Les hémisphères cérébraux forment les parties les plus volumineuses du cerveau. Ils sont deux : un
hémisphère droit et un hémisphère gauche.
En règle générale l’hémisphère droit
du cerveau gère la partie gauche du corps et l’hémisphère gauche la partie
droite du corps.
Il y a deux parties du cerveau qui permettent un lien cérébral entre
les deux hémisphères: le cervelet et le corps calleux.
Le cervelet permet la coordination des mouvements de par son lien
particulier qu’il offre entre les deux hémisphères. Il est situé à l’arrière du
cerveau, en dessous des hémisphères.
Le corps calleux est situé entre les deux hémisphères qu’il lie grâce à
des fibres nerveuses. C’est la commissure la plus importante car elle lie
toutes les parties du cerveau, elle assure le transfert d'informations entre
les deux hémisphères et leur coordination.
Chacun comprend les fonctions
cérébrales gérant les perceptions et la motricité de la partie du corps située
à l'opposé. Chaque hémisphère cérébral est entouré d'une substance grise, le
cortex, et creusé par des canaux qui en délimitent les lobes. Les deux
hémisphères cérébraux sont symétriques (mais pas parfaitement) et reliés entre
eux par des fibres nerveuses qui constituent le corps calleux.
Ces deux cerveaux sont en interaction
constante. Même si le cerveau fonctionne selon un mode préférentiel, il faut
solliciter l’autre hémisphère. Les deux cerveaux ont besoin de collaborer. L’un
et l’autre sont indispensables pour penser efficacement. Utiliser le double
cerveau permet une meilleure compréhension, une meilleure mémorisation,
autrement dit : permet d’exploiter pleinement son potentiel intellectuel
en découvrant de nouvelles stratégies et de nouvelles ressources.
Pour que les deux hémisphères jouent
pleinement leur rôle, il faut les solliciter. Les voies neuronales se créent
par des pratiques répétées. Les voies les plus parcourues se consolident, les
autres tendent à disparaître.
Les hémisphères ne sont pas parfaitement symétriques. Le langage en particulier, est principalement traité dans l’hémisphère gauche qu’on appelle alors hémisphère dominant (mais ce n’est pas systématique, car dans 3% des cas, le langage est traité par l’hémisphère droit). De nombreuses autres fonctions cognitives présentent une asymétrie cérébrale. Par exemple, les aptitudes visuo-spatiales (comme la rotation mentale) sont souvent mieux réalisées par l’hémisphère droit, de même la perception des visages semble davantage liée à l’hémisphère droit. A l’inverse, les processus impliqués dans la numération impliquent l’hémisphère gauche plus que le droit.
Chaque hémisphère est lui-même
partagé en quatre aires appelées lobes, dans lesquels ces différentes fonctions
sont gérées: le lobe frontal, le lobe pariétal, le lobe temporal et le lobe
occipital. Les principales fonctions de chaque
lobe sont les suivantes :
Les lobes frontaux : parole et
langage, raisonnement, mémoire, prise de décision, personnalité, jugement,
mouvements. Le lobe frontal droit gère les mouvements du côté gauche du corps,
et inversement, le lobe frontal gauche gère les mouvements du côté droit.
Les lobes pariétaux : lecture,
repérage dans l’espace, sensibilité. Là aussi, le lobe pariétal droit gère la
sensibilité du côté gauche du corps et réciproquement.
Les lobes occipitaux : vision.
Les lobes temporaux : langage,
mémoire, émotions.
D’une manière générale, l’hémisphère
droit commande le côté gauche du corps et inversement. Cependant, la
répartition des fonctions à l’intérieur des lobes n’est pas totalement figée.
Certaines fonctions sont gérées dans des zones différentes selon les personnes.
Ainsi, la zone du langage est généralement située dans le lobe temporal gauche
chez les droitiers, alors qu’elle peut être située des deux côtés chez les
gauchers.
Les hémisphères droit et gauche se
sont différenciés pour effectuer des activités intégratives distinctes. Le
corps calleux est la structure cérébrale inter-hémisphères, constituée de
millions de fibres myélinisées. Il permet aux messages nerveux de passer très
rapidement d'un hémisphère à l'autre. Les informations sont alors associées
pour constituer un ensemble cohérent.
