimiques qui sont actuellement
en cours d'examen du fait de leur impact neurologique dans les premières phases
de la vie, on trouve les matières ignifuges appelées PBDEs, qui ont été
largement utilisées dans les mousses pour les meubles, l'électronique et
d'autres produits ; les phtalates, largement utilisés en tant que
plastifiants et dans les parfums de synthèse ; le bisphénol A, ingrédient
des plastiques polycarbonatés, communément appelé BPA ; les composants
perfluorés, dont les utilisations comprennent la production de revêtements anti
tâches, anti-eau, anti-graisse ; et divers pesticides.
Le fœtus n'est pas bien protégé contre les
polluants environnementaux qui peuvent facilement traverser le placenta.
Le cerveau d'un nourrisson est également
vulnérable à de tels agents de contamination. Aux stades précoces du
développement – avant la naissance et durant la petite enfance – les cellules
du cerveau peuvent être endommagées facilement par les produits chimiques
industriels et d'autres neurotoxiques. De telles interférences peuvent avoir
des effets sur le développement structurel et fonctionnel du cerveau – effets
qui mènent à des problèmes durables.
Nombre des produits chimiques dont les effets sur
le développement du cerveau sont examinés – le BPA, les phtalates, les composés
perfluorés, les ignifuges bromés et divers pesticides parmi ceux-là – semblent
agir en interférant avec les fonctions des hormones qui sont essentielles pour
le développement d'un cerveau sain. Parmi eux on trouve les hormones
thyroïdiennes, qui régulent quelle partie du cerveau est impliquée dans une
série de fonctions vitales, comme la reproduction, le sommeil, la soif, la faim
et la puberté.
La pollution de l'air est une source
particulièrement préoccupante d'exposition aux produits chimiques soupçonnés
d'endommager le développement des cerveaux des enfants. Cette pollution est un
mélange complexe de divers produits chimiques et de particules solides. La
recherche montre de plus en plus que les contaminants aériens peuvent avoir des
effets subtils mais significatifs sur le développement neuronal précoce et sur
le comportement.
Que faire ?
Pour ce qui est de la réduction des expositions
existantes, certains produits peuvent être évités par de choix des
consommateurs. Mais c'est souvent difficile, vu que beaucoup de ces produits
sont utilisés – comme le BPA sur les tickets de caisse – dans des produits qui ne portent pas de liste d'ingrédients. D'autres, comme les polluants aériens,
sont plus difficiles à éviter du fait de leur ubiquité ou du manque
d'alternatives.
On ne devrait pas supposer que les produits
chimiques non testés sont sans danger pour le développement du cerveau, et les
produits actuellement utilisés ainsi que tous les nouveaux doivent en
conséquent être testés sur ce plan.
Pendant ce temps, les enfants de par le monde – surtout
dans les pays défavorisés – continuent à être exposés à de dangereux
neurotoxiques qui sont diffusés par des rejets industriels, se trouvent dans
les décharges, ou présents lorsque les enfants travaillent. Les exemples sont
nombreux et comprennent l'exposition à des produits chimiques lors du recyclage
de matériel électronique en divers endroits de l'Asie et de l'Afrique, à du
plomb et du mercure provenant des activités minières, aux pesticides agricoles,
aux produits contenant des métaux lourds, comme la nourriture et les bonbons.
Bien que l’on en sache beaucoup plus aujourd'hui
sur les neurotoxiques du développement, de telles expositions semblent advenir
bien plus qu'auparavant. Il y a un large consensus chez les chercheurs pour
dire que les enfants à travers le monde payent le prix de ces expositions. On doit
mettre en place un système différent afin de mieux protéger les cerveaux du
futur.
Source : Article
d’Elizabeth Grossman
publié originalement dans le site de Ensia.com,
en mai 2015.
