L’obésité
des enfants constitue l’un des plus grands défis pour la santé publique au 21e siècle. Il s’agit d’un problème mondial qui affecte de nombreux pays à revenu
faible et intermédiaire, en particulier en milieu urbain.
L'obésité
est devenue la première maladie non infectieuse de l'Histoire. C'est une
véritable épidémie qui frappe
aussi bien les pays industrialisés que les pays en voie de développement.
L'Organisation Mondiale de la Santé place actuellement sa prévention et sa
prise en charge comme une priorité dans le domaine de la pathologie
nutritionnelle.
Près de
43 millions d’enfants de moins de cinq ans sont en surpoids ou sont obèses.
Tous sont exposés à un marketing intensif de produits trop riches en graisse,
en sucre ou en sel.
L'obésité ne fait pas que
toucher l'apparence des enfants; elle a des conséquences graves sur leur santé
et leur bien-être. Les gens qui sont obèses sont plus susceptibles de souffrir
de problèmes de santé. Le surpoids et l'obésité sont également associés à des
problèmes psychosociaux comme la piètre estime de soi et la dépression.
Les
principales causes de l'augmentation de l'obésité infantile se trouvent dans un
changement de régime alimentaire avec une consommation accrue d'aliments
énergétiques riches en graisses et en sucres mais pauvres en vitamines,
minéraux et autres micro-nutriments sains, et une tendance à la diminution de
l'activité physique.
Surpoids
et obésité
Définition.
Le surpoids et l’obésité sont définis comme une accumulation anormale ou
excessive de graisse qui présente un risque pour la santé.
Mesurer
le surpoids et l’obésité
L'obésité
est définie par un Indice de Masse Corporelle (IMC) ou Body Mass Index
(BMI). L'IMC est calculé en divisant le poids de la personne par le carré de sa
taille (Kg / m2). Si cet indice est supérieur ou égal à 30, l'individu est
considéré comme obèse.
Il
est difficile d’élaborer un indice simple qui permette de mesurer le surpoids
et l’obésité chez les enfants et les adolescents car leur organisme subit un
certain nombre de changements physiologiques en cours de croissance.
Chez
l'enfant qui grandit, les choses sont plus compliquées. Pour faciliter le
diagnostic, on a créé les courbes de corpulence: elles permettent de
comparer l'IMC d’un enfant petit à celui d'enfants du même âge et du même sexe.
Pratique
: On peut télécharger les courbes de corpulence sur le site de l'Institut
national de prévention et d'éducation pour la santé (INPES) ici.
Les
causes de l'obésité de l'enfant
Chez l'enfant comme chez l'adulte, le
développement de l'obésité résulte d'un bilan énergétique positif prolongé (les
apports caloriques ou énergétiques sont supérieurs aux dépenses). Les raisons
en sont multiples et intriquées, sous la dépendance d'influences complexes
d'ordre nutritionnelles, génétiques, métaboliques, psychologiques et sociales.
La
nutrition joue un rôle important sur le déroulement de la croissance. La
disponibilité en abondance d'aliments attrayants, riches en lipides et en
sucres rapides, l'ennui, des problèmes affectifs et/ou scolaires vont amener un
enfant à rechercher dans la nourriture une compensation, pouvant entraîner un
déséquilibre prolongé entre apports et dépenses, et le développement d'une
surcharge pondérale.
L’obésité
de l’enfant est associée à un risque accru de décès prématuré et d’incapacité à
l’âge adulte.
Plusieurs facteurs permettent d'expliquer l'obésité
Les
facteurs génétiques
Ils
ont un rôle indéniable mais ne sont pas les seuls responsables. Un petit nombre
de gènes aurait un impact important sur la corpulence et le pourcentage ou la
distribution régionale de la masse grasse.
Les
enfants en surpoids âgés d'une dizaine d'années ayant au moins un parent obèse
ont un risque de 80 % de devenir obèses à l'âge adulte contre 10 % de risque si
les deux parents sont maigres.
Les
facteurs endocrinologiques
Dérèglements
hormonaux, glandulaires.
Les
facteurs médicaux
Dans
le cas de la plupart des maladies non transmissibles provoquées par l’obésité,
les risques dépendent en partie de l’âge auquel l’obésité est apparue et de sa
durée.
