samedi 15 octobre 2016

Bisphénol A – Dangers et Risques



Nous sommes exposés au BPA tous les jours, principalement par voie orale

Le bisphénol A est une substance chimique de synthèse utilisée depuis plus de 50 ans. Ses deux principales utilisations sont la fabrication de plastique de type polycarbonate et celle de résines époxydes. Il est aussi utilisé comme composant d’autres polymères et résines (polyester, polysulfone, résines vinylester) et intervient dans la synthèse de certains retardateurs de flamme et comme révélateur dans les papiers thermiques.

Il est surtout présent à  l’intérieur de certaines boîtes de conserve, de récipients alimentaires, et sur les tickets de caisse. En 2008, il est interdit pour la fabrication des biberons au Canada, puis en France deux ans plus tard.  On le soupçonne alors d’avoir des effets néfastes sur la santé, même à très faible dose.

Le bisphénol A a la particularité de pouvoir s’extraire des plastiques spontanément pour rentrer en contact avec l'aliment. Cette propriété est multipliée à haute température. Les bouteilles d’eau exposées en plein soleil, les boites hermétiques réchauffées au micro-ondes ou les boîtes de conserves au bain-marie : toutes laissent échapper d’infimes particules qui seront absorbées par les organismes.

Le BPA peut pénétrer l’organisme par voie cutanée, c'est-à-dire en traversant la peau, ou être ingéré.


Utilisations du bisphénol A


Le polycarbonate


On utilise le polycarbonate pour fabriquer divers produits en plastique rigide. Environ 3% des polycarbonates utilisés auraient un contact alimentaire : bombonnes d'eau, bouteilles, biberons, récipients de conservation ou pour micro-ondes, vaisselle, etc.

Résines époxydes


La fabrication de certaines résines époxydes qui servent de vernis de revêtement à l’intérieur de certains contenants alimentaires. Les vernis sont destinés à la protection des emballages métalliques et constituent un film continu de très faible épaisseur.

Ce composé peut être présent dans une gamme variée d’ustensiles de cuisine : mixer, boites hermétiques micro-ondes, cuves d’autocuiseur, douilles de pâtisserie, pichets, bacs de réfrigérateur.

Articles susceptibles de contenir du bisphénol A


* CD, DVD
* verres de lunettes
* vitrage de sécurité
* boitiers électroniques (téléphones portables, ordinateurs, bouilloires et cafetières électriques)
* câbles
* mastics
* adhésifs
* récipient à usage alimentaire ou non
* optiques de phares
* articles de sports
* fluides de freinage
* fluides caloporteurs
* matériel d’installation électrique
* appareils électroménagers
* dispositifs et appareils médicaux
* encres d’imprimerie


Toxicité


Lorsque le contenant est chauffé, le BPA se détache et infecte les aliments. C’est également le cas lorsque le contenant est à température ambiante. La migration du BPA augmente en tout cas fortement à haute température.

La voie cutanée est la plus directe et la plus dangereuse. Le BPA pénètre directement dans l’organisme, contrairement à la voie alimentaire qui, par la digestion, dispose de nombreux filtres.

Le BPA est un œstrogène mimétique, c’est-à-dire qu’il a la capacité de se fixer aux récepteurs alpha et béta des œstrogènes. En tant que perturbateur endocrinien, son implication est notamment suspectée dans l’apparition de troubles de la reproduction, de l’obésité, du diabète, de dysfonctionnements thyroïdiens, et de cancers du sein ou de la prostate.

Un perturbateur endocrinien


Dans le corps, le BPA est un œstrogène de synthèse, l’un de la classe de produits chimiques appelés “perturbateurs endocriniens”.

Certaines fonctions de l’organisme, comme la croissance ou le développement, sont contrôlées par des messagers chimiques, que l’on appelle “hormones”. Elles sont sécrétées en fonction des besoins de l’organisme, pour modifier le comportement d’un organe. Chaque hormone se lie à un récepteur spécifique, comme chaque clé correspond à une serrure. Or, les molécules de Bisphénol A imitent une hormone naturelle, et réussissent à se fixer sur leur récepteur cellulaire. Son action est inférieure aux véritables hormones, mais comme il est très présent dans notre environnement  environ 3 millions de tonnes  produites chaque année dans le monde , l’effet sur l’organisme est réel.

