L’autisme est un trouble du
développement qui se manifeste par une inadaptation
à l’environnement social et familial et une impossibilité à communiquer avec son entourage
à l’environnement social et familial et une impossibilité à communiquer avec son entourage
Selon la classification
internationale des maladies de l’OMS, l’autisme est un trouble envahissant du
développement qui affecte les fonctions cérébrales. Il n’est plus considéré
comme une affection psychologique ni comme une maladie psychiatrique.
Différentes terminologies sont
utilisées : Autisme, Trouble autistique, spectre autistique, TED (Troubles
envahissants du développement), TSA (Troubles du Spectre Autistique) et ASD (Autism Spectre Disorders).
L’autisme est une maladie qui affecte
le fonctionnement du cerveau, le système immunitaire et biologique, altère les
capacités de reconnaissance des expressions, des codes sociaux et affectifs,
génère hypersensibilité émotionnelle et troubles du comportement.
C’est un trouble sévère et précoce du
développement de l’enfant d’origine neurobiologique, apparaissant avant l’âge
de 3 ans. Il est caractérisé par un isolement, une perturbation des
interactions sociales, des troubles du langage, de la communication non verbale
et des activités stéréotypées avec restriction des intérêts. Les manifestations
de l’autisme peuvent varier d’un enfant à l’autre et chez un même enfant dans
le temps.
Trois éléments cumulatifs caractérisent
l’autisme : un trouble de la communication, une perturbation des relations
sociales et des troubles du comportement.
Aujourd’hui on parle plus de TSA que
d’autisme. Parmi les autres TSA figurent le Syndrome d’Asperger de l’X fragile,
le Syndrome de Landau-Kleffner, le Syndrome de Rett, le trouble désintégratif
de l’enfance et les TED-NOS (troubles envahissants du développement non
spécifiés). Des recherches récentes montrent que de nombreuses personnes
présentant un comportement autistique ont des troubles liés mais distincts.
Les TSA ne se guérissent pas. Pour beaucoup
d’enfants, les symptômes s’améliorent avec le traitement et l’âge. En
grandissant, certains enfants atteints d’autisme finissent par mener une vie
normale ou quasi-normale. Les thérapies et les interventions comportementales
peuvent cibler des symptômes spécifiques et apporter des améliorations
considérables. Contrairement à ce qui c’est passait il y a vingt ans, où de
nombreux autistes étaient placés en institutions, il existe désormais des
solutions plus souples. En général, seuls les individus les plus gravement
atteints vivent dans des institutions.
Trois formes de début de l’autisme
sont possibles :
* Forme très précoce : premiers mois
* Forme qui débute entre un et deux
ans
* Forme qui se manifeste après l’âge
de deux ans
Caractéristiques
L’autisme se caractérise
essentiellement par une interaction sociale déficiente. Les parents sont
généralement les premiers à déceler les symptômes de l’autisme chez leur
enfant. Déjà au stade de nourrisson, un bébé atteint d’autisme peut ne pas
réagir aux autres, ou se concentrer très attentivement sur un centre d’intérêt
à l’exclusion des autres pendant de très longues périodes.
Un enfant autiste peut sembler se
développer normalement pour se replier ensuite et devenir indifférent à tout
contact social. De nombreux enfants autistes affichent une sensibilité réduite
à la douleur, mais sont anormalement sensibles aux sensations comme le son, le
toucher ou d’autres stimulations sensorielles. Ces sensibilités inhabituelles
peuvent se traduire par des symptômes comportementaux comme une résistance au
fait d’être câliné ou pris dans les bras.
Dépistage
Dépister l'autisme chez l'enfant est essentiel pour la prise en charge.
Différentes formes
Difficile de reconnaître les premiers signes de l'autisme. Car il
n'existe pas une mais plusieurs maladies, en fonction de la gravité (le
syndrome d'Asperger étant la forme la moins handicapante). Quelle que soit
l'atteinte, on peut distinguer trois types de problèmes :
Des troubles de la communication. Le langage
est embrouillé. Souvent, l'autiste répète en écho ce qu'il entend. De plus, les
codes de la communication non verbale (gestes, regard...) sont mal maîtrisés.
Des troubles du comportement. L'autiste répète
régulièrement les mêmes mouvements. Il pratique constamment la même activité
avec les mêmes objets et manque d'intérêt pour d'autres loisirs.
Des troubles des relations sociales. L'autiste
ne participe pas aux activités de groupe spontanément. Il est indifférent aux
autres.