L'obésité
est un facteur de risque majeur
associé aux maladies suivantes :
* Hypertension
artérielle
* Diabète
non insulino-dépendant de type II
* Maladies
cardiaques (surtout cardiopathies et accidents vasculaires cérébraux)
* Risques
plus importants pour certains types de cancer (de l’endomètre, du sein et du
colon).
* Niveaux accrus de cholestérol
et d'insuline
* Apnée
obstructive du
sommeil
* Arthrose
* Infertilité
* Insuffisance
veineuse
* Reflux
gastro-oesophagien
* Incontinence
urinaire
* Crises d'asthme
* Défaillance sur le plan de la
tolérance au glucose
* Problèmes sur le plan des os
et des articulations
* Stéatose hépatique non liée à
l’alcool
* Problèmes rénaux
* Syndrome des ovaires
polykystiques.
Les
facteurs environnementaux et les modifications comportementales
La malbouffe. Avec une alimentation
trop riche (nourriture à haute teneur en graisses). Les
populations occidentales ont tendance à consommer moins de calories et moins de
graisses alors qu'elles grossissent régulièrement. Cela s'explique par un
changement du style de vie qui devient de plus en plus sédentaire.
Manque d'activité physique. Il existe
un réel déséquilibre entre l'alimentation ingurgitée et celle dépensée.
L'environnement agit très précocement et joue
un rôle décisif dans la survenue de l'obésité infantile. Repérer très
tôt les facteurs susceptibles de favoriser un excès pondéral permet une
prévention adaptée et efficace.
Les
enfants sont particulièrement vulnérables à leur environnement car ils ont
moins de contrôle sur ce dernier. Ils ont peu de contrôle sur leur façon de se
déplacer et sur ce qu'on leur donne à manger. Les enfants ont souvent les mêmes
habitudes alimentaires que leurs parents ainsi que les mêmes habitudes sur le
plan de l'activité physique – c’est l'une des raisons pour laquelle l'obésité et
les problèmes liés à l'obésité semblent héréditaires.
Le
problème avec les enfants, encore plus que les adultes, c'est qu'ils ne savent
pas mesurer les qualités nutritionnelles des aliments qu'ils consomment, ni
même la manière dont ils les consomment. Dès qu'ils sont en âge d'ouvrir le
placard de la cuisine et de saisir seul un paquet de gâteaux au chocolat, le
risque d'une alimentation non contrôlée et parfois totalement anarchique est
très souvent source de surpoids.
En
grandissant, c'est fréquemment le scénario suivant: grignotage en dehors des repas et devant la télévision ou
l'ordinateur (pour les plus grands), vie sédentaire avec son cortège de
conforts modernes, l'ascenseur au lieu des escaliers, la voiture au lieu de la
marche à pied… Et voilà l’enfant sur la pente dangereuse de l'obésité.
Il y
a d'autres facteurs environnementaux qui entrent en jeu également. Des preuves
grandissantes semblent indiquer que l'environnement dans l'utérus aide à
programmer le métabolisme d'un enfant. L'exposition au diabète gestationnel et
l'obésité maternelle, un poids élevé à la naissance, et un retard de croissance
intra-utérin qui est suivi d’une croissance de rattrapage rapide sont tous
associés à l'obésité plus tard dans la vie. Par contraste, l'allaitement au
cours de l'enfance pourrait réduire les risques d'obésité. C’est également le
cas d'autres pratiques de santé, comme de dormir suffisamment et de manger
lorsque l’appétit le dicte.
À
qui s'adresser en cas de surpoids ?
Le
médecin traitant. Généralistes et pédiatres sont de plus en plus
sensibilisés à la surveillance de l'obésité.
Les
médecins psychologues et infirmières scolaires. Ils peuvent aider eux aussi
à revoir les comportements alimentaires à la maison et le mode de vie de l’enfant.
Les
services PMI (Protection maternelle & infantile). Ils sont
particulièrement utiles pour les familles à revenus modestes, les premières
touchées par l'obésité.
Lorsque
le médecin évalue un enfant, il doit s'assurer qu'il ne souffre pas d’un autre
problème, comme un trouble génétique, une maladie endocrinienne ou des dommages
neurologiques. De nombreux médicaments, comme les stéroïdes et les
antidépresseurs, peuvent également contribuer à la prise de poids et rendre la
perte de poids plus difficile.
