La lutte contre les dépendances fait partie de
principaux problèmes de santé dont le monde souffre aujourd'hui. Des addictions
telles que la toxicomanie compromettent la santé physique de la personne, car elles
peuvent endommager les organes vitaux tels que le cerveau, les reins, le foie
et les poumons.
Bien qu'il existe une différence entre les
soi-disant “drogues naturelles” et “drogues synthétiques”, les deux
compromettent la santé de l'utilisateur. Les drogues synthétiques sont celles qui sont fabriquées de
manière artificielle. En revanche, les drogues naturelles sont présentes dans
les plantes et sa préparation est minime.
On appelle drogues de synthèse – souvent désignées
par leur nom anglais, designer drugs – des substances psychotropes
synthétisées artificiellement par opposition aux drogues d'origine végétale.
Fabriquées à partir de précurseurs produits par
l'industrie chimique, les drogues de synthèse ont connu un développement
considérable de leur production au cours des dernières années et le nombre de
leurs consommateurs, qui est de l'ordre de 30 millions aujourd'hui dans le
monde, est désormais en deuxième position derrière celui des consommateurs de cannabis
chez les utilisateurs de drogues illicites.
Parmi les plus répandues de ces substances, on
compte notamment les stimulants de type amphétamine et leurs différents dérivés
(métamphétamine, MDA, ecstasy etc.)
Les nouvelles “drogues légales”
Une nouvelle génération de substances promet
l’ivresse en toute légalité. Totalement chimiques, ces “drogues légales” ont
des conséquences physiques et psychiques désastreuses. Difficile pourtant de
les interdire, leurs fabricants modifiant sans cesse leur composition pour
contourner les lois.
Souvent vendues comme une alternative légale "sûre", ces drogues peuvent en réalité avoir sur le cerveau un effet plus puissant que la marijuana et les effets peuvent être, dans certains cas, plus graves, voire même mortels.
Souvent vendues comme une alternative légale "sûre", ces drogues peuvent en réalité avoir sur le cerveau un effet plus puissant que la marijuana et les effets peuvent être, dans certains cas, plus graves, voire même mortels.
Elles inquiètent les autorités car elles sont
représentatives d'un nouveau phénomène : l'accessibilité de ces drogues de
synthèse via Internet. Un marché où tout s'achète et tout se vend et sur lequel
les autorités n'ont aucun contrôle. Toute substance déclarée illicite engendre
de nouveaux produits qui circulent sur Internet et dont on ne mesure pas les
conséquences dévastatrices sur la santé des usagers.
Sels de
bain
“Sels de bain” est le nom d'une famille de
drogues. Ses effets à court et à long terme sont semblables à ceux de la
cocaïne, de la méthamphétamine (meth) et de l'ecstasy.
Il s'agit d'une drogue de synthèse produite en Chine, dont la consommation est en
hausse aux États-Unis. En France, on la connaît sous son nom scientifique
d'alpha-PVP. Elle se présente sous la forme d'une poudre ou de petits cristaux
qui peuvent être sniffés, avalés, fumés ou injectés. Si elle rencontre le
succès, c'est notamment pour son faible
coût, inférieur à celui de la cocaïne ou de la MDMA, vendus entre 18 et
40 euros le gramme.
Identifié en 2007, le
produit contient des substances
chimiques dérivées du khat, une plante stimulante
dont les effets se rapprochent de ceux
de l'ecstasy. Le khat est
un arbre de 5 à 7 mètres de haut qui pousse en Afrique de l’Est et dans la
péninsule arabique. Les feuilles ont un goût astringent (âpre) et une odeur
aromatique.
La majeure partie de la production vient de Chine
et d'Inde, où les entreprises chimiques sont soumises à un contrôle moins
rigoureux.
Les sels de bain tiennent leur nom de leur forme
poudreuse. La poudre blanche ou brune ressemble aux sels qu'on met dans l'eau
du bain.
Cette drogue est aussi connue sous les noms de 7e
ciel, Meow Meow, MC-cat, Ivory wave, drone, ciel vanille, magie bleue.
"non destiné à la consommation humaine" |
Les sels de bain sont produits dans des
laboratoires illégaux. La poudre cristalline est vendue dans de petits
emballages de plastique ou de feuilles métalliques et étiquetés “non destiné à
la consommation humaine”. Ils sont également vendus sous forme de gélules.
Sous forme de poudre, les sels de bain peuvent
être consommés de différentes façons :
* aspirés par le nez (sniffés)
* roulés dans un papier de cigarette et avalés
* dissous dans un liquide et avalés
* dissous dans un liquide et injectés dans les
veines.