Reconnaître les premiers signes
Les premiers signes de l'autisme se déclarent lentement, de manière
subtile au cours de la première année de vie. Il faut un ensemble de symptômes
pour pouvoir poser le diagnostic. Si des outils de dépistage existent, les
professionnels de santé sont peu informés des signes de l'autisme, aussi le
diagnostic est souvent posé très tard, souvent après trois ans. Alors
qu'idéalement il faudrait détecter ces troubles avant 18 mois.
Symptômes
Les enfants souffrant d'autisme éprouvent des difficultés à acquérir
l'usage de la parole, qui apparaît parfois "désorganisée",
c'est-à-dire qu'elle ne s'inscrit pas dans un échange verbal cohérent. On
observe par exemple la répétition de mots ou de phrases entendus et répétés
comme en écho. Les autistes reproduisent des comportements répétitifs avec leur
corps comme l'agitation des mains, des mouvements de balancier et des manies.
Ils adoptent des habitudes routinières et répugnent aux changements qui
perturbent leur univers.
Les autistes présentent souvent des crises d'angoisse, des troubles du
sommeil ou de l'alimentation. Ils peuvent être pris de colères et avoir des
attitudes agressives, y compris envers eux-mêmes.
L'enfant refuse tout contact du monde extérieur. L’enfant est comme
dans sa bulle, indifférent au monde extérieur. Les personnes qui l’entourent
ont du mal à rentrer en contact avec lui. Il ne regarde pas dans les yeux. Toute
tentative "d'intrusion" conduit à une crise, on parle ainsi de
"forteresse vide".
Les causes de la maladie
Les causes de l'autisme ne sont pas à ce jour totalement élucidées.
Dans les années 1950, un courant de la psychanalyse jugeait que de mauvaises
relations entre les parents et leurs enfants pouvaient en être responsables.
Cette théorie, qui culpabilisait les parents, n'a aujourd'hui plus cours et est
remplacée par un faisceau d'explications d'ordre génétique, biochimique, immunologique
et traumatiques. La communauté scientifique internationale et l'OMS décrivent
l'autisme comme un trouble du développement du cerveau pendant sa période de
maturation.
Facteurs génétiques
Des études ayant porté sur des familles ont pu mettre en évidence un
facteur de risque génétique. La probabilité qu'un second enfant autiste naisse
dans une famille déjà concernée est de 3 %, ce qui est environ
60 fois plus élevé que dans la population générale.
De nombreux gènes ont été identifiés dont
l’altération semble conduire à une plus grande susceptibilité à l’autisme. Ces
gènes sont impliqués dans des processus biologiques divers, mais nombre d’entre
eux participent à la formation du système nerveux et à la synthèse de
substances chimiques indispensables au bon fonctionnement du cerveau, comme la
sérotonine, le glutamate, l’acétylcholine ou le GABA.
Facteurs environnementaux
* L'acide valproïque, un médicament antiépileptique, pris chez la femme
enceinte semble favoriser la survenue d'un autisme (ou de troubles apparentés)
chez l'enfant.
* Les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS)
pris durant la grossesse.
* Les troubles respiratoires périnataux.
* Le fait que la mère ait subi des maltraitances durant son enfance.
* Les naissances prématurées, par césarienne et les nouveaux nés trop
légers ont plus de risques.
* Déficiences nutritionnelles de la mère, notamment en vitamine et en
acide folique.
* Les liens entre une concentration élevée de testostérone durant la
vie fœtale et l'apparition de traits autistiques font l'objet de diverses
études.
Diagnostic
Le diagnostic de l'autisme et des autres troubles envahissants du
développement (TED) est clinique et se fonde sur une double approche :
* Un entretien approfondi avec les parents, afin de préciser au mieux
les différentes étapes du développement de l'enfant et d'établir un bilan de
ses comportements et interactions actuels.
* L'observation de l'enfant et des mises en situation à visée
interactive, afin d'évaluer les différentes manifestations du syndrome
autistique qu'il peut présenter, et le degré de son aptitude à nouer des liens
sociaux, communiquer et interagir avec un environnement donné.
L'autisme passe souvent inaperçu dans la petite enfance, c’est
généralement avec l’entrée en société (crèche, école, garderie) que les
manifestations sont flagrantes, par les difficultés d’interaction sociale,
problèmes de communication verbale et non verbale, et comportements répétitifs
ou centres d’intérêts restreints, voire obsessionnels. Ces comportements ont
des répercutions qui vont du stade bénin au stade handicapant.