Hémisphère gauche
Le cerveau gauche est analytique, logique, mathématique, séquentiel. Il
fonctionne de préférence à partir du détail, il s'en sert pour aller vers la
complexité. Il gère le temps, les savoir faire, les procédures. C'est le siège
préférentiel du langage. Il est rationnel.
* compréhension du langage
parlé ;
* raisonnement logique ;
* motricité de la partie droite du
corps.
Hémisphère Droit
Le cerveau droit est analogique, empirique, intuitif. Il fonctionne
plutôt sur la globalité, l'expérience et l'erreur, la déduction. Il est plus
irrationnel et du domaine émotionnel. Chaque information nouvelle passe par
lui.
Siège de la conscience auditive et visuelle, de la créativité et de
l’orientation spatio-temporelle, de l’intuition, des aspects émotionnels du
langage ainsi que du traitement des informations sensorielles entrantes.
Il gère l’espace, l’intelligence globale, le sens artistique. C'est le
siège préférentiel du traitement de l'image et de la communication non verbale.
La perception et la compréhension de
la musique sont une des facultés spécifiques de l’hémisphère droit. Pour avoir
une audition d’ensemble, pour que les notes assemblées deviennent une mélodie
il faut la puissance de synthèse de l’hémisphère droit.
Il participe à la construction de
classes logiques et intervient de façon importante dans la formation des
concepts et perçoit la réalité dans son ensemble de façon directe, sans
interprétation.
Fonctions
* perception de la musique ;
* perception émotionnelle ;
* contrôle visuo-spatial ;
* motricité de la partie gauche du
corps.
Les émotions, qui sont en rapport
avec les structures sous corticales du système nerveux, communiquent avec les
deux hémisphères qui les font monter à la conscience. Selon leur contenu, elles
peuvent passer par le cerveau gauche ou le cerveau droit. Les émotions qui
transitent par l’hémisphère droit peuvent provoquer des réponses avant même
d’avoir été verbalisées. C’est ainsi que dans les relations interpersonnelles,
tandis que l’on écoute ou que l’on parle, le corps adopte des attitudes de
réponse directes et interactives à l’attitude de l’autre, sans que cela passe
par le conscient.
Développement cérébral de
l’enfant
À la naissance, les connexions du cerveau du bébé ne sont pas encore
bien établies. Encore malléables, elles peuvent être modifiées ou créées en
fonction de ce qui se passe autour de lui. Ce sont les expériences
quotidiennes, comme le jeu, la lecture, l’apprentissage, les interactions et la
réaction des gens, qui favorisent le développement du cerveau du bébé.
La qualité de ces connexions et du développement du cerveau de l’enfant,
aura un effet sur sa capacité d’acquérir le langage et de résoudre des
problèmes, ainsi que sur sa réussite scolaire. Plus tard, ce développement
pourra influencer sa santé physique et affective et ses relations avec les
autres.
L’influence de l’environnement
Même les nourrissons peuvent vivre du stress lorsque leur milieu de vie
ou de jeu est effrayant ou qu’ils ne s’y sentent pas en sécurité. Le stress
toxique, beaucoup plus grave que le stress temporaire vécu au quotidien, peut
être causé par des problèmes à long terme, comme les conflits familiaux graves,
la pauvreté, la maltraitance, la négligence, l’exposition à la violence, l’abus
de drogues ou d’alcool par un parent ou la présence d’une maladie mentale non
traitée chez un parent. Ce stress toxique nuit au développement du cerveau du
bébé. Il peut entraîner des problèmes physiques et affectifs et des difficultés
d’apprentissage qui apparaissent à l’enfance et peuvent persister jusqu’à l’âge
adulte.
Les relations sont essentielles. Des relations
chaleureuses, constantes et positives favorisent le développement du cerveau du
bébé et le protègent des effets négatifs du stress.
L’importance de la marche à quatre pattes
Le cerveau a besoin de stimulation des cinq sens pour se développer.
Les stimulations vestibulaire, tactile et kinesthésique sont particulièrement
importantes. Le mouvement stimule la croissance et l’établissement des
connexions entre les cellules nerveuses et vers le néocortex où l’intégration a
lieu.