Les sels de bain contiennent principalement de la méthylenedioxypyrovalerone (MDPV), de
la cathinone et de la méphédrone, toutes les trois liées au khat.
La cathinone est un principe psychoactif présent à l’état
naturel dans les feuilles de khat.
C’est un très puissant alcaloïde – substance organique d’origine végétale, contenant au moins un atome d’azote
dans la molécule –. Les alcaloïdes ont une forte action toxique ou
thérapeutique (caféine, morphine, quinine). La cathinone est semblable aux amphétamines.
La méphédrone, dont le nom complet est 4-méthylméthcathinone,
est une drogue stimulante synthétique contenant des amphétamines et de la MDMA (stupéfiant, stimulant). Les consommateurs s’en procurent pour ses
vertus énergisantes et euphoriques. On lui prête également des effets proches
du LSD et de l’ecstasy qui sont de puissants hallucinogènes.
La méthylenedioxypyrovalerone
(MDPV) est une molécule d’amphétamine légèrement modifiée, ce qui lui
permet d’être légale. Elle se présente sous forme de poudre à prendre par voie
intra-nasale. Cette drogue a des effets
stimulants semblables aux effets de l’ecstasy ou de la cocaïne.
Effets des sels de bain
Ce que recherchent les consommateurs, ce sont ses
propriétés stimulantes. Mais la drogue comporte aussi de nombreux effets
secondaires. La substance peut engendrer la paranoïa, de fortes hallucinations ou des psychoses. En outre,
elle décuple la force et inhibe la douleur et provoque une hausse du rythme
cardiaque et de la température du corps. Si la substance est prise par des
individus qui ne la supportent pas, ou simplement à trop haute dose, elle peut
fortement perturber le discernement de ses consommateurs.
La méphédrone entraîne une libération importante
de trois neurotransmetteurs : la dopamine, la noradrénaline et surtout la
sérotonine, ce qui va provoquer des états d'excitation, de psychoses et de
fortes hallucinations. Les principaux effets constatés lors de la prise
sont de l'agitation, de l'insomnie, de l'irritabilité, des vertiges, de la
dépression, de la paranoïa, des hallucinations, des pensées suicidaires et des
crises de panique.
La méphédrone
est euphorisante, anorexigène (coupe-faim) et désinhibante, mais
elle a aussi ses revers.
Les effets surviennent
quelques minutes après une prise de
méphédrone (par sniff) ou après 45 minutes (voie orale). L’effet propre du
produit dure 2 à 3 heures. Le temps de retour à un état normal est très
variable selon les personnes. Certains décrivent une deuxième phase très
violente, caractérisée par des crises
d’angoisse et de paranoïa, des maux de tête importants, notamment avec
des effets de "brainzap" – sensation de recevoir des décharges électriques –. Cette phase est décrite
comme longue, pouvant s’étendre sur plusieurs jours.
Les effets secondaires possibles sont des tachycardies, une forte
irritation nasale suite à l’inhalation de la poudre, un bruxisme – grincement
compulsif des dents – ainsi qu’une nervosité et une forte envie de reprendre
immédiatement une autre dose. Une vasoconstriction périphérique ainsi qu’une
perte de mémoire (réversible) à court terme ont également été signalés. Il
existe très peu d’informations sur sa toxicité à long terme, sur son potentiel
de dépendance et sur ses interactions avec d’autres psychotropes.
Effets à long terme
Une consommation régulière à long terme peut
causer des effets à long terme. Cependant, certains effets à long terme peuvent
se produire après avoir consommé des sels de bain une seule fois. De plus,
certains effets peuvent persister après qu'une personne a cessé de consommer
cette drogue.
Effets mentaux. Peuvent comprendre les suivants : dépression, changements
d'humeur fréquents, insomnie, psychose, comportement erratique
ou violent. Dans certains cas, la consommation peut mener au suicide ou
à la mort. Dans quelques cas, la consommation de plusieurs cathinones
synthétiques au même moment a entraîné la mort.
Effets physiques. Peuvent comprendre les suivants : des
problèmes rénaux ou une insuffisance rénale, des blessures aux muscles
ou de la dégradation musculaire, des éruptions cutanées ou des
infections graves de la peau.
Les effets de la consommation pendant la grossesse
sont inconnus. Cependant, la consommation de stimulants comme la cocaïne et la méphédrone
a été associée à :
* un risque accru de fausse couche
* un accouchement prématuré
* une insuffisance de poids à la naissance
Les nouveau nés sont également plus nombreux
à :
* être mal nourris à la naissance
* être irritables
* avoir des troubles du sommeil.
