Les adolescents qui passent trop de temps
sur les réseaux sociaux
présentent des symptômes classiques de dépression
présentent des symptômes classiques de dépression
Les adolescents, parce qu’ils sont en période de transition, ont besoin de ces réseaux sociaux. Lorsqu’un enfant de 8 ans est sur Facebook, il est forcément “ami“ avec ses parents. Ensuite, il s’en détache et cherche une part de famille autre part, chez des amis virtuels.
Les études sont déjà nombreuses pour
prouver que passer trop de temps à regarder la vie des autres sur les réseaux
sociaux peut être déprimant.
Qui n’a pas été frustré en voyant les
photos de vacances de rêve, de dîner dans un restaurant gastronomique ou de
visages radieux... sur les “profils” de personnes qui – les chanceux – n’auraient absolument aucun problème dans la vie. A ce petit jeu, certains deviennent frustrés, voire déprimés,
et on le comprend volontiers. Les moins
actifs sont les plus malheureux.
La Dépression Facebook
Selon une étude
de l’American Academy of Pediatrics, publiée en mars 2011 dans la revue Pediatrics, la pratique assidue des
réseaux sociaux pourrait amplifier le mal-être de certains adolescents. Les
chercheurs ont surnommé cette pathologie “Dépression Facebook“.
A la période de l'adolescence, les réseaux
sociaux prolongeraient les rapports parfois difficiles à l'acception de soi
vis-à-vis du regard des autres. Comme dans la vie, selon l'étude, les jeunes
retrouvent sur Internet les mécanismes d'interactions sociales, notamment au
sujet de l'acceptation et de la reconnaissance par autrui.
Des sites tels que Facebook agiraient dès
lors comme une loupe sur la vie réelle. Un adolescent ayant peu d'amis se verra
retranscrire cette triste réalité sur le réseau. Un constat amplifié de
surcroît par la vue de son profil aux yeux de camarades. Assister à la riche
vie sociale des autres pourrait également renforcer le sentiment d'isolement
social de certains adolescents et pré-adolescents fragiles, averti en outre l'étude.
L’étude décrit principalement les défis
pour les enseignants et les pédiatres face au nouveau monde numérique et à
l’émergence des réseaux sociaux et, parmi ces défis, la prévention de la forme
de dépression qui se développe lorsque les adolescents passent trop de temps de leur vie sur les sites de médias sociaux tels que Facebook jusqu’à présenter des
symptômes classiques de dépression.
Encore aucun critère pour effectuer le diagnostic. Ce qui préoccupe les chercheurs, c’est qu’il n’y a
aucune étude scientifique de ce diagnostic, ni de critères pour effectuer ce
diagnostic. Si les parents et les cliniciens sont sensibilisés, avec le même
niveau d’importance, sur le sexting
(envoi de photos sexuellement explicites), la cyber-intimidation ou d’autres
comportements préjudiciables aux enfants et aux jeunes, la “dépression Facebook“,
déforme le vrai sens de la dépression. Car un diagnostic de dépression ne doit
pas être basé sur une durée passée avec un média en particulier.
Encore aucun descriptif clinique. Les auteurs précisent que l’utilisation excessive des médias sociaux peut
être apparentée à une forme de “dépendance” ou de “désordre" lorsqu’il
perturbe le fonctionnement social, scolaire ou les loisirs, mais une
clarification des comportements engendrés doit encore être effectuée avant de
pouvoir classer la "dépression Facebook" comme un trouble valide.
Dans le travail avec les adolescents déprimés et les adolescents ayant des
comportements d’addiction à Internet, les cliniciens ont identifié un grand nombre de facteurs qui
pourraient contribuer à ce temps passé en ligne : l’anxiété sociale ou
gêne sociale, le sentiment d’insécurité à l’école, et, aussi la dépression. Ils
interprètent l’utilisation démesurée de Facebook comme un moyen, pour
l’adolescent de lutter contre une anxiété sociale sévère et la peur de
l’interaction en face à face avec d’autres jeunes et, finalement, comme un
moyen “d’ouvrir une porte", un acte trop difficile à accomplir dans la
réalité.
Que peut faire un parent ou un clinicien avec ce “nouveau diagnostic” de l’AAP de dépression
Facebook ? Les parents doivent être conscients du temps passé par leurs
enfants en ligne, suivre les différents types d’activités de leurs enfants et
discuter avec eux de l’utilisation d’Internet.