Investigation
L’exposition à la publicité est plus nocive que la sédentarité
Dans
une étude publiée dans la revue Appetite
en juin 2013, les équipes de Kristen Harrison de l’université du Michigan ont
testé les notoriétés de certains aliments auprès d’enfants puis ont rapproché
ces données de leur IMC (Indice de masse corporelle).
Les
auteurs ont interrogé une centaine de parents sur leurs habitudes alimentaires,
mais aussi télévisuelles. Ils ont également interrogé des enfants consommateurs
de programmes entrecoupés de pubs. Pour ceux qui avaient accès à leur guise au
réfrigérateur et aux placards, leur perception d’un repas sain apparaît
faussée. Pour eux en effet, hamburgers, frites et autres gâteaux constituent les
bases d’une alimentation saine et équilibrée.
Plus
un enfant est familier avec les logos et les marques de restaurants fast-food,
de sodas et autre junk food plus
l'enfant est susceptible d'être en surpoids ou obèses. Donc plus il aura
tendance à être obèse à l’âge adulte.
Parce
que les enfants reçoivent la plupart des messages alimentaires via la
télévision, ils combinent simultanément sédentarité liée au temps passé devant
l’écran et incitations à consommer ces d'aliments malsains. Ainsi, c’est dès l’âge
de 3 ans que les enfants développeraient leurs préférences alimentaires… sous
influence.
Réduire
le temps passé devant l'écran permet de diminuer le surpoids chez des enfants
de 4 à 7 ans
Une
étude de l'université de l'État de New York publiée en juin 2014 dans les Archives
de pédiatrie (qui dépendent du Journal of the American Medical
Association) sur des moins de 7 ans démontre qu'il est possible réduire
le temps passé devant la télévision ou les jeux vidéo grâce à un appareil de
surveillance qui limite l'accès à l'écran.
La
télévision, les jeux vidéo, la prise fréquente de boissons sucrées et
d'aliments hypercaloriques sont les grands pourvoyeurs de surpoids, voire d'obésité
chez l'enfant.
Leonard
Epstein et son équipe de Buffalo, ont mené une expérimentation durant deux ans
sur 70 enfants de 4 à 7 ans déjà en surpoids qui «consommaient» de la
télévision ou se plongeaient dans un jeu vidéo au moins 14 heures par semaine à
la maison. Ils ont proposé à leur famille de mettre en place un appareil de
surveillance destiné à réduire l'accès à l'écran avec un code d'accès
électronique pour chaque personne du foyer. Les chercheurs ont séparé les
enfants en deux groupes, l'un sans aucune limite, l'autre avec une diminution
progressive de l'exposition, leur code d'accès leur interdisant de la dépasser.
Chaque
semaine, dans le second groupe, le temps autorisé était réduit de 10%
pour finalement obtenir une baisse de moitié des heures passées assis ou couché
devant l'écran, assortie d'encouragements pour s'y plier sans rechigner
(contrat d'objectif voire petites récompenses financières). À l'issue de ces
deux ans de suivi, les enfants ont réussi à réduire leur temps passé devant
l'écran de 17,5 heures par semaine contre seulement 5,2 heures de
réduction pour le groupe contrôle. Et dans le même temps l'indice de masse
corporelle a considérablement chuté contrairement à celui des gavés d'écran.
Des changements imputables plus à une diminution des apports énergétiques qu'à
une augmentation de l'activité physique.
Le manque de sommeil et l'obésité infantile
Une
étude menée par des chercheurs du Massachusetts General Hospital, dépendant de
la Harvard Medical School, publiée en mai 2014 dans la revue Pediatrics, révèle que les enfants qui,
à la petite enfance, dorment moins que le nombre d’heures recommandées voient
leur adiposité globale ou graisse corporelle augmenter dès l’âge de 7 ans, Ces
conclusions apportent des preuves convaincantes sur le lien entre un sommeil
insuffisant et l'obésité infantile et cela quelle que soit la période de la
petite enfance, mais montre également, sur plus de 1.000 enfants, qu'un enfant
sur 3 environ, ne dort pas suffisamment.
Les
auteurs rappellent qu’un sommeil suffisant et de qualité chez l’enfant repose
sur des heures de coucher régulières, l’absence de consommation de boissons
excitantes et d’écrans de tous types dans la chambre. Ils rappellent également
l’importance d’un bon sommeil pour la vigilance à l'école, l'humeur et la
qualité de vie.