Le bisphénol A est suspecté d’être impliqué dans plusieurs cancers, dans l’altération de la reproduction, le diabète et l’obésité. Plus grave, il serait responsable de graves perturbations du système endocrinien chez les bébés.

Il a des effets sur les organes reproducteurs mâles ou femelles humains, tels l'hypertrophie de la prostate, la diminution de la distance ano-génitale, les altérations du sperme, la diminution de la fertilité, la puberté précoce ou encore des anomalies de l'endomètre et de l'ovaire.

Les périodes d’exposition les plus sensibles surviennent à l’état fœtal, néonatal, la puberté et le vieillissement.

Pour une femme enceinte, le risque porte essentiellement sur la contamination de son fœtus. C'est par l’absorption d’aliments contaminés  principale source d’exposition à 84% , que le BPA traverse le placenta et rejoint le fœtus.

Le BPA provoque un risque de modification cellulaire de la glande mammaire pouvant conduire à un développement tumoral plus tard.

Chez l'enfant à naître, le bisphénol A pourrait aussi avoir des effets sur le cerveau et le comportement, le métabolisme et l'obésité ou encore l'appareil reproducteur féminin avec un risque d’infertilité.

Effets sur le développement neurologique


Le cerveau et le système nerveux en développement au stade fœtal et périnatal, sont affectés par les effets du Bisphénol A. Une faible exposition à un œstrogène dans l’environnement durant la période de différenciation sexuelle du cerveau peut influencer le comportement adulte. Le BPA peut avoir d’importantes conséquences tant au niveau individuel qu’à l’échelle d’une population.

Le BPA ne perturbe pas un uniquement les hormones sexuelles mais il a un impact sur le développement du système nerveux et sur le comportement à de faibles niveaux d’exposition rencontrés chez les fœtus et les jeunes enfants.

Les changements structuraux et biochimiques du cerveau à la suite d’exposition au BPA bouleversent l’identité sexuelle, masculine et féminine inscrite dans la physiologie même des zones cérébrales : des effets de masculinisation des femelles avec un instinct maternelle en chute libre, et une féminisation des comportements chez les mâles avec à la clé une diminution des réflexes de survie marqueur associé à un état dépressif . Des problèmes neuro-développementaux y sont associés.


Recherche

L’exposition chez la Femme réduit la qualité des ovocytes


Une étude menée par l’université de San Francisco, publiée dans la revue Fertility and Sterility en 2010, a identifié les preuves chez l'Homme que l'exposition au bisphénol A peut compromettre la qualité des ovules d'une femme récupérées pour la fécondation in vitro.

Dans l'étude, les niveaux de BPA et les taux de fertilisation ont été analysés pour 26 femmes subissant une fécondation in vitro en 2007 et 2008 au Centre de médecine de la reproduction de l'Université de San Francisco. Ces femmes formaient un sous-groupe d'une vaste étude évaluant l'effet sur la santé génésique de traces d'exposition à des métaux toxiques  le mercure, le cadmium et le plomb.

 Le contrôle des niveaux de BPA dans le sang montre que lorsque ce niveau double, le pourcentage d'ovocytes fécondés diminue alors de 50%.

Le principe de prudence pour les femmes qui envisagent une FIV serait de réduire leur exposition au BPA par des modifications de leur mode de vie et de leur l'alimentation.


Même avant leur exposition au bisphénol A dans les biberons,
 les enfants sont déjà touchées pendant la grossesse 


Les effets du bisphénol A sont transgénérationnels


Une étude réalisée par des chercheurs de l’Université de Virginie, publiée dans la revue Endocrinology en 2012, a mis en évidence le caractère transgénérationnel des troubles du comportement que cette molécule induit chez les souris qui y sont exposées.

Et ce, même à des niveaux d'exposition très faibles, comparables aux concentrations de BPA retrouvées dans la plus grande part de la population humaine occidentale. Non seulement les rongeurs exposés in utero au BPA présentent plus tard dans leur vie des troubles comportementaux, mais ils les transmettent à leur descendance, quand bien même celle-ci n'a pas été exposée.