Les pédiatres devraient aussi intégrer
dans leurs évaluations de santé, le temps passé sur Internet.
Plus les étudiants visitent les réseaux sociaux, plus ils dépriment
Selon une étude de l’université de
Stanford, dirigée par Alex Jordan et publiée dans la revue Personnality
and Social Psychology Bulletin en 2011, il existe d’innombrables moyens de
faire en sorte de se sentir minable, comme croire que l’on est seul dans le
malheur. L'article «Le malheur est une chose plus partagée que les gens le ne
pensent» s’appuie sur une série d’études portant sur la manière dont les
étudiants évaluent leur humeur et celle des autres.
Dans une première étude les chercheurs
concluent que leurs sujets sous-estiment constamment le découragement chez les
autres – et s’en sentent dès lors d’autant plus découragés eux-mêmes.
Cette tendance humaine à surestimer le
bonheur des autres n’a évidemment rien de neuf. Les réseaux sociaux pourraient
bien renforcer cette tendance. Les recherches ne s’intéressent pas
spécifiquement à Facebook, mais si ses conclusions sont correctes, elles
suggèrent que ce site aurait le pouvoir de faire sentir les personnes plus
tristes et plus seules.
En présentant en vitrine une version
spirituelle, joyeuse et bien organisée de la vie des gens et en invitant les
autres à des comparaisons dont ils sortent avec l’impression qu’ils sont des
ratés, Facebook semble exploiter le talon d’Achille de la nature humaine.
Dans une des études de Stanford, les
chercheurs ont demandé à 80 nouveaux étudiants de leur indiquer si eux-mêmes ou
leurs camarades de promotion avaient été confrontés récemment à des événements
positifs ou négatifs sur le plan émotionnel. À maintes reprises, les sujets
sous-estimaient le nombre d’expériences négatives – “une dispute pénible“, “se
sentir triste parce que ses amis lui manquent“ – endurées par leurs camarades.
Ils surestimaient également les activités distrayantes – “sortir avec des amis“, “aller à une soirée“ – de ces mêmes camarades.
Une autre étude a permis de déterminer
qu’un échantillon de 140 étudiants de Stanford était incapable de jauger
convenablement le degré de bonheur des autres, y compris des gens dont ils
étaient proches – amis, colocataires et personnes avec qui ils ou elles entretenaient une relation.
Une troisième étude a également démontré
que plus les étudiants sous-estimaient les émotions négatives des autres, plus
ils avaient tendance à se sentir seuls et à ruminer leurs propres malheurs.
Il s’agit d’une corrélation, pas d’une
causalité : il est fort possible que les sujets qui s’imaginent que leur
situation empire pensent que tous les autres vont bien, et pas l’inverse. Mais
l’idée que le fait de se sentir seul face à ses propres souffrances
quotidiennes augmente ces souffrances, semble faire sens.
Facebook se caractérise par le déploiement
public des atouts de chacun sous la forme de liste d’amis, de photos,
d’éléments biographiques, de projets réalisés, observations savoureuses et même
des livres préférés.
La fadeur n’a pas sa place et, à de rares
exceptions près, les choses tristes n’ont pas lieu d’être exposées. Le design
même du site – la présence d’un bouton «j’aime» et l’absence d’un bouton «je
déteste» correspondant – renforce cette manipulation positive.
Fiction et compétition dans Facebook
Le professeur Sherry Turkle du MIT dans
son nouveau livre consacré à la technologie, «Alone Together», y évoque la fatigue ressentie par les
adolescents qui doivent sans cesse retoucher leur profil Facebook pour
apparaître au maximum de la “coolitude“.
Elle appelle cela “l’angoisse de
l’impression“ et suggère que l’élément de performance constante véhiculé
par le site provoque des phénomènes d’auto-aliénation.
La jalousie Facebook
Une étude menée
par deux universités allemandes, l’université Humboldt à Berlin et l’université
Technique de Darmstadt analyse chez les adolescents la tendance à se
comparer aux autres, et à chercher à faire aussi bien, est plus forte que
jamais. Aujourd'hui pour les adolescents, les autres représentent des dizaines
(voire des centaines) de contacts Facebook dont les vies sont retouchées,
éditées et parfaitement lisses en apparence.
Chaque fois que l’adolescent
se connecte sur Facebook, il est soumis à la compétition de celui qui saura le
mieux se mettre en valeur.