En
effet, le manque de sommeil est aujourd’hui un facteur de risque avéré d’obésité et de trouble métabolique.
Chez le bébé l'équilibre nutritionnel passe
par le sommeil
Une
étude menée par des chercheurs de l’University College London, publiée en mars
2014 dans l’International Journal of
Obesity, conclut que moins de sommeil implique un besoin accru d’énergie.
Dès
l’âge d’un an environ, la durée de sommeil est déjà associée à l’apport
nutritionnel. C'est pourquoi, les très jeunes enfants qui dorment moins mangent
plus, avec pour conséquence un risque accru d'obésité plus tard dans la vie. Les
conclusions évaluent ainsi à 10%, le
taux de l’augmentation de l’apport calorique liée au manque de sommeil chez
le petit enfant. Un apport qui, même s'il compense à court terme une dépense
supplémentaire d'énergie, prédispose déjà à de mauvaises habitudes
nutritionnelles.
Le
manque de sommeil contribue au gain de poids durant la petite enfance, très
probablement en bousculant la régulation des hormones de l'appétit.
Le
sommeil des parents conditionne aussi celui des enfants
Une
étude de l’Université de l'Illinois, publiée en avril 2014 dans la revue Frontiers in Psychology, conclut que les parents comme les enfants
doivent dormir suffisamment pour réduire le risque d’obésité infantile.
L’auteur,
Barbara H. Fiese, démontre que le
sommeil des parents conditionne aussi celui des enfants, et le risque de
surpoids de l’enfant. Donner l’exemple d’un bonne routine de sommeil, tout
comme de bonnes habitudes alimentaires ou de pratique de l’exercice, fait
partie d’une bonne éducation de santé. Elle remarque que le défi est difficile
à tenir, avec de petits enfants, et la possibilité de ne trouver le sommeil
qu’une fois les enfants endormis.
L’étude
a rapproché les données socio-économiques, de routines familiales (sommeil,
alimentation), de prévalence de l'obésité ou du surpoids pour 337 enfants d'âge
préscolaire et leurs parents.
4
routines ont été évaluées chez les enfants :
* un
sommeil suffisant (10 heures ou plus par nuit),
* une
routine de repas familiaux,
* la
limitation du temps d'écran <2 heures par jour
* pas
de télévision de la chambre.
Le sommeil de l’enfant, premier facteur de
protection contre le surpoids. Le seul facteur de protection majeur contre
l'obésité ou de surpoids chez les enfants identifié dans l’étude est une durée
de sommeil suffisante. Les enfants en manque de sommeil présentent un risque
accru de surpoids versus les enfants qui respectent au moins 3 des routines.
Le sommeil des parents, premier facteur de
sommeil des enfants. Les chercheurs constatent que le nombre d'heures de
sommeil des parents est lié à la quantité de sommeil des enfants. La routine
familiale de sommeil est globalement en cause dans le risque de surpoids des
enfants.
Le
manque de sommeil touche l’enfant, quel que soit son âge, ce n'est pas
seulement un problème pour les enfants d'âge préscolaire, mais aussi pour les
enfants en primaire et les élèves du secondaire dont le cerveau est encore en
développement.
Trois principes, bien manger, bien jouer, et
bien dormir. Une bonne nutrition, assez d'exercice et un sommeil suffisant
protègent toute la famille. Débrancher une demi-heure avant d’aller se coucher,
c’est un bon principe pour les parents, comme pour les enfants. Les adultes
doivent suivre une routine apaisante eux-mêmes, éteindre leurs tablettes et
s'engager dans un rituel apaisant. L'exposition des enfants à la télévision et
aux écrans doit être limitée à 2 heures par jour et désactivée également une
demi-heure avant le coucher, pour entrer dans une routine prévisible pour
l’enfant et le temps de sommeil recommandé est de 10 heures par nuit, pour le
petit enfant.
L’obésité ralentit les réflexes du cortex
Des
chercheurs de l’Université de l'Illinois dans une étude, publiée en avril 2014
dans la revue Cerebral Cortex,
révèlent un lien entre l'obésité de l'enfant et sa fonction cognitive, en
montrant que les réponses cérébrales et comportementales d’enfants atteints d’obésité
sont ralenties.