Traitement
Il n'existe pas de traitement curatif contre l'autisme. Des études ont
permis d'établir que seules 10 % des personnes atteintes réussissaient à
mener une vie sociale indépendante.
Chaque enfant autiste est tellement différent de l’autre que la prise
en charge se doit d’être individualisée. Il est indispensable de prendre ces
enfants en charge le plus tôt possible. Car plus l’enfant est jeune, plus son
cerveau est malléable. Et plus il est capable de développer des fonctions
susceptibles de compenser les déficits dus à l’autisme. L’apprentissage du
langage, l’acquisition d’outils de communication non-verbale, le développement
des aptitudes sociales, ce sont les principales compétences à viser. L’objectif
principal étant de favoriser, autant que faire se peut, l’intégration sociale
de l’enfant. La mise en place d’un environnement rassurant autour de l’enfant,
et la mise en éveil des sens de ce dernier, sont d’autres piliers
incontournables des traitements de l’autisme.
Prise en charge
La prise en charge se doit d’être multidisciplinaire, et doit impliquer
les instituteurs, les pédiatres, les psychologues, les psychomotriciens, les
orthophonistes, etc. Sans oublier les parents, qui restent le pilier de la
prise en charge.
Une fois les bilans réalisés (psychologique, psychomotricien,
orthophonique), les traitements et suivis pourront être mis en place. C’est
bien souvent le pédopsychiatre qui coordonne ces soins. En fonction de la
gravité des troubles, le suivi se fait à l’hôpital (le plus souvent en hôpital
de jour) ou en consultations.
Un traitement médicamenteux avec des neuroleptiques pourra être indiqué
si l’enfant autiste souffre d’une attitude dangereuse pour lui-même ou pour
autrui. D’autres pistes thérapeutiques médicamenteuses existent, mais restent
cantonnées à la recherche : diurétique, antibiotique, ocytocine pendant la
grossesse, etc.
TEACCH – Traitement et éducation des enfants autistes ou souffrant de
handicaps de communication apparentés. Ce traitement
permet de structurer et d'adapter l'environnement à la personne atteinte
d'autisme, tant d'un point de vue physique que social. L'entourage doit
s'adapter à l'enfant et à ses difficultés et s’appuyer sur les forces propres à
l'enfant et à l'autisme (mémoire visuelle, capacités de fonctionnement dans les
routines).
ABA – Analyse Appliquée du Comportement. Ce
traitement est basé sur une démarche scientifique et utilise les principes de
la recherche fondamentale. Celle-ci a mis en évidence que tout enfant apprend
naturellement par les relations qu'il entretient avec son environnement
physique et social. Les personnes ayant des troubles du développement et du
comportement, notamment les enfants autistes présentent des difficultés
d'apprentissage.
PECS – Système de communication par échange d’images. Le PECS est un système de communication efficace pour n’importe quelle
personne ayant des difficultés à s’exprimer oralement. Il peut être utilisé
pour des enfants de n’importe quel âge. Il n’y a pas de capacité requise pour
démarrer le système PECS. Il n’est efficace que dans un contexte
éducatif qui comporte toutes les stratégies associées à l’analyse du
comportement appliqué. Il consiste en l'utilisation de pictogrammes, adaptés au
niveau de compréhension du sujet et peut être utilisé par chaque individu, en
tout lieu, à la maison, à l'école ou en société. Il est complémentaire aux
approches TEACCH et ABA.
Recherche
La problématique actuelle de l’autisme se situe à trois niveaux : le
diagnostic, la prise en charge et la thérapeutique ainsi que la recherche.
Découverte de nouveaux gènes
Autism Genome Project. Démarré en 2002, l’Autism
Genome Project rassemble 177 scientifiques, issus de plus de 60
institutions de 11 pays différents, qui ont formé le plus grand consortium sur
la génétique de l’autisme. Ce projet est né de la volonté des chercheurs du
monde entier de se regrouper pour partager leurs échantillons, leurs données et
leur expertise afin de faciliter l’identification des gènes impliqués dans
l’autisme.
Ce groupe de chercheurs a découvert
des mutations génétiques et de nouveaux gènes impliqués dans l’autisme. Ces
travaux ont été publiés dans la revue Nature en juin 2010.