Comment sont-elles diffusées ?
Trafic de drogues sur le web profond |
Cette drogue est quasi-incontrôlable. En effet,
les autorités anti-drogue mettent environ 6 mois à analyser les molécules d’une drogue afin de pouvoir
l’interdire. Or, les créateurs, les chimistes, à l’origine de ce type drogue
changent la composition chimique à chaque fois que la drogue est répertoriée,
ce qui, en revanche, ne modifie pas les effets occasionnés sur la personne qui
en consommera. Cette drogue est en forte extension et la lutte contre ce sel
de bain paraît impossible.
L’incidence des sels de bain sur le cerveau
Les cathinones
sont des stimulants du système nerveux central. Ils augmentent la vigilance et
diminuent la sensation de fatigue et de sommeil, comme les amphétamines et la
cocaïne.
Tout comme les amphétamines, la méphédrone provoque la libération de
dopamine et de noradrénaline par les neurones – des neurotransmetteurs qui sont
impliqués dans la sensation de plaisir. On l’appelle “agoniste” de la dopamine,
car sa structure moléculaire imite celle de la dopamine elle-même, lui
permettant de s’infiltrer au sein des neurones dopaminergiques.
La MDPV,
de son côté, agit davantage comme la cocaïne. Il s’agit d’un “inhibiteur de la
recapture” de dopamine. Il n’augmente pas la quantité libérée, mais au
contraire empêche la dopamine d’être évacuée. En temps normal, la dopamine est
d’abord libérée dans la fente synaptique entre deux neurones, puis recapturée
afin de ne pas être transmise en trop grande quantité. Le MDPV empêche cette recapture, et fait
augmenter la concentration de dopamine transmise entre les neurones.
Ces deux effets se cumulent et se renforcent
mutuellement. Dans les deux cas, la libération de grandes quantités de
dopamine stimule un réseau de neurones bien particulier, responsable du plaisir
et du bien-être, baptisé “circuit de
la récompense”, qui provoque l’euphorie.
La drogue synthétique sels de bain pourrait être
plus addictive que la méthamphétamine
Des chercheurs de l'Institut de Recherche Scripps
(TSRI), dont les résultats sont décrits
par la revue Neuropharmacology en ligne en août 2013, ont confirmé que la
drogue MDPV pourrait être plus addictive que la méthamphétamine – connue comme
“Speed” –, une des substances les plus addictives à ce jour.
La recherche est l'une des premières études de
laboratoire sur MDPV, dont la consommation augmente de façon remarquable.
Dans cette étude, les chercheurs ont directement
comparé certains des principaux effets stimulants du MDPV à ceux de la
méthamphétamine sur des rats.
Dans une méthode standard pour évaluer les drogues
stimulantes, les animaux ont pu se doser par voie intraveineuse en appuyant sur
un levier. Comme c'est typique pour les stimulants addictifs, les rats ont
maintenu une auto-administration régulière de chaque drogue chaque fois qu'ils
le pouvaient.
La tendance a été mise en évidence à travers d’une
large gamme de dosages.
MDPV a augmenté le niveau d'activité moyen des
animaux. Mais à des doses plus élevées, quoique encore modestes, elle a produit
des comportements répétitifs similaires à ceux de la peau broyée et compulsive
observée chez les utilisateurs de méthamphétamine humaine et de MDPV.
Les rapports sur les utilisateurs de MDPV humains
suggèrent que les effets comportementaux de la drogue peuvent persister pendant
de longues périodes après l'arrêt de sa consommation.
L'immense difficulté de contrôler le problème du
trafic de drogue et la consommation incontrôlée de substances toxiques est
évidente. Les sels de bain sont juste un de ces produits avec lesquels les
groupes mafieux sont remplis d'argent. Peut-être même plus nocifs que ceux
créés plus tôt, mais certainement moins que d'autres à venir, dont la
fabrication semble inévitable.
Il est important que les enseignants et les parents disposent d'informations réelles et concrètes sur la dépendance aux sels de bain car ils sont vendus de manière trompeuse et s'avèrent être des substances plus puissantes que la cocaïne. Avoir la bonne information empêchera sa consommation qui génère des épisodes sévères d'attaques psychotiques.
Voir aussi…
Le cannabis affecte le cerveau
Substances psycho-actives: Poppers – Captagon
Ectasy-MDMA: drogue de synthèse
Substances psycho-actives: Poppers – Captagon
Ectasy-MDMA: drogue de synthèse
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