Le développement de l’enfant suit un patron prédéterminé. Chaque
acquisition motrice a un rôle important pour les étapes suivantes. Cette
séquence permet le développement de la coordination, de l’équilibre et surtout
de l’établissement de connexions importantes entre les différentes aires du
cerveau.
Le cervelet permet la fluidité et la coordination des mouvements. De
cette partie du cerveau partent plusieurs connexions nerveuses vers la région
du jugement et de l’attention, de l’intégration des mouvements ainsi que vers
les centres de la parole. Le cervelet devient mature vers l’âge de 6 mois. Le
bébé doit apprendre à coordonner les signaux des cinq sens de manière à
comprendre la relation entre son corps et son environnement.
Les réflexes primitifs sont les mouvements que font les nouveau-nés.
Ils seront transformés en réflexes posturaux qui se maintiendront la vie
durant. Ils apparaissent in utero vers 5 semaines et ils seraient responsables
des premières réponses motrices de survie. Les réflexes primitifs sont
progressivement inhibés vers 4 mois pour laisser place aux réflexes posturaux.
Ceux-ci sont nécessaires pour la stabilité et le maintien par rapport à la
gravité.
Il est important de laisser le bébé au sol de manière à lui permettre
de :
* Développer les patrons moteurs (se tourner, s’asseoir, se lever, se
déplacer)
* Contrôler la gravité
* Pratiquer l’équilibre et la stabilité
* Intégrer les réflexes primitifs
L’enfant utilise les deux côtés – gauche et droite – de son corps qu’il
doit apprendre à coordonner avec les deux hémisphères – gauche et droit – de
son cerveau.
Ce mode de déplacement stimule le cerveau du bébé en plein développement.
Le 4 pattes change aussi la façon dont l’enfant interagit avec le monde. Il va
prendre des points de vue différents sur les objets qu’il rencontre, ce qui le
changera des objets que ses parents lui donnent toujours de la même manière.
La locomotion a un effet avéré sur un ensemble d’activités cognitives :
codage de l’objet, codage de l’espace, mémoire des actions, développement des
sens, des émotions. La préhension aussi se met en place. En allant chercher des
petits objets, l’enfant développera la «pince», l’adaptation de la
main aux différentes tailles de l’objet.
Les enfants qui ont pratiqué le 4 pattes ont en général plus de
vocabulaire à l’âge de deux ans : des mots d’interdiction (comme
« non », « ne fais pas », « chaud »,
« attends ») et des mots de description de l’environnement.
Sauter l'étape du 4 pattes n'est pas un
signe de précocité, comme le pensent nombre de parents, mais pourrait au
contraire participer à des retards d'apprentissage de la lecture.
La position à 4 pattes nécessite un regard allant de haut en bas,
lequel développe les mouvements de flexion-extension de la tête. Sans
cette étape, la colonne cervicale sera moins souple et l'adaptation visuelle
en sera modifiée. L'enfant aura ultérieurement du mal à adopter la position
habituelle de lecture d'un livre et moins de facilité à apprendre et à aimer
lire.
Les experts croient que le développement moteur et le développement
cognitif sont intimement liés. L l'apparition de nouvelles habiletés motrices
offre au tout-petit des opportunités de découvrir le monde et de pratiquer la
communication. Les scientifiques ont d'ailleurs remarqué que les étapes du
développement du langage sont synchronisées sur celui du mouvement.
La marche à quatre pattes crée de nouvelles connexions nerveuses dans
le cerveau pour remplacer celles plus primitives qui étaient, jusque là,
responsables des réflexes. Le bébé apprend également à balayer l'horizon du
regard, ce qui contribuerait à améliorer sa vision latérale à grand angle.
Marcher à quatre pattes favoriserait aussi une meilleure coordination et
permettrait au côté gauche et au côté droit de travailler ensemble.
Le mouvement au sol est essentiel pour le développement moteur, mais
également pour celui du langage, de la dextérité manuelle, du toucher, de
l'audition et de la vision. Ceux-ci feraient même une association entre cette
stratégie pour se déplacer et l'apprentissage de la lecture.