Le groupe de chercheurs internationaux a analysé le génome entier de
1000 personnes présentant des troubles liés à l’autisme et 1300 individus
témoins à l'aide des micro puces ADN à haute résolution. Les scientifiques ont
ainsi pu mettre en évidence des insertions et des suppressions de séquences
génétiques, invisibles au microscope. Ces remaniements, appelés
"variations du nombre de copies" ont permis d’identifier de nouveaux
gènes impliqués dans l’autisme. Certains d’entre eux agissent au niveau des
contacts entre les neurones (les synapses), tandis que d’autres sont impliqués
dans la prolifération cellulaire ou encore la transmission de signaux
intracellulaires.
Ces découvertes viennent appuyer un consensus émergent au sein de la
communauté scientifique, selon lequel l’autisme serait provoqué en partie par
de nombreuses variations rares ou des modifications génétiques détectées chez
quelques sujets atteints.
Un diurétique dans le traitement de l'autisme
Yehezkel Ben-Ari et Eric Lemonnier, des chercheurs de l’INSERM, ont publié les résultats d'un essai clinique en
double aveugle pour évaluer l'intérêt d'un diurétique dans le traitement de
l'autisme dans la revue Translational
Psychiatry en décembre 2012.
Le valium n'est pas prescrit aux enfants souffrant de l’autisme car ils
deviennent, selon les parents, plus agités, suggérant comme dans l'épilepsie et
d’autres pathologies cérébrales, que le chlore intracellulaire serait plus
élevé. De cette rencontre est née l’idée de tester un diurétique – de la même
manière que pour l’épilepsie – afin de déterminer si cela pouvait améliorer les
troubles autistiques.
Un essai pilote sur 5 enfants a été mis en place en 2010 avec le
bumétanide, diurétique testé, couramment utilisé, notamment dans le traitement
de l’hypertension. Les chercheurs ont démarré un essai randomisé en double
aveugle sur 60 enfants autistes et Asperger âgés de 3 à 11 ans.
La sévérité des troubles autistiques des enfants a été évaluée au
démarrage de l'essai, à la fin du traitement. Après 90 jours de traitement, le
score moyen au test CARS (Childhood
Autism Rating Scale) des enfants traités au bumétanide s'est amélioré de
façon significative. Au total, 77% des enfants ayant reçu le traitement ont une
amélioration du diagnostic clinique (test CGI : Clinical Global Impressions).
A l’arrêt du traitement, certains
troubles réapparaissent. Le traitement au bumétanide serait réversible.
L'autisme serait dû à un excès de synapses dans le cerveau
Selon une équipe de neuroscientifiques du Centre médical de l’université
Columbia, dont les travaux sont parus dans la revue Neuron en août 2014, l'autisme serait dû à une surabondance de
synapses dans le cerveau.
Le nombre de synapses (petites piques sur le neurone) est beaucoup plus important sur le neurone issu d'un cerveau autiste (à gauche) |
Lors de son développement, le cerveau des nouveau-nés – autistes ou non – met en place un réseau de synapses très important. Le cerveau des bébés est
hyper-connecté. Mais au fur et à mesure que l’enfant – puis l’adolescent – grandit, cet excès de synapses disparaît peu à peu en raison d'un mécanisme
naturel d'élagage. Au fil du temps, de nombreuses synapses deviennent
inutiles et sont éliminées par le cerveau.
Chez les autistes, ce mécanisme d'élagage des synapses est enrayé. C’est
l'hyperactivité de la protéine mTOR qui est en cause. Elle inhiberait ce
mécanisme naturel d'élagage.
Les chercheurs ont découvert cette surabondance de synapses en
analysant des tissus du cortex cérébral, siège des fonctions neurologiques, de
48 jeunes âgés de 2 à 20 ans au moment de leur décès. 26 étaient atteints
d’autisme et 22 étaient normaux. Les neuroscientifiques ont calculé, qu’en
moyenne, un jeune de 19 ans sans autisme avait 41% de synapses en moins qu’un
jeune atteint d’autisme.
De nouvelles stratégies thérapeutiques pourraient être envisagées sur
la base de cette découverte. Les chercheurs sont parvenus à faire disparaître
les symptômes chez des souris génétiquement modifiées pour simuler l'autisme.
En utilisant la rapamycine, ils ont rétabli le mécanisme d'élagage des
synapses. Le médicament administré aux souris dans l'étude, agirait en inhibant
l'activité de mTOR, ce qui permettrait ainsi de revenir à un élagage normal des
liaisons synaptiques.
Relation entre le cerveau et les bactéries intestinales chez les enfants autistes
Des chercheurs de l’Université de Western Ontario
ont présenté leurs conclusions lors d’une réunion de l’International Society for Autism Research à Philadelphie en octobre
2007.