Pendant les dix derniers jours de leur gestation, des souris pleines ont quotidiennement ingéré environ 20 microgrammes de BPA, tandis qu'un groupe de femelles-témoins, également pleines, a reçu une nourriture exempte de cette molécule, connue pour sa capacité à perturber le système hormonal de nombreux organismes.

Quelques jours après leur naissance, les comportements des juvéniles des deux groupes ont été comparés, grâce une analyse quantitative de certaines activités (fréquence des déplacements, exploration de l'environnement, etc.) ou de certaines postures sociales (temps passé seul ou en compagnie de ses congénères, recherche de relations, etc.).

Par rapport au groupe-témoin, les jeunes exposés in utero au BPA montrent des interactions sociales réduites chez les souris des deux sexes ainsi qu'une préférence réduite pour la compagnie des mâles adultes. Au sein de chacun des deux groupes, trois générations ultérieures ont ensuite été étudiées. Ceux dont les aïeuls ont été exposés in utero au BPA ont été comparés à ceux dont la lignée est exempte de tout contact avec le perturbateur endocrinien.

Chez ces animaux, l'effet est inversé. De manière générale, l'exposition de la génération antérieure au BPA accroît les comportements sociaux et réduit les comportements asociaux chez les souris de la deuxième génération, et cet effet persiste jusqu'à la quatrième.


Le Bisphénol A augmente de 40% le risque d'asthme chez l'enfant


Selon une étude réalisée par des chercheurs de l'Université Columbia (New York), publiée dans le Journal of Allergy and Clinical Immunology en mars 2013, les enfants exposés au bisphénol A présentent un risque accru d’asthme. Ces résultats contribuent à expliquer l’impact de facteurs environnementaux encore non identifiés sur l’augmentation spectaculaire de la prévalence de l'asthme.

L’équipe a suivi 568 mères et leurs nouveau-nés participant à l’étude Mothers & Newborns Study sur les expositions environnementales. Le niveau d’exposition au BPA a été déterminé en mesurant les niveaux de BPA dans les échantillons d'urine prélevés au cours du troisième trimestre de grossesse et chez les enfants aux âges de 3, 5 et 7 ans.

Les diagnostics d’asthme ont été réalisés entre les âges de 5 et 12 ans, sur la base des symptômes, d’un test de la fonction pulmonaire et des antécédents médicaux. Un questionnaire validé a été utilisé pour évaluer une respiration sifflante.

Aux âges de 3,5 et 7 ans, plus de 90% des enfants de l'étude avaient des niveaux détectables de BPA dans leur corps, une constatation en ligne avec les études précédentes. Ce qui ne signifie pas que 90% des enfants va développer l’asthme. Le mécanisme biologique sous-jacent à la relation BPA-asthme n'est pas clair. Par exemple, cette étude ne constate pas qu’une exposition au BPA incite le système immunitaire à développer plus d'anticorps contre les allergènes aéroportés communs.


Le bisphénol A impliqué dans l'obésité


De travaux menés in vitro par des chercheurs  de l'Institut de génomique fonctionnelle de Lyon, publiés dans The Journal of the Federation of American Societies for Experimental Biology en avril 2014, montrent que le bisphénol A connu pour son rôle de perturbateur endocrinien, pourrait être impliqué, via d'autres récepteurs, dans le diabète, l'obésité ou encore la surdité.

Leurs travaux ont en effet montré que si les récepteurs aux estrogènes étaient bien la cible du BPA, ils n'étaient toutefois pas les seuls. Des études chez le poisson-zèbre ont confirmé cette hypothèse, et montré que le BPA entraînait un développement anormal de structures correspondant à l'oreille interne chez l'homme, en se fixant à des récepteurs distincts des récepteurs aux estrogènes. Ils ont trouvé que le récepteur nucléaire ERRγ était le médiateur des malformations induites par le BPA au niveau de ces structures. ERRγ pourrait être un acteur majeur de l'obésité  induite par le BPA chez les nourrissons.


Plus de risques d'hyperactivité pour les embryons exposés


Des chercheurs de l’Université de Calgary, dans une étude publiée dans Proceedings of The National Academy of Sciences en janvier 2015, ont trouvé que des modifications dans la formation des neurones ont entraîné une hyperactivité chez des poissons-zèbres.