Lors de la pratique de 4 pattes, le bébé utilise à la fois la partie
droite et la partie gauche de son cerveau, lui permettant de coordonner son
activité motrice. Ses membres opposés travaillent en même temps, le sens de
l’équilibre se met en place.
Conseils pour encourager le bébé à marcher à quatre pattes
* Placez des jouets ou des objets intéressants devant lui, hors de sa portée.
* Jouez à cache-cache derrière une chaise pour l'inciter à venir vers
vous.
* Faites une piste à obstacles en plaçant des oreillers, des
couvertures et des jouets que votre enfant pourra enjamber. Placez votre bébé
au début de la piste et placez-vous à la fin, puis en l'appelant, encouragez-le
à venir vers vous.
La musique sert de pont entre
les deux hémisphères de l’enfant
La musique transforme littéralement le cerveau des enfants car elle
joue un rôle crucial dans le processus de câblage neuronal. L’écoute d’une
musique hautement organisée (c’est le cas de celle de Mozart) consolide, en les
sollicitant, les connexions entre neurones également employés dans les tâches spacio-temporelles
(abstraction en mathématiques, par exemple).
Le cerveau des adultes musiciens présente un corps calleux plus
développé. Ce corps sert de «pont» entre les deux hémisphères, d’où une plus
grande performance dans les domaines qui requièrent les deux hémisphères.
De nombreuses recherches montrent que l’apprentissage de la musique a
des vertus cognitives, qu’il améliore la mémoire de travail, la capacité à
discerner des différences de sons minimes, et l’attention sélective.
La musique stimule le cerveau pendant la grossesse
Une étude finlandaise publiée sur le site Plos One révélait que faire écouter de la musique au fœtus l’aidait
à développer son cerveau et sa mémoire et qu’une sensibilisation prénatale du
fœtus à la musique stimulait son développement cérébral et sa mémoire durable.
Jouer d’un instrument influe sur la plasticité et les performances cérébrales
Le Dr Gottfried Schlaug – musicologue, expert en neuro-imagerie
et plasticité cérébrale – de la Harvard Medical School et ses collègues
Marie Forgeard y Ellen Winner, du Boston College, ont présenté une étude lors
du congrès annuel de la Society of Neuroscience, en abril 2008.
L’apprentissage de la musique pourrait favoriser la plasticité
cérébrale et s’avérer utile pour traiter certains problèmes d’apprentissage,
selon les chercheurs.
Jouer d’un instrument de musique est une expérience multi-sensorielle
et motrice qui créé des émotions et du mouvement. Cela génère du plaisir et
implique les systèmes de récompense du cerveau. D’où une modification
potentielle du fonctionnement et la structure du cerveau lorsque la pratique de
la musique s’étale sur une longue période.
Ces nouvelles données montrent que la pratique intense de la musique
génère de nouveaux processus cérébraux, à différentes étapes de la vie, et avec
une série d’effets sur la créativité, la cognition et l’apprentissage.
Commencer les leçons de musique avant 7 ans
Yunxin Wang et collaborateurs de Slate Key Laboratory of Cognitive
Neuroscience and Learning à Beijing ont montré que l’apprentissage de la
musique à un âge précoce pourrait développer certaines régions du cerveau,
notamment les aires du langage et des fonctions exécutives.
Les chercheurs ont analysé les effets de la pratique de la musique sur
la structure du cerveau chez 48 adultes chinois (de l’ethnie han) âgés de 19 à
21 ans. Tous avaient reçus des leçons de musique formelles pendant au moins un an
entre l’âge de 3 et 15 ans.
Ils ont observé que les volumes des aires cérébrales associées à
l’écoute et à l’auto-apprentissage étaient plus importants chez ceux qui
avaient commencé la musique avant 7 ans. L’âge auquel était débutée l’activité
musicale était associé à des changements structuraux au niveau cérébral dans
des régions liées à différentes fonctions cognitives, comme celle du langage
(gyrus lingual) et de la capacité auditive (gyrus temporal supérieur).