Ils ont constaté que des chaînes courtes d’acide gras produites par les
bactéries clostridium et leurs
produits métaboliques (des acides gras comme l’acide propionique) peuvent
induire des symptômes réversibles similaires à l’autisme tels que des
altérations du comportement ou encore biochimiques chez des rats de
laboratoires.
Ces toxines se formeraient notamment lors de la digestion du blé et des
produits laitiers. Les produits métaboliques sont suspectés de perturber les
processus neuronaux et d’agir sur l’alimentation.
Des anticorps de la mère – marqueurs de risque chez l'enfant autiste
Des experts de l’Institut Davis Mind de l’Université de Californie, dans une étude publiée dans la revue Translational Psychiatry en juillet 2013, ont identifié un nouveau facteur de
risque d'autisme sur un groupe d'enfants. Il s’agit des antigènes de ces
anticorps maternels qui ciblent les protéines du cerveau et empêchent le
cerveau du fœtus de se développer normalement. Présents au départ dans le sang
de la mère, ces anticorps jouent un rôle dans l’étiologie d’une forme
d’autisme, appelée par les chercheurs « autisme MAR » pour « Maternal Autoantibody-Related ».
Les chercheurs montrent que les mères d'enfants autistes sont 21 fois
plus susceptibles d'avoir ces anticorps spécifiques qui réagissent avec ces
antigènes.
Les anticorps produits par les lymphocites peuvent attaquer les microbes mais aussi nuire le tissu fœtal sain |
La mise au point d’un test de diagnostic pourra être mis à la
disposition des mères de jeunes enfants qui présentent des signes de retard de
développement. Si le test est positif, une intervention comportementale précoce
sera alors envisagée. L’administration de bloqueurs d’anticorps à la mère pendant
la grossesse pourrait permettre de protéger le cerveau du fœtus en développement.
Cette importante découverte apporte non seulement un biomarqueur pour
le diagnostic précoce de cette forme d'autisme mais aussi une cible pour le
développement de médicaments.
La vitamine prénatale B9 ou
acide folique réduit le risque d’autisme
Selon une étude de chercheurs de l’Institut Davis Mind de l’Université
de Californie, publiée dans l’édition en ligne de la revue scientifique Epidemiology en mai 2011, les femmes
qui ne prendraient pas de vitamine B9 dès le début de leur grossesse auraient
deux fois plus de risque d’avoir des enfants atteints d’autisme. Les chercheurs
rappellent également que la supplémentation en acide folique a le potentiel de
prévenir jusqu’à 70% des anomalies du tube neural.
Les femmes ayant déclaré ne pas prendre de vitamine prénatale quotidienne immédiatement avant et pendant le premier mois de la grossesse sont à double risque d’avoir un enfant avec un trouble du spectre autistique, mais ce risque va jusqu’à sept fois plus élevé lorsqu’il est associé à un risque génétiquement plus sensible.
Les auteurs ajoutent que l’acide folique, la forme synthétique du
folate ou vitamine B9, et les autres vitamines B dans les suppléments prénataux
sont susceptibles de protéger contre les déficits dans le développement précoce
du cerveau du fœtus.
L’exposition à des niveaux élevés de testostérone augmente les risques
d’autisme
Selon des chercheurs de l'Université
de Cambridge, dont l’étude est publiée dans la revue Molecular
Psychiatry en janvier 2010, l’exposition à des
niveaux élevés de testostérone dans l'utérus augmente les chances d'un bébé de
développer l'autisme.
L'autisme touche plus fréquemment les garçons que les filles (3 ou 4
pour une fille). Une "masculinisation" du cerveau, liée à une action
de la testostérone et du chromosome Y serait en cause. Ces différentes actions
inhiberaient les potentiels de communication (échanges visuels et parole). Ce
qui se traduirait par l'enfermement dans son monde de l'autiste. Selon les
chercheurs, l'action nocive des hormones pourrait se déclencher dès le stade fœtal – lorsqu'elles sont secrétées par la mère – ou plus tard lors du développement de l'enfant.
Ils ont constaté que pour 128 garçons qui allaient développer l'autisme
plus tard, les niveaux d'hormones stéroïdiennes dans le liquide amniotique
qui les avait baignés comme bébé dans l'utérus étaient, en moyenne,
particulièrement élevés.
Les résultats peuvent ainsi expliquer pourquoi l'autisme est plus
fréquent chez les hommes, ces hormones étant produites en plus grande quantité
chez les garçons que chez les filles, estiment les chercheurs.