Les chercheurs ont exposé des embryons de poissons-zèbres, un modèle de recherche très utilisé car ils partagent 70% de leurs gènes avec les humains, aux concentrations de bisphénol A et S trouvés dans les rivières canadiennes Oldman et Bow, dans l'Alberta. Les chercheurs se sont aperçus que ces niveaux de bisphénol ont modifié le moment de la formation et la quantité de neurones dans le cerveau de ces poissons zèbres.

Ces modifications dans la formation des neurones ont entraîné une hyperactivité chez ces poissons plus tard dans leur vie.

Ces résultats sont importants car la période embryonnaire est une étape cruciale dans la formation du cerveau. Ils révèlent des pistes de recherche jusqu'alors inexplorées sur les effets possibles d'une exposition à ces substances chimiques même très faibles sur le développement cérébral.

Cette étude vient conforter les résultats d'autres recherches suggérant que les femmes enceintes devraient limiter leur exposition aux produits contenant des bisphénols.


L'exposition in utero favorise la dépression chez les garçons


Une étude réalisée par des chercheurs de l’Université de Columbia, publiée dans la revue Environmental Research en août 2016, révèle que les garçons exposés in utero au bisphénol A peuvent être plus susceptibles de développer des symptômes d’anxiété et de dépression à l’âge de 10-12 ans.

L’équipe a suivi 241 femmes enceintes non fumeuses et leurs enfants, participant à une cohorte de naissance de New York, avec un suivi de la grossesse à l’enfance. Pour mesurer la quantité de BPA absorbée, les chercheurs ont recueilli un échantillon d’urine des mères au cours du troisième trimestre de grossesse et des enfants à 3, 5 et 10-12 ans. Enfin, les enfants ont été évalués pour d’éventuels symptômes de dépression et d’anxiété par des tests standards.

L’analyse constate que les garçons présentant les plus hauts niveaux d’exposition prénatale au BPA présentent aussi plus de symptômes de dépression et d’anxiété que les garçons à moindres niveaux d’exposition. Aucune de ces associations n’est retrouvée chez les filles.

Une plus grande sensibilité du cerveau masculin au cours du développement prénatal est constatée. Des risques d’anxiété et de dépression particulièrement inquiétants car ils peuvent interférer avec la capacité de l’enfant à se concentrer, à socialiser et à réussir à l’école.


Le Bisphénol A augmente le développement fœtal mammaire et le risque de cancer


Une étude menée chez l’animal par des chercheurs de l'Université Tufts (Boston) et présentée au Meeting avril 2016 de l’Endocrine Society, révèle ses effets sur le développement fœtal. Précisément sur la glande mammaire, avec un risque accru de cancer du sein, plus tard dans la vie.

Cette équipe a développé un nouveau système de culture qui permet d’évaluer les effets de l'exposition aux produits chimiques sur la glande mammaire en développement : c’est une méthode de culture ex vivo, ce qui signifie que la croissance de l'ensemble de la glande mammaire est examinée en dehors de l'organisme. Les chercheurs ont extrait des bourgeons mammaires, à partir d'embryons de souris âgées de 14 jours  une période critique pour le développement mammaire , ont cultivé ces bourgeons pendant 5 jours et ont suivi leur développement.

Ces travaux montrent que le BPA affecte directement la glande mammaire d’embryons de souris : différentes doses de BPA, comparées à l’œstrogène entraînent une croissance plus rapide du bourgeon mammaire de la souris.

Ce résultat est important, car ces changements aux tissus mammaires embryonnaires se produisent à une dose comparable à celle de l'exposition environnementale des humains au BPA. Les scientifiques suggèrent, avec ce développement perturbé des tissus mammaires, un risque accru de cancer du sein, plus tard dans la vie.


Que faisons-nous aux cerveaux de nos enfants ?

Un corpus de recherche significatif et grandissant suggère que l'exposition à des polluants environnementaux est impliqué dans l'augmentation dérangeante de troubles neurologiques chez les enfants.

Produits chimiques et cerveau


Certains produits  le plomb, le mercure et les pesticides organophosphatés, par exemple  sont reconnus depuis longtemps comme étant des substances qui peuvent avoir un effet durable sur la santé neurologique des enfants.