L’étude
a examiné la relation entre l'obésité et le contrôle cognitif à partir de
mesures neuro-électriques et comportementales de 74 enfants préadolescents,
dont la moitié étaient obèses et la moitié de poids normal. Les enfants devaient
indiquer la direction de bancs de poissons animés sur un écran, certains
poissons allant ou non dans la même direction que le groupe principal.
Les
chercheurs constatent non seulement que les enfants atteints d’obésité sont
considérablement plus lents à réagir aux mouvements des poissons mais aussi que
les enfants de poids normal sont plus aptes à rectifier leur comportement pour
éviter de reproduire leurs erreurs. Les enfants de poids normal se révèlent
plus précis dans l’accomplissement de la tâche, avec un meilleur contrôle de
l'exécutif.
Des résultats qui suggèrent ainsi que
l'obésité est associée à une diminution du contrôle cognitif, via
l’activité dans le cortex préfrontal et le cortex cingulaire antérieur, 2 zones
impliquées dans le contrôle de l'action. Des résultats qui ont aussi des
implications concrètes dans le parcours scolaire des enfants: Une tâche
de contrôle de l'exécutif (action) nécessite de l'organisation, de la
planification et de l'inhibition, des processus cognitifs également nécessaires
pour réussir en mathématiques et en lecture, donc importants pour la réussite
scolaire puis professionnelle.
Obésité
infantile et QI
Des recherches récentes ont montré que
l’obésité peut réduire les capacités intellectuelles des enfants et affecter
leurs résultats scolaires en orthographe et en mathématiques notamment.
Des
chercheurs de l’Université de New York et de l’Institut de Recherche en
Psychiatrie Nathan Kline ont comparé en
septembre 2012, les performances intellectuelles de 49 adolescents
souffrant du syndrome métabolique avec un groupe témoin de 62
adolescents en bonne santé.
Les
résultats de leur étude montrent que les performances intellectuelles des
enfants touchés par ce syndrome sont réduites dans les domaines suivants:
mathématiques, orthographe, niveau d’attention et durée d’attention, et
flexibilité mentale. Les chercheurs ont également noté des différences dans la
structure de l’hippocampe, la partie du cerveau qui régule l’apprentissage, la
mémoire et l’émotion.
Sur la
base de ces résultats, ils recommandent d’associer au traitement classique de
l’obésité infantile une thérapie ayant pour objectif la stimulation de la
fonction cérébrale.
Le gène muté KSR2 augmente l'appétit
Une étude
de l'université de Cambridge, publiée en octobre 2013 dans la revue Cell, identifie la racine génétique d’un
appétit insatiable et d’un métabolisme lent chez certains jeunes patients
obèses.
L'étude
a séquencé le génome de 2.101 patients atteints d’obésité sévère précoce et
identifié des mutations dans un gène particulier, KSR2, qui vont augmenter
l'appétit et ralentir le métabolisme.
La
découverte de ce nouveau gène de l'obésité, KSR2 fournit également de nouveaux
indices sur le développement précoce de l'obésité.
Des
expériences sur les cellules avaient déjà montré que les mutations de KSR2
altèrent le métabolisme du glucose et l'oxydation des acides gras. Les patients
porteurs présentent une hyperphagie, une résistance à l'insuline et un
métabolisme réduit.
Les
enfants obèses porteurs de ces mutations dans KSR2, montrent une augmentation
de l'appétit, une faible fréquence cardiaque, un ralentissement du métabolisme
et une résistance élevée à l’insuline.
Identification
d’une prédisposition génétique à l'obésité infantile commune
Une
méta-analyse de 14 études antérieures, menée par des chercheurs de l’Hôpital
pour enfants de Philadelphie, cofinancée par les National Institutes of Health (NIH) et publiée en avril 2012 dans Nature Genetics, a identifié 2 nouveaux
gènes qui mutés, sont associés à l’obésité infantile commune. L’étude, menée par un groupe international,
le EGG Consortium rappelle que si les facteurs environnementaux, tels que
les choix alimentaires et la sédentarité contribuent aussi à l'obésité dans
l'enfance, les adolescents obèses ont un risque plus élevé de mortalité à l'âge
adulte.