La testostérone et trois autres hormones stéroïdiennes – sont
importantes pour le développement du fœtus, ce qui signifie qu'il serait trop
risqué de les bloquer.
Empreinte chimique dans
l’urine des enfants autistes
Des chercheurs de l'Imperial College de Londres – dont les résultats
ont été publiés dans le Journal of
Proteome Research en juin 2010 – ont découvert que les enfants atteints d’autisme semblent avoir une signature chimique caractéristique dans leur urine
qui pourrait être utilisée pour servir de base à un test de diagnostique pour
les enfants dès l'âge de six mois.
En utilisant la Résonance Magnétique Nucléaire (RMN) qui est en mesure
d'analyser la composition des produits chimiques.
Ils ont utilisé la machine sur des échantillons de trois groupes
d'enfants âgés de trois et neuf ans – 39 enfants qui avaient déjà reçu un
diagnostic d'autisme, 28 frères et sœurs non-autistes des enfants autistes et
34 enfants qui n'ont pas d'autisme et n’ont pas de frère ou sœur autiste.
Ils ont constaté que chacun des trois groupes avaient une empreinte
chimique distincte. Les enfants non-autistes avec des frères et sœurs autistes
ont une empreinte chimique différente
des enfants sans frères et sœurs autistes, et les enfants autistes avaient une
empreinte chimique différente de celle des deux autres groupes.
Un des composés identifiés dans les urines d’enfants autistes est le N-méthyl-nicotinamide (NMND) qui a également été impliqué dans la maladie de Parkinson.
Le diagnostic de l'autisme a toujours été difficile et souvent la
condition reste méconnue jusqu'à ce qu’il soit trop tard pour que le traitement
ait un effet maximum. Mais maintenant un traitement comportemental intensif et
social pourrait commencer avant que la maladie ait causé des dommages
psychologiques permanents.
Les enfants autistes ont
moins de bactéries intestinales
Une étude de l'Université d'État d'Arizona, publiée dans la revue PLoS
ONE en juillet 2013, a
découvert un lien entre les bactéries de l'intestin et l'autisme.
Les chercheurs ont vérifié les populations de bactéries intestinales
saines dans 40 enfants âgés de 3 et 16, la moitié avec l'autisme. Après le
séquençage de l'ADN bactérien dans les échantillons de selles des participants,
les chercheurs ont constaté que les sujets autistes avaient des microbes
intestinaux moins diversifiés que les enfants non autistes.
Les chercheurs ont pu déterminer exactement quels types de
micro-organismes manquaient chez les enfants autistes. Ils sont déficients dans
des bactéries bénéfiques, comme Prevotella, qui aident à décomposer les
hydrates de carbone.
C’est l'une des premières études à regarder les bactéries bénéfiques,
par opposition à des agents pathogènes, chez les enfants atteints d'autisme.
Ils suggèrent que les connaissances obtenues par ce type
d'investigation peuvent être utilisées dans une dernière instance comme un
outil de diagnostic et quantitatif pour identifier l'autisme et comme un guide
pour le développement de traitements efficaces pour des problèmes
gastro-intestinaux associés à TSA. Le travail offre aussi un espoir pour une
nouvelle prévention et des méthodes propres à TSA.
Jusqu'à un quatrillion de bactéries habitent dans l'intestin humain,
participant à la digestion, à la production de vitamines et à favoriser la
santé gastro-intestinale. Les gènes associés à la flore intestinale humaine
sont cent fois plus abondants que les autres gènes humains du corps et forment ce
que certains ont dénommé un second génome, mais divers facteurs environnementaux
peuvent déstabiliser le microbiome intestinal naturel, y compris les
antibiotiques et des régimes spécifiques.
Une majorité d’enfants autistes ont de graves problèmes gastro-intestinaux qui semblent apparaître au même moment que les symptômes comportementaux. L’hypothèse est que les bactéries intestinales chez les enfants autistes produisent des toxines qui pourraient interférer avec le développement du cerveau.
Une majorité d’enfants autistes ont de graves problèmes gastro-intestinaux qui semblent apparaître au même moment que les symptômes comportementaux. L’hypothèse est que les bactéries intestinales chez les enfants autistes produisent des toxines qui pourraient interférer avec le développement du cerveau.
Le microbiome peut faire l’objet d’un travail futur pour trouver des
bio-marqueurs de diagnostic pour l'autisme et pour beaucoup d'autres maladies.
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