Selon leur
sondage effectué auprès de 600 utilisateurs Facebook, près de 30% des
adolescents interrogées décrivent leur état émotionnel après être allés sur
Facebook comme plutôt négatif. Et ces adolescents identifient le sentiment de
jalousie comme étant à la source de cette négativité.
Les voyages et
loisirs des autres, ainsi que leur bonheur et leurs relations sociales sont les
motifs de jalousie les plus souvent mentionnés. Et ces sentiments négatifs ne
s'arrêtent pas là. La racine toxique de cette jalousie grandit et commence à
avoir des effets profonds et un impact direct sur la vie de ces adolescents.
Tout d'abord,
cela entraîne ce que les chercheurs allemands appellent le cercle vicieux de “l'auto-promotion/jalousie“
chez les utilisateurs Facebook qui répondent à l'auto-promotion de leurs
contacts en se mettant encore plus en avant pour pouvoir rivaliser. Commence
alors un jeu épuisant de surenchère. Ensuite, l'étude révèle que les
utilisateurs des réseaux sociaux font face à un état émotionnel en dents de
scie : plus ils sont jaloux, moins ils sont satisfaits de leur vie.
Ces comportements sont les faces d’une
même pièce : la pathologie narcissique. Une personne a besoin d’un “audimat
intime“. Lorsqu’elle raconte sa vie sur Facebook, il y a quelque chose de
narcissique. Les contenus publiés n’ont pas de filtre : c’est de
l’internet-réalité à l’instar de la télé-réalité. La dépression est liée à ce
comportement puisqu’elle émane d’un besoin d’une plus grande estime de soi,
rendue possible grâce au regard des autres. L’addiction répond à ce besoin de
reconnaissance. L’égoïsme lui, dépend bien souvent du narcissisme et
inversement.
L'estime de soi et la course aux “J’aime“
Le réseau social
Facebook a par nature deux côtés, et peut être utilisé tant de manière saine
que de manière malsaine. D'un côté, Facebook, c'est une façon sympathique de
partager ses expériences de vie avec ses amis et sa famille. Mais le problème,
c'est que nombre d'adolescents détournent cet usage de Facebook en l'utilisant
de manière inappropriée et commencent à baser leur estime personnelle sur ce
réseau social, transformant les avantages de Facebook en venin.
Nombre
d'adolescents mettent tous leurs efforts pour correspondre aux standards en
constante évolution de Facebook. Leur estime personnelle et leur humeur sont
conditionnées par les mises à jour de “leur mur“. Recevoir des commentaires
flatteurs provoque une augmentation de leur satisfaction personnelle.
Inversement, quand leurs contacts ne laissent pas de commentaires, ce manque
d'attention peut être interprété comme un rejet virtuel, un manque d'amitié, ou
un jugement sur soi.
Les “j'aime“ sur
Facebook sont un bien particulièrement prisé. Des adolescents participant à un
sondage mené en 2013 par un centre de recherche américain ont admis qu'ils
modifiaient le contenu de leur profil pour obtenir un maximum de “j'aime“,
supprimant par exemple les photos qui n'étaient pas à la hauteur.
Sur Facebook,
les adolescents ont l'impression que leurs succès sont diminués et leurs échecs
amplifiés. Le sentiment d'échec qui en résulte conduit à “la déprime Facebook“.
Facebook rendrait malheureux
D’après une
étude menée par des psychologues de l’Université du Michigan, publiée dans PLoS One en août 2013, plus on utilise
Facebook, plus on est de mauvaise humeur.
Ces conclusions
ont été déduites après que les chercheurs se soient penchés sur la manière dont
82 jeunes adultes utilisent le réseau social Facebook, pendant une période de 2
semaines. Lorsque les participants à l’expérience ont commencé, on leur a
demandé de noter leurs humeurs et la satisfaction qu’ils ressentaient par
rapport à leurs vies. Durant les deux semaines, les chercheurs ont demandé aux
participants de répondre à des questions relatives à leur humeur générale et
sur le temps qu’ils ont passé sur Facebook depuis le dernier check, à
intervalle de 2 heures.
La conclusion de
l’étude : plus les gens passaient du temps sur Facebook, pendant la période de 2
heures, plus ils se sentaient mal.
Le résultat fût
le même lorsqu’on a relevé le temps moyen passé sur Facebook, pour une
personne, et son “humeur moyenne“. Ceux qui passaient le plus de temps sur le
réseau social avaient les pires humeurs.