La
méta-analyse a ainsi inclus 14 études génomiques couvrant 5.530 cas d’obésité
infantile et 8.300 sujets témoins, tous d'ascendance européenne. Deux nouvelles variantes ont été identifiées,
l'une au sein du gène situé sur le chromosome 13 OLFM4, l'autre au sein du gène
sur le chromosome 17 HOXB5 et l’implication moins importante de deux autres
variantes génétiques.
Ce
travail ouvre de nouvelles voies à explorer dans la génétique de l'obésité
infantile commune et ces premiers résultats peuvent déjà contribuer à concevoir
de futures interventions de prévention et des traitements pour les enfants, en
fonction de leurs génomes individuels.
Prévenir
l’épidémie d’obésité de l’enfant
Le
surpoids et l’obésité, aussi bien que les maladies non transmissibles qui les
accompagnent, sont dans une grande mesure évitables.
La
prévention constitue le meilleur moyen d’enrayer l’épidémie d’obésité de
l’enfant. Le but de la lutte contre l’obésité de l’enfant consiste à atteindre
un équilibre énergétique susceptible d’être maintenu pendant toute la vie de
l’individu.
La
compréhension de ce qui constitue un poids santé et savoir comment maintenir ce
poids est un processus qui devrait commencer durant la grossesse et se
poursuivre tout au long de la vie.
Parmi
les habitudes familiales saines, on retrouve la consommation d'aliments qui
sont plus nutritifs et plus faibles en gras et en sucre; prendre régulièrement
un petit-déjeuner; faire plus d'activité physique; regarder moins de
télévision; dormir suffisamment; et allaiter. Il est également important de
respecter l'appétit naturel des enfants en ce qui concerne la quantité de
nourriture ingérée, particulièrement lorsqu'ils sont très jeunes. Les diètes
imposées et le gavage ne respectent pas les signes naturels de faim et de
satiété de l’enfant, et engendrent souvent un apport calorifique plus élevé.
Une alimentation équilibrée avec quatre repas par jour, le goûter permettant de
patienter jusqu’au repas du soir.
4
règles pour maigrir et se sentir mieux de la méthode “Papillote”
Le Dr Vincent Boggio du CHU de Dijon a élaboré une méthode à l'intention des parents et de leur enfant en surpoids.
1) Ne
pas se resservir.
2)
Manger uniquement pendant les repas.
3)
Marcher 30 minutes par jour.
4)
Ne jamais être seul(e) à la maison.
Ces
4 règles sont simples et doivent être respectées à la lettre. Aucun écart n'est
autorisé. Il ne faut pas essayer de "limiter" ou
"éviter", mais suivre rigoureusement l'ensemble de ces 4 consignes,
et systématiquement tous les jours. L'enfant
doit certes être aidé par ses parents, mais doit aussi bien comprendre les règles
et l'impossibilité d'y déroger. En contrepartie, aucun aliment n'est interdit,
ni inversement imposé.
Quelques
conseils pour manger de façon saine et équilibrée
* Éviter
de sauter des repas, surtout le petit déjeuner.
* Essayer
d'inclure des aliments provenant de trois ou quatre groupes alimentaires (pains
et céréales, fruits et légumes, viande et substituts, lait et produits
laitiers) dans chaque repas. Planifier les repas et les collations pour y
inclure une variété d'aliments nutritifs et savoureux.
* Limiter
la taille des portions des collations (maximum 1 à 2 collations par jour.)
Choisir des fruits frais et du yogourt ou du fromage, un muffin ou des céréales
et du lait, la moitié d'un sandwich, des craquelins et du fromage.
* Laisser
l’enfant savourer ses aliments préférés avec modération sans se sentir
coupable. Choisir des collations à faible teneur en calories (maximum 1 à 2 collations
par semaine).
* Éviter
de consommer autre chose que des fruits après souper afin que l'enfant ait faim
au petit déjeuner.
* Choisir
des boissons sans sucre. Éviter les boissons gazeuses régulières, le jus, les
breuvages aux fruits et les eaux parfumées régulières. Toute boisson sucrée
doit être considérée comme un aliment solide.
* Parallèlement, surveillez les apports en oméga-6, que l'on consomme en excès, en regard des oméga-3. Ce déséquilibre semble être l'un des facteurs expliquant l'augmentation de l'obésité infantile. Il suffit tout simplement de diminuer la consommation des principaux vecteurs: huiles de tournesol et de pépins de raisin, mais surtout préparations industrielles et gâteaux du commerce.