Les enfants peuvent également être exposés au plomb qui se trouve dans les peintures, les colorants et les métaux utilisés dans les jouets et à travers des sols contaminés ou d'autres expositions environnementales ainsi que par les plastiques, dans lesquels on utilise le plomb pour rendre les matières plus molles. Les sources d'exposition au mercure sont, entre autres, certains poissons, la pollution aérienne et les vieux thermostats et thermomètres au mercure.

Les scientifiques découvrent également aujourd'hui que les produits chimiques qui sont courants dans l'air extérieur  comme certains composants des gaz d'échappements de véhicules à moteur et des particules fines  ainsi que dans l'air intérieur et dans des produits de grande consommation, peuvent affecter négativement le développement du cerveau.

Parmi les produits chimiques qui sont actuellement en cours d'examen du fait de leur impact neurologique dans les premières phases de la vie, on trouve les matières ignifuges appelées PBDEs, qui ont été largement utilisées dans les mousses pour les meubles, l'électronique et d'autres produits ; les phtalates, largement utilisés en tant que plastifiants et dans les parfums de synthèse ; le bisphénol A, ingrédient des plastiques polycarbonatés, communément appelé BPA ; les composants perfluorés, dont les utilisations comprennent la production de revêtements anti tâches, anti-eau, anti-graisse ; et divers pesticides.

Le fœtus n'est pas bien protégé contre les polluants environnementaux qui peuvent facilement traverser le placenta.

Le cerveau d'un nourrisson est également vulnérable à de tels agents de contamination. Aux stades précoces du développement  avant la naissance et durant la petite enfance  les cellules du cerveau peuvent être endommagées facilement par les produits chimiques industriels et d'autres neurotoxiques. De telles interférences peuvent avoir des effets sur le développement structurel et fonctionnel du cerveau  effets qui mènent à des problèmes durables.

Nombre des produits chimiques dont les effets sur le développement du cerveau sont examinés  le BPA, les phtalates, les composés perfluorés, les ignifuges bromés et divers pesticides parmi ceux-là  semblent agir en interférant avec les fonctions des hormones qui sont essentielles pour le développement d'un cerveau sain. Parmi eux on trouve les hormones thyroïdiennes, qui régulent quelle partie du cerveau est impliquée dans une série de fonctions vitales, comme la reproduction, le sommeil, la soif, la faim et la puberté.

La pollution de l'air est une source particulièrement préoccupante d'exposition aux produits chimiques soupçonnés d'endommager le développement des cerveaux des enfants. Cette pollution est un mélange complexe de divers produits chimiques et de particules solides. La recherche montre de plus en plus que les contaminants aériens peuvent avoir des effets subtils mais significatifs sur le développement neuronal précoce et sur le comportement.

Que faire ?


Pour ce qui est de la réduction des expositions existantes, certains produits peuvent être évités par de choix des consommateurs. Mais c'est souvent difficile, vu que beaucoup de ces produits sont utilisés  comme le BPA sur les tickets de caisse  dans des produits qui ne portent pas de liste d'ingrédients. D'autres, comme les polluants aériens, sont plus difficiles à éviter du fait de leur ubiquité ou du manque d'alternatives.

On ne devrait pas supposer que les produits chimiques non testés sont sans danger pour le développement du cerveau, et les produits actuellement utilisés ainsi que tous les nouveaux doivent en conséquent être testés sur ce plan.

Pendant ce temps, les enfants de par le monde  surtout dans les pays défavorisés  continuent à être exposés à de dangereux neurotoxiques qui sont diffusés par des rejets industriels, se trouvent dans les décharges, ou présents lorsque les enfants travaillent. Les exemples sont nombreux et comprennent l'exposition à des produits chimiques lors du recyclage de matériel électronique en divers endroits de l'Asie et de l'Afrique, à du plomb et du mercure provenant des activités minières, aux pesticides agricoles, aux produits contenant des métaux lourds, comme la nourriture et les bonbons.

Bien que l’on en sache beaucoup plus aujourd'hui sur les neurotoxiques du développement, de telles expositions semblent advenir bien plus qu'auparavant. Il y a un large consensus chez les chercheurs pour dire que les enfants à travers le monde payent le prix de ces expositions. On doit mettre en place un système différent afin de mieux protéger les cerveaux du futur.