Selon l’un des
auteurs de l’étude, Ethan Kross, ce phénomène pourrait mettre une multitude de
facteurs en jeu. Parmi les raisons évoqués par le chercheur, il y a les
comparaisons sociales qui peuvent être faites lorsque on va sur Facebook, la
réduction du temps passé à mener des activités supposées bénéfiques comme le
fait de sortir, de faire de l’exercice ou encore la réduction des interactions
directes avec des gens.
L’abus du réseau social peut favoriser la dépression
Selon une nouvelle
étude par des chercheurs de l'université de Houston,
dirigés par Mai-Ly Steers, publiée dans
le Journal of Social and Clinical Psychology en avril 2015, plus on passe de temps sur les réseaux sociaux,
plus on a de chances de développer des symptômes de dépression.
D’après les résultats de leur étude sur les
habitudes de navigation sur Facebook des centaines de personnes, cela signifie
que les sentiments dépressifs sont étroitement associés au temps passé sur ce
réseau social, et au fait de se comparer avec ses amis.
L’étude américaine a consisté à prendre un
groupe de 84 étudiants, puis à les séparer en deux groupes de 42 personnes, qui
devaient ensuite surfer sur Facebook pendant dix minutes.
* Dans le premier groupe, les personnes
pouvaient poster des statuts, en commenter d’autres, bref, être actifs.
* Dans le deuxième groupe, sur le même
temps donné, les participants devaient
se contenter de regarder le fil d’actualités sans faire aucun commentaire.
À la fin de la journée, ceux qui n’avaient
rien fait voyaient leur humeur dégradée par rapport à ceux qui avaient été
actifs sur Facebook.
Comme toute pratique abusive, trop de Facebook peut avoir des effets
négatifs sur la santé et peut notamment conduire à un état dépressif chez
certains utilisateurs.
Le mécanisme est simple. En surfant sur
Facebook, les internautes comparent inévitablement leur vie avec celle de leurs
contacts Facebook. Le problème, c’est qu’en général, Facebook n’est utilisé que
pour poster les moments les plus intéressants de leur vie. Les utilisateurs
comparent inévitablement leur vie personnelle à celle que leurs amis veulent
bien afficher sur le réseau social, et le sentiment d’avoir une vie moins
trépidante peut alors faire apparaître une forme de frustration et l’apparition
de symptômes liés à la dépression.
Les chercheurs néanmoins signalent que cela ne
signifie pas que Facebook cause la dépression, mais plutôt que les sentiments
de dépression sont intimement associés à beaucoup de temps passé sur Facebook
et au fait de se comparer avec ses amis, même si un lien entre temps passé sur Facebook et dépression existe effectivement.
Le danger c’est
que Facebook divulgue souvent de l’information à propos des amis qui seraient
inconnus en temps normal, ce qui offre encore plus d’occasions pour se comparer
socialement.
Les chercheurs espèrent que les
conclusions de leur étude permettront de développer de nouveaux outils
permettant d’anticiper les risques de dépressions liées aux réseaux sociaux.
Un accompagnement parental recommandé
En tant que
parents, leur rôle est d'aider l’adolescent à ne pas associer son estime
personnelle aux réseaux sociaux et de l'équiper afin qu'il prenne conscience
des mensonges et des illusions de Facebook.
Il faut être
attentif sur les signes qui pourraient indiquer que l’adolescent souffre de “déprime
Facebook“. Par exemple s'il change soudain d'humeur (en particulier s'il est
renfrogné après être allé sur les réseaux sociaux), s'il se replie sur lui-même
ou change ses habitudes alimentaires.
Comme dans tout concept il y a du bon comme du mauvais, le tout est de prendre du recul et d’utiliser ces réseaux à bon escient, en gardant toujours à l’esprit tout de même que nous sommes des êtres vivants, des vrais, et que rien ne remplace les relations véritables avec nos proches. Rien ne vaut une belle balade en forêt, une sortie en famille, une soirée au théâtre ou au cinéma. Qu’il est bon de s’installer confortablement et de prendre un bon livre pour s’évader intellectuellement et de rêver.
Les réseaux sociaux font partie de notre vie certes, mais on peut aussi faire le choix de ne pas les utiliser ou de le faire avec mesure pour qu’ils n’empiètent pas sur notre quotidien.
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