Encourager
l'activité physique de l'enfant
Le
surpoids et l'obésité peuvent venir d'une mauvaise alimentation mais aussi d'un
manque d'activité physique. Pour
cette raison, il est important de vérifier que l’enfant ne passe pas trop de
temps devant la télévision ou les jeux vidéo.
Marcher
est l'activité la plus naturelle de l'enfant.
Il doit donc cumuler un minimum de 30 minutes de marche par jour. En parallèle,
il peut regarder la télé ou faire des jeux sur l'ordinateur, à discrétion de
ses parents, évidemment.
L'activité
physique est tout aussi importante que l'apport en calories. Les enfants (et
les adultes aussi) doivent être plus actifs, non seulement pour contrôler leur
poids, mais pour leur santé et leur bien-être en général.
* Choisir
une variété d'activités que l’enfant aime pratiquer.
* Choisir
des activités pouvant être pratiquées près de la maison, comme la marche, le
vélo, la danse ou les jeux à l'extérieur.
* Limiter
la télévision, les jeux vidéo et les jeux sur ordinateur à 1 ou 2 heures
par jour. La plupart des médecins recommandent moins de deux heures par jour. Au
besoin, sortir le téléviseur de la chambre de l’enfant pour en limiter
l'utilisation. Une étude démontre que les enfants qui ont un téléviseur dans
leur chambre regardent près de cinq heures de télé de plus que ceux et celles
qui n'en ont pas.
* Donner
le bon exemple – être actif avec l’enfant.
Plusieurs principes parentaux devraient être appliqués pour corriger les comportements alimentaires et d'activité physique
L'alimentation,
l'activité physique et les modifications de comportement sont plus efficaces
quand toute la famille est impliquée.
Trouver
des raisons de féliciter l’enfant de son comportement
* Offrir des récompenses pour les modifications positives du comportement. Ne jamais offrir de nourriture en récompense.
* Établir
des heures fixes pour les repas et les collations.
* Déterminer
quels aliments sont disponibles et quand. Laissez l’enfant décider s'il mange
ou non.
* Offrir
seulement des choix santé.
* Retirer
les tentations.
* Donner
l'exemple.
* Être
constant.
En
conclusion, parents et enfants sont impliqués et c'est ensemble qu'ils
gagneront une perte de poids et
qu'ils savoureront un nouveau bien-être.
La
réduction de l'obésité infantile nécessitera un effort global
Pour
enrayer l’épidémie d’obésité de l’enfant il faut un engagement politique soutenu
et la collaboration de nombreux intervenants publics et privés.
Les
gouvernements, les partenaires internationaux, la société civile, les ONG et le
secteur privé ont des rôles vitaux à jouer pour créer des environnements sains
et faire en sorte que les options alimentaires plus saines proposées aux
enfants et aux adolescents soient abordables et facilement accessibles.
* Mettre
sur pied des programmes scolaires complets sur la santé qui traitent de sujets
comme vivre sainement et manger sainement et qui comprennent des cours
d’éducation physique.
* Mettre
sur pied des initiatives communautaires comme l’éducation sur la nutrition dans
les épiceries et les restaurants, la création de jardins communautaires et de
sentiers de marche, et l’amélioration de la sécurité du quartier.
* Planifier
l’aménagement du territoire et du transport de façon à encourager les moyens de
transport actifs comme la marche et la bicyclette, au lieu de la dépendance sur
les automobiles.
* Adopter
des options de taxation comme des impôts fonciers qui découragent l'étalement
urbain et une «taxe de découragement» sur les aliments dont la teneur
calorifique est élevée et qui contiennent peu de nutriments.
* Réglementer
la publicité qui entoure la malbouffe et les autres aliments à haute teneur
calorifique ainsi que la commercialisation de ces aliments.
* Offrir
un meilleur soutien du revenu pour les familles à faible revenu, ce qui réduira
l’insécurité alimentaire et encouragera les choix plus sains.
Voir aussi…
Obésité infantile tout ce joue avant cinq ans |
Obésité et surpoids chez l'adolescent |
Bébés obèses |
Effets de la malbouffe dans le processus du cerveau et l'organisme |
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|
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