Source : Article d’Elizabeth Grossman publié originalement dans le site de Ensia.com, en mai 2015.


Législation européenne


En France, l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail) a identifié comme objectif prioritaire la prévention des expositions des populations les plus sensibles  nourrissons, jeunes enfants et femmes enceintes ou allaitantes . Elle recommande une réduction des expositions au bisphénol A, notamment par sa substitution dans les matériaux au contact des denrées alimentaires. À compter du 1er janvier 2011, la fabrication et la commercialisation de biberons contenants du BPA ont été interdites.

Au niveau européen, l’utilisation du BPA pour la fabrication de biberons pour nourrissons en polycarbonate a été interdite par l’adoption par la Commission européenne en janvier 2011.

Comme de nombreux pays européens, la France a mis en place des mesures de restrictions de l’usage du bisphénol A. Depuis janvier 2015, ce composé chimique est interdit dans toutes boîtes ou bouteilles à usage alimentaire. Mais une décision étonnamment rassurante de l’agence européenne pour la sécurité des aliments pourrait peut-être remettre en cause cette législation.

En effet, l'Autorité européenne de sécurité des aliments a publié en janvier 2015 un rapport soulignant que le BPA ne présente pas de risque pour la santé des consommateurs de tous les groupes d'âge y compris les enfants à naître, les nourrissons et les adolescents.

Une analyse qui laisse perplexe au regard des alertes lancées dans de nombreuses études quant à l'effet néfaste de cette molécule présente dans un grand nombre de produits quotidiens.

L'agence européenne de sécurité alimentaire (EFSA) a annoncé en avril 2016 qu'elle allait mettre en place un groupe de travail composé d'experts internationaux pour évaluer de nouveaux éléments scientifiques sur les effets potentiels du bisphénol A sur le système immunitaire.

Cette réévaluation du BPA interviendra entre 2017 et 2018. L'avis scientifique final devant être achevé en 2018 à l’issue d’une autre étude réalisée sur deux ans par le National Toxicology Program des États-Unis et publiée en 2017.


Conseils pratiques


Vérifier les contenants plastiques. Le symbole “recyclage” est toujours accompagné d’un chiffre. Les numéros 1 (contient des phtalates), 3 et 6 (du styrène et du chlorure de vinyle) et 7 (polycarbonate) doivent être évités. Ne garder que les récipients aux codes suivants: 2 ou HDPE, 4 ou LDPE, et 5 ou PP (polypropylène). Dans tous les cas, il faut s’abstenir de chauffer la nourriture dans des contenants en plastique.

Le pictogramme dans lequel sont inscrits les chiffres 1 à 6 permet de savoir que le matériau n’est pas du polycarbonate. Lorsque celui-ci présente le chiffre 7  qui correspond aux “autres plastiques”.

Reconnaître les boites de conserves susceptibles de contenir du bisphénol A

Boites composées de 3 pièces, un corps et 2 éléments sertis (fond et couvercle), c’est essentiellement le cas des boites de conserve cylindriques. Dans ces boites, la présence de bisphénol A est possible et d’autant plus probable que l’aliment concerné est acide.

Sources alimentaires potentielles d’exposition au bisphénol A


* La consommation de produits conditionnés en boites de conserves susceptibles de contenir du bisphénol A et également le réchauffage d'aliments directement dans de telles boites de conserves.

* L’usage alimentaire d’ustensiles ou de contenants ne portant pas un marquage permettant d’exclure la présence de polycarbonate (1 à 6).

* Le stockage prolongé de denrées alimentaires dans de tels contenants.

* L’utilisation de contenants abimés (rayés, usés).

* Le réchauffage des produits au four à micro-ondes dans des contenants réutilisables susceptibles de contenir du bisphénol A ou la cuisson dans des appareils où les aliments sont en contact avec du polycarbonate (cuit-vapeur,…).


Manger moins d’aliments en conserve et, lorsque cela est possible, choisir des contenants de verre, en porcelaine ou en acier inoxydable, en particulier pour contenir les liquides et les aliments chauds.

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