L’apprentissage précoce de la
musique ne rend pas seulement les enfants plus réceptifs au plaisir d’écouter
de la musique, cela change aussi leur cerveau et ces changements pourraient
augmenter leurs capacités cognitives.
L’influence de la musique sur le déclin cognitif
Selon une étude de l'Université Northwestern, publiée dans le Journal of Neuroscience, pratiquer la
musique pendant l’enfance permet de ralentir le déclin cognitif à l’âge adulte.
Des personnes âgées qui ont suivi des cours de musique pendant leur enfance
sont plus alertes et rapides que celles qui ne l’ont jamais pratiquée. Ces
conclusions ont été établies même si les personnes avaient arrêté de pratiquer
depuis longtemps.
Les chercheurs – pour déterminer si pratiquer de la musique pendant
l’enfance permettait de mieux interpréter les informations sonores à l’âge
adulte – ont analysé le cerveau de 44 adultes âgés de 55 à 76 ans en bonne
santé.
L’équipe a mesuré l’activité électrique dans le tronc cérébral, la
partie du cerveau qui gère les données sonores sensorielles et cognitives.
Plus les participants ont pratiqué la musique durant leur
enfance, plus leur cerveau répond vite à une série de sons. Même les bénévoles
ayant joué de la musique de 4 à 14 ans, mais pas pratiqué depuis 40 ans,
répondent plus vite et d’environ d’un millième de seconde à la parole. Un écart
qui peut sembler minime mais qui fait la différence dans le fonctionnement du
cerveau, hypersensible à la synchronisation.
Les scientifiques signalent l’importance de la stimulation cérébrale
à tout âge et rappellent que les enfants des milieux défavorisés sont, en
moyenne, sous-exposés à des environnements linguistiques et cognitifs
stimulants et surexposés à la pollution sonore et appellent à développer des
initiatives d’initiation artistique pour ces enfants.
Parler au bébé comme à un adulte stimule son intellect
Selon une équipe de chercheurs américains parler aux bébés comme à des adultes, en utilisant une syntaxe et un vocabulaire complexes, permet à leur cerveau de mieux se développer et leur servira à mieux apprendre tout au long de leur vie. Certes, lorsqu'un parent porte sa voix dans les aigus ou chantonne, il attire l'attention de son bébé, mais pour qu'il apprenne, il est préférable de lui parler comme à un adulte.
Lors de la conférence annuelle de la Société américaine pour le progrès
de la science (AAAS), à Chicago en février 2014, Erika Hoff, psychologue à l'université
Florida Atlantic a expliqué qu’il ne s'agit pas seulement d'emmagasiner du vocabulaire,
il faut aussi que ce vocabulaire soit de qualité. La parole des parents doit
être riche et complexe.
Parler aux bébés revêt une importance telle que les enfants issus de
milieux où la parole est moins élaborée sont en général moins bons en classe. Et ces différences sont aussi visibles dans les structures
cérébrales des enfants, selon Kimberly Noble, neurologue et pédiatre à l'université
Columbia de New York.
Le Dr. Noble et ses collègues ont comparé les cerveaux d'enfants défavorisés
et ceux d'enfants dont les parents ont fait des études supérieures et ont un
niveau de vie élevé. Ils ont trouvé des disparités entre les systèmes cognitifs
qui dirigent la sociabilité et la mémoire, mais les différences les plus
flagrantes concernaient la partie du cerveau qui conditionne le développement
de la parole. En vieillissant, les enfants issus de milieux favorisés consacrent
une plus grande partie de leur cerveau à ces régions.
Selon Anne Fernald, psychologue à l'université Stanford, les parents ne
devraient pas douter de faire des phrases plus longues et descriptives, en
associant les mots et son contexte. L'intelligence est construite à travers du
langage. Cela forme les réseaux de sens qui vont ensuite aider l'enfant à
apprendre des nouveaux mots. Si l'enfant comprend déjà l'un des mots d'une
phrase, le contexte peut lui permettre de comprendre la signification des
autres.
Les hémisphères et
l’apprentissage scolaire
L’apprentissage de la lecture active une région spécifique, mais il
mobilise et active aussi d’autres zones. Il développe ainsi ce qu’on nomme les
aires visuelles précoces, celles qui réagissent le plus vite quand on voit
quelque chose. La pratique de la lecture active aussi d’autres zones
correspondant au langage parlé, qui s’en trouve amélioré, parce qu’avec la
lecture les sons parlés sont mieux codés.