Législation européenne
En France, l’Anses (Agence nationale de sécurité
sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail) a identifié
comme objectif prioritaire la prévention des expositions des populations les
plus sensibles – nourrissons, jeunes enfants et femmes enceintes ou allaitantes –. Elle recommande une réduction des expositions au bisphénol A, notamment par
sa substitution dans les matériaux au contact des denrées alimentaires. À compter du 1er janvier 2011, la fabrication
et la commercialisation de biberons contenants du BPA ont été interdites.
Au niveau européen, l’utilisation du BPA pour la
fabrication de biberons pour nourrissons en polycarbonate a été interdite par
l’adoption par la Commission européenne en janvier 2011.
Comme de nombreux pays européens, la France a mis
en place des mesures de restrictions de l’usage du bisphénol A. Depuis janvier
2015, ce composé chimique est interdit dans toutes boîtes ou bouteilles à usage
alimentaire. Mais une décision étonnamment rassurante de l’agence européenne
pour la sécurité des aliments pourrait peut-être remettre en cause cette
législation.
En effet, l'Autorité européenne de sécurité des
aliments a publié en janvier 2015 un rapport soulignant que le BPA ne présente
pas de risque pour la santé des consommateurs de tous les groupes d'âge y
compris les enfants à naître, les nourrissons et les adolescents.
Une analyse qui laisse perplexe au regard des
alertes lancées dans de nombreuses études quant à l'effet néfaste de cette
molécule présente dans un grand nombre de produits quotidiens.
L'agence européenne de sécurité alimentaire (EFSA)
a annoncé en avril 2016 qu'elle allait mettre en place un groupe de travail
composé d'experts internationaux pour évaluer de nouveaux éléments
scientifiques sur les effets potentiels du bisphénol A sur le système
immunitaire.
Cette réévaluation du BPA interviendra entre 2017
et 2018. L'avis scientifique final devant être achevé en 2018 à l’issue d’une
autre étude réalisée sur deux ans par le National Toxicology Program des
États-Unis et publiée en 2017.
Conseils pratiques
Vérifier
les contenants plastiques. Le
symbole “recyclage” est toujours accompagné d’un chiffre. Les numéros 1
(contient des phtalates), 3 et 6 (du styrène et du chlorure de vinyle) et 7
(polycarbonate) doivent être évités. Ne garder que les récipients aux codes
suivants: 2 ou HDPE, 4 ou LDPE, et 5 ou PP (polypropylène). Dans tous les cas,
il faut s’abstenir de chauffer la nourriture dans des contenants en plastique.
Le pictogramme dans lequel sont inscrits les
chiffres 1 à 6 permet de savoir que le matériau n’est pas du polycarbonate.
Lorsque celui-ci présente le chiffre 7
qui correspond aux “autres plastiques”.
Reconnaître les boites de conserves susceptibles
de contenir du bisphénol A
Boites composées de 3 pièces, un corps et 2 éléments sertis (fond et couvercle), c’est essentiellement le cas des boites de conserve cylindriques. Dans ces boites, la présence de bisphénol A est possible et d’autant plus probable que l’aliment concerné est acide.
Sources alimentaires potentielles d’exposition au bisphénol A
* La consommation de produits conditionnés en
boites de conserves susceptibles de contenir du bisphénol A et également le
réchauffage d'aliments directement dans de telles boites de conserves.
* L’usage alimentaire d’ustensiles ou de
contenants ne portant pas un marquage permettant d’exclure la présence de
polycarbonate (1 à 6).
* Le stockage prolongé de denrées alimentaires
dans de tels contenants.
* L’utilisation de contenants abimés (rayés,
usés).
* Le réchauffage des produits au four à
micro-ondes dans des contenants réutilisables susceptibles de contenir du
bisphénol A ou la cuisson dans des appareils où les aliments sont en contact
avec du polycarbonate (cuit-vapeur,…).
Manger moins d’aliments en conserve et, lorsque cela est possible, choisir des contenants de verre, en porcelaine ou en acier inoxydable, en particulier pour contenir les liquides et les aliments chauds.
Voir aussi…
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