La zone de la lecture recycle un algorithme préexistant, celui de la
reconnaissance des visages: au scanner, on voit nettement la même zone
s’activer. D’une reconnaissance des visages elle passe à une reconnaissance des
lettres et des mots.
Dans les premiers mois où un enfant apprend à écrire, il fait une
erreur consistant à écrire des lettres voire des mots à l’envers de façon
indiscriminée. Cette erreur est naturelle: elle découle d’un phénomène cérébro-oculaire,
l’invariance gauche-droite. Cette invariance de la vision stéréoscopique, qui
joue un rôle dans la reconnaissance des visages, va s’exprimer le temps d’être
«désapprise», parce que l’apprentissage de la lecture recycle la zone en charge
de la reconnaissance faciale.
La lecture, sollicite toujours une petite zone de l’hémisphère gauche – la «boîte aux lettres». Cette zone très précise est mobilisée quelle que soit
la culture du sujet, même si certaines écritures, comme le chinois, mobilisent
aussi un peu l’hémisphère droit. Mais cette «boîte aux lettres» n’est repérable
que chez les sujets ayant appris à lire. On a récemment pu scanner par IRM des
illettrés complets, à qui l’on présentait des mots écrits, et la zone en
question n’a manifesté qu’une activité minimale. En revanche, les ex-illetrés
vont activer exactement la même zone que ceux qui ont appris à lire dans
l’enfance.
Comment fonctionnent les
hémisphères cérébraux
En essayant de lire le texte suivant:
LE POVUOIR PHOÉMANÉNL DU CRVEEAU HUAMIN.
SOELN UNE RCHEERCHE FIATE À L'UNIEVRISTÉ DE CMABRIDGE,
IL N'Y A PAS D'IROMTPANCE SUR L'ODRRE DANS LUQEEL LES LERTTES SNOT.
IL N'Y A PAS D'IROMTPANCE SUR L'ODRRE DANS LUQEEL LES LERTTES SNOT.
LA SUELE COHSE IMOTPRANTE EST QUE LA PIREMÈRE ET LA DERÈNIRE LETRTE DU MOT SIOT À LA BNONE PALCE.
LA RAOISN EST QUE LE CEVERAU HMAUIN NE LIT PAS LES MTOS PAR LETRTE MIAS PTUÔLT CMOME UN TUOT.
Dans la lecture de ces mots désordonnés, l'hémisphère gauche interprète
les lettres et lit comme ils sont, mais l'hémisphère droit reconnaît les mots
comme un tout, comme une image, afin d'empêcher que le désordre dans les
lettres entrave la lecture. Les enfants apprennent le mot écrit comme un tout, de
la même façon qu’ils apprennent le mot parlé sans distinguer le nombre de
lettres ou combien de sons se combinent pour le prononcer. C'est pourquoi le moment pendant lequel l'enfant apprend à parler est le moment adéquat pour
apprendre aussi à lire.
Les 5 premières années sont déterminantes pour le développement du cerveau de l’enfant. L’affection et les apprentissages qu’il reçoit en début de vie le guideront et l’aideront tout au long de son développement.
Voir aussi…
Latéralité cérébrale chez l'enfant |
Plasticité neuronale chez l'enfant |
L'intelligence émotionnelle de l'enfant |
La maltraitance infantile et la violence domestique affectent le cerveau de l'enfant |
Troubles et difficultés de l'apprentissage |
Effets de la malbouffe dans le processus du cerveau et l'organisme |
Cerveau créatif |
L'exercice physique améliore le fonctionnement du cerveau |
|
La musique favorise le développement du cerveau de l'enfant |
Des activités pour exercer le cerveau |
Proprioception sixième sens relation avec le développement cérébrale de l'enfant |
La lecture stimule l'activité cérébrale et renforce les connexions neuronales |
Répercussions de la maltraitance sur le cerveau de l'enfant |
Le langage des signes pour bébés |
Le langage – fonction cognitive |
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